Mars Red Sky (+Toke & Year of The Cobra) au CAJ Molodoï – Strasbourg (30.05.18)


Stoner, épopées spatiales, bière et transpiration étaient au rendez-vous ce 30 mai au Molodoï qui, par le biais d’une soirée organisée par l’association No Vulture, accueillait Year of The Cobra, Toke, mais surtout Mars Red Sky. C’est avec le sourire aux lèvres et la tête déjà ballante que l’on s’apprête à rentrer dans le Centre Autonome Jeune, avant que Year of The Cobra n’entame la soirée.

 


Year of The Cobra
 

 

Difficile pour un groupe très peu connu, du moins peu connu en France, d’ouvrir un concert devant une salle assez timide, encore plus si c’est un duo, et force est de constater que les bonhommes (enfin pas tout à fait) venus tout droit de Seattle ont très bien assuré cette première partie. A peine monté sur scène, Year of The Cobra prend ses marques et déploie un stoner rock assez plaisant, suffisant pour chauffer les quelques personnes déjà présentes.

Year of The Cobra, Strasbourg, Molodoï,

D’un point de vue musical, rien de bien original, un stoner générique comme on en a vu des masses lors du raz-de-marée de la fin des années 2000 et début des années 2010. Eh oui, la simplicité et la sobriété du style ont amené de nombreux musiciens à se lancer dans l’aventure stoner sans réellement se démarquer des autres groupes si ce n’est par un potard tourné d’un cran de plus sur la pédale de fuzz. En revanche, Year of The Cobra se distingue par son effectif, à deux musiciens, et montre que la puissance et le groove n’émanent pas forcément du nombre.

Alors non, ce n’est pas le nouveau Royal Blood, ni un héritier légitime de Queens of The Stone Age, mais le groupe se défend très bien devant un public assez timide en profitant d’un jeu de lumière soigné, et en jouant un stoner rock des plus sobres et plutôt efficace.

Year of The Cobra, Strasbourg, Molodoï,

Toke


C’est cette fois un trio qui monte sur scène et qui propose un stoner un peu plus remué, et agrémenté d’un chant criard pointant le frénétique. Si le concert a du mal à démarrer, la suite y va crescendo et le groupe montre qu’il a quelques riffs bien ficelés dans sa poche.

Peu à peu la salle se remplit, et Toke se charge d’affiner le travail proposé par Year of The Cobra. Le démarrage un poil laborieux se fait rapidement oublier, le public tend à balancer la tête de plus en plus fortement et quelques touffes de cheveux se meuvent dans la fosse à mesure que les riffs lourds plombent l’atmosphère.

Toke, Strasbourg, CAJ Molodoï,

La chaleur monte, de même qu’une tension toujours plus palpable provoquée par l’enchaînement quasi continu des morceaux des trois Texans. Seuls quelques mots prononcés par le chanteur permettent au public de se reposer, et surtout de reposer ses oreilles du volume sonore extrêmement fort, à tel point qu’on commençait à se demander si on n’avait pas signé pour une thérapie physique à base de basses.  

Le trio, un peu à l’image de sa musique, se révèle vraiment dynamique sur scène et propose un set assez carré, mais encore plus important, il joue avec une joie flagrante, surtout lorsqu’il s’agit d’un morceau parlant de cocaïne, va savoir pourquoi…

Toke, Strasbourg, CAJ Molodoï,

Après un petit moment de flottement du à un problème technique, le groupe clôt son concert sur un morceau s’inscrivant dans la lignée des précédents, hyper dynamique et chevauché par un chant crié/éraillé similaire à celui de Kvelertak. Et bien que le concert contraste totalement avec celui de Mars Red Sky, il s’avère être une mise en bouche plutôt agréable et énergique, parfait pour se défouler avant d’entrer dans la transe psychédélique des Bordelais.

Toke, Strasbourg, CAJ Molodoï,

Toke, Strasbourg, CAJ Molodoï,

Toke, Strasbourg, CAJ Molodoï,

Toke, CAJ Molodoï, Strasbourg, 

Toke, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Mars Red Sky


Après leur passage très réussi à La Laiterie en 2016, on attendait de revoir Mars Red Sky fouler des planches strasbourgeoises, et c’est avec un plaisir immense que l’on constate que le groupe cultive les mêmes qualités qu’il y a deux ans !

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Un écran en fond dessine une ambiance psychédélique bien avant que les premières notes de “Clean White Hands” ne viennent envahir la salle et lancer la transe bientôt tangible dans le public. D’emblée, Mars Red Sky annoncent qu’ils sont venus avec un répertoire de plomb et enchaînent cette ouverture avec un “Hovering Satellites” joué plus lentement qu’en studio, et assoient ainsi cette ambiance psychée portée par la voix planante et cristalline de Julien Pras.

La main lourde mais précise de Mathieu Gazeau vient structurer cet ensemble qui trouve un écho plus que positif auprès de l’auditoire. Et si le desert rock est au rendez-vous, la chaleur l’est aussi et fait monter la transe d’un cran supplémentaire. Cette chaleur colle d'ailleurs tout à fait à la mélodie presque western de "Mindreader", troisième morceau de la soirée qui pourrait faire office de rouleau compresseur tant son riff est lourd, mais c'est tellement juste, tellement attendu, que tout le monde en redemande ! 

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Et alors que les lumières s'estompent en ne laissant que l'écran du fond éclairer la salle, c'est la mélodie de "The Light Beyond" qui est jouée sur scène et fredonnée par le public qui ne tarde clairement pas à balancer sa tête au rythme lent et planant du morceau ouvrant Stranded In Arcadia, le deuxième album de la formation bordelaise.

Mars Red Sky dévoile alors toute sa puissance, tout ce qui fait de ce groupe une étoile parmi les meilleures formations de stoner. Le travail sur le son, malgré quelques soucis techniques, est impeccable et permet au groupe de poser sur la table toutes ses tripes. Les effets toujours plus ingénieux alimentent pleinement cette ambiance qui s'est dessinée dans le Molodoï dès le début du concert, et c'est dans un transport total que le public accueille la suite de la setlist qui compte notamment "Strong Reflection", "Apex III" et "Be My Guide".

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Comme tout concert, celui-ci a ses défauts. Comme en 2016, la voix est un peu trop en retrait, mais c'est la seule erreur dont peut souffrir le set de Mars Red Sky. Encore une fois, les Bordelais ont montré qu'ils savaient calibrer leurs shows afin de concentrer toute l'intensité et la transe qui régissent leur musique. Comme en 2016, comme à chaque concert, Mars Red Sky a gentiment distribué une claque à tout son auditoire, et on espère que ça continuera encore longtemps !

Setlist:

1. Clean White Hands
2. Hovering Satellites
3. Mindreader
4. Providence
5. The Light Beyond
6. Marble Sky
7. Strong Reflection
8. Apex III
9. Be My Guide 

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Mars Red Sky, CAJ Molodoï, Strasbourg,

Merci à No Vulture d'avoir organisé cette soirée ! 

L'album photo de Mars Red Sky ici, celui de Toke ici et celui de Year of the Cobra ici.

Photos: © Valentin Laurent (Hysteria) 2018.
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.

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