Powerwolf – The Sacrament Of Sin


En quelques années Powerwolf s’est hissé au sommet du power metal, ses pattes velues trônant fièrement près du tank des guerriers de Sabaton. Valeur sûre en concerts, tutoyant les têtes d’affiche de tous les festivals — et surtout les allemands — le groupe est tout de même régulièrement accusé de surplace sur CD. Est-ce nouvel album, The Sacrament of Sin, qui va changer la donne ?

Tintements de cloche, ambiance mélancolique, chœurs livrés avec supplément d’orgue et cavalcade démoniaque, dès l’introduction "Fire & Forgive", on est bien chez Powerwolf. Toujours porté par les riffs incisifs de Matthew Greywolf, le single sent bon le power metal, celui des Hammerfall, des Blind Guardian et autre Gamma Ray.

La maîtrise est là, Powerwolf est l'un des étendards dans l’art de balancer ce heavy metal rapide et mélodique. L’orgue, souvent instrument sous utilisé, est ici considéré à part entière et apporte une puissance héroïque à l’ensemble. Pour ce qui est des morceaux enlevés, il n’y a rien à redire, Powerwolf ne change rien. Double pédale, riffs acérés, basse bien portante et des lignes de chants démoniaques qui reste collées des heures dans le crâne.

Que ce soit le titre éponyme, ou encore l’hallucinant "Fist by Fist (Sacralize or Strike)" et ses chœurs à tout va portés par la voix de ténor d’Attila Dorne, les fans de Powerwolf en auront pour leur argent ! À ce niveau rien ne change avec ces brûlots speed metal qui feront fureur en concert.


Mais plus les années passent et plus les morceaux mid-tempos prennent de la place sur les albums des loups-garous. Et ici, que dire si ce n’est qu’on est gavé d’hymnes lourds aux refrains entêtants à l’image du single "Demons are a Girl's Best Friend". Les grosses rythmiques guerrières sont aussi à l’honneur sur "Stossegebet" ou encore "Nightime Rebel" qui feront lever les poings vers le ciel ! Malheureusement, encore une fois, on a l’impression que les Teutons regardent ce qui se fait à côté pour copier le voisin. Ainsi, "Nightshade of Siberia" ou "Incense and Iron" auraient toute leur place dans un album de Sabaton.

L’efficacité est néanmoins toujours au rendez-vous. Grâce (ou à cause) d’une orientation très FM des morceaux, l’auditeur n’a pas le temps de s’ennuyer. Quelle que soit la chanson, il y a perpétuellement un refrain entêtant à se mettre sous la dent, en partie dû au chant exceptionnel d’Attila Dorne. Le Roumain est encore une fois au centre de toutes les attentions sur The Sacrament of Sin, dans un registre et avec une modulation de plus en plus rare. La profondeur et la puissance de sa voix en font la raison principale d’écouter le nouvel album du groupe. Attila y va même de sa power ballade avec "When The Wild Wolves Are Gone", aux relents épiques que n’auraient renié la bande de Joey di Maio !

Avec The Sacrament of Sin, Powerwolf pousse à l’extrême cet habile mélange de mélodies et de rapidité qui reste ancré dans les têtes et les nuques. Et malgré une maîtrise évidente et des refrains toujours aussi accrocheurs, un léger goût d’inachevé vient gâcher la recette.

Celui d’être entre deux chaises, de n’avoir réussi — peut-être par peur de la réaction de ses fans — à casser leurs codes. Le groupe paraît regarder ce qui se fait à côté, comme terrorisé par la peur de surprendre son public. En résulte un album rempli de tubes qui feront lever les foules en live auxquels il manque ce supplément d’âme pour rendre le tout inoubliable.

Mais au final, demandait-on à Mötorhead ou à AC/DC d’innover et de proposer autre chose que ce qu’ils faisaient de mieux ?

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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