Dimanche 24 juin – Temple – 13h35
The Great Old Ones (post-black metal)
Cthulhu Fhtagn!
Mine de rien, cette treizième édition du Hellfest coïncide avec la troisième apparition de The Great Old Ones à Clisson. Pourtant, depuis 2015 (date de leur dernier concert au Hellfest), les choses ont pas mal bougé chez les Bordelais, avec d'une part la sortie du très bon EOD : A Tale of Dark Legacy, mais également avec le départ de Jeff Grimal, l'un des piliers du groupe.
Pas de quoi ébranler Benjamin Guerry (chant, guitare) qui va rassurer les fans de la formation bordelaise, avec un chant habité, bien aidé par ses comparses guitaristes Alexandre Rouleau et Aurélien Edouard. D'autre part, malgré les capuches qui masquent une partie des visages, on reconnaît celui de Benoit "Barby" Claus à la basse. Depuis cette année, le bassiste de Gorod est en effet venu prêter main forte à ses comparses girondins, sortant de son terrain de prédilection avec une aisance déconcertante.
Concernant les conditions sonores, le groupe bénéficie d'un spectre bien moins équilibré que pour Au-Dessus, qui a précédé la formation girondine sur la même scène un peu plus tôt. En effet, sur les plans les plus ambiants, il n'y a aucun soucis à se faire, mais dès que la batterie accélère le rythme, il devient difficile de distinguer les titres et surtout le chant de Benjamin, noyé par la grosse caisse.
Cela ne freine pourtant pas le combo qui propose un set très intense, malgré une communication minimale. A ce sujet, on ne peut leur en vouloir, le style du groupe ne se prêtant pas forcément à des échanges enjoués avec l'audience. L'ambiance poisseuse, lourde et malsaine des écrits de Lovecraft dont s'inspirent les Bordelais est d'ailleurs parfaitement retranscrite sur scène. Même les éléments tels que les pieds de micro se rapportent à la créature qui dort dans la cité engloutie de R'lyeh.
Avec une quarantaine de minute comme temps de jeu, The Great Old Ones parvient à séduire un public relativement nombreux malgré l'horaire encore précoce. Tout juste pourra-t-on regretter que les conditions sonores n'aient pas été à la hauteur, car nul doute que les Bordelais ne font que prendre de l'ampleur et qu'ils auraient mérité bien mieux en terme de rendu de son.
Photographies : © Thomas Orlanth 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
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