Samedi 23 Juin – Altar – 00h
Nile
Un concert pharaonique !
Il y a quatre ans, le dernier passage de Nile au Hellfest avait particulièrement marqué les esprits des festivaliers qui avaient eu la chance d’y assister. A l’époque, il était en effet difficile d’accéder sous la tente de l’Altar (toujours dans son ancienne configuration, faisant face à la Temple), mais le groupe avait été impérial. Depuis, le site a été repensé et c’est dans de bien meilleures conditions que les fans du brutal death à la sauce égyptienne des Américains peuvent assister à ce set.
Il y a quatre ans, Dallas Toler-Wade (guitare) faisait encore partie du combo, et a été depuis remplacé par Brian Kingsland. Ce concert donne ainsi l’occasion de voir ce que vaut le nouveau line-up de Nile sur scène. Et autant dire que dès le titre d’ouverture, les festivaliers prennent une belle claque. Le son est puissant, lourd mais bien équilibré entre les instruments et les voix. A ce sujet, Karl Sanders partage le chant avec Brad Parris à la basse et Kingsland, le nouveau venu à la guitare. A trois chanteurs contre deux auparavant, Nile a gagné en puissance et sonne de façon massive sans pour autant donner l’impression d’être brouillon. Le leader est d’ailleurs en retrait, à l’exception de certaines parties en chant clair, donnant l’impression d’un réel travail de groupe, plutôt que d'un projet émanant d'un unique compositeur.
Sur scène, c’est un bonheur de voir jouer George Kollias (batterie), qui fait preuve d’une facilité presque écoeurante même sur les parties blastées les plus rapides, tandis que les cordistes ne sont pas en reste. Kingsland (guitare) constitue d’ailleurs un très bon choix pour assurer le remplacement de Toler-Wade, tant à la six-cordes qu’au chant, même si c’est le bassiste qui se charge de la plupart des parties growlées. L’ensemble est d’une précision qui force respect et admiration. Et malgré la violence de la musique, le côté épique du groupe n’est pas oublié avec les samples qui rajoutent la touche égyptienne chère à Karl Sanders.
Ayant opté pour des lumières minimalistes, Nile met l’accent en priorité sur sa musique plutôt que sur son jeu de scène, ne s’encombrant pas du superflu et montrant que le groupe mérite largement sa place en tête d’affiche de l’Altar. Et ce n’est pas le léger incident technique avant le deuxième titre (les samples ne se lancent pas) qui déroute la formation. En effet, cela permet au groupe de chauffer son public et d’échanger avec lui. D’ailleurs, si l’on compare ce set avec la prestation de Suffocation la veille, les musiciens sont beaucoup plus dans le partage, rendant également un hommage à Vinnie Paul, avant d’entamer « The Fiends who come to steal the Magick of the Deceased ».
La setlist fait d’ailleurs la part belle aux classiques du groupe (« Kafir », « Black Seeds of Vengance », « Sarcophagus »), sans oublier « Call to Destruction », issu du dernier opus, What Should Not Be Unearthed (qui date déjà de 2015). Ce morceau s’insère d’ailleurs parfaitement dans une setlist qui balaye à peu près toutes les périodes du groupe.
Du côté du public, l’ambiance reste principalement à l'écoute attentive, ce qui n’enlève rien au fait que les applaudissements sont nourris entre les morceaux. L’heure de jeu allouée aux Américains semble défiler extrêmement vite avant que « Black Seeds of Vengance » ne vienne sonner la fin du set. Une fois de plus, Nile a mis tout le monde d’accord, avec un nouveau line-up qui maîtrise sa partition à la perfection. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter que le quatuor donne rapidement naissance au successeur de What Should not Be Unearthed.
Setlist Nile :
Ramses Bringer of War
Sacrifice unto Sebek
The Black Flame
Defiling the Gates of Ishtar
Kafir!
Call to Destruction
In the Name of Amun
The Fiends who come to steal the Magick of the deceased
Sarcophagus
Black Seeds of Vengeance
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