Therion au Hellfest 2018

Vendredi - 01h05 - Temple

Therion

Un show très mitigé pour la formation suédoise...
 

Depuis leur grand retour avec la sortie d’un nouvel album Beloved Antichrist, six ans après Les Fleurs du Mal, Therion a fait couler beaucoup d’encre. Le projet ambitieux d’opéra rock-metal d’une durée dépassant les trois heures, a été accueilli avec beaucoup de réserves.

Entre la longueur excessive, des lacunes au niveau du tempo ou de la rythmique, l’album n’a pas fait l’unanimité. Toutefois, la notoriété de Therion au niveau de la mise en scène et de la théâtralité dudit projet contrebalancent ces points noirs. A voir si la prestation scénique sera effectivement réussie ?

Classiquement, le groupe débute le premier morceau, comme chaque concert qu’il a pu donner cette année, avec l’ultime titre du dernier disque :  "Theme Of Antichrist". C’est le dernier show de la Temple et la fin de cette première journée de festival. Peut-être que la fatigue commence à se faire sentir dans le public. Ou bien ce début de concert commence tout en douceur et sobriété, en tout cas le calme règne au sein de la Temple.

Sur une scène inondée par une lumière bleutée aux nuances violettes, les vocalistes sont tous alignés, parés de leurs plus beaux atours. Christofer Johnsson, membre fondateur du groupe, est vêtu d’un costume steampunk avec un chapeau haut de forme, des petite lunettes noires et une redingote dorée, tandis que sa comparse porte une coiffure avec des ailes lui donnant des faux airs des déesse. Thomas Vikström dans sa tenue militaire sera très enjoué et théâtral, comme à son habitude. La petite troupe ressemble à des comédiens en place pour jouer leur pièce. L’originalité vient d’ailleurs des costumes des musiciens, le décor scénique gothico-baroque étant, lui, très sobre. Des bougies perchées sur des chandeliers éclairent la scène d’une faible lueur tamisée, renforçant le côté sombre et sentencieux. Toutefois, si la mise en scène se veut épurée et simple, force est de constater que les techniciens ne sont pas avares en fumigène ! La scène sera noyée dans un nuage brumeux tout le long du set.

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Après ce premier morceau mélodique et calme, les Suédois enchaînent sur un titre plus dynamique mais avec des voix tout aussi mélodieuses et lyriques. Face à ce regain d’énergie, les fêtards du Hellfest encore debouts s’en donnent à cœur joie : ils dansent, chantent et vivent pleinement les derniers instants de la soirée avant de rejoindre les bras de Morphée. Et pour ceux qui commenceraient déjà à s’endormir, le cri strident poussé par l’une des vocalistes a probablement coupé court à leur somnolence. Cette voix criarde est tellement aigüe et perçante qu’elle pourrait fendre du cristal (à défaut ce sont nos tympans qui en pâtissent). Cette chanteuse blonde nouvellement arrivée au sein de la formation est loin de faire l’unanimité du public et nombreux seront ceux qui qualifieront sa prestation « d’hurlements stridents inaudibles ».

Il va falloir compter sur les prouesses des autres musiciens pour compenser cette souffrance auditive. Les lumières devenues blanches et roses tournoient, et les chants masculins viennent rejoindre la chorale pour former un ensemble harmonieux.  Occupant la totalité de l’espace scénique, les artistes n’hésitent pas à changer de place et à adresser de grands sourires au public. Le lyrisme des voix contraste à merveille avec la musique pesante et un son d’une grande ampleur.

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Chants groupés semblant psalmodier une incantation et chants lyriques réalisés par un soliste vont alterner. Tour à tour les voix masculines et voix féminines dominent. On est face à une richesse symphonique dans les vocalises exceptionnelle, toujours dans un registre proche de l’opéra. Le public assagi applaudit ces performances. Les arrangements complexes de la musique de Therion sont toujours un régal pour les oreilles, et les festivaliers se laissent envahir par l’émotion des chants mélodieux et de l’harmonie ambiante. Les musiciens invitent les spectateurs à bouger les bras de gauche à droite telle une vague humaine.

Terminant en beauté avec le célèbre "To Mega Therion", succès indiscutable de sa discographie, le groupe a bien maîtrisé cette alliance entre musique metal et sonorités classiques. Le jeu de scène tout en sobriété mais incontestablement théâtral fait honneur à la réputation scénique du groupe. On notera que dans l’ensemble, le groupe a davantage joué ses grands classiques comme "The Blood of Kingu", "An Arrow From The Sun" ou "Lemuria" plutôt que les nouveautés, ce qui n’était pas pour déplaire aux festivaliers ! Toutefois force est de reconnaître que cette prestation manquait de punch et frisait parfois le soporifique. Du concert d’opéra envoûtant et contemplatif à la pièce de théâtre lyrique platonique, il n’y a qu’un pas et Therion a franchi la limite.

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CREDITS PHOTOS : (c) Thomas Orlanth 2018 - Utilisation interdite sans autorisation du photographe
Site internet : www.thomasorlanth.com
facebook: ici

Setlist :
1. Theme of Antichrist
2. The Blood of Kingu
3. Din
4. Ginnungagap
5. An Arrow from the Sun
6. Wine of Aluqah
7. Lemuria
8. Der Mitternachtslöwe
9. Son of the Staves of Time
10. The Rise of Sodom and Gomorrah
11. To Mega Therion

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