Pour inaugurer une saison de festivals qui promet d’être florissante, nous nous rendons cette année au Festival Plein Air de Rock de Jarny. Devenu une tradition, le festival se déroule dans le cadre préstigieux du Château de Moncel à Jarny et pour sa 24ème édition, la météo est plus que clémente puisqu’un large soleil viendra chatouiller les épaules des festivaliers, présents en nombre dès l’ouverture des portes.
BOARS
On commence la soirée sur la grande scène avec les vainqueurs du tremplin rock : BOARS. Le groupe de metal hybride nous présente son premier album sorti en 2016. C’est un mélange assez étonnant qui regroupe plusieurs inluences du metal progressif à l’instar de Linkin Park (surtout dans le chant), ou encore Betraying the Martyr. Le son est excellent pour un concert en plein air, on entend bien les voix et les choeurs, ainsi que les parties électro.
Il y a une bonne énergie, malgré un soleil lourd qui ne rend pas la tâche facile pour les musiciens. La structure des morceaux est assez similaire avec une intro, un break et un refrain catchy. Malgré tout, l’ensemble fonctionne très bien, on appréciera les breaks lourds et les parties chantées, c’est un ensemble moderne qui arrivera à conquérir le public qui portera le chanteur à bout de bras en fin de set.
Fat Bald Turk
A peine le temps de prendre une bière que le deuxième concert commence déjà. C’est l’avantage d’avoir deux scènes, les enchaînements se font rapidement et sans moment de flottement. Fat Bald Turk est un groupe de rock fusion originaire de Metz, qui nous propose un set bien différent du groupe précédent. En effet, nous sommes ici sur des instants plus exotiques et lourds.
Le groupe nous présente leur nouvel album Galactic Refugee, avec des influences mélant stoner et notes orientales. Le son de guitare et le style font parfois penser à du Hendrix, surtout dans les soli, avec un côté electro assez original. Les structures sont entraînantes, très groovy et funky, un moment étrange mais qui aura réussi à faire bouger les foules, apparemment conquises.
Fractal universe
Difficile de louper les Nancéiens de Fractal Universe depuis la sortie de leur album Engram of Decline en 2017. Le groupe de death metal local s’attache à défendre son travail en proposant un set lourd et travaillé. Ce qu’il faut dans le death c’est un batteur de folie, un chant lourd et des riffs puissant, le tout est là chez eux.
Comme le son est de bonne qualité ce soir, on peut apprécier les nuances et la technique de ce groupe. Pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que le public leur rend leurs efforts au centuple en enchainant pogos, slams et circle pits. Un pari gagné pour le groupe, qui fera une apparition au metal corner du Hellfest 2018.
Smash Hit Combo
Dire que Smash Hit Combo est attendu est un euphémisme : une foule compacte attend patiemment le groupe devant la crash. D’ailleurs, dès les première notes, ça part en pogo et slam, difficilement contenus par la sécurité. Le groupe est taillé pour les prestations live, la setlist est faite pour faire adhérer les foules au maximum, en commençant par les morceaux les plus explosifs.
Venu présenter leur dernier opus L33T, nous avons la chance d’entendre la version anglaise de "Spin the Wheel". L’énergie déployée est maximale, d’autant plus que Maxime jouera son dernier concert avec le groupe ce soir. Avec un final sur les Backtreet Boys, le groupe aura joué toutes ses cartes : humour, convivialité et violence.
Triggerfinger
Changement d’ambiance, après la folie, place à une leçon de rock’n roll avec les Belges de Triggerfinger. Melant rock, stoner et blues, et arborant leur plus beaux habits de lumières, les Belges enflamment la grande scène à grands coups de déhanchés survoltés et de riffs énergiques.
Les morceaux sont longs et fédérateurs, chaque musicien apportant sa touche au style éclectique du groupe : la voix est eraillée mais précise, la batterie énergique, la basse groovy et les riffs de guitares jouent sur des mesures composées. Un mélange détonnant qui aura rapidement conquis le public qui deviendra carrément déchainé lors du solo de batterie à huit mains instigué par Mario Goosens en fin de set. Envoutant.
Dagoba
Le retour de la violence sur la « petite » scène, avec les Marseillais de Dagoba. Ecumant les scènes françaises depuis la sorti de Black Nova en 2017, le groupe est venu en découdre avec les habitants du Nord. Et c’est un accueil plus que chaleureux que leur réservent les Lorrains, à base de pogos déchainés et slams ininterrompus. Il faut dire que Dagoba a su manier une setlist faite pour faire bouger les foules.
Le son est un peu plus médiocre que sur les autres concerts, notamment au niveau du chant clair et de la batterie, qui sont omniprésents. Cela ne gâche pas le plaisir des musiciens et du public, qui entamera un circle pit géant autour de la régie à la demande de Shawter. Pari réussi pour les Marseillais, qui quitteront la scène dans un voile de fumée épaisse.
Steve’n' Seagulls
Pour terminer la soirée sur une note plus joviale, voici le groupe Steve’n' Seagulls sur la grande scène. On peut s’interroger sur le choix de ce groupe en tête d’affiche quand on sait que les dernières éditions accueillaient surtout des « grands » groupes comme Arch Enemy ou encore Ensiferum. Le choix d’un groupe de reprises des classiques du metal version country apparaît limpides dès les premiers morceaux : quoi de plus fédérateur, convivial et amusant que de joyeusement danser sur des reprises de Pantera, AC/DC ou encore Foo Fighters.
On essaye tout d’abord de décripter les riffs de banjo, puis on sent un sourire communicatif lorsque l’on reconnaît le morceau joué. Un véritable engouement pour l’humour du groupe se développe dans le pit. En plus de ça, les reprises sont très bien construites, collent aussi au style country, rapide et dansant, qu’au style initial de la chanson, parfois très différent. Un véritable moment de partage pour finir ce festival en beauté.
Cette année encore, pour sa 24ème édition, le Festival Plen air de Rock de Jarny agrandira un peu plus le panel de ses fans. Avec un cadre si magnifique et une affiche si éclectique on ne peut que convaincre. Pour sur que l’on reviendra tous les ans.