Shylmagoghnar – Transience

Comme le dirait Rabelais dans son célèbre Pantagruel « Tout vient à point à qui sait attendre ».  Une expression qui collerait parfaitement au duo néerlandais Shylmagoghnar. Un nom qui ne parle pas à tout le monde, un seul clip vidéo en cinq ans d'existence du nom de "As all must come to pass" clip sorti en mai dernier en prélude au second album Transience. Pas de live ni d'interview sur la toile et pourtant le groupe a tout pour s'inscrire parmi les grands noms de la scène néerlandaise comme Within Temptation ou bien Pestilence.
 

C'est tapi dans l'ombre que Nimblkorg et Skirge composent de quoi satisfaire nos oreilles. Fraîchement signée par le label autrichien Napalm Records, c'est sans surprise que la formation fait partie de celles repérées de Markus Riedler, Thomas Caser et leur équipe. Elle s'apparente remarquablement aux deux grands noms du label Summoning et Abigor. C'est comme un retour aux sources pour Napalm qui prend sous son aile le duo qualifié de groupe de death progressif aux sonorités black et atmosphériques, mais leur musique ne s'arrête pas à cela et est bien plus compliquée à qualifier. Toutes les subtilités mises en relief sur l'album ne sont pas partie facile à énumérer.

Si la pochette de leur premier album en auto-production Emergence ne donnait pas forcément envie de s'aventurer dans l'univers du duo, celle de Transience nous envoie directement dans le monde parallèle dans lequel nous projette Shylmagoghnar dans chacun de ses titres. Elle nous plonge dans un univers mystique où une puissance sur-humaine surgit au sein de l'humanité, venant ouvrir des portes pour l'homme qui se rue vers la lumière. L'art de Shylmagoghnar persiste à garder des traits philosophiques, en puisant leur inspiration dans la vie et ses obstacles, la nature, l'univers, le rêve et la réalité avec des touches de fantastique.

De la terre aux cieux, la musique de notre duo ne cesse de nous surprendre par leur mélange de style. Alternant sur cet album ambiance mélancolique et nostalgique via des nappes de clavier, des riffs tirant sur le metal extrême et des titres bien plus proches d'un black death atmosphérique, comme par exemple sur le titre final  "Life". Se plonger dans Transience c'est être prêt à sauter dans huit océans qui n'ont pas du tout la même température. Il est difficile de savoir par où commencer pour pouvoir définir le travail musical du duo, chaque album a bien de la matière à définir.
 


Depuis Maastricht, le groupe ne cesse de nous surprendre par la beauté de ses instrumentaux qui sur ce second opus accentuent leurs traits épiques et mystiques avec des touches pagan. Rien de tel que de fermer les yeux et se laisser emporter par la mélodie qui introduit l'un des titres phares de l'album, Transience, portant le même nom que ce dernier. Une seule envie, prendre un billet pour cette navette qui nous mènera dans leur univers. Une voix qui vient s'élever in-force cette fois-ci dès la première minute de l'opus en totale opposition avec les choix menés sur le premier Emergence, où l'instrumental prend clairement le dessus sur les voix au début de l'album et nous laisse presque croire que l'opus est totalement instrumental. Cette fois-ci, ils ne nous mettent pas en attente et nous emmènent rapidement vers un scream puissant.


Chaque titre détient ses propres subtilités que ce soit dans l'appropriation des instruments comme dans l'usage de la voix. Pour ce qui est de cette dernière elle connaît des variantes: dans le titre "As all must comes to pass" nous sommes sur un scream bien plus mélodique, dans  "No child of man could follow"  nous sommes sur des vocaux bien plus hargneux et agressifs. Quant aux instrus les guitares alternent entre arpègent et riffs d'un morceau à l'autre, des changements de tempo qui nous permettent de garder l'endurance du début à la fin de l'album. Comme à son habitude les deux Néerlandais priorisent l'instrumental sur le vocal, comme l'on peut par exemple le voir sur le titre  "Journey Through the fog" où les parties vocales sont minimes face aux passages d'instrus, il est possible que la longueur des titres joue sur les placements vocaux et l'étendue de ces derniers, les titres faisant en moyenne sept minutes ou plus. Shylmagoghnar aime faire dans la durée. Le titre le plus surprenant de l'album reste "This shadow of the heart" avec ses lignes de guitare plus mélodiques, construites, un solo à couper le souffle qui débouche sur un arpège calme et mélodieux. C'est le titre le plus abouti de l'album.

Ce second opus a mis son temps à débarquer mais il montre encore un travail acharné et une envie de donner surprise en surprise aux amoureux de black, death, atmo ou extrême. Il y en a pour tous les goûts, un panel aux multiples couleurs musicales qui donne envie de garder un œil sur les futures productions liées à la formation. Un second album qui ne déçoit pas, qui peut même être reçu comme plus appréciable que le premier pour les amoureux de death ou de metal extrême puisqu'il est bien plus endurant et fait ressortir des sons bien plus pêchus vocalement ou instrumentalement.

Transience plaira aux amoureux d'Insomnium, Onium Gatherum, Wintersun ou bien encore, Rotting Christ.


Tracklist : 

1. Transience
 2. The Dawn of Motion 
3. As All Must Come to Pass 
4. This Shadow of the Heart 
5. The Chosen Path 
6. No Child of Man Could Follow 
7. Journey Through the Fog
8. Life 

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NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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