Entretien avec Landmvrks au grand complet

S'il y a bien un groupe français à surveiller ces temps-ci, il est à chercher du côté de Marseille. Landmvrks pratique un metalcore digne des ténors du genre et s'apprête à sortir son deuxième album, Fantasy. Ils se sont fait un nom dans toute l'Europe et semblent maintenant bien décidés à trouver leur public en France. Les quatre membres du groupe nous ont accordé quelques minutes de leur temps pour faire le point sur leur carrière et sur leur statut dans la scène française.

 

Nous sommes donc en compagnie de Flo (chant), Nico E (guitare), Nico S (batterie) et Rudy (basse).

Salut les gars. Vous allez sortir votre nouvel album Fantasy le 19 octobre. Vous l'avez composé comme une continuité de Hollow ou comme un départ vers quelque chose de nouveau ?

Flo : C'est une bonne continuité du dernier, il est plus mûr.

Nico E : C'est une version évoluée de nous même. On est en super saiyen (rires).

Flo : C'est ça, et en même temps il y a des prémices de ce que pourrait amener Landmvrks dans le futur. On a tenté le maximum de choses pour enrichir la musique et il y aura sûrement des pistes à exploiter pour les prochains albums.

A quoi tu penses en particulier quand tu parles de pistes ?

Flo : Je pense à des chansons comme « Scars » qui n'est pas dans le schéma classique d'une chanson de Landmvrks...

Nico E : « Alive » aussi.

Flo : « Alive » oui mais on l'avait déjà fait ça sur « Endless Paradox »

Rudy : Moi je pensais à « Disdain » qui est plus sombre et qui amène quelque chose de nouveau. Je ne pense pas qu'il y ait d'équivalent sur le premier album.

Flo : Je pense qu'il y a des bases qui vont être prises sur ces compos et il va falloir faire preuve de créativité pour enrichir ces choses là et développer encore quelque chose de nouveau. On va pas refaire le même album, ça ne servirait à rien. On ne sait pas encore comment puisqu'on est à fond sur la promo de celui-ci mais on va trouver.

La chanson « Fantasy » en elle-même est sortie depuis un bon moment. Est-ce que vous aviez déjà prévu d'appeler l'album comme ça ou c'est venu après ?

Flo : C'est venu après mais c'est arrivé assez tôt quand même.

Nico E : A un moment, on a commencé à avoir pas mal de chansons mais il nous manquait un nom d'album. Ca a fini par s'imposer comme une évidence. On dit qu'on allait pas chercher un nouveau nom, partir dans un autre délire encore...

Flo : C'est représentatif de ce qu'est l'album.

Sur la tracklist on voit pas mal de featurings, est-ce que vous pouvez m'en dire un peu plus ?

Nico E : Effectivement on a Florestan de Novelists, Camille Contreras qui est une amie à nous de Marseille qui joue avec moi dans un autre projet et on a Aaron Matts de Betraying the Martyrs. En fait on ne s'est pas dit « Il faut absolument qu'on mette ces gens là sur l'album parce que c'est nos potes », c'est une démarche artistique de notre part. On sentait que ces trois chansons avaient besoin de quelque chose en plus que nous quatre on ne pouvait pas forcément apporter. C'est venu d'un commun accord pour travailler avec Camille et Aaron qui ont des voix exceptionnelles et Florestan qui est un excellent guitariste.

Rudy : Dans la démarche on s'est dit que Landmvrks s'arrêtait pas non plus à nous quatre dans le sens où on peut pousser le produit Landmvrks (bon c'est un peu moche de dire ça mais bon) avec des aides extérieures pour arriver à nos fins.

Nico S : On se met pas de barrières, si on aime on le fait. On ne se dit pas par exemple qu'en mettant une fille sur une chanson on risquait de perdre nos fans « metalleux ». Tant que ça nous plait on le fait.

Si vous pouviez avoir un guest de vos rêves en featuring ce serait qui ?

Nico S : Ah bah y en a quelques un ! (rires)

Nico E : Perso je suis très très chaud pour un petit featuring avec Post Malone si on écrit une chanson avec des beats electro.

Le reste du groupe approuve.

Il est fan de groupe type Thy Art is Murder donc clairement c'est pas impossible !

Flo : Posty si tu nous entends, pense à nous !

landmvrks, interview, 2018, backstage by the mill,

Quand on s'était rencontré il y a un an à Cologne, vous me disiez que votre popularité était beaucoup plus forte en Allemagne qu'en France. J'ai l'impression que ça a un peu changé en un an, vous êtes d'accord ?

Flo : Je suis un peu d'accord, je ne sais pas si ça s'est inversé mais en tout cas ça s'est rééquilibré en France. Nous on sent un engouement ici, c'est pour ça qu'on prévoit de venir tourner pas mal l'an prochain.

Nico E : Pourquoi, on ne sait pas.

Nico S : C'est comme ça, c'est peut-être les shows qu'on a fait. On a fait plus de dates en France, Paris, Lyon, le Download... Plus de gens nous ont découverts c'est sûr.

Flo : En tout cas on est très content que ça finisse par marcher en France, le public français peut être ultra critique et sélectif parfois, c'est compliqué pour un groupe de metal de trouver sa place dans ce pays. Nous le public nous accueille bien, on a pas de mauvais retour ni de critiques négatives.

Est-ce que des groupes comme Rise of the Northstar ou Betraying the Martyrs qui ont commencé par faire leurs preuves à l'étranger avant de connaître le succès ici sont un modèle pour vous ?

Flo : C'est un peu ce qui se passe clairement, depuis les débuts du groupe jusqu'à aujourd'hui on a presque pas joué en France, une date par-ci par-là parmi les quinze dates de chaque tournée, alors qu'on passait notre temps dans les pays de l'est. Là on sent qu'on pourrait se permettre de faire une tournée française entièrement.

Nico E : Je pense que ce qui est triste par rapport à la France, c'est que les Français commencent à s'intéresser à toi à partir du moment où t'as vraiment beaucoup joué ailleurs. J'ai l'impression que si tu ne joues qu'en France, les gens vont se dire « Ouais ils tournent tout le temps, toujours aux mêmes endroits » alors que si tu joues ailleurs ils vont être dans la demande. « Venez en France, nous on vous attends, arrêtez de jouer en Allemagne et venez nous voir à Paris ! » (rires).

Du coup pour les mois à venir, le plan c'est quoi ?

Flo : On va surtout beaucoup tourner en 2019. Pour la fin de l'année ça va être un peu calme, on va sortir l'album puis en faire la promo, on a notre release party à Marseille le 2 novembre. Après on se prépare à tourner pas mal en France et en Europe.

Vous êtes passés d'un quintette à un quatuor cette année également. Comment vous faites pour gérer les concerts avec une guitare en moins ?

Nico E : Tout dépend. Vive la technologie. (rires)

Rudy : A la base c'était un système de dépannage, à savoir dès qu'un des membres ne pouvait pas se déplacer en concert on avait cette option de guitare samplée pour dépanner. Forcément, ça sample un des deux guitaristes, le lead ou le rythmique. Du coup c'est surtout difficile pour Nico de switcher entre les deux.

Nico E : Effectivement on est passé de cinq à quatre mais ce n'est pas un souhait de notre part de rester à quatre. C'est pas qu'on a pas le choix mais c'est pas le bon moment donc pour l'instant on reste à quatre.

Flo : Il y a beaucoup trop de choses à organiser, à penser et à faire actuellement pour prendre le temps de recruter et former une nouvelle personne. On a ce plan B de sampler la deuxième guitare, il y a tout, une tête d'ampli mais pas de guitariste. Pour les tournées qui arrivent on a fait en sorte que tout ce qui soit important à jouer soit joué et que tout ce qui soit support rythmique soit samplé. En théorie ça devrait pas biaiser l'expérience pour le spectateur.

Petit question sur votre cover de « Fat Lip » de Sum 41 qui est plutôt cool. Est-ce que c'est un exercice que vous aimez et est-ce qu'il est possible qu'on en entende une nouvelle dans le futur ?

Nico S : On est pas fermés à l'idée je pense.

Flo : On est pas fermés à l'idée mais ce n'est pas le but, c'est pas forcément quelque chose qui me passionne. Déjà ça prend du temps et puis j'ai un rapport à la cover un peu particulier. J'ai du mal avec cette mode de reprendre tout en version metal, comm le tube du moment. C'est devenu un peu cliché, enfin c'est bon on a vu que t'as repris Justin Bieber en version metal, t'as mis du scream et un breakdown au deuxième couplet bon voilà... Pour moi ce n'est pas très intéressant.

Ce que je trouve intéressant dans une cover, c'est le mimétisme. Il faut essayer de faire comprendre que tu joues ce morceau là. Par exemple si je fais une cover de Sum 41 je vais essayer de coller au maximum à la voix de Sum 41. Je vais prendre l'accent, le son, le groove et essayer d'y coller, histoire que ça sonne pas n'importe comment. Moi ce que j'aime c'est la technique de reproduction dans une cover. Je trouve intéressant de voir comme le groupe a réussi à coller à la chanson originale avec toutes les différence puisque bien sûr ce n'est pas le même groupe et rien n'est pareil.

C'est ça que je préfère plutôt que de partir dans des délires complètement fous pour qu'on ne retrouve même plus le morceau d'origine qu'on kiffait. Certains groupes l'ont fait très bien mais c'est assez rare quand même.

Désolé j'ai trop parlé sur la cover. (rires)

Pas du tout, mais c'est marrant que tu dises ça. Si tu l'as pas fait je t'invite à écouter la cover de « Faint » de Linkin Park par Crossfaith qui vient de sortir où justement ils essaient de coller au maximum aux voix de Chester et Mike et c'est assez bien fait je trouve.

Flo : Je l'ai vu passer mais je l'ai pas écouté. Je le ferai !

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Bon comme vous êtes quatre ça risque d'être intéressant : donnez-moi chacun l'album que vous écoutez en boucle en 2018.

Flo : Moi j'écoute le dernier Eminem en boucle. EminemKamikaze. De la bombe.

Nico E : Je pense que j'ai beaucoup écouté le dernier Post Malone.

Nico S : Architects pour moi, les deux derniers et leur dernière chanson "Hereafter" que je trouve particulièrement énorme. Le dernier BMTH aussi, That's the Spirit.

Rudy : Celui qui me vient en premier c'est l'album de Movements, Feel Something.

Du coup, qui impose un peu sa musique dans le van ?

Flo : Julien notre ingé son (rires). Parce que cet enfoiré évidemment il a droit puisque c'est lui qui conduit mais il ne met que du Lady Gaga et du Britney Spears.

Nico E : Katy Perry aussi. Des fois on lui dit « Julien, s'il te plait, change de musique ! » Il a Spotify en plus, il a toute la musique du monde. Et le truc c'est qu'il a une playlist qu'il met en boucle on connait les chansons par cœur dans l'ordre où elles vont arriver. Et tu sais que là il va y avoir Avril Lavigne, tu le sais !

Flo : En règle générale c'est celui qui conduit qui choisit la musique et il conduit beaucoup. On a aussi Quentin qui écoute beaucoup de rap français, Damso et compagnie. Ce sont eux les maîtres des playlists. Quentin, Julien c'est pour vous.

Et bien merci les gars. Pour conclure donnez-moi une bonne raison pour laquelle les gens devraient écouter l'album qui sort bientôt.

Flo : « C'est de la bombe baby. Si t'as le pedigree ça se reconnaît au débit ». Allez mic drop (rires).

Fantasy, nouvel album de Landmvrks. Sortie le 19 octobre chez Arising Empire.

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