Metaldays 2018 – Jour 4

Metaldays - Jour 4

Jeudi 26 Juillet 2018

MONUMENT

17h10 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage

Monument

Le combo britannique Monument est venu en ce quatrième jour de festival pour balancer son heavy metal old school et son énergie au public du Metaldays. Après la sortie de l'excellent Hellhound, leur troisième album, c'est tout naturellement que le groupe se lance à l'assaut des festivals pour montrer qu'ils sont aussi un excellent groupe de scène.

Monument

C'est sur le titre "Hellhound" que le groupe fait son entrée sur scène devant un public peu nombreux. Le son est excellent et l'énergie déployée sur scène dans ces premières minutes ne laisse planer aucun doute, les fans présents vont avoir droit à la crême de la NWOBHM version 2018. Peter Ellis, le charismatique chanteur au timbre proche de celui de Bruce Dickinson, est très en voix et ne ménage pas ses efforts se déplaçant constamment et haranguant la foule. La foule, justement, grossit à vue d'oeil alors que Monument enchaîne avec le single "The Chalice". Le facétieux Dan Baune, à la guitare, arbore un sourire permanent cherchant le contact avec le public et fait preuve d'une technique sans faille pendant que de l'autre côté de la scène,Lewis Stephens, enchaîne les solos ravageurs sans fléchir.

Monument

Monument

Le groupe ne baisse pas de rythme et continue de jouer sa partition musicale rappelant le meilleurs heures de Maiden ou Priest. La partie rythmique assurée par Dan Bate et Giovanni Durst multiplie les cavalcades alors que Peter montre toute l'étendue de son talent sur "Wheels Of Steel". Avant de quitter la scène Monument à une dernière cartouche à tirer avec le morceau "Lionheart" au refrain imparable que Peter fait chanter a une foule conquise par la prestation.

Monument

En quarante petites minutes Monument à donné un concert sans temps morts et a prouvé que le heavy metal britannique des années 80 avait plus que jamais sa place en 2018. Le public, peu nombreux au départ, s'est fait entendre et a bien répondu aux sollicitations du groupe. Une très belle prestation et un excellent concert.


GIRLSCHOOL

18h10 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage

C'est le tour des vétérantes du groupe de heavy metal Girlschool de s'attaquer à la scène principale devant une foule assez dense. Créé en 1978, le groupe entièrement féminin et à la longévité assez exceptionnelle est venue pour un set d'une quarantaine de minutes qui au final sera assez difficile.

Girlschool

Quand le groupe commence son concert on se rend compte rapidement qu'il ne sera pas de tout repos pour le quatuor venu de Grande Bretagne. Dès le début du set la partie rythmique et particulièrement la batterie, à laquelle officie Denise Dufort (également appelée Madame Mim par notre photographe Antoine), éprouve de grandes difficultés à garder la cadence. Le groupe semble fatigué et a du mal à trouver son rythme de croisière même si le public est très réceptif et encourage vivement les musiciennes.

Girlschool

Kim McAuliffe plaisante et entre les morceaux partage des anecdotes sur Dio et Motörhead, avec qui le groupe à un long passé en commun, n'hésitant pas à plaisanter avec ses camarades sur scène. L'ambiance est chaleureuse et musicalement les morceaux s'enchainent bien, si on fait fi de cette batterie hors tempo, mais rien ne vient empêcher cette monotonie qui se fait ressentir si ce n'est quelques titres comme "Hit And Run" et "Future Flash". Après avoir donné ce qu'elles avaient à donner, le groupe quitte la scène après un peu moins d'une heure et est chaleureusement applaudi. Difficile de se placer entre le plaisir de voir Girlschool en live et tous les soucis de rythme qui ont entaché le concert. En définitive le groupe a livré la prestation qui était dans ses cordes en ce quatrième jour du Metaldays.

Girlschool

OBITUARY

19h10 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage

Après le hard rock de Girlschool peu nourrissant, il était temps de mettre un peu de gras sur la mainstage. Obituary c’est du death metal supplément groove et saindoux. La recette depuis le premier album est toujours la même. Du gras, du gras et encore du gras. Ce son de basse capable de vous faire vrombrir le moindre de vos capitons, mieux que n’importe quel appareil d’electro-stimulation. Ces guitares accordées en beurre majeur, ce chant guttural semblant sortir d’outre tombe, tout est là pour vous faire secouer la tête au son des graves et des lignes rythmiques de Terry Butler. Des légendes racontent qu’un simple live d’Obituary est capable de vous boucher les artères. On ne doit pas être loin de la réalité pour le coup tant les frères Tardy ont décidé que leur recette était immuable et qu’il n’était point nécessaire d’en dévier.

Obituary

Malgré des albums pas toujours au niveau, les morceaux choisis ce soir sont parfaitement exécutés et surtout, totalement jouissif. Les gars veulent voir le pit bouger, et celui-ci répond totalement présent. Après un sympathique "Redneck Stomp" en guise d’introduction, la setlist prend une réelle allure de best-of. S’enchaînent alors les hits, que ce soit "Threatening Skies", "Chopped in Half / Turned Inside out", ou encore "A Lesson In Vengeance". Obituary a 50 minutes devant lui et décide d’en faire un éloge de la subtilité proche d’une blague de Tex sur les femmes. Les minutes passent à une vitesse folle, assez pour que, quand résonnent les notes de "Slowly We Rot", le public en redemande encore…. Poisseux mais heureux.

Obituary

Obituary


 

BLACK STAR RIDERS


20h20 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage


Alors. Un peu de contexte car nous nous attaquons à du lourd (du très très lourd !). Peu de personnes connaissent les Black Star Riders, et pourtant ils faisaient partie des têtes d'affiche, se situant même entre Obituary et Hatebreed (un emplacement peu flatteur mais nous y reviendrons). Donc forcément, les festivaliers se sont interrogés, certains même scandalisés nous a-t-on dit. Fondés en 2012 et avec 3 albums à leur actif, que font-ils là ? Ba oui ! Qu'est-ce que c'est que ce binz ? Le Metaldays aurait-il pété les plombs en donnant leur chance à un si jeune groupe ?
Eh bien figurez-vous, chers lecteurs impatients, que non seulement il ne s'agit pas d'une erreur, mais que nous avons à faire à de véritables légendes. Car sous ce nom tiré d'un vieux western (vous pouvez vérifier) se cachent les héritiers de l'un des plus grands groupes de Hard Rock des années 70/80 : Thin Lizzy ! Ouais mon pote... Ceux-là même qui ont écumé les plus grands festivals en 2011.

Black Star Riders

Mais du coup, pourquoi changer de nom ? Parce que c'est assez dommage non ? Eh bien il s'agit là encore d'un choix judicieux. Car suite à ces tournées à répétition le vétéran Scott Gorham (guitare) a trouvé en la personne du charismatique et Neandertal Ricky Warwick un moteur pour continuer à rendre hommage au largement regretté Phil Lynott (à n'en pas douter l'une des plus grandes pertes du Rock'n Roll). Ainsi a été prise la décision de changer de nom, afin de ne pas trahir sa mémoire tout en gardant une liberté de création et une évolution non hérétique.

Black Star Riders

Voila pour l'historique (fiou...) mais du coup, ceci étant dit, comment a été le concert ? Déja la plage horaire : ils étaient un représentant du hard rock entre un groupe (culte) de death et un autre de hardcore... poliment, nous dirons qu'ils ont apporté de la fraicheur. De plus, leur anonymat n'a pas aidé à amener les foules... c'était tristement vide (au début). Mais les cavaliers ne se sont pas laissés faire, ils avaient un (excellent) album à défendre ainsi que leur statut, et ça a payé puisque les rangs se sont gonflés au fur et à mesure. Faut dire que les amoureux du genre, même s’ils vont taper franchement du pied sur un nouveau morceau tel que "Killer Instinct", vont rapidement s'enflammer en entendant "Jailbreak" (et c'est normal). Les américano-irlandais font la part belle à leurs compositions nouvelles et....c'est pas plus mal. Car l'esprit est là, la promesse aussi : ils ne sont pas Thin Lizzy, ils l'étaient, mais plus maintenant.

Black Star Riders

La touche irlandaise de Lynott est toujours présente, la musique a évolué et les morceaux sont beaucoup plus adaptés à notre temps. C'est totalement jouissif. Ces gars jouent avec plaisir et passion et restent fidèles à leurs valeurs et leur héritage musical, c'est brillant. Terminant par le fantastique "Kingdom Of The Lost", les Black Star Riders ont prouvé à tout le monde qu'ils méritaient non seulement leur place parmis les tête d'affiche, mais également que la légende qu'ils étaient autrefois n'est pas morte. La légende continue. Et en entendant les conversations autour de nous on comprend vite qu'ils ont marqué durablement, des fans de Thin Lizzy aux néophytes. Thin Lizzy est mort, Vive Black Star Riders !

HATEBREED

21h30 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage

Place maintenant à Jamey Jasta et sa bande pour une heure. Est-il encore nécessaire de présenter Hatebreed ? Parrain du metalcore, pas tant celui ultra mélodique portés par exemple par Killswitch Engage mais celui qui va à l’essentiel de son patronyme… Mélanger avec brio le coté in your face et immédiat du hardcore avec la lourdeur du metal, à tendance heavy et thrash. Un seul live du groupe permet de comprendre à quel point le groupe est fédérateur entre deux chapelles qui s’amusent parfois à se cracher à la gueule.

Hatebreed

Les line-up ont beau évoluer, les albums sortir avec une qualité en dent de scie, leur leader et frontman Jamey Jasta est toujours aussi intègre. On sent l’envie des gars de fournir un live de qualité, et de faire plaisir à son public. Et comme disent les Québécois, ce concert ne nous laisse pas le temps de niaiser, car le groupe n’a qu’une heure devant lui pour une seule mission : détruire la fosse.

Hatebreed

Hatebreed

Passé "To The Treshold" en intro, c’est un tunnel de hit qui nous attend. A travers leur discographie et des chansons comme "Live For This", "Perseverance" ou encore "Honor Never Dies", on assiste en direct de la fosse à une transmission de valeurs.  Des valeurs quasi fraternelles, très charnelles, faites de pied-bouche et de coups de pieds retournés au son d’un pot-pourri des meilleures chansons du groupe.
Et c’est un final démentielle sur "I Will Be Heard" et bien sur "Destroy Everything", qui aura raison de la fosse, et de votre serviteur, sonné par un uppercut asséné, bien-sur, en toute amitié. Bref un concert en forme de séance de stretching à laquelle la quasi-totalité de la foule a participé en y mettant du sien.


JUDAS PRIEST

23h00 - Ian Fraser "Lemmy" Kilmister Stage

Judas Priest

Alors oui, il n’y a plus KK Downing. Alors oui, il n’y a plus Glenn Tipton, parti du groupe après un terrible diagnostic de la maladie de Parkinson. Mais non, ce soir, nous n’assistons pas à un tribute band de Judas Priest, mais au vrai, le seul, l’unique. Porté par la voix, toujours aussi puissante et mélodique du Metal God Rob Halford, la légende anglaise va retourner le festival. Après une légère introduction, nous voilà plongé dans l’ambiance du dernier album avec l’excellent single "Firepower" ! Ca joue bien, Ian Hill et Scott Travis sont toujours aussi vifs à la basse et à la batterie, et les riffs sont assurés de main de maître par les deux guitaristes « remplaçant ».

On pouvait douter d’Andy Sneap, celui-ci est à 100%, désormais bien intégré dans le groupe après quelques mois de tournée. On pouvait sentir durant la première partie de la tournée une certaine envie de se mettre en retrait, probablement par respect pour Tipton. Le voilà désormais désinhibé, apte à se mettre en avant à faire le show avec son compère Richie Faulkner.

Judas Priest

Judas Priest

Véritable animal, le guitariste le plus poseur de la scène heavy metal est désormais un membre naturel du groupe. Showman, extravagant, et surtout talentueux, l’artiste donne tout, quelle que soit la période abordée au travers des chansons et fait le spectacle en soutien d’un Rob Halford des grands soirs.
Toujours souriant, celui-ci donne de sa personne, tout autant vocalement qu’à travers les différents changements de tenues sur scène. Sa voix est toujours aussi juste, et même si celle-ci n’a plus la puissance d’antan, il arrive à la moduler de telle sorte que les morceaux sonnent toujours aussi bien. Le Metal God n’est pas le plus grand communiquant sur scène, mais celui-ci s’affiche toujours avec un grand sourire d’enfant, notamment quand vient le moment de déambuler sur scène en moto pour "Hell Bent For Leather".

Judas Priest

Judas Priest

La setlist, aux allures de véritable best-of, fait un tour de la riche discographie du groupe, des chansons les plus rock telles "Bloodstone" jusqu’aux brulots les plus speed metal du groupe comme "Painkiller" qui viendra conclure le set… Avant un rappel en fanfare sur "Metal Gods", "Breaking The Law" et bien entendu "Living After Midnight".

Minuit est passé, et nous sommes décidément bien en vie, ayant assisté à un concert d’un groupe légendaire qui ne triche pas. Même sans ses deux guitaristes originels, Judas Priest reste une légende, portée par un Rob Halford toujours aussi en forme.

Judas Priest

MYRKUR

00h30 - Busko Bursac Stage

Après un tel show, il faut désormais courir. Courir pour aller voir Myrkur, bien se placer, jouer des coudes pour entendre correctement ce concert. Myrkur, en pleine forêt, sous la second Stage c’est un moment unique, à la limite du merveilleux. Amalie Bruun n’a que deux albums à son actif, mais possède déjà un solide public tant la musique proposée est hors norme.

Nous assistons donc à un véritable show, sous un déluge de lumière blanche, laissant apparaître un voile brumeux sur scène. Les musiciens sont peu voyants, la chanteuse apparaît tel un fantôme et nous voilà pris dans un show immersif et terriblement sensitif.

Myrkur

Myrkur

Ces mélanges de hurlements aigüs et de lignes de chants crystallines, laisse le public le souffle coupé, porté uniquement par la musique du groupe. Plus rien d’autre n’existe pour les spectateurs silencieux, tant et si bien qu’entre chaque morceau, les applaudissements et soutiens au groupe arrivent crescendo, le temps que les gens se réveillent. On sent Myrkur de plus en plus à l’aise avec la scène, comme en témoigne les passages les plus calmes, à la limite du folk comme sur "De Tre Piker".

La musique de Myrkur est déjà belle en CD, mais celle-ci se sublime en live. On est porté par la beauté de ce black metal voluptueux, dont les quelques rafales de violence n’en deviennent que plus violentes et la grosse heure de concert passe à une vitesse dingue avant d’attaquer le dernier jour du Metaldays.

Myrkur

Textes : Renaudg, Foxxx et Monsieur Max
Crédits photos : ©Antoine Beaucourt
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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