Kreator (+ Dimmu Borgir + Hatebreed + Bloodbath) à  l’Olympia (03.12.2018)

Les fans français de Kreator sont gâtés depuis la sortie de Gods of Violence l'an passé. En effet, le quatuor allemand n'oublie pas l'hexagone pour célébrer cette nouvelle sortie discographique, puisque nous avons pu voir le combo en compagnie de Sepultura dans la capitale l'an passé, mais également en province en début d'année avec Vader. Cette fois-ci, c'est une affiche plus qu'éclectique qui nous est proposée, avec quatre groupes qui pourraient tenir le haut de l'affiche dans leur style respectif pour ce European Apocalypse tour.
 


Bloodbath


L'inconvénient des affiches extensibles, c'est que les concerts commencent généralement très tôt. Bien que l'horaire annoncé sur les tickets soit celui de 18h30, l'Olympia a ouvert ses portes une heure avant et il est à peine 18h lorsque les Suédois de Bloodbath prennent la scène d'assaut devant un public encore clairsemé.

Ce dernier a par ailleurs du mal à rentrer dans le set de Bloodbath, la faute à un son mal équilibré. Seuls Nick Holmes et Waltteri Väyrynen (batteur de Paradise Lost qui remplace Martin Axenrot sur la tournée) sont audibles dans le spectre au début du concert, et les guitares resteront sous-mixées pendant une bonne partie du temps de jeu. De plus, les Suédois mettent l'accent sur leurs titres récents (issus du dernier opus The Arrow of Satan is Drawn et de Grand Morbid Funeral), mettant de côtés leurs hymnes tels que "Like Fire", "Ways to the Grave" ou "Cancer of the Soul".

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Pourtant, une fois les soucis de sons améliorés, on se rend compte que Nick Holmes maîtrise sans conteste sa voix death et que l'ambiance lourde, pesante et morbide instaurée par les Suédois colle parfaitement à l'imagerie du groupe. Sans trop communiquer (hormis un "we are Bloodbath from Sweden" décalé de la part de l'Anglais) le chanteur propose une gestuelle adaptée à son maquillage, évoquant presque un zombie. Les excellents "So You Die" et "Eaten" se chargent de combler les fans de la première heure, et de montrer que Nick Holmes est également à l'aise sur les titres chantés initialement par ses illustres prédécesseurs (Peter Tägtgren et Mike Akerfeldt).

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Une petite demi-heure de jeu, c'est malheureusement bien trop court pour apprécier ce combo à sa juste valeur, d'autant plus avec des conditions sonores aussi hasardeuses. Gageons que le set que Bloodbath donnera en tête d'affiche du Hellfest offrira un meilleur aperçu de ce que les Suédois sont capables de faire.

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Setlist Bloodbath

Fleischmann
Let the Stillborn Come to Me
So you Die
Bloodicide
Outnumbering the Day
Chainsaw Lullaby
Eaten

Hatebreed


Changement de registre brutal avec la venue sur les planches d'Hatebreed. Les coreux ont pris place dans les premiers rangs de la fosse et s'apprêtent à instaurer une ambiance bien différente à coup de circle pits, de mosh et de jump, typiques du hardcore.

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Autant le dire d'emblée, votre serviteur n'est pas du tout amateur du style musical pratiqué par Hatebreed, et s'est longtemps demandé (tout comme de nombreux spectateurs ce soir) ce que les Américains venaient faire sur cette affiche clairement orientée metal extrême. Pourtant, le jeu de scène d'Hatebreed ne souffre d'aucun défaut, Jamey Jasta (chant) se donnant à fond pendant toute la durée du set, harranguant la foule et réclamant circle pit sur circle pit. Le chanteur communique énormément avec l'audiance, entre les morceaux et pendant, et nous apparaît immédiatement comme éminemment sympathique.

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Tout comme ce dernier, ses acolytes ne tiennent pas en place, comme on peut le constater sur le titre d'ouverture "To the Threshold" qui voit tout le monde foutre un joyeux bordel sur les planches comme dans le pit.

Pendant le set d'Hatebreed, quelques hardis spectateurs lancent les premiers crowdsurfing de la soirée, tandis que quelques wall of death viennent ponctuer un set efficace et direct. "Destroy Everything" donne l'occasion de clore ce set, dans une débauche d'énergie telle que l'Olympia en a certainement rarement vue.

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Setlist Hatebreed

To the Threshold
Live for this
As Diehard as they Come
Looking Down the barrel of Today
Doomsayer
Filth
This is Now
Driven by Suffering
Beholder of Justice
A Call for Blood
Destroy Everything
I Will Be Heard

 


Dimmu Borgir


En juin dernier, Dimmu Borgir avait su nous enchanter avec son set au Hellfest, le premier en France depuis bien longtemps, qui se chargeait de débuter la tournée promotionnelle d'Eonian, fraîchement sorti. C'est donc avec plaisir que nous les retrouvons ce soir. Malheureusement, Dimmu Borgir donne – à peu de choses près – le même set que sous la Temple il y a six mois. Dommage lorsque l'on connait la discographie des Norvégiens.

Mais ne boudons pas notre plaisir de revoir le groupe, qui met en avant Eonian ainsi que les titres de sa carrière récente (les deux tiers du set seront issus des trois derniers opus). Shagrath est en grande forme vocale, quoique légèrement sous-mixé en début de set, et Silenoz et Galder font le show chacun de leur côté, laissant les mercenaires (Daray à la batterie, Gerlioz aux claviers et l'ex-Entombed, Victor Brandt à la basse) dans l'ombre.

Dommage toutefois que les parties de choeurs soient samplées, car il est certains que la musique de Dimmu Borgir prend une autre dimension en compagnie d'un choeur et d'un orchestre (comme le groupe a pu le montrer avec son récent live, Forces of the Northern Light). De plus, les samples sont parfois mixés trop en avant et couvrent en partie le chant de Shagrath, notamment sur les extraits d'Eonian ("Council of Wolves and Snakes").

Les deux extraits d'Abrahadabra rappellent également que cet album est sacrément bon, bien qu'officiant dans une veine beaucoup plus symphonique que black metal. L'attitude du public est d'ailleurs bien différente de celle qu'il avait lors du set d'Hatebreed, écoutant religieusement, comme hypnothisé par la prestation théâtrale des Norvégiens. Ce n'est que lorsque résonnent "Progenies of the Great Apocalypse" et "Mourning Palace", deux classiques de Dimmu Borgir, que l'on sent que l'Olympia souhaite en découdre.

Avec une heure de set, Dimmu Borgir n'a pas déçu, même si l'on aurait souhaité un peu plus de prise de risque dans la setlist, et un concert moins proche de celui donné par le groupe au dernier Hellfest.

Setlist Dimmu Borgir

The Unveiling
Interdimmensional Summit
The Chosen Legacy
The Serpentine Offering
Gateways
Dimmu Borgir
Council of Wolves and Snakes
Puritania
Indoctrination
Progenies of the Great Apocalypse
Mourning Palace

Kreator


Alors que résonne "Run to the Hills", le classique d'Iron Maiden, le public semble bien compact dans la fosse pour accueillir Kreator. Même si le groupe est loin d'être rare dans nos contrées ces derniers temps, c'est toujours un plaisir de les revoir en concert et l'assurance de passer un excellent moment. Cette soirée de décembre ne fait pas exception à la règle puisque dès que retentit "Enemy of God", c'est la folie dans le pit.

Il faut dire que les Allemands sont en forme, avec une scénographie légèrement différente des derniers passages en France (exit l'estrade du fond, bienvenue à un immense backdrop à l'effigie de Violent Mind, la mascotte du groupe, dont les yeux éclairent la salle). De même, la setlist (toujours orientée sur Gods of Violence) met en avant chaque album de la formation, pour des allures de gros best-of. Le public apprécie le set, en enchaînants moshpits, circle pits et wall of death, sur une succession de classiques ("Hail to the Hordes", People of the Lie", "Phantom Antichrist", "Flag of Hate"...chaque titre est un appel au mosh). Mille Petrozza est un leader charismatique qui recueille tous les regards, mais Sami Yli-Sirniö (guitare) et Christian Giesler (basse) ne sont pas en reste et s'approchent régulièrement des premiers rangs, notamment Sami lors de ses soli de guitare.

Une fois de plus, "Fallen Brother" donne l'occasion à Kreator de rendre hommage aux musiciens décédés, seulement cette fois, c'est avec un gros pincement au coeur que l'on peut voir une photo des frères Abbott (Dimebag Darrell et Vinnie Paul) ensemble. Et si Kreator se lance dans des gimmicks déjà bien rodés (en faisant hurler le public en amont de "Flag of Hate" tout en agitant  un drapeau), les spectateurs n'en ont cure tant chaque instant d'un concert de Kreator est jouissif.

Le rappel, constitué de deux classiques ("Violent Revolution" et "Pleasure to Kill") achève les spectateurs. Par ailleurs, étant donné les récents mouvements sociaux qui ont ébranlé la ville de Paris, il est amusant d'entendre résonner "Violent Revolution" au coeur même de l'Olympia. En un peu plus d'un heure de set, Kreator a mis tout le monde à genou, même si nous n'aurions pas été contre le fait d'entendre deux ou trois titres supplémentaires ("Endless Pain" ou "Total Death" au hasard).

Une excellente soirée s'achève, alors que quatre formations oeuvrant dans des sous-genres variés du metal ont su tirer leur épingle du jeu et apporter leur vision de l'Apocalypse au public parisien.

Setlist Kreator

Enemy of God
Hail to the Hordes
Awakening of the Gods
People of the Lie
Gods of Violence
Satan is Real
Phantom Antichrist
Fallen Brother
Flag of Hate
Phobia
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)

Violent Revolution
Pleasure to Kill

Merci à Valérie de Nuclear Blast et Live Nation pour l'accréditation
Photographies : © Arnaud Dionisio 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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