De Mortem Et Diabolum – 1er jour – 14.12.2018


Berlin, ses marchés de Noël, son Glühwein, ses lieux historiques, ses Currywurst et son festival de black metal ! De Mortem Et Diabolum, au nom évocateur, est un petit festival indoor qui fête déjà sa quatrième édition. A l’instar de ce qui peut se faire en France, nous avons là le fruit du travail d’une petite équipe de passionnés qui savent allier l’équilibre budgétaire toujours délicat à une programmation éclairée.

A la sortie du métro berlinois, nous voilà donc à la recherche du Columbia Theater où va se dérouler la petite fête. Après quelques errances, nous nous rendons rapidement compte que la première intuition est souvent la meilleure, la salle n’étant qu’à quelques centaines de mètres. Il est encore tôt pour un vendredi, et la queue d’attente est encore modeste. Cela tombe bien, car une certaine fraîcheur hivernale règne logiquement en ce mi-décembre.

La salle est bien équipée, avec deux bars facilement accessibles, une salle annexe avec le merch des groupes et un accès au sous-sol qui regroupe les vestiaires et de magnifiques toilettes. Notons également une petite cour intérieure, à destination des fumeurs, mais aussi pour ceux qui veulent manger quelque chose grâce à la petite cahute dédiée. En attendant, le début des concerts, des festivaliers se sont installés en petits groupes autour des tables, sur les chaises et transats, malgré le froid berlinois.

Le programme du De Mortem Et Diabolum est alléchant pour tout amateur de musiques sombres... Quelle belle affiche !
 


 

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Ulsect

Ce groupe hollandais a l’honneur d’ouvrir le festival devant un public encore éparpillé. La salle se remplie néanmoins assez vite dès le début du concert. N’ayant jamais mis les pieds ici, nous constatons avec soulagement la qualité sonore du lieu et des conditions idéales pour les photographes, avec une barrière métallique et un public bien sage.


Le mélange doom core des morceaux met le public dans l'ambiance. Ulsect comporte des membres issus de Dodecahedron et de Textures, ce qui semble expliquer la qualité de leur premier album Fall
To Depravity
et donc logiquement ce show. Un bon groupe pour commencer un fest !
 

Kult 

 

Après les Pays-Bas, nous voilà en Lombardie. La salle est désormais bien remplie, et ce second groupe débute avec des croassements de corbeaux. Les corpses paints et la voix caverneuse du chanteur sont au rendez-vous d’un black metal à l'ancienne comme on l’aime ! Tumalash est très présent sur la scène et mène la danse folle devant des spectateurs qui arborent certes un calme tout germanique, mais qui semblent apprécier le show.

 

Naðra

L’internationale du black metal continue avec l’Islande. La salle est désormais bien pleine. La bière coule à flot. Notez au passage que les prix sont très raisonnables, à moins de 4 euros les 40 cL, 2 euros le shooter, etc. C’est une agréable surprise pour le touriste français qui n’a pas les mêmes habitudes lors des concerts sur Paris par exemple. Mais passons à la musique, après tout c’est la raison principale de notre présence, même si débattre du prix des alcools dans le paragraphe consacré à un groupe islandais garde une certaine logique…


Visuellement, on pourrait s’attendre à du bon vieux pagan metal festif. Mais l’habit ne faisant ni le moine, le barbare déchaîné, l’écoute des morceaux issus de Allir Vegir Til Glötunar nous éclaire sur l’aspect totalement black metal de leur musique. Örlygur Sigurðarson, le chanteur pieds nus, semble sorti tout droit de sa grotte. Tel un chaman hurlant ses imprécations, il captive le public et focalise l’attention.
Encore une très bonne prestation qui confirme les promesses de ce petit festival aux grands talents !
 

Zhrine


Second groupe islandais, Zhrine semble très attendu par le public. Les tee-shirts arborent fièrement leur emblème dans les premiers rangs. Les growls caverneux et une ambiance lourde se dégage de leurs morceaux dans un subtil mélange de douceur et de violence.


Le postblack metal, à la mode The Great Old Ones ou Regarde Les Hommes Tomber pour ne citer  que ces deux références françaises, flotte vigoureusement dans l’air. Les morceaux s’enchaînent, les festivaliers exaltent et contemplent ! 

 

Darvaza

Après un concert aux apparences plus sobres, les corpses paint et clous reviennent avec Darvaza.
Les codes du black metal traditionnel sont tous présents. Tumalash qui chantait peu avant avec Kult, revient ici avec une basse.


Wraath, le chanteur semble habité par des forces occultes, il ne tient pas en place sur scène. Son animalité inquiétante fonctionne très bien avec le public. Darvaza propose un black metal corrosif et très efficace qui nous amène droit aux enfers… Pour la petite histoire, au Turkmenistan, Darvaza désigne "la porte des enfers".

 

Necros Christos

La salle est désormais pleine à craquer. Ce groupe local est clairement attendu pour le public venu pour ce changement de style musical. En effet, Necros Christos propose un death doom riche en soli longs et planants. C’est typiquement le genre de groupe que l’on trouve soit trop répétitif, pas assez dynamique ou bien parfaitement génial, capable d’entraîner l’auditoire loin dans les hautes sphères. Quel que soit son avis sur le style, ce qui est certain, c’est que ces Berlinois assurent au niveau technique.

Nous donnerions une mention spéciale au batteur, véritablement déchaîné bien que le rythme global soit plus pesant que rapide ! On peut dire qu'il vit son concert à 100 %.


 

Svartidauði

La tête d’affiche du samedi apporte le vent froid d’Islande. Cagoulés, droits et glacials, ils assurent des morceaux inspirant la transcendance et le satanisme.


Le frontman Sturla Viðar impressionne tant par sa carrure que sa prestation. Le groupe tant attendu de la journée ne déçoit pas ! Venu présenter Revelations of The Red Sword, leur dernier album sorti il y a quelques jours seulement, les Islandais vont avoir certainement marquer quelques esprits.

L'ambiance dans la salle est très calme quand on pense à la nature des groupes à l'affiche. Le public ne bouge pas beaucoup, mais cela permet de réellement profiter du spectacle. Certes, il y a ça et là quelques headbangers, mais on se surprend à ne pas être totalement lessivé par les pogos endiablés à la fin de la soirée... Cela peut étonner des Français habitués à des pits plus sanglants pour ce genre de musique, mais l'énergie dégagée se trouve sur scène, et c'est bien l'essentiel !
 



 

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Cette première journée découverte berlinoise s’achève déjà et il est temps de regagner le centre-ville où beaucoup de choix s’offrent au visiteur. L’alternative la plus sage étant d’aller se coucher pour être en forme le lendemain, mais d’un autre côté, les concerts ne reprennent que vers 15h, ce qui laisse une petite marge de manœuvre…Enfin, si on est raisonnable bien sûr !

Textes: Julie T et Thomas Orlanth
Photos: (c) Thomas Orlanth. Reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
Toutes les galleries complètes : www.thomasorlanth.com / Facebook / Instagram 

 

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