De Mortem Et Diabolum – 2ème jour – 15.12.2018


De Mortem Et Diabolum, un festival de connaisseurs des sombres cultes nocturnes de l'underground à ne pas rater !

Nous voilà de retour au Columbia Theater. Il est presque quinze heures, et les concerts ne vont pas tarder à commencer en ce samedi hivernal. Les transports en communs très corrects de Berlin permettent de rejoindre le festival assez facilement, que ce soit en tram, bus ou métro. Le plus difficile est de ne pas se laisser déconcentrer par toutes les opportunités de visites qui s’offrent aux touristes… Mais après tout, nous sommes là pour la musique !

---------------------------------------
 

In Twilight’s Embrace


La seconde journée du DMED débute avec un groupe venu de la Pologne voisine, In Twilight’s Embrace. Les festivités commencent forts, avec une prestance remarquée du chanteur Cyprian Šakomy, qui a un petit air de The Crow et qui impose donc une ambiance sombre. C’est d’ailleurs dans une lumière froide et faible que se déroulera tout le concert. Le black metal à tendance mélodique asperge le public de nappes musicales enivrantes et les regards d’un public déjà nombreux sont attirés vers la scène, comme pour mieux percer les ténèbres…

---------------------------------------

 

Gaerae
 

Venus du Portugal, Gaerae impose également un certain style sur scène. L’ambiance est à l’exécution. En effet, tous les membres du groupe arrivent sur scène en portant des cagoules décorées de symboles ésotériques. Le chanteur gesticule comme un pantin possédé et torturé, il se gifle, se griffe, se tord, avec des musiciens parfaitement alignés derrière lui. Le groupe enchaîne les morceaux de leur album Unsettling Whispers, ce qui semble ravir un public hypnotisé et surtout les fervents du premier rang. La popularité du groupe est palpable, ce que l’on peut comprendre aisément vu la qualité musicale du show.

---------------------------------------

 

Endezzema


Cela faisait longtemps que l’on n’a pas eu droit à un petit groupe venu des terres natales du black metal, à savoir la Norvège. Le chanteur, Mortem, capuchonné dans une longue veste de cuir, semble tout droit sorti d’une crypte. Un petit air à la Carach Angren se ressent. Ses compagnons portent des corpses paints ensanglantés. Le hurleur finit par retirer sa veste, dévoilant ainsi un sourire carnassier et démesuré qui rappelle quelque peu le Joker. Il s’offre en spectacle pour son plus grand plaisir et celui du public également. Il descend de scène à deux reprises, en se collant au premier rang. Le show est efficace, tout comme l’est le black metal proposé.

---------------------------------------

Blaze Of Perdition


Retour dans l’Est, avec les Polonais de Blaze Of Perdition. Nous sommes toujours dans un black metal intense et mélodique, qui rappelle quelque peu leurs compatriotes de MgŠ‚a. Sous un masque et une capuche noire, le chanteur Sonnellion, qui s’occupe également de la basse, enveloppe avec ses comparses la salle de puissances occultes. Nous ne sommes encore que l'après-midi, et pourtant la fête bat déjà son plein !

---------------------------------------
 

Ophis


Place à la composante doom/death du fest avec les Allemands d’Ophis. Après leur tournée européenne, voilà l’occasion pour eux de jouer devant leur public national dans des conditions optimales. Dehors, la neige commence à tomber, à l’intérieur, la lumière rouge et sombre accompagne une introduction à la Dead Can Dance. Ils enchaînent sur un répertoire efficace, faisant la part belle à un doom metal massif et puissant. Le batteur, en transe, joue pieds nus et l’euphorie atteint la salle.
 


---------------------------------------

Streams Of Blood


Seconde formation « locale » de la journée, voilà le retour de la brutalité du black metal qui fait du bien après cet intermède de doom. Hormis le chanteur, les membres de la formation sont tous vêtus de hauts blancs maculés de sang. Thymos préfère visiblement un tee-shirt fort sympathique, illustrant le film L’Exorciste avec au dos le célèbre « Your Mother Sucks Cocks In Hell ». Quoiqu’il en soit, le public est ravi devant ces morceaux puissants, nerveux et efficaces.

---------------------------------------

Misþyrming


La soirée avance et la décontraction apparente des Islandais, qui arrivent tranquillement sur scène avec une bière à la main, est trompeuse. Chemises blanches tâchées de sang, ils commencent très fort dès le premier morceau. Avec une allure de premier de la classe, à la coiffure soignée, le chanteur contraste avec leur musique agressive et volcanique. Une rythmique rapide, énergétique parfois quasi militaire. C’est technique, c’est froid, c’est brutal ! Le frontman est fougueux, le batteur est une vraie machine de guerre. L’énergie dans le public monte encore d’un cran.

La surprise vient au dernier morceau, un cover de leurs compatriotes de Svartidaudi qui ont terminé la soirée de la veille, avec … Sturla Viðar himself pour un duo de chant du plus bel effet.
 

---------------------------------------

Darkened Nocturn Slaughtercult


L’un des grands groupes de l’époque classique du black metal à l’ancienne d’Allemagne est bien Darkened Nocturn Slaughtercult. Le choix de ce groupe pour clôturer le festival est juste parfait. Le public, mais aussi les membres des autres groupes, attendent clairement la prestation d’Onielar et de sa bande.


La scène est richement décorée, avec son lot de crânes, pentacles en fer forgé, étendards en lin, croix d’église bien évidemment inversée sous le micro… La sorcière qui fait office de guitariste et de chanteuse laisse apparaître sa magnifique chevelure blonde. Les yeux blancs derrière un corpse paint traditionnel, elle hurle un black metal rapide, glacial et agressif, entourée de ses musiciens torses nus laissant apparaître leur musculature. La disposition sur scène a beau être classique pour le groupe, on ne s’en lasse jamais. Mais c’est là tout l’intérêt des groupes cultes, c’est d’offrir à la fois du souvenir et un certain style.


Le jeu de scène laisse une place au rituel, avec un calice de sang qu’elle boit en laissant s’écouler doucement le liquide écarlate de sa bouche, maculant sa robe. Elle crache du sang vers le public à plusieurs reprises. Sa prestation est captivante. La reine des Hexe, la banshee du black metal, a envoûté la salle avec ses riffs tranchants et sa voix stridente qui ulule dans la froide nuit berlinoise. Le public est en extase et nous aussi.

---------------------------------------

Le festival De Mortem Et Diabolum est clairement une réussite et mérite d’être davantage connu. Le choix de l’affiche démontre clairement une bonne connaissance de l’univers musical sombre et le running order nous semble vraiment très cohérent. Même si la priorité est accordée au black metal sous ses différentes formes, la présence d’autres styles permet à tous d’y trouver leur compte. La qualité de la salle, et du bar, le tout associé à une ambiance sympathique, avec un public respectueux venu avant tout apprécier le spectacle, nous poussent à vous recommander chaudement ce festival. La prochaine date est déjà connue, et les cinq années du DMED vont certainement être fêtés dignement.


Certes, pour un public français, il faut faire le déplacement, mais en s’y prenant un minimum à l’avance, il est possible de trouver des vols vraiment peu chers en cette période de mi-décembre. Enfin, combiner quelques jours de visite de Berlin, et de ses richesses culturelles (et gastronomiques) dans une ambiance de marchés de Noël authentiques, pour terminer, ou d’ailleurs commencer, avec un festival de qualité, méritent amplement le déplacement. C’est d’autant plus vrai que la capitale allemande est une ville relativement peu chère pour sa taille. De Mortem Et Diabolum est certainement un festival de connaisseurs, qui permet de découvrir des groupes très intéressants musicalement, et de voir quelques grands noms de la scène sombre actuelle. Il mérite qu’on s’y intéresse de près et nous comptons bien y retourner prochainement.

Notez bien la date du 13 et 14 décembre 2019 dans vos agendas, pour la cinquième édition !

Nous tenons à remercier toute l'équipe de Triple Six Concerts pour nous avoir permi de découvrir cet excellent festival dans de bonnes conditions, et tout simplement de promouvoir la scène underground !

Textes: Julie T et Thomas Orlanth
Photos: (c) Thomas Orlanth. Reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
Toutes les galleries complètes : www.thomasorlanth.com / Facebook / Instagram

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :