SKàLD à  La Cigale (20.02.2019)

Ressusciter les poèmes scandinaves du premier millénaire de notre ère, tel est le parti pris de SKÁLD, tout jeune groupe de l’Est de la France. Alors que son premier album, Le Chant des Vikings, vient de sortir, la formation donnait sa toute première date dans une Cigale à la ferveur rarement vue.

Pas de première partie ce soir, SKÁLD a décidé d’entrer directement dans le vif du sujet. A 20h30, les lumières s’éteignent et une musique enregistrée retentit, dont les sons électroniques et les percussions sonnent comme une scène d’action d’un film d’heroic fantasy.

Les six musiciens entrent un par un, tous en costume évoquant le Moyen-Âge central, et se mettent à jouer sur la fin de l’introduction. Les trois chanteurs Justine Galmiche, Pierrick Valence et Mattjö Haussy, sur le devant de la scène, mêlent leurs voix en harmonie tandis que résonnent les percussions.
 

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Aucun instrument électrique sur scène, même si le groupe use aussi de sons électroniques enregistrés, les arrangements font la part belle au batteur et au percussionniste, lequel officie principalement sur un grand tambour suspendu, mais use également de diverses petites percussions rangées sous une peau de bête. Le troisième instrumentiste se partage entre plusieurs harpes et une lyre kravik (une version scandinave de l’instrument).
 

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Le groupe interprète presque tous les titres de son album, y compris la reprise de Bjork, "Joga", le seul à être chanté en anglais et non en norrois, l’ancien islandais. Comme sur disque, et peut-être encore plus, SKÁLD réussit à recréer une atmosphère qui alterne entre le recueillement et la puissance épique. Les percussions tribales ne sont pas pour rien dans l’aspect chamanique – le percussionniste semble d’ailleurs possédé. Les musiciens en utilisent de toutes sortes, et vont jusqu’à manier des instruments en forme d’os (réels ou factices, nous n’avons pas plus d’information à ce sujet).
 

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Pour renforcer l’immersion dans son univers, le groupe a dressé un écran sur lequel dansent des figures à motifs runiques et des scènes évoquant abstraitement les Vikings. Bien qu’assez dispensable, l’effet reste sympathique, mais ce sont surtout les jeux de lumières qui créent une atmosphère épique et mythologique.
 

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Les vocalistes créent des harmonies le plus souvent très belles. Ils possèdent tous une puissance certaine, et leur technique de chant particulière, tour à tour gutturale et lyrique, est assez saisissante, même si par moments, le chant semble forcé et à la limite de la justesse – l’effet du stress, peut-être.
 

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En plus de chanter, les trois chanteurs jouent aussi de plusieurs instruments : percussions, nyckelharpa (de la famille des vielles), jouhikko (autre instrument à cordes frottées), cornes diverses, olifant, cousin du didgeridoo…Certes, le concert n’est pas parfait. Le groupe n’a pas la puissance et la prestance d’un Heilung, la chanteuse se déplace parfois d’un air emprunté quand elle ne chante pas, et le groupe, qui semble tendu sur la première partie du show, reste mutique tout le début du concert. Mais pour un premier concert, c’est une réussite indéniable, et SKÁLD se détend peu à peu, devient plus loquace, et semble véritablement content d’être là.
 

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Dans la salle, la ferveur est à son comble dès le début du concert, et les cris se font entendre dès l’introduction. Si le public est généralement très attentif pendant les morceaux, ne donnant de la voix que pour chanter les quelques passages qu’il est possible de reprendre sans parler le vieux norrois, il se déchaîne en revanche à la fin de chaque titre. L’engouement est impressionnant pour un groupe qui n’a sorti qu’un EP l’été dernier et son premier album il y a moins d’un mois. Le public est d’ailleurs assez hétérogène, mais les metalleux sont venus en nombre, souvent habillés à la mode païenne, ce qui n’est guère étonnant, puisque toute la vague de néofolk évoque souvent du pagan metal dont on aurait retiré la basse et les guitares.
 

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Avec un seul album à leur actif, les musiciens donnent un concert d’à peine une heure, et en guise de rappel bissent "Ó Valhalla", l’un de leurs titres les plus martiaux et offrant un refrain assez simple à entonner, ce que fait La Cigale avec un enthousiasme de conquérant viking. Reste à voir si le groupe durera sur la longueur ou s’il ne sera qu’un effet de mode, mais, en tous cas, ce soir, il semble bien parti pour conquérir Ásgard, Vanaheim et Ljösalfheim  dans la foulée !

Setlist
Intro
Ódinn
Níu
Ó Valhalla
Rún
Enn Átti Loki Fleiri Börn
Flúga
Jóga
Gleipnir
Krákumál
Ginnunga
Valfreyjudrápa
Ec Man Iõtna
Ó Valhalla

Crédit photo : TIphaine Zanutto. Toute reproduction interdite sans autorisation de la photographe.

Plus d'infos sur le groupe
 

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