We Are The Catalyst – Ephemeral


Il y a trois ans sortait Elevation, deuxième opus de We Are The Catalyst, qui a permis au quatuor de se faire un nom sur la scène metal et rock en Suède  et au-delà. Après une période difficile pour certains membres du groupe, la formation originaire de Göteborg a décidé de se relever et se lancer une nouvelle fois dans la création d'un album, toujours sans label, grâce à une campagne de financement participatif. 

Ce troisième effort, Ephemeral, est sorti le 13 février dernier, et laisse entrevoir une maturité et une force singulière chez le quatuor. Il s'installe ainsi pour de bon dans le metal alternatif et mélodique marqué par la présence lumineuse de la chanteuse Cat Fey et par la créativité du groupe qui ose s'aventurer sur des pistes plus pop.

we are the catalyst, ephemeral, troisième album, 2019

Dès l'ouverture de l'album, l'auditeur est frappé par la qualité vocale de la chanteuse Cat Fey. Le timbre clair, maîtrisé, impressionne. Dans "Over Pale Waters", les notes graves sont particulièrement agréables, avec des intonations à la Dolores O'Riordan dans les passages plus pop, ou rappelant Lacuna Coil dans le refrain. Celui-ci, très mélodique et entêtant, est porté par les riffs acérés des guitares et l'omniprésence vocale de la chanteuse, en harmonie avec Kenny Boufadene le guitariste. Cette identité mélodique se retrouvera sur pas mal de titres de l'album, avec un refrain grandiloquent à la mélodie simple et pop mais entêtante et entraînante, une solide maîtrise vocale et une production soignée. Le reproche que l'on pourrait faire à We Are The Catalyst à l'écoute de morceaux un brin clichés tels que "Where The Mountain Stands" ou "In Shadows", c'est de manquer d'originalité en frisant la pop dans les couplets, avec un son qui n'est pas sans évoquer Delain, Amaranthe ou encore Evanescence. C'est propre, bien exécuté, très beau au niveau vocal, mais cela manque du mordant ou de l'énergie percutante que les musiciens peuvent nous laisser entrapercevoir à d'autres moments dans l'album.

Ephemeral est cependant loin d'être uniforme et homgène. Un son futuriste et des notes indus s'installent, pour une ambiance assez dark avec des riffs lourds et sombres dans "Predators", ou une atmosphère quasi dystopique dans "The Code". "Dust" est un titre plus aérien, doux et très mélancolique pour clôre l'album. Encore une interprétation inspirée de Cat, efficace et assez émouvante.  Avec "Alone Against The World", certes, on retrouve un refrain qui se retient en une demi écoute et qui promet de rester longtemps dans la tête, mais on peut aussi apprécier les transitions un peu electro qui contrastent avec le solo assez heavy à l'ancienne, le tempo efficace mené par  Håkan à la batterie et encore une fois une trop furtive apparition d'un growl bien sympathique de Kenny. C'est intéressant et acccrocheur, même si on aurait aimé que la voix masculine soit moins sous-mixée.

we are the catalyst, ephemeral, 2019

Et si, au final, les aléas de la vie, présentés comme les « catalyseurs » de cette nouvelle étape de la carrière du groupe, étaient à l'origine des meilleurs titres de ce troisième opus ? D'une période trouble de sa vie, le guitariste – compositeur Kenny a tiré des morceaux qui représentent peut-être les titres les plus mémorables de l'album, grâce aux apports du chant masculin et aux instrumentations ingénieuses. Pour le morceau "The Broken", plus sombre, on sent davantage de mordant, d'attaque, avec une grosse basse ominpréente, des riffs solides et un chant masculin à la fois  en voix death sous le chant de Cat mais aussi pour certains passages en chant clair: Une dimension particulière s'impose ici pour ce titre plein de tension et d'intensité.

Le meilleur titre (remarque subjective) ou du moins le plus singulier (remarque plus objective) est indéniablement "Innan Allt Falter". C'est en effet le seul morceau où We Are The Catalyst se lance dans une chanson dans sa langue natale. Les parties instrumentales sont bien menées, les riffs  entraînants, la basse  de Joni bien groovy, et le chant en suédois apporte un souffle nouveau, presque mystique à ce titre. C'est en ne comprenant pas les paroles qu'on peut affirmer que l'interprétation de Cat Fey a un réel pouvoir narratif, tellement on voyage . Enfin, gros atout de l'album, les cris de Kenny accompagnent de façon superbe la voix claire enchanteresse de Cat. Un regret : que ce moment de lourdeur ne se limite qu'à quelques secondes à la fin de la chanson ! 
 

On pourrait réduire la musique de We Are The Catalyst à un mélange un peu simpliste de sons déjà bien connus. On peut penser au meme internet qu'ils ont eux-même partagé en clin d'oeil sur les réseaux, sorte d'équation : « Evanescence + Linkin Park = We Are The Catalyst ». C'est pas faux, comme dirait Perceval. Mais il y a un peu plus que cela, avec des expérimentations, de la variété et cette harmonie avec la voix masculine, atout de l'album. Et finalement, la direction pop assumée est comme une affirmation de la singularité du son de We Are The Catalyst dans Ephemeral. En assumant son choix de la recherche du percutant et de l'efficace, la formation suédoise propose des mélanges qui fonctionnent souvent assez bien, et montre une maîtrise des dosages et une créativité indéniable.    

Liste des titres :

1. Over Pale Waters
2. Alone Against The World
3. Predators 
4. Where The Mountain Stands
5. Coming Home 
6. The Code
7. Innan Allt Faller
8. Breathing Black
9. In Shadows 
10. Without You 
11. The Broken 
12. Dust

Ephemeral est sorti le 13 février 2019. Album disponible sur le bandcamp du groupe

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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