Pestilence (+ Bleeding Gods) au Gibus (28.02.2019)

Depuis le dernier passage parisien de Pestilence en mai 2014, moult péripéties ont eu lieu au sein de la formation hollandaise. Entre temps, la tête pensante du combo, Patrick Mameli, a dissous le groupe, puis l'a réactivé en remaniant tout le line-up. Depuis, Pestilence a sorti l'excellent Hadeon, mais c'est un concert au parfum old school qui va se dérouler ce soir au Gibus, avec l'interprétation en intégralité de Consuming Impulse.

Bleeding Gods

Avant que Pestilence n'enflamme la petite salle du Gibus, ce sont ses compatriotes de Bleeding Gods qui ont été choisis pour assurer la première partie. Dans un premier temps, la salle est loin d'être pleine. Il n'y a pas de quoi décourager Bleeding Gods, qui délivre un blackened death metal à tendance symphonique devant un public plutôt sage, première partie oblige. La scène paraît très exigüe pour le groupe composé de six musiciens. En effet, David Gutierrez Rojas (claviers) est relégué sur le côté, dans un coin à peine suffisant pour l'instrument, et de nombreux spectateurs ne se rendront compte de sa présence qu'à la fin du set. Il faut dire que les lights ne font pas de concurrence aux Champs-Elysées en période de fête, puisque la plupart des musiciens restent dans l'ombre involontairement.

En raison de l'exiguïté de la scène, les musiciens sont peu mobiles, à l'exception de Jessica  Otten (basse) qui tire son épingle du jeu en headbanguant pendant tout le set. Le public reste aussi statique que les musiciens, à l'exception de deux spectateurs particulièrement éméchés et dont l'attitude détonne beaucoup avec le reste de l'assistance. Il faut dire que le set de Bleeding Gods paraît particulièrement long à ceux qui ne connaissent pas les titres exécutés. Qui plus est, le son n'aide pas à rentrer dans l'univers des Bataves (la batterie est bien trop forte, tout comme les lead de guitare de Ramon Ploeg, couvrant toutes les fréquences issues du claviers et du chant), par ailleurs bien trop éloigné de celui de la tête d'affiche.

Au bout d'une demi-heure de jeu, on sent qu'une partie des spectateurs s'impatiente et attend que le sextette termine son set, qui ne s'achèvera qu'au bout de trois longs quarts d'heure.

Pestilence

Place désormais à Pestilence, après un changement de plateau un peu long entre les deux combos. Si les spectateurs ayant assisté au dernier concert parisien de la formation gardaient en tête une prestation mitigée, il n'en sera rien ce soir et à plusieurs titres. Tout d'abord, la setlist est résolument ancrée dans le death old school avec l'interprétation en intégralité de Consuming Impulse. Mais depuis son retour, Pestilence a également renoué avec les guitares 6 cordes, délaissant les sonorités graves et trop modernes des guitares 8 cordes qui ne rendaient pas justice aux compositions en live. Dès "Dehydrated" on retrouve la rage brute et primitive qui a fait le succès du groupe avant que celui-ci ne se lance dans un death plus expérimental avec Spheres.

Le son est parfait, Patrick Mameli communique beaucoup entre les morceaux et le pit est d'une violence rare. Parfois trop, comme lorsqu'un slammeur atterrit sur le micro du leader du combo, privant ainsi "Out of the Body" de chant pendant près de trente secondes. Cet incident provoquera une petite contrariété chez Mameli, qui rappelle que si le public souhaite avoir une bonne interprétation de l'album, ça serait bien de ne pas l'empêcher de chanter. Après le froid provoqué par son coup de gueule, ce dernier rajoute en français un "Vous êtes malades !" avant de dire "au fait, je vous aime tous !".

Si le leader est désormais le seul membre du groupe à avoir joué sur Consuming Impulse, les mercenaires qui l'accompagnent n'ont rien à envier au line-up d'origine, à commencer par Calin Paraschiv (guitare) et Septimiu Harsan (batterie) remplaçants respectifs de Patrick Uterwijk et de Marco Foddis.

Les titres de Consuming Impulse s'enchaînent pour le plus grand plaisir des spectateurs renvoyés trente ans en arrière, avec les classiques que sont "The Trauma" et son riff groovy, "Out of the Body" ou "Echoes of Death". Une fois ces dix titres achevés, les Néerlandais n'en restent pas là et choisissent d'interpréter d'autres classiques de leur discographie avec "The Secrecies of Horror" ou "Twisted Truth", tirés de leur chef d'oeuvre Testimony of the Ancient.

Mais c'est "Land of Tears" et son solo épique qui viennent conclure un set d'une intensité rare. On ne peut que regretter que Martin Van Drunen (Asphyx), chanteur d'origine sur Consuming Impulse et résidant à Paris, n'ait pas été convié à interpréter l'un des titres du set. Mais peu importe tant Pestilence a délivré un grand concert ce soir, faisant oublier son set d'il y a quatre ans. Et comme les absents ont toujours tort, nous ne saurions que conseiller aux retardataires d'assister au concert que Pestilence donnera au prochain Hellfest le 20 juin.

Setlist Pestilence 

Dehydrated
The Process of Suffocation
Suspended Animation
The Trauma
Chronic Infection
Out of the Body
Echoes of Death
Deify Thy Master
Proliferous Souls
Reduced to Ashes

The Secrecies of Horror
Twisted Truth
Horror Detox
Land of Tears

Merci à Fred et Lorène de Garmonbozia
Photographies : © Antoine Beaucourt 2019
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe. 

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