C’est en 1982 qu’Herman Frank rejoint le groupe Accept juste avant la sortie de Restess and Wild pour quitter la formation juste après la sortie de Balls to the Wall. Au cours des années 2000 il rejoint le groupe à plusieurs reprises pour quelques festivals puis participe à Blood of the Nations en 2010, Stalingrad en 2012 et Blind Rage en 2014.
Au-delà de ses expériences de producteur au sein de Saxon, Rose Tattoo, Crown of Creation et Molly Hatchet, il fonde aussi en parallèle le groupe Panzer. Le groupe Herman Frank aujourd’hui c’est Michael Müller à la basse, Andre Hilgers à la batterie, Rick Altzi au chant et le duo Heiko Schröder, Herman Frank aux guitares. Deux ans après The Devil Rides Out, le groupe sort le 8 février 2019 Fight The Fear.
Entrons dans le vif du sujet, premier sentiment, pas de surprise ! L’ambiance heavy des années 80 se fait sentir à 200 %, blouson de cuir, chaîne accrochée au jean, des riffs encore et toujours des riffs, et un peu de mélodie peut-être ?
Découvrons l’ambiance. L’album démarre avec un classique, un riff de guitare efficace, un rythme soutenu et une voix qui entame le combat sans sommation. C’est simple et pour le moment ça prend plutôt bien, « Until the end » annonce la couleur, et les nuances alors ?
Voilà le souci, il n’y a pas de nuances, c’est linéaire, la recette est la même du début à la fin. D’accord, dans le heavy metal on recherche surtout une satisfaction presque immédiate et des riffs simples, le tout battu en rythme et endiablé par des solos à ne plus savoir qu’en faire, mais là il manque quelque chose.
Prenons « Fear », deuxième morceau, c’est Speed et c’est plutôt plaisant, à la limite du power Metal dans une simplicité presque déconcertante. La bonne surprise de ce morceau, cest le solo de guitare, qui est recherché et très agréable mais voilà le hic, c’est que cela ne colle pas avec la simplicité du reste du morceau, pourquoi ? C’est jouer avec suffisance, s’appuyer sur des acquis largement validés et pondre une copie « bateau » ponctuée d’une once d’espoir. Avis de l’oreille avertie: une copie intéressante, pas loin de l’excellence.
Mais les autres compositions révèlent peu de surprises. « Sinners » et « Terror » même combat, le tout est maitrisé, les guitares sont bien là pour ne pas dire omniprésentes, la batterie se balade clairement, mais ce sont des choses déjà entendues… Et ces solos de guitare sortis des plus hautes montagnes du heavy, c’est inspiré et jouissif, dommage que le reste ne suive pas dans cette folie créatrice !
Et on enchaîne avec la même ligne directrice, « Hatred », plus lent mais pas plus calme. Cependant cela stagne, rien ne se passe, hormis du power chord en veux-tu en voilà. Seule bonne surprise du morceau, le solo, oui encore, ça en devient presque agaçant ! Pas besoin de s’attarder sur les quatres titres suivants, « Hail & row », « Hitman », « Stay Down » et « Rock you », on pompe le sujet jusqu’à en être gavé.
A ce moment-là, on commence à se demander combien de temps va encore durer ce heavy metal d’ascenseur ! On entend sans vraiment écouter. Puis une once d’espoir se fait sentir avec « Are you ready ». La dynamique reste indentique mais là ça y est, le petit plus semble arriver. Un titre headbanger plutôt accrocheur ponctué par un bon solo, la recette commence à opérer.
Pour conclure avec le titre le plus jouissif. Il est recherché, abouti, heavy et la limite du power metal une fois de plus, car il est aussi mélodieux et puissant, « Wings of destiny ». L’intro est efficace, les rythmes sont lourds et soutenus, du headbang assuré ! Le refrain est classique mais prenant, tombant sur un solo cette fois-ci en place avec le reste. Voilà, c’est cohérent, c’est créatif et original sans réinventer quoi que ce soit.
Avec Herman Frank vous savez à quoi vous en tenir, à savoir du pur heavy metal ponctué de solos précis et distinctifs du genre. Seulement voilà, aucune réelle surprise, un seul titre ne suffit pas. Le tout est pourtant en place et cohérent. Un album réservé aux amateurs du genre.
