Claudio Simonetti’s Goblin à  Le Flow (31.03.2019)

Malgré la non-tenue du Fall Of Summer depuis 2017, le festival n’est pas tombé dans l’oubli pour bien des metalleux, qui chérissent l’espoir d’une nouvelle édition prochainement. C’est dans ce cadre que son organisateur s’est démené pour offrir aux fans un double concert magique en ce 31 mars 2019 au Flow. Celui de Claudio Simonetti’s Goblin, maître créateur des merveilleuses bandes-son de nombreux films d’horreur devenu cultes tels que Zombie, ou encore de divers pellicules de Dario Argento.

Le premier show de l’après-midi est donc un ciné-concert de Suspiria, LE chef-d’œuvre de Dario Argento (récemment remaké mais c’est une autre histoire). Dans une ambiance feutrée et assise, le groupe pose ses notes sur un déluge visuel toujours aussi magnifique, quarante ans après sa sortie. Le thème principal, lancinant, revient en boucle et accentue l’horreur traversée par Suzy Bannion au sein de cette école de danse aux macabres secrets. L’expérience est belle, douce, mais nous n’en écrirons pas plus et nous vous recommanderons de voir ce film si vous êtes passé à côté.

C’est donc à 20h30 que débute le deuxième concert de la journée, en forme de best of des plus grandes chansons écrites par Goblin. La version proposée par le groupe de Claudio Simonetti est viscérale, rapide, crue et les sonorités sont beaucoup plus lourdes que les thèmes originaux. De quoi nous rappeler les raisons pour lesquelles le Fall Of Summer avait fait appel à Claudio Simonetti's Goblin pour jouer sur sa scène en 2016.

Le groupe, bien qu’instrumental, propose un metal flamboyant et acérée et, après le thème de "La Terza Madre", Mater Lacrimarum fait son apparition sur l’écran géant, où défilent les images du - pas très bon il faut l'avouer - film tandis que surgissent les cris de pourceaux de Dani Filth, qui a participé à la bande originale.

Les membres sont déchaînés. Federico Maragoni, pour son premier concert avec le groupe, frappe sa batterie comme s’il faisait partie de cette entité depuis longtemps. Bruno Previtali collaborateur de Simonetti depuis vingt ans, envoie riffs et solos avec une virtuosité dont devraient s’inspirer de nombreux groupes. Claudio Simonetti distille avec malice le malaise dans ses notes, tandis que la bassiste Cecilia Nappo est survoltée, telle une âme damnée au centre de la scène, et semble possédée par la musique du groupe.

Les chansons emblématiques s’enchaînent, que ça soit "Demoni", "Opera", ou encore un medley sur "Zombie" de Romero, où se succèdent avec délice passages slappés et riffs mortuaires. Des compositions qui siéent toujours de manière aussi belle aux images cultes créées par le cerveau fertile de George A. Romero, auquel sera rendu un magnifique hommage en introduction de ce passage.

Des titres sortis des albums de Goblin apparaissent, tels le psychédélique "Roller" ou encore "E Suono Rock" tiré de l’excellent Il fantastico viaggio del bagarozzo Mark où l’on est plus proche de King Crimson et de Genesis que des macabres compositions de films. 


 
La salle semble subjuguée par la qualité de l’interprétation, les hymnes s’enchaînent et ne laisse pas le temps de souffler aux personnes présentes. Le clou du spectacle étant l’interprétation magnifique du titre "Phenomena", de la bobine éponyme. Le charisme de la divine Jennifer Connelly irradie l’écran de projection tandis qu’une voix de tête de diva envahit le Flow, les membres sur scène démarrant alors dans une valse endiablée qui aurait pu figurer sur tout bon disque de speed metal.

Et tandis que l’on dépasse l’heure et demie de concert, les musiciens se lancent dans un jam totalement enragé à la limite du jazz, avant un rappel somptueux où s’enchainent quatre titres de "Profondo Rosso". Après une séance d’applaudissements nourris et sincères, le groupe rejoue alors "Demoni" pour clôturer de la plus belle des manières ce concert.

L’expérience qui nous a été donnée en ce 29 mars 2019 est merveilleuse. Le ciné-concert de Suspiria n’était au final qu’une mise en bouche pour contempler, deux heures durant, les talents de composition de Claudio Simonetti. On ne peut que remercier l'équipe derrière le Fall Of Summer d’avoir organisé un tel événement, en espérant que celui-ci n’était qu’un apéritif à une future édition du festival en 2020.

Setlist :
Intro - La Terza Madre Theme
Mater Lacrimarum
Demoni
E Suono Rock
Roller
L' Alba Dei Morti Viventi
Zombi
Zaratozom
Aquaman
Non Ho Sonno
Death Farm
Opera
Gamma (Enrico Simonetti cover)
Chi? (Parte 1 & parte 2)
Suspiria
Tenebre
Phenomena
Lullaby (Giorgio Gaslini song)
Profondo Rosso
Death Dies
Mad Puppet
Demoni

Photographies : © Foxy Photographie 2019
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...