Interview avec Mark Morton


Je me sens vraiment chanceux d’avoir eu l’occasion de composer et de collaborer avec Chester Bennington.”

 

Nous avons rencontré Mark Morton, guitariste de Lamb Of God, pour la sortie de son premier album solo Anesthetic. Un album riche, où se côtoient de nombreux invités, de Chester Bennington à Mike Inez en passant par Myles Kennedy ou encore Alissa White-Gluz. Il nous raconte le processus de création de cet album, les nombreuses rencontres qu’il lui a offert, mais aussi l’émotion liée à la sortie de son morceau avec Chester Bennington.

Bonjour Mark, tout d’abord, comment te sens-tu à l’approche de la sortie de ce tout premier album solo ?

Mark: Super excité, évidemment. Il sort cette semaine, en plus. Beaucoup de gens ont travaillé sur cet album, ont été généreux, en donnant à la fois de leur temps et de leur créativité. Donc j’ai vraiment hâte que ça sorte et que tout le monde puisse l’entendre.

Les premiers retours sur les singles sont plutôt bons.

Oui, je suis trouve ça sincèrement incroyable. Ces morceaux ont été très bien reçus. On vient tout juste de sortir “Save Defiance”, avec Myles Kennedy, et on a déjà eu tellement de vues sur Youtube, et de commentaires, tous très positifs. "Cross Off" est également super bien reçu, c’est assez dingue. C’est très excitant.

Tu peux nous en dire plus sur la naissance de ce projet ?

La plupart de ces morceaux ont été composés bien avant ce projet. J’ai écrit beaucoup de morceaux pour Lamb of God, mais pas uniquement, j’écris beaucoup en général. Mais voilà, tout ce que j’écris n’est pas du thrash metal, ou n'est simplement pas approprié pour Lamb of God. J’ai commencé à rassembler un peu ces morceaux qui ne convenaient pas à Lamb of God et j’ai commencé à développer ce projet. J’ai joué quelques morceaux à Josh Wilbur, mon producteur, il a tout de suite été intéressé, donc j’ai continué à fouiller ça. A partir de ça, on a commencé à travailler le projet Anesthetic.

C’était important pour toi de travailler avec Josh Wilbur ?

C’était important oui, j’ai travaillé avec d’autres producteurs, mais spécialement pour un projet comme celui-ci, j’ai voulu travailler avec lui. On est amis, et on a longtemps travaillé ensemble. Il connait mon style de jeu, il connait mes forces et mes faiblesses. On a déjà écrit des morceaux ensemble auparavant. C’est vraiment un de mes meilleurs amis, donc être en studio avec lui, c’est plutôt marrant, on n’a pas vraiment l’impression de travailler, et il n’y a pas tout ce temps d’adaptation où on devrait apprendre à se connaître.

Il y a de nombreux invités sur cet album, comment s’est passé le choix des collaborations ?

En fait, c’était assez simple, on travaillait sur la musique, et parfois les paroles, car j’ai également écrit les paroles de certaines chansons. Avec Josh, on se posait pour écouter les démos que nous avions enregistrées, puis on en en discutait, pour voir qui nous verrions chanter sur tel ou tel titre. A partir de là… On allait leur demander ! Pour Chester Bennington, par exemple, je ne le connaissais pas personnellement avant ce projet. Lorsqu’on a entendu ce morceau avec Josh, on s’est vraiment dit que ce serait cool de pouvoir inviter Chester Bennington, il m’a donc dit de l’appeler, et moi je ne le connaissais pas, Josh non plus. On s’est dit qu’on allait partir à sa recherche, et finalement... on a réussi !

Et pour les musiciens ? Par exemple, Mike Inez est à la basse sur plusieurs titres de l’album.

Mike est un ami, on a déjà tourné ensemble il y a quelques années, alors que Lamb of God et Alice in Chains étaient programmés sur les mêmes festivals. On est toujours restés en contact. Ils ont joué près de chez moi alors que je commençais ce projet, donc je suis allé voir Mike en lui demandant s’il voulait participer à un morceau, et il m’a dit qu’il voulait jouer sur plus qu’une seule chanson, c’est pourquoi il joue finalement sur la moitié de l’album. Dans plusieurs cas, ça s’est passé aussi simplement que ça. Randy Blythe, par exemple, chante sur un morceau, ça a été plutôt simple à mettre en place, j’ai juste eu à lui envoyer un texto. Mais c’est vrai que dans d’autres cas, comme Chester Bennington, Josh Todd, ou Mark Lanegan, on a dû aller les chercher.

Pourquoi c’était si important pour toi d’inviter autant de musiciens sur ce projet, et pas simplement de sortir un album solo avec un seul line-up?

Les morceaux qui se trouvent sur cet album sont tous très différents, et il y a de grande différences de style. "Cross Off" et "Reveal", ou "Axis", sont tous d’un genre différent. Il y a évidemment un côté metal, mais d’autres morceaux ont plutôt un côté bluesy. C’était plus intéressant et cohérent d’avoir un chanteur différent pour chaque morceau. Ce n’était certainement pas le chemin le plus simple, car il fallait réunir tout le monde et travailler avec de nombreuses personnes.

Justement travailler avec autant de gens, ça n’a pas compliqué le processus d’écriture ?

Plusieurs morceaux étaient déjà écrits, car j’écris constamment. J’ai toujours cette petite radio dans ma tête, j’entends des riffs de guitare, des mélodies, etc. Mais il y a également eu une part de travail en groupe, “Save Defiance”, avec Myles Kennedy, par exemple, est né en studio. C’est également le cas de “Back From the Dead” avec Josh Todd.

Pour d’autres morceaux, comme “Reveal”, le processus d’écriture était encore différent, car il s’agit d’un groupe de gens avec qui je joue régulièrement et le morceau existait déjà.

Il a différentes atmosphères sur cet album, c’était important pour toi de ne pas rester collé à un univers uniquement metal ?

Il y a quelques morceaux plus metal sur cet album, mais pas uniquement, en effet. Quand j’écris, je ne me dis pas que le morceau doit être comme ci ou comme cela. C’était plutôt naturel.

Et en ce qui concerne l’enregistrement, comment cela s’est-il déroulé?

On a travaillé dans plusieurs endroit différents. C’était également compliqué niveau organisation parce que je travaillais également avec Lamb of God, donc je devais m’organiser quand le groupe faisait des pauses. Et en même temps je ne parlais pas de ce projet du tout, je restais le plus secret possible. Je ne savais pas comment ça allait se passer, ni quand ça allait sortir. Une fois que tous les morceaux ont été complètement écrits, il a fallu s’organiser à nouveau entre mon emploi du temps et l’emploi du temps que chaque artiste ! Ça a été long, mais je pense que ça méritait bien autant d’efforts.

“Axis” avec Mark Lanegan est à mon sens un des morceaux les plus particuliers de cet album, tu peux nous en parler? 

Oui, Mark Lanegan est un de mes chanteurs préférés. Ce n’est pas quelqu’un qui vient de la sphère metal, mais j’écoute beaucoup de choses différentes. J’aime vraiment tout sont travail, de Queens Of The Stone Age à ses albums solos. Je ne connaissais pas Mark avant de faire cet album, mais j’ai voulu essayer de l’inviter, je lui ai envoyé le morceau et il a répondu positivement. Il a aimé, il a enregistré sa voix et j’ai littéralement réécrit le morceau en me basant sur sa voix. Quand j’ai écouté ce qu’il avait enregistré, j’ai eu plein d’autres idées. Donc j’ai tout effacé excepté sa voix, tout recommencé, et je lui ai renvoyé (rires). C’est donc la version qui figure sur l’album.

Tu chantes sur le morceau “Imaginary Days”, pourquoi spécialement sur ce titre?

Au départ, je ne comptais pas vraiment chanter sur cet album. J’ai créé les paroles de plusieurs morceaux malgré tout et je les enregistrais pour les démos, afin d’avoir un point de départ. Josh m’a dit que ce serait bien que je chante au moins un morceau car après tout, c’est mon album. J’étais un peu nerveux au départ, mais maintenant je trouve ça cool.

Il y a un morceau sur cet album qui sort du lot pour toi, qui te parle particulièrement?

Chaque morceau dont j’ai écrit les paroles me paraissent spéciales, car, les paroles sont tout de même personnelles. Je pars toujours de quelque chose de personnel lorsque j’écris. Je pense que celle qui sort vraiment du lot, c’est justement “Axis”. J’étais juste tellement heureux de travailler avec Mark Lanegan et avec tout ce groupe de gens: Steve Gorman, Mike Inez, Marc Ford… Je ne joue même pas le solo de guitare sur ce morceau, je l’ai laissé à Marc Ford de Black Crowes, son jeu est extraordinaire. Et Myles Kennedy chante les choeurs.

“Cross Off” est aussi un peu spécial depuis le début. C’était un expérience incroyable de pouvoir travailler avec Chester Bennington. On s’est vraiment amusés lorsqu’on a enregistré ce morceau, ce n’est pas sombre ou bizarre. On a beaucoup rigolé. Même si effectivement, les paroles sont sombres, et on a beaucoup parlé d’où nous venions, etc. Mais le processus même d’écriture et d’enregistrement n’avait rien de triste. Donc dès que j’entends ce morceau, c’est de ça que je me souviens, de cette expérience incroyable.

J’imagine qu’il y a beaucoup d’émotion dans les retours que tu peux avoir de ce morceau. On peut en tout cas le voir dans les commentaires.

Je me sens vraiment chanceux d’avoir eu l’occasion de composer et de collaborer avec Chester Bennington. Il nous a quitté trois mois après, donc tout cela aurait pu ne jamais avoir lieu. C’est une chanson très spéciale. Et je suis content des retours, des fans de Linkin Park, qui sont simplement heureux d’entendre Chester et de l’entendre crier à nouveau. On me remercie beaucoup et je me sens tout simplement chanceux.

Tu peux nous expliquer le nom de cet album, Anesthetic?

J’ai trouvé que c’était un nom assez cool pour un album. Pour moi, la musique, en jouer ou en écouter, c’est quelque chose d’apaisant, qui apaise les tensions, les peurs, tout. Je pense que c’est ce que m’évoque ce titre.

Une dernière question Mark : si tu devais choisir deux albums qui ont changé ta vie, lesquels seraient-ils? 

Houses of the Holy de Led Zeppelin, qui est juste mon album préféré. C’est vraiment un des plus grands albums de rock, Jimmy Page est incroyable. Ma fille s’appelle Page pour cette raison, elle déteste ça, mais un jour elle comprendra peut être (rires). Et un autre album… Je dirais Soundgarden, avec Badmotorfinger. C’est un album metal, mais avec une énergie punk, la composition est incroyable et tout est en même temps très puissant. C’est vraiment quelque chose qui m’inspire constamment.

Ca aurait été chouette d’ailleurs d'entendre Chris Cornell sur ton album.

Ah, j’aurais adoré ça !

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