Towering – Obscuring Manifestation


Une tour qui se dresse dans la nuit avant que les flammes ne viennent la détruire. Avec un tel artwork on se doute que Towering ne fait pas dans la dentelle. Initié comme un groupe de death metal old school, le quatuor va bien plus loin que cette étiquette réductrice, en proposant avec Obscuring Manifestation un death blackisant aux ambiances sombres et apocalyptiques. De quoi se démarquer à l'heure actuelle avec un très bon opus dans le style.

"A Ritual of Decent" introduit l'album avec une partie instrumentale presque doom (à la manière de leurs compatriotes de label, Kaabalh), qui ne reflète pourtant qu'en partie le reste de l'album. On comprend toutefois que le propos va être sale, malsain et putride tout au long des quarante minutes de l'album. Effectivement, dès "The Poison of Man", premier vrai titre d'Obscuring Manifestation, on a affaire à un death metal où les influences black sont bien assimilées (le thème de guitare lancinant à 1:30 en témoigne), avec un rang écorché à la Vlad de Necrowretch. Si en apparence Towering semble jouer pied au plancher ("Growing Seed of Agony"), le groupe a l'intelligence de proposer des variations parfois doom, comme sur le final obsédant de "Monuments to Our End", probablement la meilleure piste de l'album. Mélodique (le riff à 2:33) malgré une double pédale présente sur une bonne partie du morceau, ce titre mérite à lui seul que l'on s'intéresse à Towering.

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"One with the Black Earth" se démarque aussi avec sa dimension épique et progressive (pour du blackened death), évoquant tour à tour le black de Vredehammer (le pont à 3:36), les ambiances dissonantes d'Ulcerate (le thème à 1:22) voire la grandiloquence d'un Emperor (6:52). Towering a le mérite de sortir des sentiers battus et de proposer un style très personnel, torturé, presque poisseux ("Becoming All – And Nothing"). Même si certains titres sont parfois plus classique ("The Calling" qui possède un petit côté Mercyless récent, "The Poison of Man"), on sent que le groupe a bien digéré ses influences et oscille d'un style à l'autre, tel Arkhon Infaustus, Svart Crown ou Otargos, trois combos également à la croisée du death et du black.

Le mix et la production brute renforcent le côté oppressant de l'album, où les guitares s'entremêlent ("One with the Black Earth", "Monuments to Our End" à 2:03), où les parties vocales de Thom J.S sont légèrement en retrait, à la Gorguts ou Ulcerate, mais où la basse de Necrovorator claque et apporte la lourdeur nécessaire à l'ensemble.

Obscuring Manifestation est un album bien écrit, dont la durée, ni trop courte ni trop longue, permet d'assimiler les sept titres, pourtant complexes dans leur structure et leur progression. Sans aucune prétention, Towering sort un premier album de qualité, que beaucoup de groupes à la longévité plus importante pourraient envier. On souhaite désormais au quatuor de prendre son envol et de partir à l'assaut des scènes de l'underground pour défendre ces sept titres.

Tracklist : 

A Ritual of Descent                3:48
The Poison of Man                 6:01
Growing Seed of Agony         5:29
Monuments to our End           5:37
The Calling                             5:01
One with the Black Earth        8:37
Becoming All - And Nothing    7:14

Sortie prévue le 31 mai 2019 chez Dolorem Records
Photographies : © DR Dolorem Records / Towering

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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