Entretien avec Yann Le Baraillec du Motocultor

Qui dit été qui approche, dit festival en approche également. Le Motocultor a récemment annoncé son affiche complète ainsi que son running order et en ces occasions nous avons pu nous entretenir avec son fondateur, Yann Le Baraillec.

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En 2018 l’édition du Motocultor était sold out pour la première fois. Bravo ! Mais nous sommes ici pour parler de l’édition 2019 pour laquelle vous avez décidé de rajouter une journée, pourquoi ?

Yann: Parce que je suis fou. Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça! Plus sérieusement c’est une idée qui a commencé à germer il y a plus d’un an, début 2018. Je me disais qu’il y avait environ la moitié des festivaliers qui étaient présents dès le jeudi. Je réfléchissais aussi au fait d’apporter une touche plus celtique sans bousculer l’ensemble de la programmation en faisant ces ajouts là. C’était en rallongeant le festival d’une journée que nous évitions de rajouter une autre scène que nous n’aurions pas su où mettre car l’implantation du site actuel ne le permet pas. Ajouter une journée d’introduction avec de la musique celtique ou folk se fait parfois dans d’autres festivals et expérimenter cette idée va nous permettre de pas mal optimiser des choses au niveau du budget. On veut également montrer que le Motocultor peut évoluer et être plus important tout en restant à taille humaine. Il y a plein de festivals qui existent, et si nous n'évoluons pas, nous pourrions rester un festival parmi tant d’autres. La journée sera un peu plus courte, les groupes joueront donc plus longtemps, ça sera un format différent des autres jours et ça permet de s’ouvrir au monde celtique sans bousculer la programmation metal. Et ceux qui ne s’y intéressent pas peuvent toujours avoir accès au format de trois jours.

Côté programmation, il y a du nouveaux de par vos ajouts celtiques, mais on retrouve aussi sur votre affiche des groupes comme Avatar ou Napalm Death, mais il y a la venue surprenante de Henri Dès, comment ça se fait ?

Yann: Tout d’abord, c’est parce que Henri Dès, c’est mythique dans le metal. Quand j’ai commencé à écouter du metal, j’entendais souvent des gens dire “Henri death metal". (rires) Puis comme on a souvent des groupes décalés, j’avais déjà pensé à lui proposer l’idée mais j’ai mis ça de côté. Je n’ai pas écouté ça quand j’étais enfant donc ça ne me parle pas forcément, par contre j’ai bien compris que ça parlait à beaucoup de gens. Lui tout seul avec sa guitare, j’avoue donc avoir mis l’idée de côté mais elle est revenue lors d’un interview. Le journaliste y posait la question lors d’une sortie d’un album un peu plus metal. Henri s’est entouré de son fils qui lui a inspiré des morceaux car ce dernier a un groupe de metal. Du coup les morceaux de Henri Dès sont beaucoup plus rock et metal, ça donne un côté beaucoup plus énergique qu’il n’y avait pas avant. C’est à partir de là que je me dis que ça serait vraiment dommage de passer à côté. Le plus drôle c’est que l’annonce de sa participation a eu plus de succès que ce que je n’aurai pu penser auprès de la presse locale.

Bah oui c’est surprenant quand même.

Yann: Dans la rue on m'arrêtait pour me demander deux choses : “C’est vous qui faites le festival?” et “C’est vrai qu’il va y avoir Henri Dès?”. Ca a beau être écrit sur l’affiche, les gens se demandent toujours si c’est vrai.

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Cette année vous allez encore partager le site avec le festival Fête du Bruit, est-ce qu’on peut s’attendre à des améliorations comme le paiement dématérialisé ?

Yann: Justement, ils ont expérimenté ça l'année dernière en trouvant un réseau internet fusant pour tenter ça et leur solution n'est pas bancale. Si ça plante il faut avoir un plan B. Cette année on démarche avec eux le réseau qui développe la fibre sur les zones d'activités à côté du festival. Il y aura des travaux sur le site pour qu'il y ait la fibre au festival et c'est sûr presque à cent pour cent que nous aurons le paiement en cashless d'ici peu. Si ça ne se fait pas cette année, c'est que ça se fera l'année prochaine.

En tant qu'organisateur, que peux-tu nous dire à propos de tes ambitions pour le festival, qu'aimerais-tu avoir comme avancée pour le motocultor en sachant que cette année il s'agit d'une journée supplémentaire.

Yann: Cette année cela nous permet donc d'accueillir l'Opera Rock Excalibur qui inclut une avancée de scène plus importante. Je voulais avoir une scène avec une plus grande ouverture et grâce à l'Opera c'est une chose qui se réalise. Maintenant qu'elle est plus grande, il sera moins difficile pour certains groupes d'accepter de jouer sur celle-ci. Ça va permettre une meilleure qualité sonore, beaucoup plus de confort pour les groupes mais ça va aussi nous faciliter la programmation. Enfin, au niveau du camping, il y aura plus de sanitaires (douches et toilettes inclus).

Qu'est-ce qui te passionne le plus au niveau de l'organisation du festival, avec quoi prends tu le plus de plaisir?

Yann: Le challenge de créer quelque chose et de d’essayer de le pérenniser. Je trouve ça bien de contribuer à créer un projet sur le territoire où j’habite. Ce qui me plairait bien, c’est de réussir à me projeter, c’est ça qui me permettrait de garder plaisir. J’ai l’impression que nos discussions avec les banques sont plus ouvertes et je crois que le fait de voir que je ne lâche rien les pousse à nous aider de plus en plus. Au delà des banques, il faut aussi convaincre les collectivités pour aménager ce site là. Si le festival Fête du Bruit marche bien cette année, on pourra peut-être faire des choses ensemble pour le stockage du matériel et démarcher les collectivités ensemble.

Il y a beaucoup de personnes qui ne connaissent pas Saint Nolff, le festival peut aider à connaître le territoire.

Yann: En effet, c’est un lieu touristique sympa! On a fait un sondage du public qui sont là les jours d’avant ou d’après pour faire des visites. Parfois, il y en a même qui reviennent à d’autres moment de l’année pour prendre le temps de voir ce qu’est le Morbihan et le Golfe du Morbihan.

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Du coup, tu penses au fait d’ajouter une autre scène ou même à augmenter la capacité de la jauge d’accueil ?

Yann: Ajouter une quatrième scène, je dirai que non, je n’y vois pas d’intérêt. Après il y a le début d’une autre scène sur le camping depuis deux ans, on discute pour savoir si on la maintient, si on la développe ou pas. Par contre on pense légèrement augmenter la jauge d’accueil tout en gardant le côté taille humaine du Motocultor! J’espère juste qu’il fera toujours beau pour nos quatres journées, on en a jamais eu en douze ans et il faudrait vraiment que les planètes s'alignent négativement pour qu’on ait des averses.

En général il fait beau en août.

Yann: Oui ! Puis on a le chapiteau si besoin pour abriter que ce soit pour des averses ou des canicules.

Parlons, un peu du Warm Up que vous avez organisé, qu’attendais-tu de ces soirées, ou plutôt des Night Fever ?

Yann: Il y a deux choses qui nous ont poussés à faire ça. On avait déjà fait une soirée Night Fever en 2018 et l’idée était de faire plusieurs soirées comme ça pour faire la promotion du festival et en même temps pour mettre en avant des groupes pour qui l’on a un coup de coeur. On tente cette année de vraiment mettre en avant le groupe de Tranzat qui vient de Brest. Ca me rappelle beaucoup les groupes que j’écoutais quand je suis entrée dans l’univers metal. Le Warm Up nous permet également d’aller sur des territoires où nous ne sommes pas connu pour aller chercher du public.

Qu’est-ce qui s’est passé avec la salle de l’Echonova de Vannes avec l’annulation de la date du Warm Up ?

Yann: A vrai dire je ne comprends pas trop car ce qu’ils nous reprochent, ils le conseillent à d’autres organisateurs. L’année dernière nous avons organisé une date de concert dans cette salle et les artistes y ont joué bénévolement et la loi le permet, surtout qu’on est une association à but non lucratif. Je leur ai renvoyé un lien vers les articles de lois et je pense qu’il s’agit juste d’un prétexte. Le contexte fait aussi qu’il y a des soucis internes au niveau de la direction de la salle avec les collectivités qui la gèrent. Après la chose qui peut ne pas paraître diplomate c'est que pour organiser cette date, j’ai dû passer via les élus plutôt que via la direction, c’est peut-être ça qui n’a pas plu.

Pour notre dernière question on aimerait savoir quel est l’un de tes meilleurs souvenirs du festival, de préférence un que tu n’as pas déjà cité ?

Yann: Lorsqu’on a réussi à organiser l’édition 2013. C’était tellement difficile, on a eu tellement de refus de la part de la mairie pour faire le festival que lorsque le premier groupe a ouvert le festival je me suis dit “Putain, ça y est, on y est!”. Et c’était le soulagement !

Photos: Sana.Bsh
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