Festival Metal Culture(s) à  Guéret- Jour 3 (11.5.2019)


 

Metal Culture(s), ou l'art du grand écart
dans une programmation savamment maîtrisé

 


Outre le traditionnel concert-apéro au Bar de la Poste, nous apprécions un petit resto kebab dans le cœur de Guéret. Mais revenons au côté culturel du festival de nous diriger vers la bibliothèque multimédia de la ville, sous un soleil timide mais agréable, où se déroulent les expositions de G.R.,  un artiste plasticien proposant des réalisations en métal, et de Will Argunas et ses illustrations « Dead or Alive ».


Juste à côté des œuvres, une petite salle aménagée accueille un conteur de légendes pour débuter l’après-midi en douceur. Quentin Foureau nous présente ses Contes de Morte-Face avec ses "Légende de la chauve-souris", ses histoires de Bretagne, de Pierre Dubois et son Almanach Sorcier, "Celui qui avait toujours froid", de Claude Seignolle et ses contes et légendes des pays de France, "La Messe des Sourds", création inspirée de plusieurs légendes des pays de France, notamment du Berry, "Le pêcheur et le Crâne", conte des Mille et une nuits…

Une initiative très intéressante qui aura captivé plus d’un visiteur…


Ensuite, nous avons droit à une conférence, sur la thématique de « la biologie du Metal et une histoire de sens » par Julien Proust. A n’en pas douter, l’orateur sait manier l’humour et le verbe et même si la partie « biologie » est survolée, c’est un sympathique one man show auquel nous avons droit. Et ce n’est pas tous les jours où l’on a droit à assister à des conférences où l’on peut entendre un extrait de grind porcin en guise d’illustration sonore…

 

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Retournons sur le site des concerts. En ce samedi, en toute logique, le nombre de festivalier est nettement plus important et la météo plus clémente que la veille...


Loaded gun


Ce groupe de Limoges commence l’après-midi musicale avec du bon vieux hard rock à l'ancienne, ce qui est parfait pour commencer ce dernier jour de festival. Le groupe fait bouger les spectateurs, grâce à un chanteur sympathique et énergique, lunettes de soleil et kilt dont on ne saura pas l’authenticité malgré la demande d’un certain public. Mention spéciale à la magnifique crête du batteur !


Dès le troisième morceau, ils font venir sur scène une poupée gonflable nommé (Marie) Christine B., ce qui amuse le public déjà bien dans l'ambiance rock’n’roll. Ils font participer le public en criant "loaded gun", le chanteur descend de scène et fait boire de sa bière à qui le veut au premier rang. Bref, ils s'amusent bien et cela se sent !

 

Erlen Meyer
 

Avec un nom de matériel de laboratoire, ce groupe de sludge originaire de Limoges joue devant une  salle déjà bien remplie, pendant que le merchandising officiel brade son stock de tee-shirt des années précédentes  dont notamment un très beau tee-shirt d'une bâtisse enflammée et que d’autres déambulent tranquillement devant les divers stands.


Erlen Meyer joue avec un fond vidéo rouge et noir alternant avec du noir et blanc, ce qui contribue à l’ambiance quelque peu psychédélique du set. Ceci dit, nous ne sommes pas devant du stoner, et le batteur est déchaîné tout comme le chanteur. Oliv alterne entre chant et cris. Devant un public qui les attendait, on sent la qualité et les spectateurs apprécient visiblement la prestation.

 

Fange


Remplaçants du groupe de black metal Au champ des morts initialement prévu à l’affiche, nous sommes dans un autre style, très orienté violence. Leurs compos mélangent diverses influences, sludge, death, core. Peu importe, tout ça bouge beaucoup !


Le chanteur s’agite d’ailleurs dans tous les sens, tout aussi surexcité que le batteur, véritable montagne de muscles. Des cris, de la violence et un public au rendez-vous, surexcité lui aussi.

 

Crisix


Le groupe, maître du thrash metal à l’espagnol, si toutefois il y avait un qualificatif correspondant à la débauche d’énergie qui va se produire sous peu ! Le chanteur Julian, majeurs en l'air incite le public à se bouger. De toute façon, les pogos ne tardent pas et l'énergie est aussi intense sur scène que dans la salle.


L’un des guitaristes, Busi, descend d’ailleurs et lance lui-même un cercle pit tout en continuant à jouer au milieu !

A ne pas en douter, la prestation est de très haut niveau. Tout le groupe sait comment mettre l’ambiance, et il est évident qu’ils s’amusent eux-mêmes, ce qui est toujours une garantie de succès ! Ca thrash violemment dans le froc ! En ce qui nous concerne, c’est sans doute le meilleur concert de la journée, même s’il est difficile de comparer entre des styles si différents. En tout cas, Crisix est une valeur sûre dans ce monde du metal agité. Après un des nombreux morceaux survoltés, Julian fait assoir le public, bien obéissant. Puis lance le morceau et tout le monde se lève en sautant, c'est beau, quelle énergie !


Ils reprennent une partie d’un morceau de Black Sabbath et le public en redemande. Donc un morceau supplémentaire et un wall of death pour clore. Le chanteur vient au milieu de la foule avec des ballons à la main pour lancer le départ du wall. Ambiance garantie !

Si vous organisez des festivals, je pense que vous auriez intérêt à aller voir du côté de Barcelone, ou alors pour animer vos soirées anniversaires et vos mariages ambiancés. On dirait bien qu’il y a du lourd chez Crisix !

 

Machinalis Tarantulae


La pluie est de retour, c’est dommage pour les deux femmes qui vont devoir offrir une prestation beaucoup plus calme devant un public parsemé qui se réfugie surtout autour du bar. Une viole de gambe électrique maniée par Justine Ribière et Miss Z qui offre la combinaison rare entre percussionniste et guitariste (!).


Des samples, de la fumée, un subtil mélange de musique électronique, de chants aux sonorités anglaises et allemandes, de rythmiques tribales… Mélange de douceur, de brutalité et de noirceur à l’image de leur excellent album Diptyque, qui était l’âme du set de ce soir.

Il est dommage cependant que le set, bien que se déroulant dehors et ne s’adressant pas du tout au même public, ait dû se terminer quelque peu abruptement malgré les relances du public. Mais les héros du soir allaient entrer sur la grande scène intérieure…

 

Rise of the Northstar


Dans un autre monde musical, le grand écart que fait volontairement la programmation du festival a attiré un public en partie venu spécialement pour le rap metal de ROTNS.

La salle est survoltée, ça saute, ça pogote dès le premier morceau. Il n’y a pas de doute, le groupe sait faire son boulot à la perfection.

Les fans auront apprécié.

 

Olane


Après la violence de ROTNS, retour à la douceur et la transe. Ils ne sont que deux sur scène : Héli Andréa, une belle jeune femme en longue robe noire, et Quentin Thomas, l’homme sobre au synthétiseur.


Mélangeant chants de sorcière aux sonorités païenne et ambiance world music, Olane ne peut pas laisser indifférent. Le spectacle est véritablement hypnotique et s’admire bien qu’étant au final très statique.

 

Rosa Crux


Une décor magnifique, squelettes, avec orgue, cloches et les célèbres musiciens morts mécaniques qui sont une invention du groupe. Dès le second morceau, deux jeunes femmes vêtues de robe noires rappelant celle des religieuses, viennent agiter en rythme des grands drapeaux. Le public est immédiatement captivé.


Chant et guitare, le perfectionnisme, la concentration, les chants latins, la beauté noire et la magie de Rosa Crux opèrent. Malgré l’expérience scénique du groupe, on a souvent l’impression que les musiciens sont mal à l’aise devant du public. Mais c’est la marque des artistes et ce n’est pas pour rien que Rosa Crux est un des groupes phares du mouvement gothique francophone.

Quoiqu’il en soit, le public a dû apprécier la chance qu’il a eu ce soir d’assister à ce véritable spectacle. Et la traditionnelle « danse de la terre » confirme cela, avec une jeune femme dénudée, prête à être sacrifiée aux cultes de la terre, se préparant en s’aspergeant sur un rythme quasi incantatoire d’argile… La dimension mystique du groupe est bien présente.

 


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Merci au festival de nous avoir offert une telle programmation de qualité, le tout avec une organisation qui frôle la perfection. Que ce soit à travers la palette de lieux à visiter, ou grâce aux nombreuses activités culturelles proposées en plus des concerts.

Il paraît évident que Metal Culture(s) porte à merveille son nom et il me semble qu’il faille d’ors et déjà graver sur son agenda le week-end du 8 mai 2020… Ce festival mérite un grand succès, même s’il est fier de son appellation de « micro-festival », car cette formule offre les meilleures conditions pour tous…

Textes: Julie T et Thomas Orlanth
Photos: (c) Thomas Orlanth. Reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
Toutes les galeries complètes : www.thomasorlanth.com / Facebook / Instagram 

 

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