Lofofora au Hellfest 2019

Vendredi 21 juin, 14h20

Lofofora

« Pour toute lobotomie achetée, la seconde est offerte ! »

Il était difficilement imaginable de faire un jour 100% Français sans inviter Lofofora, tant le groupe a à l’époque marqué le neometal hexagonal. Et en ce tout début d’après-midi, la foule est plutôt nombreuse pour accueillir Reuno et sa bande.

Malheureusement, le show commence par quelques ratés. Le groupe entre en scène pour en ressortir quelques secondes plus tard sans explication. Il revient évidemment, mais alors qu’il attaque pour de bon l’album avec « Le fond et la forme », la voix de Reuno est parfaitement inaudible. Le frontman ne se démonte pas pour autant, et à grands renforts de gesticulations en direction de la régie, le problème se résout avant la fin du morceau, et le son restera ensuite globalement correct, au moins dans les premiers rangs – certains spectateurs plus éloignés ne seront pas forcément de cet avis.

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En tee-shirt blanc qui tranche avec les tenues de ses comparses, Reuno est le centre de l’attention : il bondit partout en roulant des yeux fous, effectue de pseudo danses du ventre, harangue la foule : « Réveillez-vous ! », « Bouge ton cul ! ». En comparaison, les trois autres ont vraiment l’air en retrait. Mais cela ne les empêche pas d’être très efficaces à leurs postes respectifs. La guitare de Daniel Descieux assène ses riffs puissants, la basse de Phil Curty groove à souhait et Vincent Hernaut est impressionnant de puissance derrière ses fûts.

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Le groupe déroule sans temps mort le metal fusion qui l’a fait connaître il y a plusieurs années, sans fioritures. Le leader prévient d’ailleurs : « On n’a pas d’effets pyrotechniques, pas d’éléphant, pas de danseuse, pas de reprise de Johnny comme un vrai groupe de metal, mais j’en n’ai rien à branler, parce qu’on est Lofofora ». Et cela n’empêche en rien le public d’apprécier le son massif des Français, même si en dehors du circle pit, ce n’est pas la folie furieuse.

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Mais Lofofora, au-delà du gros son, c’est aussi des textes forts avec des messages plus ou moins compréhensibles. « Approchez mesdames et messieurs, lance ainsi Reuno, pour toute lobotomie achetée, la seconde est offerte ». Au final, point de lobotomie en perspective, mais son discours exprimant son inquiétude qu’une éventuelle légalisation du cannabis entraîne l’appropriation de sa production par des multinationales a le mérite d’être plus clair.

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Quoi qu’il en soit, le groupe a l’air heureux d’être là, même s’il espère « revenir dans cinq ans et jouer à 18h pendant 50 minutes ». Ce serait en effet mérité. Sur un temps de jeu aussi limité (40 minutes), la formation arrive à balayer dans les grandes lignes sa carrière, de Lofofora à L’épreuve du contraire, et offre même un nouveau morceau, rapide, efficace, agressif, dans la lignée de ce que sait faire le groupe, et qui augure bon pour le futur album prévu à l’automne.

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Le leader semble tout de même regretter un peu les conditions un peu plus intimistes des petites salles. « C’est pas facile parce qu’on arrive moins à se mollarder à cette distance, mais ça fait plaisir de vous voir tous en même temps ! ». Avant de promettre « on se vengera à la rentrée ! ». Tout un programme.

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Mais Lofofora conclut de manière un peu plus conventionnelle. « T’aimes la danse des canards, tout ça ? » demande Reuno, intenable, avant de poursuivre, « alors on va le faire, mais c’est vraiment pour se foutre sur la gueule ». Et de mettre en place un wall of death très consistant, qu’il encourage à s’élargir à coups de « je vois pas assez loin ! ». Le groupe peut en tous cas continuer à regarder loin devant lui en ce qui concerne sa carrière.

Setlist
Le fond et la forme
Le futur
L'oeuf
Envie de tuer
Pornolitique
Élixir
Inédit
Auto-Pilote
Weedo

  Photos : Draksmoon / Julie Warnier. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe.  

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