Monsters – The Ends

Si le nom de Monsters ne vous dit rien pour l'heure, la qualité des compositions de The Ends, le premier album du combo nordiste, va vraisemblablement changer la donne. Avec huit titres, le sextette propose un metal alternatif empreint de mélancolie qui lorgne vers le prog, le djent, et porté par un habile sens de la mélodie.

Dès l'introduction, "Prelude to a Fall", les sonorités acoustiques servent de belle entrée en matière et font penser aux Montpelliérains d'Hypno5e avec un jeu de guitare subtil et racé. Mais c'est avec "Hero of the Wreck" que les choses sérieuses démarrent. Le riff d'introduction est bien catchy, tandis que le thème du "Prelude" se poursuit.

C'est alors que l'auditeur prend contact avec la voix de Nono, chaleureuse et expressive en chant clair. Ce dernier fait songer à des vocalistes comme Maynard James Keenan (Tool, A Perfect Circle), Joel Ekelöf (Soen) ou encore à Serj Tankian (notamment sur ''The Watcher'' ou de petites harmonies en arrière plan sont bien amenées). On peut toutefois noter un accent français très prononcé qui pourra en rebuter certains, caractéristique malheureusement inhérente à beaucoup de formations hexagonales.

Les parties vocales sont par ailleurs très travaillées, et l'on apprécie la diversité du chant (Nono étant parfois épaulé par les autres musiciens), avec cette alternance réussie de chant hurlé (même si ce dernier est parfois monolithique) et de chant clair, ou encore l'apport du growl death de Jérôme Thilly (W.I.LD.) sur "Deserter's Pride", le titre le plus réussi de l'album.

Malgré des rythmiques saccadées ("The Watchter", "Hero of the Wreck"), les riffs ne noient pas les parties mélodiques et les arpèges. A ce propos, nous vous conseillons une écoute attentive au casque qui révélera toutes les subtilités harmoniques. La force de Monsters, c'est d'éviter l'alternance évidente du couplet/refrain. Tout au long de l'album, le sextette lensois reste toujours dans une logique de dynamique et de progression du titre même sur les morceaux courts. C'est ainsi que "The Watcher" se clôt sur une superbe progression atmosphérique.

On apprécie également l'aspect cinématographique qui s'exprime ponctuellement comme sur "Final Outburst" et ses thèmes orientalisants (à 3:45) doublés de samples. Les influences du groupe sont diverses, faisant parfois songer à Pain of Salvation (l'introduction acoustique de "Return to Nowhere" puis le plan en 7/8 à 1:39) ou le travail sur les harmonisations rappelant le travail des Nantais de A Prison Called Earth. Monsters aime varier ses sonorités : le groupe nous le prouve avec des riffs lourds voire doom ("Final Outburst") qui virent ensuite à plus de rapidité et d'urgence

Du côté de la production, celle-ci reste moderne sans être écrasante et met en valeur le fourmillement d'idées globalement bien exploitées qui caractérise The Ends. Contrairement à beaucoup de formations actuelles, le côté prog ne mise pas tout sur la technique mais reste vraiment basé sur les émotions et le ressenti. L'identité des Lensois est déjà bien marquée avec un album qui se veut à la fois varié et cohérent.

Comme beaucoup de premiers opus, celui-ci comporte ses quelques faiblesses (notamment le chant hurlé parfois trop massif ou l'accent français prépondérant) mais The Ends est suffisamment riche pour marquer les esprits. Une belle oeuvre que nous vous invitons à découvrir si vous aimez être surpris.

Tracklist :

1.Prelude to the Fall
2.Hero of the Wreck
3.The Watcher
4.Deserter's Pride
5.Return to Nowhere
6.Final Outburst
7.The Unspeakable
8.Not Even Dead

Déjà disponible
Photo promotionnelle : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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