Xtreme Fest 2019 – Jour 1

Enfin ! Cela faisait un petit moment qu’on l’attendait cette septième édition de l’Xtreme Fest et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’a (toujours) pas été déçu ! Faisant suite à sa décision payante de l’année dernière de changer son fusil d’épaule et d’opter pour une programmation sous l’égide du punk rock /  hardcore au détriment du metal, Pollux Asso a mis les petits plats dans les grands pour nous offrir une affiche de qualité avec pêle-mêle Madball, Sick Of It All, The Toy Dolls, Propagandhi, Ignite, Ludwig von 1988, Guerilla Poubelle et bien d’autres ! Résultat : cette nouvelle édition de l’Xtreme Fest a remporté un vif succès et s’est même avérée sold-out! Chapeau…

Après une ouverture des portes en forme de warm up dès le jeudi soir avec entre autres Pastors Of Muppets et Rage Against The Peppers, on se retrouve donc en ce vendredi 2 août sur le site de Cap Découverte de Carmaux, près d’Albi, qui accueille l’événement depuis 2013. Cette année encore le soleil est au rendez-vous et la chaleur aussi ! La température a allègrement dépassé les 30 degrés et pas mal de festivaliers ont décidé de profiter du lac du site, spécialement aménagé pour la baignade avec des grosses voilures pour se poser à l’ombre et du sable fin. La classe.
 

Xtreme Fest 2019 - 01


 

VENDREDI 2 AOÛT 2019
 

TA GUEULE - 17h / 17h45 (Family Stage)


Arrivé sur les lieux en milieu d’après-midi peu après le set de Justin(e), nous nous dirigeons vers la scène intérieure (et climatisée) de la Family Stage pour aller voir les p’tits gars de Ta Gueule qui étaient déjà venus à l’Xtreme Fest en 2015. Fidèles à leur (excellente) réputation les Lyonnais vont envoyer du bois avec un punk rock corrosif et un humour plutôt singulier qui va vite faire mouche ("Je Veux Bien Ta Place", "666phylis", …). Venu présenter leur quatrième album sobrement intitulé Rébus de la Société, Ta Gueule est ici comme à la maison devant un public tout acquis à sa cause. Autant dire que l’ambiance est plutôt bonne dans le pit ("Tendre Matin"). Complètement zguen, quoi...

Ta Gueule Albi 2019

Or, malgré un taux de connerie sur scène flirtant avec les cimes du nirvana ("Hardcore Muscles et Karaté"), force est de constater que les Lyonnais ne sont pas des manchots et que les nouveaux morceaux sont taillés pour la scène ("Back dans le Business", "Canette", "Sécession", "Le Scatophile De La République", …). Il faut dire que l’excellent El Conservator (qu’on retrouve aussi dans Opium du Peuple) maîtrise bien son sujet au chant et à la guitare et que derrière, la section rythmique composée d’Adrien Strong (basse) et Bigg Blasting Beuj (batterie) est loin d’être aux fraises comme en témoigne le surpuissant "Sans Gloire Ni Rime" qui fera suer le pit !

Bref, après 45 minutes de poésie, de bon mots et de franches rigolades sur un punk rock speedé, Ta Gueule va tirer sa révérence de la plus belle (et classieuse) des manières sur les terribles "Mangez-Moi Les Burnes" et "Subutex" issus du très bon Destockage Massif de 2010 ! Qu’on se le dise : les Lyonnais sont vraiment bien back dans le business…

Back dans le Business
666phylis
Je Veux Bien Ta Place
Hardcore Muscles et Karaté
Sécession
Canette
Homo Érectile
Samba
Tendre Matin
Le Scatophile De La République
Colon-Côlon ?
Sans Gloire Ni Rime
Mangez-Moi Les Burnes
Subutex
Outroduction
 

TRC - 17h45 / 18h30 (Family Stage)


Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on attendait strictement rien des Anglais de TRC tant le groupe était inconnu au bataillon, ici dans les terres de l’Xtreme Fest. De plus, il faut bien avouer que le look ultra propre des musiciens et leur musculature trop impeccable pour être honnête, ne donnait pas vraiment envie de jeter une oreille sur leur musique. Mais comme le dit si bien l’adage, il ne faut pas juger un livre à sa couverture. En effet, dès son entrée sur scène TRC va envoyer un gros hardcore / metal des familles avec "H.A.T.E.R.S" qui va mettre une grosse claque à tous les festivaliers qui ont traîné des pieds pour se rendre devant la Family Stage !

À la surprise général, les Anglais d’avèrent être redoutables sur scène et proposent des morceaux plutôt accrocheurs et bien ficelés ("Moaner"). Du coup, le public commence à accourir en masse sous le soleil de plomb pour en découdre avec TRC sur des morceaux redoutables comme "We Bring War" ou l’excellent "Bastard".
 

TRC Albi 2019


Sur les planches, les Anglais se montrent très incisifs avec des riffs percutants et une rythmique en acier trempé qui tape là où ça fait mal. Les titres sont particulièrement nerveux à la plus grande joie des festivaliers aux avant-postes de la scène. Qui plus est, le duo d’hurleurs composé de la paire Chris Robson et Anthony Carroll apporte une réelle plus-value aux compositions grâce à une alternance de chants plutôt bien pensée et des intonations hip-hop qui passent plutôt bien ("Same. But. Better", "London’s Greatest Love Story"...).

Au final, après une doublette "Go Hard Or Go Home" / "10,000 Hours" d’une rare violence, tout le monde s’accordera à dire que TRC a été la belle révélation de cette journée ! Les Anglais ont fait montre d’un savoir-faire indéniable et ont su claquer le beignet à tous ceux qui pensaient qu’on aurait affaire à un groupe de poseurs à la musique insipide, notamment lorsque l'un des deux vocalistes est allé en plein milieu du public pour y chanter. C’est maintenant une certitude : il ne faut JAMAIS se fier aux apparences…

Apparemment, TRC vient de sortir un EP intitulé Lifestyle après cinq ans d’absence discographique, autant vous dire qu’à La Grosse Radio on va aller y jeter une oreille plus qu’attentive !

H.A.T.E.R.S
Define Cocky
Moaner
We Bring War
Same. But. Better
Bastard
London’s Greatest Love Story
Go Hard Or Go Home
10,000 Hours
 

VITAMIN X - 18h30 / 19h15 (Zguen Stage)


Après la bonne suée que nous a collé TRC, on est vite allé prendre le frais sous la clim’ de la Zguen Stage, mais c’était sans compter sur les vieux briscards de Vitamin X qui dès les premières notes de "You Suck" vont faire monter la température et nous en mettre plein les oreilles ! Mine de rien ça fait maintenant un peu plus de 20 ans que les Hollandais arpentent toutes les scènes du monde avec leur hardcore punk ultra speedé et brut de décoffrage à la Off ! et leur passage à l’Xtreme Fest va être l’un des moments les plus marquants du fest.

En effet, le groupe va tout défourailler pendant un peu de moins de 45 minutes avec des morceaux dépassant rarement 1mn30. Autant dire que Vitamin X porte bien son nom et que chacun de ses brûlots sera accueilli à la manière d’un uppercut bien placé. Ainsi, sans aucun temps mort ni baisse de régime le groupe de Marko (chant) et de Marc (guitare) va enchaîner les titres avec une énergie incroyable, si bien qu’il fait presque aussi chaud dans la salle que dehors en plein soleil !
 

Vitamin X Albi 2019


Qui plus est, Vitamin X aura la bonne idée de piocher dans son immense discographie pour nous sortir de derrière les fagots quelques petites pépites à l’ancienne comme "See Thru Their Lies" (2000), "Can’t You See Now", "Still Wainting" (2002) ou "Bad Trip" (2004) qui prennent la forme d’un parpaing lancé à tir tendu dans le visage. Ça fait mal (mais c’est bon). Bon c’est sûr, le quidam qui ne connaît pas le groupe a eu du mal à différencier les morceaux les uns et des autres tant les approches brutes de décoffrages sont légion, mais il est à noter que l’arrivée du titre "About To Crack" (l’excellent clip a fait le buzz sur YouTube) a été plutôt bien accueilli dans un pit en plein ébullition ! Il est 19h15, la soirée commence à peine et il fait toujours trèèèèèès chaud…

You Suck
Time Has Come
Herida Profunda
About To Crack
No One
Master/Monster
Rollercoaster Ride
Bad Trip
Carnival Of Fools
Modern Man
Secret Police
Get In The Pit
Random Violence
Full Scale Assault
Age Better
Human Plague
Can’t You See Now
Deal With It
See Thru Their Lies
----------
Age Of Paranoia
Rip It Out
Better Get Away
Still Waiting
Pressure Release
 


NO FUN AT ALL - 19h15 / 20h (Family Stage)


Aaaaaah No Fun At All ! Bénies soient ces années 1990 lorsque le punk rock mélodique européen battait son plein et trustait le haut de l’affiche avec des groupes comme Satanic Surfers ou Millencollin qui faisaient les beaux jours de Burning Heart Records et d’Epitaph aux USA. Ah, c’était le bon temps ça, ma p’tite dame… Autant dire que l’annonce de la venue de No Fun At All ici à l’Xtreme Fest a remporté l’adhésion des trentenaires / quarantenaires et plus des festivaliers. Ainsi, après les passages remarqués lors des éditions précédentes de la vieille garde du punk rock mélodique (Millencollin, Satanic Surfers, Pennywise, Good Riddance, Lagwagon, NOFX…), les Suédois de No Fun At All étaient attendus au tournant par toute une horde de (vieux) fans !

C’est avec le titre "Spirit" issu du dernier album en date Grit sorti en 2018 chez Bird Attack Records que No Fun At All revient aux affaires devant son public, histoire de montrer que le groupe a encore des choses à dire (on aura aussi droit au titre "Simple" un peu plus tard). Et même si une très grosse majorité du public découvre ce morceau (et apprend par là-même que les Suédois ont sorti un disque l’année dernière), force est de constater qu’il est plutôt bien accueilli par les fans. Fort de cette belle entame, No Fun At All va dérouler "tranquillement" le concert et nous renvoyer plus de 20 ans en arrière !

No Fun At All Albi 2019

Ainsi, comme on pouvait légitimement s’y attendre, No Fun At All va bâtir sa set list autour des classiques puisés dans sa discographie et ouvrir une merveilleuse parenthèse enchantée sur une période maintenant révolue, mais qui garde encore toute sa générosité. Ainsi, on aura droit à pas une grosse majorité de titres issus de No Straight Angles (1994), Out Of Bounds (1995) ou The Big Knockover (1997) comme "Beachparty", "Growing Old Growing Cold", "Beat ‘Em Down", "Master Celebrator", "Catch Me Running Round" ou "Should Have Known" qui raviront les fans de toutes les époques. Une véritable cure de jouvence, on vous dit !

Qui plus est, les vieux briscards que sont Ingemar Jansson (chant), Mikael Danielsson (guitare) et Kjell Ramstedt (batterie) semblent heureux d’être sur les planches ce soir et le font bien savoir au public ! De leurs côtés, les nouvelles recrues Stefan Bratt (basse) et Fredrik Eirksson (guitare) respectivement issus des formations Atlas Losing grip (c’est le side-project de Rodrigo Alfaro de Satanic Surfers) et Twopointeight font parfaitement le job même s’ils laissent les trois membres originaux prendre toute la lumière...
En définitive, malgré le poids des années, force est de constater que les Suédois de No Fun At All ont toujours la flamme sacrée du punk rock mélodique qui brûle en eux... Pourvu que ça dure !

Spirit
Wow And I Say Wow
Should Have Known
Lose Another Friend
Suicide Machine
Perfection
Growing Old Growing Cold
Simple
Can’t Go Far
In A Moment
Celestial Q&A
Beachparty
Catch me Running Round
Beat ‘Em Down
Strong & Smart
Out Of Bounds
Master Celebrator
 

BERRI TXARRAK - 20h / 20h50 (Zguen Stage)


Après les années 1990, on revient maintenant à la triste réalité de la vie avec les basques de Berri Txarrak qui se sont lancés dans leur dernière tournée avant leur split irrémédiable. Cette date à l’Xtreme Fest signe donc leur dernier passage du groupe en France... Les fans ont donc répondu présent pour ce concert d’autant plus que la dernière venue de Berri Txarrak lors de la seconde édition du festival en 1994 avait été particulièrement excellente !

Mais point de tristesse et de phase de deuil dès l’entrée des Basques sur scène au son de l’excellent "Gelaneuria" : le trio est (pour l’instant) toujours bel et bien vivant et il va le faire savoir aux festivaliers à grands coups de riffs assassins et d’une redoutable précision rythmique qui vont vite enflammer le pit ("Zertarako Amestu", "Ez Dut Nahi", "Dortoken Mendean", ...). Fidèle à ses habitudes, Berri Txarrak joue avec passion et donne tout ce qu’il a sur scène. À l’inverse d’une petite partie du public qui se dit que c’est la dernière fois qu’on voit le groupe, on sent que le trio lui, vit pleinement le moment présent à l’instar d’un Gorka Urbizu (guitare, chant) très en forme.
 

Berri Txarrak Albi 2019


Afin de régaler les fans, les Basques vont piocher dans leur immense discographie histoire de faire le tour de leur immense carrière. À ce titre, le dernier disque en date Infrasoinuak (2017) sera un peu mis en retrait afin de mettre le paquet sur la période 2005 – 2014. Une manière de (re)mettre dans les oreilles du public, les meilleurs morceaux d’un groupe hors norme !

Après un peu plus de 45 minutes d’un power rock solide et joué avec les tripes, il faut bien avouer qu’on a un petit goût amer dans la bouche quand on se dit que c’était la dernière fois qu’on voyait les p’tits gars de Berri Txarrak. Sincère jusqu’au bout des ongles, le groupe a toujours su faire montre d’un bel état d’esprit et d’une redoutable qualité musicale depuis ses débuts en 1994. RIP. Pfff... c’est toujours les meilleurs qui partent en premier...

Gelaneuria
Ez Dut Nahi
FAQ
Zertarako Amestu
Berba Eta Irudia
Zuri 
Dortoken Mendean
Zerbait Asmatuko Dugu
Zaldi Zaurita
Katedral Bat
Isiltzen Banais
Denak Ez Du Balio
 


LUDWIG VON 88 - 20h50 / 21h50 (Family Stage)


Depuis que Ludwig Von 88 a fait son grand retour en 2016 après plus de 15 ans d’absence, force est de constater qu’il bénéficie d’un nouveau souffle plutôt salvateur si bien que les bougres préparent la sortie d’un nouvel album intitulé En Avant Dans Le Mur pour la fin de l’année ! Tout comme pour les Suédois de No Fun At All, les trentenaires / quarantenaires (et cinquantenaires) se sont déplacés en masse pour accueillir de la plus belle des manières l’un des fleurons du (punk) rock alternatif des années 1980.

Arrivé sur scène en fanfare et déguisé, le groupe balance d’entrée de jeu "Sur La Vie D’Mon Père"
suivi de "Louison Bobet For Ever", histoire de mettre tout le monde d’accord et de poser l’ambiance ! Et comme on pouvait s’y attendre, la set list de Ludwig Von 88 va s’articuler autour des albums Houlala, Houlala II : La Mission, Ce Jour Heureux Est Plein D’Allégresse ainsi que Tout Pour Le Trash soit sur une période de 1986 à 1992. Autant dire que le concert est tourné vers la nostalgie mais avec beaucoup de dérision et de second degré sur le temps qui passe... Il faut dire qu’on n’a pas trop le temps de s’ennuyer au travers des titres mythiques comme "Mon Cœur S’Envole", "Oui-Oui Et La Voiture Jaune", "HLM", "Guerriers Balubas", "New Orleans" ou "Sur Les Sentiers De La Gloire", morceaux qu’on prend plaisir à (ré)entendre en live avec un plaisir non dissimulé !

Ludwig Von 1988 Albi 2019

Malgré tout, le groupe n’échappera pas à une petite baisse de régime en milieu de set avec "Ô Tchang" et "Club Med" qui peinent un peu à décoller et remporter la pleine adhésion du public. Ceci étant, Ludwig Von 88 va remettre un bon coup d’accélérateur avec "Sur Les Sentiers De La Gloire" et "Pocahontas (Chaque Fois)" avant de présenter "En Avant Dans Le Mur", un nouveau morceau du prochain album, qui s’annonce déjà dans la droite lignée des classiques du groupe ! On est reparti sur des bonnes bases et on file à 100 à l’heure vers la fin du set...

Même s’il est clair que les vieux roublards de Ludwig Von 88 ne sont plus aussi fringants qu’à l’époque (le poids des années, ça use...), il faut bien avouer que le groupe n’a pas perdu de sa superbe et que les brûlots de la belle époque font toujours mouche auprès du public à l’image de ce "Houlala" en fin de concert qui sera repris à plein poumons par le public de l’Xtreme Fest ! Un grand moment... On attend donc impatiemment que Ludwig Von 88 fasse son grand retour discographique en fin d’année et relance la machine après toutes ces années de silence ! Non, l’ancienne garde du rock alternatif n’est pas morte ! Qu’on se le dise...

Sur La Vie D’Mon Père
Louison Bobet For Ever
Nous Sommes Des Babas
Mon Cœur S’Envole
J.P. Ramone
Oui-Oui Et La Voiture Jaune
HLM
Guerriers Balubas
New Orleans
Ô Tchang
Club Med
Marche
Sur Les Sentiers De La Gloire
Pocahontas (Chaque Fois)
En Avant Dans Le Mur
Bilbao
30 Millions d’Amis
----------
Trash Medley
Houlala
 


BLACK BOMB A - 21h50 / 22h40 (Zguen Stage)

À la base, c’est Deez Nutz qui devait finir se frotter au public de l’Xtreme Fest, mais pour des raisons indépendantes de la volonté de Pollux Asso, le groupe a annulé sa participation à l’affiche quelques jours avant le début festival. De ce fait, les costauds de Black Bomb A ont encore une fois répondu à l’appel du festival (ils étaient déjà venus en 2015) pour prendre la place des Australiens de Deez Nutz. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la bande à Poun et Arno ne sont pas venus ce soir pour enfiler des perles ou pour faire de la figuration ! Non, bien au contraire... Ainsi, dès son arrivée tonitruante sur "Double", le groupe va mettre la barre très haut et mettre en place un set une redoutable énergie. C’est bien simple : on n’avait plus vu Black Bomb A aussi en forme depuis des années !

En effet, les deux hurleurs vont mettre le feu à la Zguen Stage et enflammer le pit en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ! Ça bouge sur scène et dans le public, si bien que la sécurité sera souvent mise à contribution (dans la bonne ambiance et avec le sourire) pour protéger les slammers d’une mauvaise chute.

Sur les planches, Arno et Poun se partagent le chant comme ils l’ont toujours fait et distillent des vociférations plutôt percutantes qui font toujours mouche à l’image de "Born To Die", "Civil War" ou du costaud "U Can’t Save Me" d’une rare intensité. Les deux hommes mènent le public à la baguette et seront à l’impulsion d’un gros wall of death sur "Police Stopped Da Way" plutôt impressionnant ! Ouch !
 

Black Bomb A Albi 2019


Bref, Black Bomb A est impérial ce soir et gratifiera le public d’un concert à l’ancienne dans lequel on retrouvera pas mal de morceaux de Human Bomb (2001) ou de Speech Of Freedom (2004) mais aussi des morceaux issus du denier méfait éponyme de 2018 comme "Civil War", "Greed", "Bulletproof" ou "Wake Up" toujours plutôt percutants. Il faut bien avouer que Black Bomb A en live, c’est quelque chose !

Comme à leur habitude, les deux frontmen communiquent beaucoup avec le public et mettent en place une véritable communion avec l’audience qui bouillonne dans le pit à chaque morceau qu’on reçoit directement dans les dents. Et lorsqu’arrive enfin "Mary", le classique de Black Bomb A, les festivaliers reprennent comme un seul homme les paroles avant de partir dans une véritable boucherie dans le pit sous une bonne odeur de sueur et de bière. Mmmmmmh !

Au final, malgré la déception de ne pas pu voir pu voir les Australiens de Deez Nutz, le public a eu droit à un excellent concert de BBA nerveux et énergique, comme à la belle époque...

Double
Born To Die
My Mind Is A Pussy
Civil War
Greed
Police Stopped Da Way
U Can’t Save Me
Bulletproof
The Point Of No Return
Wake Up
Mary
Make Your Choice
 

CANCER BATS - 22h40 / 23h30 (Family Stage)

Cancer Bats. La violence. La fureur. Voilà comment on pourrait décrire le set des Canadiens qui ont véritablement retourné la Family Stage. Après la prestation de Black Bomba A quelques minutes en avance, on était en droit de se dire que le show de Cancer Bats allait être un cran au-dessous des Français tant ces derniers ont mire la barre très haut. Mais c’était sans compter sur la bande à Liam Cormier (chant) qui est arrivé sur scène avec la franche volonté de mettre le public à genoux. Et il faut bien avouer que le groupe a réussi son coup.

Ainsi, dès son entrée fracassante avec "Gatekeeper", Cancer Bats a pris les festivaliers à la gorge pour leur asséner sans répit un punk hardcore chaotique mais ô combien bien ficelé ! Armé d’un son incisif (le son de basse a été créé par Satan au plus profond des enfers) et d’une redoutable maîtrise technique, les Canadiens vont dérouler un concert intense qui ne souffrira d’aucun temps mort au détour de brûlots comme "Bricks & Mortar", "Hail Destroyer" ou "Lucifer’s Rocking Chair" qui mettra tout le monde d’accord !

Cancer Bats Albi 2019

Véritable maître d’œuvre de cette entreprise de destruction massive, le hurleur en chef Liam Cormier focalise toutes les attentions tant l’homme est charismatique et semble habité. Heureusement que ses interactions avec le public (souvent en français) seront affable tant l’homme semble possédé par le démon quand il crache ses tripes dans le micro ! À ses côtés, l’excellent bassiste Jaye R. Schwarzer se chargera aussi de prendre le chant, histoire d’appuyer un peu plus - comme s’il en était besoin - les hurlements de son compère et d’apporter pas mal de relief à l’ensemble ("Hail Destroyer"). Ça marche plutôt bien...

Autant dire que dans le pit, c’est la troisième guerre mondiale, si bien qu’il est difficile pour certains de se tenir sur le devant de la scène sans reculer de trois au quatre rangs en quelques secondes !
Au final, les spectateurs sortiront de ce set de Cancer Bats complètement lessivés, les oreilles en sang, la sueur chevillée au corps et avec quelques point de vie perdus dans la bataille ! Cancer Bats. La violence. La fureur, oui c’est bien ça...
 


SVINKELS - 23h30 / 00h40 (Zguen Stage)

Tout comme lors du Hellfest 2018, la présence des Svinkels sur l’affiche de l’Xtreme Fest avait de quoi interpeller le quidam, dans la mesure où le groupe de Gérard Baste est plus habitué à traîner ses guêtres sur les scènes hip-hop plutôt que celles du hardcore et du punk. Or, à l’instar d’un Stupeflip, les Svinkels font partie de ces formations inclassables qui flirtent avec des genres musicaux aux antipodes les uns des autres... mais qui restent cependant très cohérentes ! De plus, afin de coller au plus près de l’affiche proposée par l’Xtreme Fest, les Svinkels ont eu la bonne idée de faire appel au gratteux Waxx, le bonhomme derrière les jams entre artistes organisés par le Hellfest. Quoiqu’il en soit, alors même que le concert n’a pas encore commencé, le public est déjà chaud comme la braise à l’idée d'en découdre avec le groupe tant est si bien que les fans chantent à tue-tête les paroles de pas mal de morceaux des Svinkels, "Réveille Le Punk" en tête. C’est bon signe, ça !

Pan ! Dès l’arrivée du trio sur scène sur "Ça Recommence" suivi par "De La Came Sous Le Saphir", les festivaliers commencent à devenir fous dans le pit et reprennent en cœur chaque parole des morceaux ! Autant dire qu’avec un tel accueil, les Svinkels se sentent comme à la maison et contents d’être là même si Xanax peine un peu à se mouvoir...

Après quelques morceaux bruts de décoffrage, c’est au tour de Waxx d’entrer sur scène, juché sur un promontoire. Le gratteux va envoyer des riffs sur les titres des Svinkels et apporter à l’ensemble un côté électrique qui passe plutôt bien avec le son du groupe. L’alchimie fonctionne à merveille à l’image des costauds "Krevard", "Dirty Centre" et "Cereal Killer".
 

Svinkels Albi 2019


Comme de bien entendu, le groupe balance les morceaux issus de ces trois albums Tapis Rouge (1999), Bons Pour L’Asile (2003) et Dirty Centre (2008) en piochant dans les titres les plus classiques du Svink comme "Hard Amat’", "Le Svink C’est Chic", "Cereal Killer", "Front Contre Front" ou le classieux "Du PQ (Pour Mon Trou-Trou)"... inutile de dire que le public en redemande ! D’ailleurs, lorsque les premières notes de "Réveille Le Punk" se font entendre, c’est une véritable effervescence qui va s’emparer de la salle et faire bouger comme un seul homme toute l’audience ! Voilà un moment qui fait hérisser le poil de bonheur...

En fin de compte, les Svinkels se sont imposés de manière très naturelle sur cette affiche de l’Xtreme Fest et ont fait honneur à leur réputation de déglingos soiffards tout au long de ce set. Malgré une absence de plus de 10 ans et aucun nouveau son depuis belle lurette, le groupe de Gérard Baste semble s’être payé une nouvelle jeunesse et a réussi à fédérer autour de lui tous les festivaliers présents devant la Zguen Stage. Espérons que les Svinkels fassent un véritable retour discographique comme leurs potes de Ludwing Von 88 d’ici peu !

Intro
Ça Recommence
De La Came Sous Le Saphir
Hard Amat’
Dizy
Le Svink C’est Chic
Krevard
Dirty Centre
La Youte
Cereal Killer
Hellfest
H
Du PQ
Front Contre Front
Réveille Le Punk
Outro
 

STINKY - 00h40 / 01h30 (Family Stage)

Suite à l’annulation des Hollandais de Backfire une petite semaine avant le festival pour "un imprévu de dernière minute", ce sont les Clissonnais de Stinky qui sont venus à la rescousse pour clore de main de maître ce premier jour de l’Xtreme Fest. Et force est de constater que ce remplacement au pied levé s’est avéré payant tant le groupe est en pleine ascension depuis quelques années, à l’image de sa prestation sur la Warzone du Hellfest en juin dernier. De plus, lors de son dernier passage à l’Xtreme Fest en 2017, Stinky avait réussi le tour de force de mettre tout le monde d’accord sur la scène le samedi, puis d’en remettre une couche le lendemain dans la X-Cage en plein milieu du camping du fest. Un passage assez marquant pour le public… mais aussi le groupe !

Mais cette fois-ci, les Clissonnais ont la lourde tâche de terminer en beauté cette superbe journée de concert et les bougres ne vont pas se défiler. Bien au contraire, dès les premières mesures de "The Crown", Claire et sa bande vont directement tailler dans le lard à la plus grande joie des festivaliers. Le groupe est bien en place et distille son hardcore puissant aux accents mélodiques à la manière d’un rouleau compresseur allemand. Ça fait quelques années qu’on sent que Stinky a tout le potentiel pour devenir une machine guerre, et ce sentiment se confirme ce soir : les Clissonnais sont impériaux avec une Claire en grande forme ! Il n’y a qu’à se prendre dans les dents des brûlots comme "Pathetic Fallacy" ou "Sliders" pour s’en rendre compte…

Stinky Albi 2019

D’ailleurs, dans le pit personne ne s’y trompe : on se donne à fond. Ça transpire, ça hurle, ça beugle, ça se bouscule, le tout dans une bonne ambiance. Il faut dire aussi que Stinky possède un capital sympathie indéniable grâce à son discours conscient au travers (et entre) ses titres et un hardcore sincère joué avec les tripes ("Tears In Rain"). Le côté fédérateur de ce bon p’tit groupe français fait que c’est tout le parterre de la Family Stage qui donne de la voix à la moindre des sollicitations de Claire. On sent que Stinky et en osmose avec le public et que malgré quelques petits défauts (notamment dans les chœurs), il est difficile de résister à l’envie de taper furieusement du pied et de se lancer dans le pit avec un poing rageur au son de "Storm Surge", "Unstoppable", "Nausea" ou du puissant "Golem". Quel grand moment, mes aïeux !

Lors de son passage en 2017 sur scène et dans la cage, le groupe nous avait laissé une excellente impression... mais ça c’était avant. En effet, le Stinky mouture 2019 est tout bonnement  au-dessus de la mêlée et le moins que l’on puisse dire c’est que la place de headliner de l’affiche de l’Xtreme Fest en ce vendredi n’a pas été usurpée ! Les Clissonnais ont réussi sans peine à faire oublier que c’était Backfire qui était initialement prévu. On n’a pas perdu au change, c’est sûr. Certains diront même qu’on y a gagné... 
Quelle belle fessée ! Et comme Stinky le dit si bien : "merci c’était cool ! "

The Crown
Rough Diamond
Sliders
Pathetic Fallacy
Tears In Rain
Storm Surge
Unstoppable
Pretend
Otherside
Nausea
Golem
Mountain Peak

Voilà, la journée du vendredi est terminée. On se dirige maintenant vers nos lits douillets... Noooooon ! Ahah ! Je déconne... On part tout de suite profiter du bar VIP histoire de voir les copains et boire des bières (plein) pour se coucher très tard et avoir mal à la tête le lendemain, comme les autres années. Car au-delà d’être un festival convivial, l’Xtreme Fest c’est aussi un excellent moyen de rassembler tous les acteurs du rock au sens large (punk, hardcore, metal, pop...) dans un événement fédérateur, le tout dans une "ambiance zguen avec zero gavas". L’Xtreme Fest c’est un peu comme une grande famille qui s’aime et qui aime se retrouver autour d’un verre (ou deux)... We’re are Xtreme Family !

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