Xtreme Fest 2019 – Jour 2

Enfin ! Ça faisait un petit moment qu’on l’attendait cette septième édition de l’Xtreme Fest et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’a (toujours) pas été déçu ! Faisant suite à sa décision payante de l’année dernière de changer son fusil d’épaule et d’opter pour une programmation sous l’égide du punk rock /  hardcore au détriment du metal, Pollux Asso a mis les petits plats dans les grands pour nous offrir une affiche de qualité avec pêle-mêle Madball, Sick Of It All, The Toy Dolls, Propagandhi, Ignite, Ludwig von 1988, Guerilla Poubelle et bien d’autres ! Résultat : cette nouvelle édition de l’Xtreme Fest a remporté un vif succès et s’est même avérée sold-out pendant tout le festival. Chapeau…

Ouille ! La soirée de la veille a laissé des traces dans l’organisme et ce matin ça pique. Fort. En effet, après un vendredi placé sous le signe de la chaleur et de concerts de hautes volées, l’ambiance était à l’euphorie au sein de l’Xtreme Fest si bien que la sauterie qui a suivi le dernier set de Stinky a été pour le moins... musclée ! Bref, aujourd’hui c’est samedi et le programme au sein de l’Xtreme Fest s’annonce chargé dès le matin puisque Justin(e) et Ta Gueule vont jouer dans la X-Cage au sein du camping du festival. À 14h30, Monster Energy a organisé la mise en place de l’établissement du record du monde de circle pit dans l’eau au lac du site de Cap Découverte puis à 16h30 c’est la reprise des concerts dans l’enceinte de l’Xtreme Fest ! En plus, la météo a annoncé des températures caniculaires...

 

SAMEDI 3 AOÛT 2019

JUSTIN(E) - 11h30 / 12h15 (X-Cage)


Même s’il fait déjà très chaud ce matin sous le soleil du camping de l’Xtreme Fest, le public est venu en nombre autour de la cage rouillée dans laquelle les p’tits gars de Justin(e) vont rentrer dans quelques minutes pour un set qui s’annonce d’ores et déjà sulfureux. En effet, les Nantais ont la farouche volonté de faire oublier leur prestation en demi-teinte la veille sur la Zguen Stage sur laquelle le gratteux a multiplié les pains comme Jésus à Nazareth.

Du coup, dès l’opener "Brûle Maison Brûle", les quatre de Justin(e) vont balancer leur punk rock incisif et avec la réelle envie d’envoyer du bois, le tout en toute décontraction (comme d’habitude, quoi). Du côté du public, beaucoup de monde s’est amassé autour de la cage malgré l’heure "matinale" et les excès de la veille (le bar du camping était ouvert jusqu’à 5 heures du mat’) pour chanter en chœur les refrains de morceaux comme "Parle Moi" ou "Habeas Corpus".

Justine Albi 2019

Petite cerise sur le gâteau, Justin(e) va dispatcher au sein de son set quelques reprises sympatoches de Santa Cruz ou de PKRK comme "Gosses de Riches Sous Coke" ou "On N'est Pas Sérieux" qui font plaisir à (ré)entendre. Mine de rien, on sent que le groupe est bien à son aise dans la cage malgré la chaleur intense qui cogne fort et la réponse du public est à la hauteur de la prestation : complètement zguen.

En définitive, Justin(e) aura réussi son coup dans l’enceinte de la X-Cage en proposant un set ultra cool et nerveux. Le groupe n’aura eu aucune peine à faire oublier son concert poussif de la veille et s’est bien vite fait pardonner par un public déjà tout acquis à sa cause. Ah ! Ils sont forts ces sacripants !

Brûle Raison Brûle
Nous Qui Désirons Sans Fin
Habeas Corpus
Festen
Parle Moi
Gosses de Riches Sous Coke
Que Les Surfers Nazis Meurent
Ils Skatent
Je Veux Être Un Gendarmes
Monsieur Le Contrôleur
Jean-Claude Suaudeau
On N'est Pas Sérieux

 


TA GUEULE - 12h45 / 13h30 (X-Cage)


Après leur très bonne prestation la veille sur la Family Stage, les Lyonnais de Ta Gueule étaient attendus de pieds fermes par les fans du camping pour prendre leur dose de punk rock speed à grands renforts de franches galéjades. Autant dire tout de suite que l’audience va en avoir pour son argent ! Ainsi, dès l’intro passée, Ta Gueule va envoyer du lourd avec des morceaux issus pour la plupart des deux premiers albums Destockage Massif et Surpuissant ("Pompe À Morphine", "Jonagym", "Crusty") à l’inverse du set du vendredi dans lequel le dernier album Rébus De La Société était mis à l’honneur.

On sent qu’El Conservator et sa bande ne sont pas entrés dans l’arène de la X-Cage pour présenter leur dernier effort mais pour envoyer du bois avec ce qu’il faut d'humour pas toujours très fin ("Basket Ball Diarrhée", "Strangulation Masturbatoire", "Mangez-Moi Les Burnes"). Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça marche quand même plutôt bien vu que le public est à fond et solidement cramponné à la cage !

Ta Gueule Xtreme Fest

Ceci étant, on aura quand même droit à des nouveaux morceaux du dernier méfait comme "Canette" ou "Sans Gloire Ni Rime" (déjà joués la veille) mais aussi "TG" et "Dzimitrovitch" qui passent plutôt bien l’épreuve du live ! Encore une fois, les sacripans de Ta Gueule font montre d’une redoutable maîtrise technique derrière un esprit ouvertement tourné vers la déconne. En effet, même si le principe de la X-Cage est d’envoyer du lourd avec un son plus ou moins bon, force est de constater que les Lyonnais sont redoutables d’efficacité et que l’ensemble est digne d’un coup de poing ravageur. Bim ! Tout le monde est KO debout...

Introduction
Pompe À Morphine
Basket Ball Diarrhée
Crusty
Jonagym
Canette
Dzimitrovitch
Tricastin
Subaru
Samba
Strangulation Masturbatoire
Sans Gloire Ni Rime
TG
Mangez-Moi Les Burnes
Outreau

 

PORTER & STOUT – 14h / 14h30 (La Plage)


Suite à l’annonce de l’établissement du record du monde de circle pit dans le lac du site de Cap Découverte, beaucoup de monde s’est déplacé en masse vers les infrastructures du lieu. Or, il y a pas mal d’embouteillages pour prendre les télésièges qui desservent le site et la navette qui descend les visiteurs est aussi pleine à craquer ! Il y a pas mal d’attente de toutes parts, si bien qu’une fois en bas, il y a malheureusement peu de monde devant le duo Porter & Stout qui distille un punk rock acoustique plutôt accrocheur tout droit issu des pubs irlandais. Il faut dire que ce duo est issu des excellents Booze Brothers... autant dire que les gars s’y connaissent !

Porter And Stout Albi 2019

14h30. C’est l’heure de l’établissement du record du monde de Circle Pit organisé par Monster Energy. Petit-à-petit, les festivaliers sautent à l’eau pour faire partie de cet évènement bien aidé par une chaleur enivrante. En l’espace de quelques minutes et au son d’un hardcore craché à fond dans les enceintes du monster truck de la firme, une centaine de personnes se lancent dans un circle pit endiablé dans une ambiance complètement enjouée et débridée (certains maillots voleront). Et voilà, le record du plus grand circle pit aquatique inscrit dans le livre des records ! Hop, c’est dans la poche !

Xtreme Fest Circle Pit

 

JODIE FASTER - 16h30 / 17h15 (Zguen Stage)
 

Allez, c’est l’heure de remonter dans l’enceinte du festival pour assister aux premiers concerts de la journée. Malgré le soleil de plomb et la température infernale, ce sont les Lillois de Jodie Faster qui se lancent en premier dans l’arène de Zgen Stage. Autant dire que les nordistes ne sont pas habitués à une telle météo et qu’ils vont souffrir de la chaleur... Cependant, force est de constater que Jodie Faster n’est pas venu dans le sud pour enfiler des perles !

Du coup, le groupe va directement tailler dans le lard en envoyant un hardcore ultra speedé redoutable, notamment grâce à un jeu de batterie tout bonnement incroyable ! Il n’en faut pas plus pour faire venir le public près des barrières et faire s’agiter le pit.
Sur scène, les Lillois se donnent à fond et l’alternance des chants entre le vocaliste, le bassiste et le batteur permet au groupe de mettre du relief à leurs compositions... alors même qu’elles ne dépassent quasiment jamais 1mn 30 ! Chapeau, les mecs...

Jodie Faster Albi 2019

Au fil du set, Jodie Faster s’applique à faire monter la température au sein du pit (comme si c’était la peine...) et déroule des morceaux plutôt incisifs qui donnent envie de tout casser. On sent que ces gars-là jouent avec les tripes et que leurs discours résolument antifasciste et revendicatif ne sont pas des vains mots. Ça fait du bien de voir des groupes comme Jodie Faster !

Au final, ce premier concert de l’après-midi dans l’enceinte de l’Xtreme Fest a tenu toutes ses promesses. Les Lillois ont su conquérir le public à la force du poignet et démontrer un savoir-faire indéniable qui a mis tout le monde d’accord : Jodie Faster porte bien son nom. Quant à nous, on a d’ores et déjà pris rendez-vous pour le lendemain pour aller voir les ch’tis gars du nord cuire en plein soleil dans la X-Cage du camping du festival...

50 Seconds Of Disgust
Fist Up ! Heart With Fingers !
Troubled Justice
Red Bricks, Grey Sky
Ghost Town
Trapped
I Like Rain
Where Are The Girls
Push The Button
Blame Yourself
Don’t Take It Bad
Grab & Go
Bad Mood And Black Coffee
Pressure
20 Seconds For Charles
40 Seconds Of Social Justice
Punk Police
Living The Dream
666 Songs On The Tape

 

REAL DEAL - 17h15 / 18h (Family Stage)


La dernière fois qu’on avait eu affaire aux costauds de Read Deal c’était en 2014 lors de la seconde édition de l’Xtreme Fest au Parc des Expositions d’Albi et on avait eu droit à un concert plutôt percutant alors même qu’ils n’avaient qu’un seul EP en poche. Cinq ans après, il nous tardait de revoir le groupe sur scène afin de confirmer la bonne impression que les Tourangeaux nous avaient laissée.

Eh bien on n’a pas été déçu ! En effet, dès le premier morceau "Rotten Mood", Real Deal va prendre à la gorge le public amassé devant la Family Stage avec son gros hardcore qui tâche à la façon d’un Cruel Hand ou d’un Expire. Mené de main de maître par Romain (l’ancien chanteur de Nine Eleven), le groupe va mettre en avant son – pour l’instant – unique album, Rotten Mood sorti en 2016 chez Useless Pride Records en suivant scrupuleusement le track listing du disque. Un joli coup s’il en est, car ça permet à l’auditoire qui découvre Real Deal ce soir d’appréhender l’album dans le cadre du live et aux fans de pouvoir se donner à fond dans le pit en hurlant à tue-tête les paroles des morceaux. Autant dire que les brûlots que sont "Death Of Ethics, "We’ll All Fall", "Only Master" ou "Wolves Prevail" sont de véritables uppercuts sonores qui défouraillent sévère !

Real Deal Albi 2019

Visiblement contents d’être là et portés par une fan base nombreuse, les Tourangeaux distillent sans état d’âme un hardcore puissant qui s’abat comme une chape de plomb sur l’auditoire à l’image de ce "Cursed" sorti tout droit des enfers. Il fait chaud dans le pit, très chaud. Heureusement, Real Deal aura la bonne idée de poser un interlude musical... de quelques secondes avant de nous asséner le coup de grâce avec "Wolves Prevail" et "Shout Of Tears" !

Petite cerise sur le gâteau, le groupe nous gratifiera en fin de set d’un nouveau morceau du futur album qui se pose dans la droite lignée du sillon déjà bien tracé par Real Deal. Histoire de boucler la boucle d’il y a cinq ans, le groupe terminera son set avec le corrosif "Straight To The Goal" issu de The Lion, son premier EP de 2013. Quelle claque ! Espérons ne pas devoir attendre encore cinq longues années pour revoir Real Deal...

Rotten Mood
Death Of Ethics
Cursed
We’ll All Fall
Only Master
Push Away
Interlude
Wolves Prevail
Shout Of Tears
(Nouveau Morceau sans titre)
Torch keeper
Straight To The Goal

 


MONDE DE MERDE – 18h / 18h45 (Zguen Stage)


Quand les musiciens de Monde De Merde sont arrivés sur scène à 18h, ils ne pensaient sans doute pas qu’il ferait encore si chaud dans les contrées Tarnaises. Tout comme les Lillois de Jodie Faster, les Orléanais s’apprêtent à devoir jouer dans la fournaise, mais vont relever le challenge haut la main grâce à un super accueil du public de l’Xtreme Fest dès l’opener "The Gift". En voilà un bon début ! Et pour cause, Monde De Merde est maintenant le groupe du gratteux Pierre depuis qu’il a mis fin à l’aventure des Burning Heads. Nombreux étaient donc ceux qui étaient aux avant-postes de la Zguen Stage pour découvrir les Orléanais sur les planches (même si ça fait plus de cinq ans que le groupe existe).

D’entrée de jeu, il faut bien avouer que la musique de Monde De Merde se détache pas mal du reste de la programmation du jour puisqu’on ne se situe pas ici dans du punk rock ou du hardcore pur jus. Non, le groupe évolue dans une sorte d’entre-deux plutôt bien maîtrisé qui oscille entre une énergie furieuse (le morceau "Soto" en guise d’hommage à Gimmy le président de Pollux Asso) et des aspects mélodiques bien pensées ("No Means No", "Destroy Everything"). À ce titre, la voix de la chanteuse Lucette apporte un plus indéniable à la musique de Monde De Merde grâce à des lignes de chant certes hurlées mais qui évitent la surenchère du tout saturé/scandé ("Contest" ou "It Was Never Enough").

Monde De Merde Albi 2019

Mine de rien, Monde De Merde n’a pas eu de mal à gagner son auditoire avec ses morceaux rapides et plutôt courts (on dépasse rarement 2 minutes) essentiellement issus du dernier album The Mess sorti en début d’année et a réussi facilement à s’imposer dans le pit. Bon c’est sûr, les die hard fans de Burning Heads n’en n’ont pas vraiment eu pour leur argent - car Monde De Merde possède une identité qui lui est propre et n’est pas une réédite des Burning -, mais ils ont pu se rassurer en voyant l’ami Pierre se donner à fond sur scène. C’est déjà ça de pris. Merci d’exister Monde de Merde !

The Gift
Semi Precious
Soto
Savages
Destroy Everything
No Means No
Second Chance
Contest
Slap
Garde À Vue
It Was Never Enough
Almighty
Hunted
Call Me For Help
Rebellious

 

KIDS OF RAGE - 18h45 / 19h30 (Family Stage)


Après la grosse prestation de Real Deal une heure auparavant sur Family Stage, les fans de hardcore se sont vite précipités sur le devant de la scène pour assister au concert des Barcelonais de Kids Of Rage. Évoluant dans un hardcore plutôt moderne à la Comeback Kid, les Catalans font vite faire bonne impression dès les deux bombes ultra nerveuses que sont "Like Home" et "No Fate". Le chanteur Quim ne cesse d’haranguer le public et délivre une bonne prestation vocale qui se détache pas mal des poncifs hardcore dans la mesure où son chant n’est pas tellement guttural, ni même trop saturé. De ce fait, Kids Of Rage dégage une identité qui lui est propre et plutôt accrocheuse, notamment sur "Lluitamem" chanté en catalan.

Comme de bien entendu, les deux derniers albums Hurry Up et Whatever May Come respectivement sortis chez Useless Pride Records en 2019 et 2015 seront mis à l’honneur au fil de titres comme "Alone", "Memories Never Fade", "Lost Generation", "Talking Vultures" ou "Wasted Time" et superbement bien accueillis par le public de l’Xtreme Fest qui bouge dans tous les sens. Il faut dire que Kids Of Rage dégage une incroyable énergie positive et que Quim communique beaucoup entre les morceaux pour parler des valeurs chères au groupe comme le respect de soi et des autres, par exemple.

Kids Of Rage

On sent que les Catalans prennent vraiment plaisir à jouer ce soir et ça, le public le lui rend bien ! En effet, l’audience de l’Xtreme Fest se montre très enjouée à chaque nouvelle composition et ne manquera pas d’enchaîner les circle pits et les slams. Ça part un peu dans tous les sens mais l’ambiance est on ne peut plus bonne ! À quelques minutes de la fin de son set, Kids Of Rage va accélérer le tempo au travers des trois dernières bombes que sont "No Turning Back", "Step By Step"
et "Hurry Up" afin de finir de se mettre le public dans la poche. Les Catalans ont réussi un joli coup pour leur première à l’Xtreme Fest et gageons que le groupe ne refasse parler de lui très vite !

Like Home
No Fate
Alone
Talking Vultures
Lone In Crowd
Lluitarem
Wasted Time
Memories Never Fade
Never Surrender
Lost Generation
No Turning Back
Step By Step
Hurry Up

 

NEGATIVE APPROACH - 19h30 / 20h15 (Zguen Stage)


"All right Xtreme Fest... let’s do this shit !" C’est par ces mots que le vocaliste John Brannon introduit le set de Negative Approach avant de balancer un "Hypocrite" des familles qui va vite enflammer le pit. Comme on pouvait s’y attendre, le groupe de Detroit qui fait office de véritable précurseur du genre (l’aventure de NA a commencé dès 1981) va dérouler un concert de hardcore à l’ancienne sans baisse de régime, ni temps mort ! En effet, le groupe n’est pas là pour blablater ou de faire la pose pour les photographes. Non, le sieur Brannon et sa bande sont sur scène pour envoyer du lourd et cracher leur haine au visage du public, tout heureux qu’il est de se faire malmener par la musique de Negative Approach.

Comme à leur habitude, les Américains distillent un hardcore corrosif et sans concession à la manière d’un véritable rouleau compresseur façon Poison Idea, Minor Threath, SSD et consorts. Que du bon, quoi. Et même si l’ami John Brannon reste le seul membre fondateur de Negative Approach encore à la barre, ses musiciens qui le suivent depuis 2006 comme le guitariste Harold Richardson (qui restera dos au public tout au long du set) et le bassiste Ron Sakowski s’avèrent être de véritables machines de guerre à l’image du puissant "Fair Warning". Ça joue bien. Ça joue vite. Ça joue fort. Quelle branlée !

Negative Approach Albi 2019

Dans le pit c’est la guerre. Il faut dire que le public a conscience qu’un groupe comme Negative Approach est assez rare dans nos contrées et qu’il faut se donner à fond pour faire honneur à la venue du groupe dans le cadre de cette septième édition de l’Xtreme Fest. Malgré une communication quasi inexistante – c’est une relative constante chez NA –, le concert se déroulera à merveille (avec entre autres "Sick Of Talk", "Said And Done", "Ready To Fight"...) puis au bout d’environ 40 minutes de violence, John Brannon disparaitra de scène aussi vite qu’il est venu sous une tonne de copieux applaudissements. Quelle fessée !

 

THE CASUALTIES - 21h / 22h (Zguen Stage)

Suite à l’annonce du départ du chanteur et membre fondateur Jorge Herrera fin 2017, personne ne donnait cher de la peau de The Casualties après ce gros coup dur. Et contre toute attente, l’arrivée du vocaliste David Rodriguez (Starving Wolves, Krum Bums) et la sortie du très bon Written In Blood chez Cleopatra Records l’année suivante a remis le pied du groupe à l’étrier et a même insuffler un second souffle. Autant dire que nombreux étaient les fans de The Casualties à répondre à l’appel de l’Xtreme Fest afin de savoir ce que pouvait donner le groupe sur scène avec David Rodriguez derrière le micro.

Et même si les pro-Herrera ont décidé de bouder le set de The Casualties, force est de constater que le public se presse déjà en nombre sur le devant de la Zguen Stage pour en prendre plein les oreilles ! Dès les premières mesures de "Feed Of Fear" et l’arrivée en trombe de David sur les planches, on va vite s’apercevoir que The Casualties a la volonté farouche de se démener ce soir et de prouver que le choix de remplacer Jorge Herrera par David Rodriguez était judicieux. Autant dire qu’on ne peut pas dire le contraire : The Casualties mouture 2019 est une véritable machine de guerre et le nouveau chanteur (aux faux airs de Wattie de The Exploited) est une sacrée pile électrique.

The Casualties Albi 2019

Visiblement heureux d’être sur scène, le quatuor à crêtes va dérouler un set plutôt intense avec pas mal de morceaux du dernier album Written In Blood ("1312", "Ash Of My Enemies", "Ya Basta", "Borders") mais aussi d’anciens titres de l’ère Herrera histoire de montrer que la nouvelle recrue peut tenir la dragée haute à son illustre prédécesseur ("For The Punx","Ugly Bastards")... et il faut bien avouer que c’est le cas. En effet, David excelle au chant et possède un charisme indéniable. L’homme fait un quasi sans faute et se permettra même le luxe d’aller au-devant des barrières pour aller chanter avec le public, histoire d’être en osmose avec les fans. Tout au long de ce concert, The Casualties ne va pas baisser de régime et enchaîner les brûlots de street punk comme un crust s’enfile des bières bon marché ("Written In Blood","Resistance","On The Frontline") à la plus grande joie des festivaliers qui ravagent le pit.

Après "Ash Of My Enemies" et "We Are All We Have" qui vont finir de mettre à genoux le parterre de l’Xtreme Fest, les Américains quitteront la scène sous de copieux applaudissements avec la satisfaction du devoir accompli...

En fin de comptes, même si l’absence de Jorge Herrera a bousculé les fans, il faut bien avouer que le chanteur David Rodriguez a su apporter du sang neuf et que le concert de ce soir a rassuré le public. The Casualties sont loin d’être morts et enterrés !

Feed Of Fear
Under Attack
Ugly Bastards
For The Punx
1312
Unknown Soldier
On The Frontline
Resistance
Revolution 
Riot
R.A.M.O.N.E.S
My Blood My Life
Ya Basta
Punk Rock Love
Written In Blood
Running Throught The Night
Chaos Of Sound
Borders
Ash Of My Enemies
We Are All We Have

 

IGNITE - 22h / 23h (Family Stage)

Mine de rien, ça fait pas loin de trois ans que les Américains d’Ignite n’ont rien sorti depuis War Against You (2016), leur dernier album arrivé dans les bacs 10 ans après Our Darkest Days (2006) Et même si, on a pu voir le groupe faire quelques dates en France ici et là en 2017, il faut bien avouer qu’on est bien content de revoir Zoli Téglas et sa bande de retour sur les planches dans le sud de la France. D’ailleurs, en l’espace de quelques secondes après les premières notes de "Veteran", le groupe va se mettre le public dans la poche grâce aux fans du premier rang qui semblent connaître toutes les paroles par cœur. Il n’en fallait pas moins à Ignite pour dérouler sereinement un set qui va faire le tour de l’immense carrière du groupe depuis 25 ans avec notamment des brûlots comme "Nothing Can’t Stop Me" ou "Let It Burn" qui font toujours mouche !

Comme à son habitude, ce bon vieux Zoli Téglas, casquette vissée sur la tête, communique beaucoup avec l’audience entre – et pendant – les morceaux et créé ainsi une ambiance bon enfant devant la Family Stage (ce sera d’ailleurs le cas pendant tout le festival). Sur scène, ça bouge aussi pas mal, notamment au son des terribles "Slowdown" ou "Poverty For All" qui mettent tout le monde d’accord. Ainsi, malgré le temps qui passe, Ignite démontre qu’il faut encore compter sur lui en cette année 2019... Il ne manque plus qu’un nouvel album !

Ignite Albi 2019

Après une petite heure qui est passée beaucoup trop vite, Ignite a réussi à imposer sans peine son hardcore mélodique au sein de cette affiche de l’Xtreme Fest plutôt brute de décoffrage et rappeler les fans à son bon souvenir. Au regard du concert de ce soir, on espère vivement que les Américains sortiront d’ici peu un nouvel album car force est de constater qu’on a eu affaire à un Ignite de haute volée. Malgré le poids des années et son passage raté chez Pennywise, Zoli Téglas a toujours le feu sacré... et qu’est-ce que ça fait du bien de pouvoir revoir l’homme derrière le micro !

 

THE TOY DOLLS - 23h / 00h15 (Zguen Stage)

40 ans. Ça fait 40 ans que la frêle silhouette d’Olga, le charismatique leader de The Toy Dolls traverse le temps et les modes avec la même fougue. 40 ans que le groupe enchaîne les concerts et les disques sans perdre une once d’honnêteté artistique. 40 ans que ce bon vieux Olga nous gratifie de son chant si particulier et de son jeu de guitare technique qui font de lui un des meilleurs gratteux du p’tit monde du punk rock.

Invités lors de la toute première édition de l’Xtreme Fest en 2013, les Toy Dolls sont aujourd’hui de retour sur les terres du sud-ouest avec une actualité plutôt chargée : en effet, le groupe prépare la sortie de son nouvel album Episode XIII en septembre chez Secret Records et planifie d’ores et déjà une immense tournée anniversaire pour les 40 ans du groupe ! Bref, Olga n’est pas encore prête à raccrocher les gants... et ça, c’est une bonne nouvelle !

Bref, il n’est pas encore 23h que déjà le public de l’Xtreme Fest se presse massivement devant les barrières de la Zguen Stage. Après la petite intro de rigueur, voilà que les Toy Dolls arrivent sous les vivas pour envoyer un "Fiery Jack" accrocheur suivi des terribles "Cloughy Is A boot Boy" et "Bitten by A Bed Bug". Le public bouge comme un seul homme et on sent que le trio est plutôt en forme à l’image de son virevoltant leader, même s’il est indéniable que le show est millimétré comme du papier à musique. Qu’importe ! Tout le monde s’éclate dans le pit et semble revenir quelques années en arrière à la fin des années 1980 / début 1990... ça fait du bien, ça !

Toy Dolls Albi 2019

Le dernier album n’étant pas encore sorti (c’est prévu pour le 13 septembre), nous n’aurons malheureusement pas droit à de nouveaux morceaux de la part des Toy Dolls. Ces derniers se contenteront de suivre une set list plutôt convenue (mis à part peut-être pour pour "Up The Garden Path") avec les classiques "Spiders In The Dressing Room", "Dougy Giro", "Idle Gossip" ou bien "Fisticuffs In Frederick Street", des morceaux qu’on a plaisir à entendre mais qui sont régulièrement joués depuis au moins 15 ans !

Ceci  étant, force est de constater que tous ces titres font toujours mouche à l’image des hits "Nellie The Elephant" ou "Alec’s Gone" repris à plein poumon par un public chauffé à blanc. Pour ne rien gâcher, Olga et ses compères feront le show sur scène à la plus grande joie de l’auditoire, notamment dans les morceaux instrumentaux comme "Toccata In Dm" ou "Wipe Out" qui prouvent par là-même que le trio anglais est très (mais alors très) loin d’être manchot. En effet, Tommy Goober (Goober Patrol) à la basse et The Amazing Mr Duncan (Snuff) à la batterie sont impériaux ce soir. Après un "Wipe Out" des familles, les Toy Dolls quitteront la scène... pour vite revenir sur un rappel de haute volée avec entre autres "Glenda And The Test Tube Baby" (chanté par le public), le nerveux "Dig That Groove" et bien entendu le joyeux "She Goes To Finos" qui clôtureront le concert de la plus belle des manières.

En définitive, malgré une set list assez classique, les Toy Dolls ont réalisé une superbe prestation histoire de prouver à la jeune génération que malgré ses 40 ans au compteurs, la bande à Olga n’est pas prête de lâcher la rampe. Vivement la sortie d’Episode XIII en septembre qui va s’inscrire dans le cadre de la tournée anniversaire du groupe pour pouvoir se mettre sous la dent des nouveaux morceaux et des titres plus rares. Car Olga nous l’a affirmé en interview : il y aura des surprises lors de la prochaine tournée qui débutera en France en fin d’année...

Fiery Jack
Cloughy Is A boot Boy
Bitten by A Bed Bug
Barry The Roofer
Up The Garden Path
Dougy Giro
(I’ve Got) Asthma
Spiders In The Dressing Room
Nellie The Elephant
Fisticuffs In Frederick Street
Idle Gossip
Lambrusco Kid
Tocatta In Dm
Alec’s Gone
Harry Cross
Wipe Out
----------
When The Saints Go Marching In
Glenda And The Test Tube Baby
Dig That Groove
She Goes To Finos

 

SICK OF IT ALL - 00h15 / 01h15 (Family Stage)


Quand on a vu Lou et Pete Koller s’amuser et déambuler à la cool avec leurs enfants sur le site de Cap Découverte en plein milieu de l’après-midi, il était difficile de s’imaginer que ces gars-là allaient se transformer en redoutables showmen et tout défoncer sur la scène de la Family Stage. Et pourtant c’est ça Sick of It All. En effet, ces paisibles bons pères de famille sont de véritables machines de guerre une fois qu’ils montent sur les planches et ils nous l’ont encore une fois prouvé ! Tout comme leur dernier passage à l’Xtreme Fest en 2014, les Américains se sont donnés à fond pour le public. A-t-on déjà vu un mauvais concert de Sick Of It All ? Non. Eh bien ce soir n’a pas failli à la règle : on a eu droit à une véritable leçon de hardcore dispensée par la bande des frères Koller.

Et même s’il est clair que le groupe ne fait pas dans l’originalité avec son hardcore made in NY, il faut bien avouer que les gars ont un savoir-faire (et un savoir-être) qui les honore. On sent que Sick Of It All joue avec les tripes et que chacun des musiciens donne tout ce qu’il a ont une fois sur les planches (et ce n’est pas les gamins de Pete et Lou présents sur le bord de la scène qui diront le contraire). Autant dire que le public réagit au quart de tour aux morceaux jouées ce soir comme "Good Looking Out" ou "Machete" et qu’il n’en faut pas plus pour que le pit se transforme en fournaise avec son lot de slams et de circle pits.

SOIA Albi 2019

Venus défendre leur dernier album en date Wake The Sleeping Dragon sorti en novembre de l’année dernière chez Century Media, les Américains vont présenter de nouveaux titres ce soir qui passeront l’épreuve du live avec mention très bien et les félicitations du jury de l’Xtreme Fest ("Inner Vision", "Self Important Shithead", ...). Ceci étant, Sick Of it All fera aussi plaisir à ses fans de la première heure en piochant dans son immense discographie quelques pépites issues de Blood, Sweat And No Tears, Scratch The Surface ou Built To Last comme "Injustice System", "Us vs Them" et bien entendu le terrible "Scratch The Surface".

Bref, comme on pouvait légitimement s’y attendre, les New-Yorkais vont nous en mettre plein les yeux et plein les oreilles et réussir un sans-faute durant toute la durée de leur set. Devant, il fait très chaud et même la clim’ a dû mal à faire baisser la température de la salle ! Sur scène, c’est tout aussi chaud puisque ça bouge dans tous les sens, notamment du côté de Pete Koller qui arpente la scène de long en large. Après plus d’une heure d’un set à couteau tiré, Sick of It All terminera de mettre à genoux la Family Stage sur le classique "Step Down" et sortira la tête haute et le torse bombé de ce combat acharné. Quelle puissance !

Il est déjà tard et la soirée de ce samedi est loin d’être terminé du côté du bar VIP où l’ambiance est- toujours au top. Allez, juste une p’tite bière et on rentre. Bon, encore une et puis stop. Hey ! Il reste du rhum... ? Pffff... Demain c’est le dernier jour de l’Xtreme Fest, il va faire encore très chaud selon la météo... ça va être dur !

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