Death Angel au Hellfest 2019

Dimanche 23 Juin 2019 - Mainstage 2 - 13h35

Death Angel

Thrash 'em all !

Le Hellfest nous a fait un beau cadeau cette année. Si le thrash a eu souvent la vie dure, toute la journée, nous allons le célébrer sur la Mainstage 2. Après le concert défouloir de Insanity Alert, place au speed-thrash old-school des Américains de Death Angel. Le groupe a sorti en mai son neuvième album, l’excellent album Humanicide, le quatrième en dix ans avec un lineup stabilisé. Forts du succès rencontré, ils viennent d’annoncer leur participation à la tournée "The Bay Strikes Back". Avec les amis de longue date de Testament et Exodus, la tournée passera par la France fin 2019 mais avant cela, Death Angel sera le mois prochain à l'affiche des festivals Alcatraz et Motocultor.

Alors que le concert commence, le design de l’album Humanicide apparaît en backdrop. Les loups sont lâchés et au son des guitares hurlantes semblent vouloir se jeter sur la foule qui clame le nom du groupe. Cette fois le public est au rendez-vous avec l’énergie des jours prometteurs. On sent bien que les Philippins étaient très attendus, la famille du thrash metal parée de vestes à patch continuant d’affluer, mais ça bouge assez peu. Il va faire très chaud, il faut s’économiser. A moins qu’il ne soit un peu trop tôt. En 2014, il était trop tard pour un public exsangue, mais alors, quelle est donc la bonne heure pour un concert de thrash ? Mark Osegueda coupe court à cette question et explose d’une rage intarissable sur "Thrown to the Wolves" qui s’élance à fond de train.

Les anges de la mort ont payé un lourd tribu à la scène metal, quand en 1990 un grave accident de bus stoppa net les enfants du thrash pas encore reconnus à leur juste valeur. Tous ces groupes ont eu plusieurs vies qu’ils racontent dans le film passionnant : Get Thrashed : the Story of Thrash Metal, avec un humour et une excitation juvénile toujours intacts. Mais la force de vie est plus forte que tout. La plupart sont revenus sur le devant de la scène avec des albums aussi bons voire meilleurs qu’à leurs débuts et ont su s’inscrire dans la modernité tout en gardant leur identité. Aujourd’hui la MS2 en est une belle démonstration.

Alors que l’horizon reste assez statique sous le soleil écrasant, les musiciens sautent et gesticulent sur un son bien lourd. Damien Sisson sourit tandis que Mark Osegueda se promène de long en large en invoquant les instincts primaires, prêt à mettre à l’épreuve la vitalité du public dans un bain de sang orgiaque. "Voracious Souls" n’a pas pris une ride et le cheminement progressif des guitares éclatent dans une brutale agression quand le pit s’enflamme.

Les grondements de la guitare de Ted Aguilar s’intensifient encore sur "Father of Lies" et là ça commence à bouger dangereusement sous le regard attentif de la sécurité. Malgré la chaleur,  un inconscient se met au milieu du pit et lève les bras au ciel. Il n’en faut pas plus pour que l’on  se mette à courir de part et d’autre. Le malheureux disparait dans la pagaille. C’est un mélange de hargne, de riffs entraînants, où les guitares sont tour à tour ultra-mélodiques et cinglantes. Quand arrivent les premières notes de "The Dream Calls for Blood", le public est déchaîné.

Dire que Death Angel est sous-estimé est à la fois vrai et faux, car les purs amateurs de thrash reconnaissent depuis longtemps le très haut niveau technique de chacun des membres de la formation et surtout l’incroyable richesse mélodique et créative du groupe. Quand arrive "The Ultra-Violence", avec sa cascade de riffs épiques parfois proches de Iron Maiden, les spectateurs applaudissent avec force le morceau de bravoure du premier album culte classé parmi les meilleurs albums thrash de tous les temps.

Contrairement à ce qui se fait en général, le concert se termine par les deux titres précurseurs du dernier album "The Pack" et "Humanicide". Quelle excellente intuition ! Quelle belle énergie que cette fougue de la jeunesse éternelle, ne se reposant jamais sur ses lauriers et toujours prête à pousser le moteur à fond. Le poids des années et des épreuves semblent n'avoir aucune prise sur les thrasheurs et les soli de Rob Cavestany n'ont rien perdu de leur technicité et dextérité lumineuse. L’album Humanicide poursuit sa course dans le top ten des meilleurs album thrash de l’année 2019. A la barrière, ça headbangue de la mort, tous unis dans la grande et joyeuse famille du thrash metal. Thrash is life !

Setlist :
Thrown to the Wolves
Voracious Souls
Father of Lies
The Dream Calls for Blood
The Ultra-Violence (Intro)
The Pack
Humanicide

Photos : © Lukas Guidet 2019 
Toute reproduction interdite sans l’accord de la photographe.

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