Dropkick Murphys au Hellfest 2019

Vendredi 21 juin - Mainstage 1 - 20h45

Dropkick Murphys

Un public en furie, une setlist en demi-teinte

Les Bostoniens avaient marqué les mémoires lors de leur dernier passage au Hellfest, puisque la fosse avait atteint parait-il des niveaux de compression et de chaos intersidéral rarement observés. Vu la côte du groupe, qui vient presque tous les ans dans l’Hexagone, il était peu probable que le concert se déroule plus calmement cette année.

Effectivement : si le public frémit mais reste relativement calme sur la longue intro enregistrée « The Foggy Dew », par Sinead O’Connor & The Chieftains, dès les premiers accords de « Cadence to Arms », c’est le chaos le plus total. Le groupe a choisi de commencer avec un de ses plus vieux classiques issu de son tout premier album Do Or Die, un titre instrumental ultra rapide basé sur le morceau « Scotland the Brave ». L’enchaînement se fait parfaitement avec l'un de ses titres récents les plus entrainants, « The Boys Are Back », et indubitablement, cela fonctionne, même si le son, notamment de la cornemuse, n’est pas optimal durant les premiers instants.

Un premier pogo part avec une violence somme toute habituelle dans les concerts de Dropkick Murphys et prend très vite une ampleur conséquente. Même certains spectateurs qui se croyaient à l’abri vers l’arrière de la fosse sont rapidement happés par le maelström et n’ont d’autre choix que de subir l’empoignade ou fuir au loin. Les pogos se multiplient, se forment, se déforment, fusionnent dès lors qu’ils ne sont plus séparés que par un frêle cordon humain. En clair, les fans de Dropkick sont bien au rendez-vous, plus motivés que jamais.

Sur scène, les sept musiciens assurent le concert avec leur énergie habituelle. Ken Casey et Al Barr courent d’un extrême à l’autre de la scène, le premier débarrassé de sa basse pour cette année – c’est un musicien live, Kevin Rheault, qui l’assure – et survolté, le second un tantinet plus flegmatique. Ils jouent avec le public, se perchent sur l’avancée de scène, vont se jucher sur les barrières, incitent les spectateurs à s’agiter encore plus et à s’accroupir pour se remettre de plus belle à sauter dans tous les sens. La foule, ceci dit, n’a pas besoin de tous ses encouragements : au milieu des pogos et des slams incessants, les spectateurs expérimentent des danses plus ou moins inspirées, quand ce n’est pas un paquito qui s’improvise au milieu de la fosse.

Pour compléter le tout, le Hellfest a droit à diverses animations sur écran, plutôt bien fichues mais pas indispensables, pour la plupart déjà utilisées lors de concerts ou de tournées précédentes, ainsi qu’à des jets de confettis et de flamme, festival oblige.

Si l’ambiance est assurée avec une facilité déconcertante, essentiellement par les deux frontmen, tout le monde tient son rôle avec conviction, donnant un show efficace. Il faut dire qu’à huit sur scène, les Américains ont de quoi envoyer, et avec deux ou trois guitares (Tim Brennan, James Lynch et parfois Jeff DaRosa) et différents instruments traditionnels (DaRosa et Lee Forshner, musicien de tournée), leur punk celtique ne manque pas d’entrain sur scène. Tous les musiciens se donnent à fond, du batteur Matt Kelly à Tim Brennan, particulièrement agité derrière sa gratte. Le groupe est desservi par quelques problèmes de son, notamment la voix d’Al Barr qui est parfois sous-mixée, mais pas de quoi venir à bout du dynamisme des Bostoniens.

Pourtant, si le groupe ne démérite pas, ce n’est pas le show le plus fou de sa carrière. La faute, peut-être, à un choix de setlist pas suffisamment enragée. Si elle ne manque pas de morceaux de choix – « Going out in Style » », Johnny I hardly Knew Ya », « The State of Massachusets », une reprise de « I Fought the Law », l’immanquable » I’m Shipping up o Boston » – elle comporte une proportion étonnamment haute de chansons mid tempo et de titres moins marquants. Est-ce que parce que le groupe a privilégié ses morceaux les plus récents, peut-être plus connus du grand public, à ses classiques cultes surtout pour les fans purs et durs ? Car si les trois derniers albums, qui composent la majorité de la setlist, sont bons en soi et comportent d’excellents titres taillés pour la scène, de « Blood » à « Irish Rover », l’enchaînement de titres moins rentre-dedans et un peu plus dispensables casse quelque peu la dynamique du live et laisse songeur dans un festival metal. En conséquence, malgré leur présence scénique, les musiciens donnent parfois l’impression d’être moins en furie que le public.

Malgré cette setlist en demi-teinte et peu d’innovations par rapport aux concerts en salle, Dropkick Murphys reste une valeur sûre en festival, et le concert aura été un grand moment de défoulement, la preuve que les Bostoniens ont toujours le don de mettre l’ambiance.

Et le concert est à revivre sur Arte !

Setlist
Intro (The Foggy Dew)
Cadence to Arms
The Boys are Back
Going Out in Style
Blood
Prisoner's Song
Johnny I Hardly Knew Ya
Caught In a Jar
The Walking Dead
Don't Tear Us Apart
First Class Loser
Out of Our Heads
I Fought the Law
Cruel
The Irish Rover
The State of Massachusetts
You'll Never Walk Alone
Rose Tattoo
Until the Next Time
I'm Shipping Up to Boston

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