Au revoir Sumerian Records et bonjour UNFD ! Après six albums chez le label américain, Stray From The Path vient de signer chez les Australiens de UNFD dans un roster qui leur ressemble beaucoup plus. Deux ans après Only Death Is Real, le combo est de retour avec Internal Atomics et la flamme brûle toujours autant accompagnée par un brin d’espoir appréciable.
En 2017 lors de la sortie de Only Death Is Real nous écrivions que cet opus n’avait pas de différences fondamentales avec son prédécesseur, Subliminal Criminals (2015). Et bien nous pouvons utiliser la même phrase pour décrire simplement Internal Atomics. Si celle-ci peut paraître péjorative de prime abord sachez tout de suite qu’il n’en est rien. Stray From The Path fait du Stray From The Path sur le fond et sur la forme et c’est tout ce dont ce monde a besoin aujourd’hui.
La tâche de chroniquer un album de Stray From The Path (mais surtout celui-ci) n’est jamais aisée pour la simple et bonne raison que la musique ne représente que 50% de l’oeuvre finale en terme d’importance. Il faut ainsi passer plus de temps sur les paroles et les thèmes abordés pour apporter une vision représentative de cet album. Il est d’ailleurs intéressant de savoir que le groupe écrit les paroles seulement en studio et que les quatre membres contribuent à l’écriture. Vu les sujets traités et le backlash qui peut arriver parfois - on se souviendra de “Goodnight Alt-Right” par exemple - cela semble une sage décision que tout le monde soit sur la même longueur d’onde.
Au coeur de Internal Atomics, Stray From The Path nous parle principalement de politique, de religion et de la société dans sa globalité. Petite nouveauté cependant avec “Holding Cells for the Living Hell” où Drew York (chant) nous parle des problèmes que rencontre sa maman concernant sa santé mentale. Le morceau est poignant et c’est la première fois que le frontman en livre autant sur sa famille dans le cadre de Stray From The Path, utilisant plus récemment son side-project Afterparty pour cela.
A la sortie des premiers singles, les critiques qui ressortaient le plus à ce moment-là concernaient l’utilisation de riffs assez similaire aux deux derniers albums en date. C’est assez indéniable si on prend “Fortune Teller” puis ”Kickback” ou même le dernier du lot “Action Not Words” d’ailleurs. Et pourtant ce sont sur les autres morceaux de l’album que Tom Williams (guitare) arrive à nous surprendre. Si l’album est plus sombre aux niveaux des riffs à cause d’un accordage plus bas, le musicien nous réserve des beaux moments comme sur la fin de “Beneath The Surface” ou encore le riff dissonant de “Double Down”.
Pendant qu’Anthony Almatura (basse) continue de faire le travail que l’on attend du bassiste d’un groupe de hardcore, on continuera à s'extasier devant le jeu de Craig Reynolds derrière la batterie. Le musicien anglais était déjà le point focal de Only Death Is Real ce qui se vérifie encore sur Internal Atomics. En plus de présenter le meilleur podcast musical existant, il est un batteur hors pair et cela joue beaucoup dans la dynamique requise par Stray From The Path.
On parlait un peu plus haut des thèmes abordés sur Internal Atomics : un titre mérite une attention particulière, il s’agit de “Second Death”. En 2015 sur Subliminal Criminals avec “D.I.E.P.I.G.”, le combo dénonçait les abus sur mineurs et la pédophilie dans le monde de la musique et bien ils récidivent en 2019 en s’attaquant cette fois-ci à ces dérives au sein de l’église catholique. Le sujet est lourd mais comme à son habitude Stray From The Path met les deux mains dans le plat et ne se prive pas pour asséner un procès net et sans bavure à cette omerta scandaleuse.
Un album des New-Yorkais sans featuring ne serait pas un album de Stray From The Path et c’est ainsi qu’on retrouve Brendan Murphy de Counterparts (dont le groupe sort un album le même jour d’ailleurs) sur “Kickback” et surtout Matt Honeycutt de Kublai Khan TX sur “Double Down”. Ce dernier vient apporter son scream si particulier à un titre qui se prête bien à la dualité des deux voix.
C’est encore un sans-faute de la part de Stray From The Path si vous avez aimé Subliminal Criminals et Only Death Is Real, le groupe réussit encore à nous surprendre et à nous faire plaisir en reprenant une recette qu’ils écument pourtant depuis neuf albums déjà. Maintenant nous n’attendons qu’une seule chose : l’épreuve du live. Chapeau bas messieurs encore une fois.
Tracklist:
01. Ring Leader
02. Kickback (ft. Brendan Murphy, Counterparts)
03.The First Will Be Last
04. Fortune Teller
05. Second Death
06. Beneath The Surface
07. Something In The Water
08. Holding Cells For The Living Dead
09. Double Down (ft. Matt Honeycutt, Kublai Khan)
10. Actions Not Words
Sortie le 1er Novembre chez UNFD.
