Entretien avec Jonathan et Emmanuel d’Hypno5e

A l'occasion de la sortie du nouvel album A Distant Dark Source, nous avons pu nous entretenir avec Hypno5e. De la composition de l'album aux inspirations du groupe, c'est le moment d'en apprendre plus.

La Grosse Radio : On est là aujourd'hui pour parler de votre prochain album, A Distant Dark Source qui sort le vingt-deux novembre et nous aimerions d'abord savoir comment s'est passé l'enregistrement ?

Jonathan : Emmanuel compose tout le temps donc on avait déjà un peu de matière de côté puis on se rejoint pour mettre tout cela à plat directement en studio. C'est donc assez improvisé, ça se construit sur le tas. On a composé l'album sur environ trois fois deux semaines et par la suite, le batteur amène sa touche sur ce qui a été construit et le bassiste vient clôturer tout ça.

Emmanuel : Cet album a été composé rapidement après Alba, l'album acoustique, j'ai composé dans la foulée et on s'est vu rapidement après l'enregistrement. C'était assez dans le vif et intuitif, on a vraiment ressorti ce que l'on avait en nous au moment de l'enregistrement. C'est une histoire que l'on enregistre. Malgré le fait que notre musique puisse paraître cérébrale, tout arrive sur le vif.

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LGR : On entend d'ailleurs des poèmes, ou même des paroles ou dialogues dans vos morceaux, d'où est-ce que ça vient ?

Emmanuel : De n'importe où. C'est des lectures qu'on peut faire, des extraits radios que l'on peut entendre et avec lequels on va se dire "tient c'est intéressant ce qu'il dit" ou alors dans lesquels musicalement la totalité et la tension de la voix peuvent être assez fortes. Ce sont des choses que l'on met de côté et lorsque l'on compose on va le réutiliser comme un instrument. Par contre il peut nous arriver de vraiment chercher un truc en particulier mais globalement ça reste des extraits que l'on entend un peu partout et que l'on range dans une "librairie de son" dans laquelle on ira piocher lors de la composition.
 


LGR : Vous avez sorti un clip pour le morceau éponyme qui au final regroupe trois chansons sur un seul titre de dix-huit minutes, c'est le plus long morceau de l'album, comment c'était de préparer un clip, qui a d'ailleurs un bon visuel, aussi long ?

Emmanuel : En fait le morceau a été composé en une partie (celui de dix-huit minutes) comme tous les autres morceaux.

Jonathan : Oui effectivement, il a été divisé uniquement pour pouvoir changer facilement de morceaux en écoutant le CD.

Emmanuel : C'était évident pour moi d'avoir un premier clip avec ce morceau et dans son intégralité.

Jonathan : Et c'était un vrai challenge.

Emmanuel : J'ai fait le réalisation et le montage et c'est vrai que c'était pas gagné de tenir et de garder une certaine intensité sur dix-huit minutes.

LGR : Et où est-ce que vous avez tourné ?

Emmanuel : Une partie du clip avec le groupe et l'actrice a été tourné dans le sud dans des carrières encore en exploitation et une autre dans un grand amphithéâtre. Les images de paysages que l'on voit par la suite sont des images de voyages que j'ai pu faire de l'Arménie ou de la Mongolie entre autres.

LGR : Tous les morceaux durent douze à dix-huit minutes sauf un seul qui dure sept minutes, c'était volontaire de finir sur un morceau disons plus court que les autres ?

Emmanuel : A la base ce morceau était encore plus court. Il y a quelque chose de très brut et très sombre dans ce dernier morceau et il ne fallait pas que cela se déploie, ça devait être très direct. Il fallait que ce soit dans l'urgence.

Jonathan : C'est un morceau qui était d'ailleurs en partie composé avant.

Emmanuel : Ce titre contient donc toute la violence, en quelques instants, qui n'a pas pu éclater sur d'autres compo. Pour les titres en général, on ne se donne pas de timing particulier. Quand on a la sensation que le morceau est fini, alors il est fini, on n'en rajoute pas plus.

LGR : Nous voulions rebondir sur cette violence, car ce qui est magnifique sur cet album (et même vos autres compositions) c'est de passer d'un moment à un autre d'un passage calme, mélodique à un passage beaucoup plus explosif, terrible qui semble déchiré par un tas d'émotions, qu'est-ce que vous cherchez à faire ressentir aux auditeurs ?

Jonathan : Je pense que la personne qui écoute l'album se fait sa propre image et identifie des moments qu'elle associe éventuellement à son passé. Pour moi c'est vraiment libre, il n'y a pas de "je veux créer cette image là", c'est libre et on se retrouve juste au niveau des sensations et des sentiments.

Emmanuel : C'est l'intention de composer qui est importante, ça nous est propre et très intime, le terme de concept album vient vraiment en dernier lieu. Je ne cherche pas à raconter, je cherche plutôt à effacer au maximum la narration. Bien sûr qu'il y a une histoire dans l'album, une trame et un scénario mais ce que ça raconte vraiment c'est l'expérience intérieure de chaque personne qui écoute.

LGR : Si vous deviez choisir une composition parmis ce nouvel album, vois choisiriez laquelle et pourquoi ?

Jonathan : C'est difficile à dire.

LGR : C'est toujours une question difficile.

Jonathan : Sur cet album là, je ne pourrai pas le dire. Cet album je le prends comme un tout et il est abouti dans le sens où je ne trouve pas de partie qui me déplaise personnellement et je ne différencie aucun morceau.

Emmanuel : C'est difficile en effet mais si je devais en choisir vraiment qu'une seule je dirai probablement la dernière.

Jonathan : Après sur les chansons c'est plutôt certains passages qui sont plus forts que d'autres qui me plaisent.

 


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LGR : Quelles ont été les inspirations pour cet album ?

Emmanuel : J'ai toujours du mal à dire quelles sont nos inspirations car on écoute beaucoup de choses différentes. Mais au vu de l'album, je dirais que j'ai été beaucoup inspiré par les voyages ou des recherches que j'ai pu faire, des interrogations que j'ai pu avoir. Musicalement ça reste difficile puisque j'écoute des choses très différentes comme du post rock, des musiques latinos, du classique, du metal de temps en temps. Jonathan écoute sûrement plus de metal que moi d'ailleurs. Les influences musicales ne sont pas nettes.

Jonathan : Oui c'est difficile à définir car au moment de la composition, on va chercher dans la sensation. On va se dire "tient à ce passage là on a besoin de violence" mais l'influence que l'on cherche c'est la sensation que l'on a. On va entendre des breaks qui vont nous plaire et on va vouloir les reproduire à notre manière. Avec mon premier groupe de metalcore on pouvait citer des groupes parce qu'on écoutait vraiment de la musique similaire, on s'en était vraiment inspiré, on était vraiment fan et on souhaitait donc faire la même musique alors que là je ne pourrai pas citer mes influences.

LGR : Votre album sort donc fin novembre et vous prévoyez une tournée ?

Jonathan : En effet, une tournée est prévue en janvier, on va commencer par l'Europe et ses pays limitrophes. On enchaine par la suite avec l'international en commençant par le Mexique et le reste des dates sont encore à négocier. L'album va être globalement défendu sur les deux prochaines années et nous allons composer le prochain très rapidement.

Emmanuel : Et on joue à Paris le 7 février 2020 à Petit Bain !

LGR : On continue avec les questions difficiles mais si vous deviez décrire le groupe en un seul mot, ça serait lequel et pourquoi ?

Jonathan : C'est chaud. J'ai un mot mais vraiment propre à moi, je dirai mélancolie.

(Rire général).

Emmanuel : Mélancolie ouais c'est pas mal. J'essaie de trouver autre chose. Après c'est une mélancolie qui porte vers l'avant, elle n'est pas du tout défaitiste.

Jonathan : Ah sinon il y a "La poisse" qui définit bien le groupe.

Emmanuel : C'est clair que ça définit bien le groupe.

LGR : Ah bon, pourquoi donc ?

Emmanuel : On a souvent des problèmes mais ça c'est un peu calmé récemment.

Jonathan : On a notamment annulé une tournée européenne de vingt-deux dates il y a quelques mois et ce le jour du départ.

Emmanuel : ou des retards de un ou deux ans sur les albums. Des choses qui ne sont généralement pas liées à nous directement. Donc la poisse et mélancolie définissent bien Hypno5e.

LGR : Un groupe que vous aimeriez emmener en tournée avec vous et pourquoi ?

Jonathan : Je tournerai bien avec The Contortionist moi.

LGR : Pour finir, quels sont les projets à venir pour le groupe ?

Emmanuel : Beaucoup de dates et de tournées j'espère et là on commence doucement à composer le prochain album. On va tourner à fond l'année prochaine, on a d'autres clips qui vont sortir et on va rentrer en studio entre les dates.

Photos : Sana Bsh.
Toutes reproductions interdites sans autorisation écrite du photographe.

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