Kadavar (+Mars Red Sky +Hällas) à  l’Alhambra (14.11.2019)

Ce jeudi 14 novembre 2019, la petite salle intimiste parisienne recevait les rockeurs psychédéliques allemands que l'on ne présente déjà plus, Kadavar. A cette occasion, les barbus berlinois ont pu promouvoir la sortie toute récente de leur dernier album For The Dead Travel Fast, qui rencontre déjà un succès indéniable. Mais pour assurer le spectacle, il fallait aussi compter sur la présence des Français Mars Red Sky, ainsi que sur les très talentueux Suédois Hällas. Récit d'une soirée qu'il ne fallait pas rater pour les amateurs de bon son. 

HÄLLAS

 

Pour débuter la soirée, le choix s'est donc porté sur les Suédois d'Hällas, qui possèdent pourtant une notoriété plutôt proche de celle des Allemands tête d'affiche. Le choix est d'autant plus étonnant que le set ne durera qu'une bonne demi-heure. Qui plus est, la salle n'est pas vraiment comble en ce début de soirée et l'ambiance pas encore vraiment installée. Mais qu'importe on ne va pas bouder notre plaisir. En effet, la sensation l'on ressent à l'écoute des titres sur CD d'Hällas est directement transcendée sur scène dès le premier morceau "The Astral Seer".

Les musiciens jouent pleinement le jeu et sont très impliqués, en étant clairement fidèles à leur image de rockeurs aventuriers tels des cow-boys du futur. Cela se voit d'ailleurs particulièrement bien, non seulement dans la mise en scène avec les costumes et le maquillage, mais également dans un rock qui se veut très progressif, mais aussi très mélodiques et folk. Les structures sont galopantes et ça se ressent sur scène.

Hällas, bassiste, alhambra

Parfois, la musique électrique est complétée par des effets de musiques électroniques grâce au claviériste Nicklas Malmqvist, comme sur le morceau phare, "Star Rider". On regrette néanmoins de ne pas l'entendre assez comparé aux autres instruments. Mais véritablement chapeau, notamment au leader du groupe Tommy Alexandersson qui porte les morceaux avec son chant et sa basse. Bref, on est bercé dans le monde rétro futuriste d'Hällas, mais le show touche à sa fin beaucoup trop rapidement... Un groupe à revoir et réécouter ! 

MARS RED SKY

 

Pour la suite des hostilités, on retrouve ensuite MARS RED SKY dans une salle qui commence à un peu plus se remplir. Les Français, de passage deux fois dans les terres de Clisson, accompagnent Hällas et Kadavar sur les dates françaises et espagnoles de la tournée. Il faut dire que d'entrée les Français sont contents d'être là. Ils lancent des petites blagues, ainsi que des dédicaces à certains spectateurs, sans oublier de remercier mille fois l'organisation. Il est toujours sympa de rendre hommage à tout ceux qui rendent possible le travail des artistes et qui travaillent dans l'ombre. Mais revenons à la musique...
 

MARS RED SKY


Car oui, si la soirée se voulait rock psychédélique, le trio MARS RED SKY pousse vraiment le délire extrêmement loin avec des riffs répétitifs très lourds, lents, gras et hypnotisants. La lourdeur de la basse y contribue d'alleurs énormément. D'entrée, on sent que le public ne va pas accrocher jusqu'au bout, car il manque sûrement l'aspect mélodique qui se retrouve chez les deux autres groupes de la soirée. C'est d'ailleurs ce qui arrive car la musique de MARS RED SKY n'est vraiment pas accessible au premier venu.
 

MARS RED SKY


Mais ce qu'il faut dire, c'est que les Français apportent vraiment leur touche et ont une vraie identité musicale sur scène. Surtout, le guitariste chanteur Julien Pras, qui nous surprend par ses interventions au chant, et ajoute ce petit quelque chose d'aérien et de surprenant dans la lourdeur des riffs psychédéliques propres au stoner. La mise en scène, elle aussi, apporte son grain de sel avec des scènes vidéos qu'on aurait pu mieux voir si la batterie de Kadavar ne cachait pas la moitié de l'écran... Mais au moins, le public est imprégné du délire du groupe et c'est peut être ce qui compte le plus. 
 

MARS RED SKY, Alhambra


En cours de route, on notera malheureusement quelques problèmes d'ajustement au niveau du son, mais ces derniers sont plutôt bien gérés et c'est par le "classique" du groupe "Strong Reflection" que le groupe conclut un set, que le public aura apprécié, ou pas, à sa juste valeur. 

 

KADAVAR

 

Le moment tant attendu de la soirée arrive lorsque, dans une salle plutôt bien remplie, vers un peu plus de 21h, les Allemands débarquent sur scène après "The End", l'introduction musicale enregistrée de leur nouvel album. Logiquement, et comme sur son nouvel album, le groupe rentre dans le vif du sujet en enchainant ensuite avec les très heavy "The Devil's master" et "Evil Forces" qui mettent déjà tout le monde d'accord. Ce qui frappe tout de suite, c'est de voir que les trois musiciens sont tous mis sur le même plan. La batterie n'est d'ailleurs pas mise en retrait de telle sorte que le trio joue devant nous de manière alignée, ce qui apporte vraiment une proximité avec le public. Et musicalement, aucun instrument n'est laissé de côté. 

Kadavar, Alhambra


Alors que le groupe continue avec des morceaux un peu plus sombres  tels que "Into the Wormhole", on ressent le côté très rétro et vintage des années 70 que Kadavar essaie toujours de mettre en avant lors de ses concerts. Le bassiste, Simon « Dragon » Bouteloup, la joue cow-boy et en impose du haut de ses 1 m 90. Le guitariste chanteur  Christoph « Lupus » Lindemann, la joue un peu plus hippie mystérieux, alors que le batteur Christoph « Tiger » Bartelt  la joue Gaulois (ou Germain...) avec une moustache qui vaut pleinement le déplacement. D'ailleurs, plus généralement, ce côté mystérieux et western se ressent particulièrement avec les effets de fumées présents sur scène, ce qui donne au set quelques touches cinématographiques.
 

Batteur, kadavar, paris, tiger


Après quelques chansons un peu moins entrainantes, la foule se réveille sur "The Old Man" et son riff technique et accrocheur qui nous prend aux tripes, tout en restant dansant. Car oui Kadavar, c'est de la musique heavy extrêmement hypnotisante avec des riffs qui se répètent, mais qui sont aussi extrêmement efficaces. Le guitariste délivre également quelques solos avec une facilité et une légèreté assez déconcertante, alors que le batteur se permet des jeux de baguettes et des mimiques différentes sur chaque morceau, tout en assurant avec aisance sur son instrument. Le bassiste, lui, nous fait limite peur en lançant des regards noirs et en ouvrant grand la machoire pendant une grande partie du show, mais ça fait partie du spectacle et on y adhère complètement. En bref, les artistes sont en symbiose avec le public qui en redemande ! 
 

Kadavar, Bass, alhambra, live


Kadavar termine son concert avec le classique "Die Baby Die" repris en choeur par le public, puis en enchainant par la très épique et progressif "Long Forgotten Song", qui pourrait à la limite être une bande originale et finir un film de western. Mais Kadavar a-t-il vraiment fini ? Evidemment non, car après une courte pause, le groupe revient sous les applaudissements et tente quelque chose de plutôt particulier et de jamais vu. Sur deux claviers électroniques, dont on se demandait l'utilité, situés respectivement à droite et à gauche de la scène, les artistes nous offrent un moment de musique électronique propre à leur univers, mystérieux lugubre, mais très intriguant pendant quelques minutes. Encore une preuve de la richesse musicale des Allemands... C'est alors que les dernières chansons arrivent avec notamment le très réussi "Children of the Night" du dernier album et le grand classique "Come back Life". Le guitariste termine même le show en lachant sa guitare Gibson dans le public. Il la récupérera néanmoins quelques secondes plus tard. 
 

Guitarist, kadavar, live, alhambra


Un show mémorable, épique, et à revivre assurément ! 
 

Crédits photos : Antoine Beaucourt, toute reproduction sans autorisation du photogaphe est interdite.

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