Hanging Garden – Into That Good Night

Deux ans après un fort convenable I Am Become, Hanging Garden revient avec un sixième album intitulé Into That Good Night. Sous une pochette mystérieuse, les Finlandais déclinent le même style musical, soit un metal gothique et atmosphérique à la mélancolie très nordique. Mais si ce nouveau disque apporte peu de nouveauté quant à la musique pratiquée, Hanging Garden garde un réel talent en matière de composition.

Le tourbillon, sixième partie
 

Une lumière s’allume dans cette nuit profondément sombre, et s’éteint. Nous sommes tous les mêmes dans les ténèbres, aucun ne brille plus que l’autre et l’obscurité automnale a trouvé son nouvel hymne : Into That Good Night,dernière offrande de Hanging Garden. Qu’il est bon d’être happé dans ce nouveau tourbillon : la nuit, sœur confidente de nos tristesses est bien là.

Le groupe n’avait pas pour autant été inactif entre-temps, en proposant sur support dématérialisé un excellent single « November Dawn », se voulant comme un bref retour aux sources musicales du combo, ainsi que des Backwoods Sessions II (aussi visibles sur You Tube).

Ainsi parait à l’automne 2019 Into That Good Night, un album à la pochette énigmatique et aux motifs ésotériques, inspirée par les thèmes abordés dans les paroles de cet opus tels que l’effondrement de la société, le désir et le manque, l’espoir et le désespoir ou le souvenir de temps perdus. Un cover art aux couleurs nocturnes aussi qui colle parfaitement à la thématique dominante de ce Into That Good Night (il suffit aussi de jeter un coup d’œil au tracklisting pour avoir confirmation que tout tourne autour de la nuit).

Musicalement Hanging Garden n’apporte pas de grande évolution par rapport à son précédent album, nous restons dans un doom metal atmosphérique très mélancolique. Mais le savoir-faire des Finlandais en matière de composition fait la différence.
 

Ainsi « Of Love and Curses » nous introduit dans la nuit finlandaise avec son riff bien gras et renvoie au culte At Every Door.  Ce titre alterne chant death et black couplés à un refrain en voix claire, le tout baignant dans une ambiance mélancolique. Cela fonctionne parfaitement grâce à la voix puissante et émotive de Toni Toivonen.

Nous pouvons faire le même constat de « Fear, Longing, Hope and the Night » avec son intro puissante, un morceau bien accrocheur aux arpèges désespérés aussi et à l’atmosphère cotonneuse qui comporte des harmonies de guitare soignées. Une piste qui nous donne l’impression d’être happé par ce fameux tourbillon de tristesse, une fois de plus.

Il y a aussi des véritables moments de grâce sur ce nouveau disque comme avec le titre éponyme qui symbolise idéalement la marque de fabrique de Hanging Garden : cette parfaite alternance d’agressivité et de mélancolie. Il faut aussi évoquer l’interlude au piano superbement interprété qui nous introduit vers la piste suivante où la voix féminine du groupe fait son apparition.
 


Car ce sixième effort voit l’intronisation officielle de la chanteuse Riikka Hatakka (elle n’était qu’invitée sur les albums précédents) qui partage donc dorénavant le micro avec Toni.

La vocaliste fait des merveilles, une fois de plus, sur le sublime « Rain », un titre introspectif et onirique, véritable hymne aux larmes tombant du ciel. Son chant s’accorde merveilleusement lors du refrain avec celui de Toivonen. Retenons de ce titre aussi un solo de guitare plein de feeling et un texte déclamé à la fin qui en accentue le côté introspectif. Un vrai plaisir auditif, sans aucun doute. Nous retrouvons la voix de Riikka sur « Navigator », une jolie ballade atmosphérique, proche de ce que peut faire Tiamat en la matière, dont l’écoute donne l’impression de voguer sur un bateau se déplaçant, de nuit forcément, sur une mer paisible.

Ambiancé, « Anamnesis » l’est de même et alterne une fois de plus riff heavy, cri black et voix claire mais ce titre demeure cependant un poil linéaire sans être mauvais.
 


Hanging Garden sait aussi parfois se faire lourd et agressif comme c’est le cas sur « Silent Sentinels », un mid tempo sur lequel nous croyons presque entendre du Celtic Frost. Cette agressivité est cependant contrebalancée par le refrain en voix claire et toujours ce côté introspectif et mélancolique.

Les Finlandais ont décidé de conclure leur sixième album par un morceau aux contours épiques. L’occasion pour eux de rendre hommage, une fois de plus, à leur culture en adaptant en anglais un texte, « Kiintymyksen eleitä », de la poétesse et parolière contemporaine Elli Leppä sur « Signs of Affection ». Une œuvre profondément sombre qui est exprimée musicalement par cette alternance chant masculin/féminin et qui comporte un passage déclamé en clôture. Ceci est une très belle façon de refermer le grand livre de la nuit.

Sans être une énorme surprise Into That Good Night est donc la preuve cependant qu’il est toujours aussi agréable de flâner dans le jardin suspendu.

Liste des titres :

1.  « Of Love and Curses »   
2.  « Fear, Longing, Hope and the Night »   
3.  « Into That Good Night « 
4.  « Rain »   
5.  « Silent Sentinels »  
6.  « Anamnesis »  
7.  « Navigator »   
8.  « Signs of Affection »
 

 

Disponible depuis le 15 novembre 2019 sur Lifeforce Records

 

 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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