Psychotic Waltz – The God-Shaped Void

24 ans ! 24 ans qu'on attendait un nouvel album de Psychotic Waltz ! A côté de ça, Axl et ses potes font pâle figure. Et pourtant, l'espoir fait vivre et heureux ceux qui se sont accrochés à ce fantasme de voir revivre l'un des groupes emblématiques de la scène prog metal des années 90. Pour couronner le tout, le groupe est de retour avec le line-up classique des trois premiers albums. En plus de deux décennies, de l'eau a coulé sous les ponts, le matériel n'est plus le même, la musique n'est plus la même. Avec la sortie de The God-Shaped Void, sur le label Inside Out Music, on peut se demander si ce nouveal opus est une vraie nouveauté ou un retour en arrière ?

Psychotic Waltz, prog, metal, The God-Shaped Void

On avait donc quitté le groupe en 1996 avec l'album Bleeding, album de pur metal progressif classique. En 2020, Psychotic Waltz a bien changé avec notamment des compos plus sombres. L'album s'ouvre sur "Devils and Angels" avec un riff très indus et un Devon Graves qui privilégie les graves (sans mauvais jeu de mots) plutôt que le chant aigu si caractéristique des années 80/90 dans le monde du prog. Imaginez Tobias Forge de Ghost chanter sur "Reise Reise" de Rammstein. Sacrée mise en bouche ! Comme pour éviter le kitsch de l'âge d'or du prog, le groupe met très clairement en arrière les claviers et se concentre sur des riffs répétitifs qui lorgnent sur côté du stoner de Mastodon comme sur "In the Silence".

Ce côté cyclique se retrouve également sur les refrains, très faciles à assimiler certes (vous aurez facilement "All the Bad Men" ou "Stranded" dans la tête) mais cela peut apporter une certaine dose d'ennui à la longue. A la fin de l'album, l'intérêt n'est plus trop là et ce ne sont pas les lignes de chant un peu trop simples qui vont rebooster notre intérêt. On est dans du prog concis, qui ne part pas dans tous les sens mais qui ne s'aventure malheureusement pas trop hors des sentiers battus.

Les fans de la première heure sont déjà en train de déprimer à la lecture de ce premier paragraphe, mais il faut quand même reconnaître que Psychotic Waltz n'a pas totalement abandonné ce qui a fait sa force. On retrouve toujours cet héritage des années 80/90 avec "The Fallen" et son intro acoustique où "The Unforgiven" rencontre "Wish you Were Here", "Stranded" et son intro très arena rock et des soli à l'unisson qui rappelleront l'époque des grands guitar heros.

Le groupe se permet même de remonter encore plus loin avec des riffs groovy et sexy à la Led Zep dans "The Fallen" et "While the Spiders Spin". Petit tour du côté du psychédélisme avec l'intro de "Demystified" à la guitare douze cordes et à la flûte. Cette dernière, malheureusement trop peu présente, est une très belle inclusion et évite les clichés à la Jethro Tull. Elle est synonyme de respiration et de diversité dans des compos qui parfois peuvent tourner en rond comme sur "Pull the String". On aurait vraiment aimé plus d'expérimentations et plus de claviers, dans un album où la production semble faire la part belle aux guitares.

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Les amateurs de six cordes seront donc ravis car Brian McAlpin et Dan Rock sont de retour avec cette connivence et cette complémentarité hors norme. Des soli bien amenés et pas du tout démonstratifs, des riffs aux styles variés, ils sont la base de cet album, au détriment de la basse de Ward Evans qui malheureusement est un peu en retrait dans le mix. Plus l'album avance et plus on l'entend certes, mais les fans des premiers albums, où l'instrument était un élément majeur, seront surpris et peut-être un peu déçus.

Autre grand gagnant de l'album : Devon Graves qui nous offre une palette impressionnante de styles : à la fois puissant, sombre, doux comme Simon and Garfunkel, lancinant, on retrouve en un CD, toute la diversité du chanteur.

Pour son grand retour, Psychotic Waltz a voulu montrer tout son savoir faire. Mais en en mettant trop (trop de styles différents, trop de guitares) ou pas assez (de metal prog, de claviers, de diversité parfois), le groupe en a perdu un peu de son âme. Il faut donc voir cet opus comme une évolution, plus qu'une résurrection en espérant que cette formation perdure pour réduire un peu son propos et revenir à quelque chose de plus "classique".

Tracklist

01 Devils and Angels 6:29
02 Stranded 4:49
03 Back to Black 3:52
04 All the Bad Men 3:59
05 The Fallen 5:49
06 While the Spiders Spin 5:49
07 Pull the String 4:54
08 Demystified 5:12
09 Season of the Swarm (bonus track) 5:57
10 Sisters of the Dawn 6:41
11 In the Silence 5:16

Sortie le 14 février 2020 chez Inside Out Music.

 

Photos : DR Inside Out Music

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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