The Vice – White Teeth Rebellion

Le nouvel album de The Vice, White Teeth Rebellion, sorti en ce chaud mois d'été, présente un black'n'roll bien différent de ce qui pourrait être originellement attendu. Ce style combine l'intensité et la brutalité du black metal avec le côté plus mélodique et lourd du hard rock. Parti de là, ce n'est que du bonheur pour les fans des deux styles musicaux. Pourtant, The Vice nous propose un album à écouter avec modération à cause de l'ennui qui peut être rapidement ressenti.

Tout commence en 2012 lorsque The Vice se forme à Stockholm et sort rapidement son premier EP de cinq titres, nommé Let Me Go. Même s'il s'agit d'une création assez simple et punk, les racines sombres et black du groupe (tous nés et élevés dans le nord de la Suède) sont présentes dès le départ. Les années suivantes ont vu les sorties de nombreux singles, d'un premier album ainsi que de nombreux concerts un peu partout en Europe. Le deuxième acte de l'histoire du trio suédois commence avec la sortie de leur nouvel opus White Teeth Rebellion, qui ayant bien été affiné, polarise davantage un mix de rock'n'roll et de black metal.

The Vice, White Teeth Rebellion, nouvel album, 2020, black'n'roll, Noble Demon Records

De la première à la dernière piste, les Suédois entraînent les auditeurs dans une balade black'n'roll lourde et sombre. Dans ce même style on pense automatiquement à Darkthrone, Vreid ou Satyricon et pourtant le trio s'en éloigne et propose son propre style, plus proche du rock que du black metal. Sur l'ensemble des compositions de White Teeth Rebellion, c'est la voix de Rickard qui apporte cette touche  black tandis que les instruments (guitare, basse et batterie) s'occupent de rattacher le tout au rock. À partir de là, quelques attentes plutôt hautes ne sont pas satisfaites et c'est finalement un sentiment plus proche de l'ennui qui se fait ressentir...

Le premier morceau, complètement instrumental en guise d'intro nous plonge dans cette ambiance sombre et lourde que cherche à nous faire ressentir The Vice. Par la suite, si l'on revient aux singles de l'opus, “White Teeth Rebellion”, titre éponyme avec un rythme et des riffs entraînants, ne risque pas de conquérir les aficionados de black classique avec son manque de brutalité. Il pourrait être reproché au groupe de trop s'en éloigner pour se rapprocher de quelque chose de beaucoup plus lent et loin de ce style emblématique de leur origine. Le trio nous propose par la suite, “To Each His Own”, un morceau beaucoup plus lent, finalement très calme, proche du stoner mais quelque peu ennuyant. “Antizeit” quant à lui, dernier single de la liste, nous conforte dans cette impression que la voix de Rickard se rapproche bel et bien de celle de Marilyn Manson avec un côté plus extrême. Finalement il n'y a qu'à retirer le chant de Rickard pour avoir un album de rock mélancolique.

Le trio possède deux problèmes majeurs qui abaissent son potentiel. Le premier est le style vocal. Décrit précédemment comme proche de la voix de Manson en un peu plus extrême, il est parfois à moitié murmuré et sonne presque comme une berceuse. Avec très peu de variations de ton, de hauteur et de débit cela devient vite un maillon faible au sein de The Vice. Mais pire que cela, l'écriture des chansons est terne comme une brique. La musique basée sur le hard rock se veut énergique et aucun des riffs de White Teeth Rebellion n’est mémorable, hormis quelques solos par ci par là. Les chansons deviennent vite ennuyantes et sans contraste ni plaisir. L'énergie et la qualité sont mis de côté ! Les derniers morceaux sont carrément léthargiques sans approcher la mélancolie que les membres du groupe semblent viser.

Combinez tout ce qui précède et vous avez un album plutôt décevant. White Teeth Rebellion aurait pu fonctionner, si seulement le groupe avait fait presque tout différemment... La guitare et l'excellent son de basse sont une très bonne base sur laquelle s'appuyer. The Vice touche là quelque chose de bon et l'audience n'en ressort que plus frustrée. Avec une absence complète de riffs, une voix qui vous fait taire pour dormir et aucune réelle émotion, tout ce qui aurait pu être bon est repoussé à l'arrière-plan. On se demande si le groupe est capable de mieux, mais cela serait fort préférable pour eux.

Sortie le 7 août via Noble Demon Records.

Tracklist :
Tremors
A Barren State
White Teeth Rebellion
Empty Halls
Run To Seed
Cradle And To Ease
To Each His Own
Antizeit
Deluge

Line up :
Voix et guitare : Rickard
Basse : Charlie
Batterie : Petter

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :