John Petrucci – Terminal Velocity

Enfin ! Voilà le cri des fans lorsque John Petrucci a annoncé la sortie de son nouvel album, 15 ans après son premier opus. Et ce n'est pas faute de l'avoir attendu, le guitariste teasant ça et là qu'il allait le sortir un jour, nous faisant même patienter lors des G3 en jouant quelques morceaux. L'album est certes sorti en version digitale depuis fin août mais à l'occasion de la sortie physique, nous vous proposons de (re)découvrir cet album qui totalise déjà plus de trois millions d'écoute sur les plateformes de streaming. Mais puisque ce sont les ventes d'albums qui font vivre les artistes, n'hésitez pas à courir acheter le CD ou le vinyle à partir du 30 octobre.

Quinze ans après, John Petrucci reprend la même formule : un album instrumental avec guitare, batterie, Dave LaRue à la basse, un titre en deux parties et un artwork assez futuriste. Mais finalement la comparaison avec Suspended Animation, son premier effort en solo s'arrête là. Non content de satisfaire une bonne partie de sa fan base en sortant un deuxième album attendu, John Petrucci a fait plaisir à tout le monde en invitant Mike Portnoy, son compère et ami de toujours avec qui il a fondé Dream Theater, avant que le batteur ne claque la porte il y a dix ans, à la grande surprise de tous.

C'est donc un album plaisir coupable : plaisir de retrouver les deux bougres avec cette alchimie tellement évidente, accompagnée par Dave LaRue qui connaît aussi le batteur puisqu'ils officient tous les deux au sein de l'excellent projet Flying Colors. Plaisir de retrouver le jeu du guitariste qui rend parfois hommage à ses idoles comme le regretté Gary Moore sur le morceau "Out of the Blue", à Joe Satriani notamment sur "Snake in my Boot" ou à Rush sur "The Way Things Fall". Et puis surtout, plaisir de découvrir d'autres compositions.

John Petrucci, G3, Mike Portnoy, Dave LaRue, Dream Theater, metal, prog

La force de cet album est de faire rentrer l'auditeur pleinement dans l'univers de John Petrucci sans le carcan imposé par le style de Dream Theater. On sent qu'en solo, le guitariste peut largement plus s'exprimer et peut partir dans des univers différents assez inédits pour ceux qui connaissent bien la discographie de John Petrucci. Quel plaisir d'entendre des parties de blues sur "Out of the Blue", de la musique espagnole sur "Gemini" ou de la guitare classique dans "Temple of Circadia". Malheureusement il y en a trop peu et on se surprend à rêver à des morceaux purement dans ces styles et non juste quelques passages qui tiennent plus du caméo.

Malgré tout, Terminal Velocity est quand même plus varié et plus maîtrisé que Suspended Animation. On sent que certains morceaux comme "Gemini", "Glassy-Eyed Zombies" ou "Happy Song" ont déjà été bien travaillés en live notamment mais globalement, dans la composition intrinsèque des morceaux, les riffs et les thèmes s'enchaînent plutôt bien, contrairement à ce que Dream Theater nous a habitués depuis quelques années. Que les fans de Dream Theater se rassurent, John Petrucci garde son style à lui et nous offre quelques compositions qui n'auraient pas à rougir face au répertoire du groupe qui a donné ses lettres de noblesse au metal progressif. En effet, "The Oddfather", après une introduction rappelant "The Godfather" part dans des riffs qui rappelleront le Dream Theater moderne, notamment "Lost not Forgotten" figurant sur A Dramatic Turn of Events. Autre morceau qui rappellera cet album : "Temple of Circadia" avec son riff proche de "Bridges in the Sky". Alors forcément on se surprend à se dire que ces morceaux sont un exemple de ce que Dream Theater aurait pu faire si Mike Portnoy n'était pas parti en 2010. Mais ceci est une autre histoire.

Autre caractéristique de l'album : la présence de compositions joyeuses qui font du bien dans ce déluge de notes et de riffs. On pense forcément à "Happy Song" et "The Way Things Fall" avec leurs thèmes tout droit sortis d'un générique des années 90 mais également le "festif" "Snake in my Boot" qui pâtit d'une fin un peu chaotique alors que le morceau aurait pu être plus simple. "Terminal Velocity" est également enjoué et, en tant que premier morceau, résume bien le style Petrucci avec en plus un côté groovy vraiment agréable. 

Bien que tous les morceaux soient de qualité, on retiendra surtout "Out of the Blue" qui permet de mettre en valeur le talent de Dave LaRue et qui offrira une pause rafraichissante après quatre morceaux assez progressifs. "Gemini" quant à lui, ravira les fans de l'album Falling into Infinity et permettra d'admirer le jeu de cymbales de Mike Portnoy qui n'a plus rien à prouver dans le monde des batteurs. 

En conclusion, John Petrucci a bien fait de laisser mûrir ce deuxième album qui surpasse le premier. On pourra cependant objecter que, même s'il est beaucoup plus varié que Suspended Animation, on attend un troisième opus avec des compositions aux styles différents tout du long, plus de ballades et des riffs un peu moins "Dream Theateresque". Mais après 15 ans d'attente, ne faisons pas la fine bouche et espérons que le guitariste montera sur scène pour nous interpréter les morceaux des deux premiers albums. 

Tracklist
01. Terminal Velocity
02. The Oddfather
03. Happy Song
04. Gemini
05. Out Of The Blue
06. Glassy-Eyed Zombies
07. The Way Things Fall
08. Snake In My Boot
09. Temple Of Circadia

Album déjà disponible en streaming légal. Sortie physique le 30 octobre sur le label Sound Mind Music

Crédits photos : © Arnaud Dionisio / ananta.
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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