Ixion – L’Adieu Aux Etoiles

Le projet mêlant doom et ambiances synthétiques est de retour avec un quatrième album au titre énigmatique : L’Adieu Aux Etoiles. Avec ce disque, Ixion a voulu revenir à ses sources tout en gardant une identité qui lui est propre. Le résultat est tout à fait convaincant car la musique du duo breton nous projette dans une véritable odyssée spatiale dont on ne veut pas revenir tellement ce nouvel opus est riche de compositions aux arrangements soignés.

Après un Return explorant des territoires plus atmosphériques, à la qualité indéniable mais ayant déçu certains fans, les musiciens bretons ont voulu revenir à la source doom, mais en gardant cette patte électronique qui définit tellement leur identité. Revenir en arrière peut s’avérer risqué. Les groupes parfois en choisissant cette option peuvent tomber dans la redite ou le recyclage de ce qu’ils ont pu brillamment proposer à leurs débuts. Que pouvait-on attendre donc de L’Adieu Aux Etoiles, quatrième album d’Ixion ? La réponse est simple : il s’agit de sa meilleure production parue jusqu’à présent.

Sous une superbe pochette réalisée par Vincent Fouquet se cache un doom metal tendance funéraire parfaitement mêlé à des sons électroniques. Le tout narrae une histoire, détaillée dans l’interview que nous a accordée Julien pour la sortie de ce nouveau disque, qui est dans la continuité des concepts abordés depuis les débuts du projet. Avant d’évoquer le travail de composition, attardons-nous d’abord sur le son de ce nouveau disque, en effet le mastering assuré par Tony Lindgren aux Fascination Street Studios met parfaitement en avant chaque instrument, notamment l’alchimie parfaite entre doom et électronique. Ainsi dès « Stellar Crown » nous voici embarqués, sur fond de nappes synthétiques renvoyant à Jean-Michel Jarre bientôt rejointes par un riff puissant et lourd et un chant growlé, vers une odyssée spatiale et mélancolique. Chant death puissant et caverneux, assuré par Julien, et clair plein de feeling, tenu par Yannick, se complètent aussi parfaitement que les riffs doom à l’électronique. A noter aussi ce break atmosphérique avec des chœurs, que nous pourrions qualifier d’angéliques, fort bienvenu.

Le doom est très présent sur ce nouvel opus, à travers le chant caverneux ainsi que les riffs puissants et lourds, notamment sur « Havoc » au break ultra ténébreux sur lequel se font entendre un instrument sombre et quelques notes de piano évoquant presque un My Dying Bride perdu dans l’espace (période 34.788%... Complete ?). L’Adieu Aux Etoiles est un album doom certes mais pas pour autant neurasthénique sur la durée, en effet de nombreux passages épiques parsèment le disque, ce qui donne à cette nouvelle sortie d’Ixion des allures de saga science-fictionnelle cinématographique. Ainsi « The Great Achievement » se situe dans cette lignée avec toujours cette forte présence des claviers suivies de guitares presque galopantes qui jouent au début un thème répété à la fin du titre, comme cela se fait sur certaines célèbres bandes originales de films. Il en est de même sur « Pulsing Worlds » et sa mélodie entêtante qui reste en tête et le conclusif « Farewell » et sa construction en tiroirs.

Si un autre qualificatif pouvait s’employer pour décrire la musique de Ixion, ce serait progressif, non pas au sens démonstratif ou alambiqué mais plutôt dans sa recherche d’éléments sonores rares à trouver en metal que le duo incorpore parfois à son doom. Ainsi sur « Progeny » et « Pulsing Worlds » nous pouvons entendre du chant passé au vocoder, ce qui renforce le côté futuriste et spatial voulu par le groupe et renvoie à Cynic par exemple. Il y a aussi ces quelques arrangements, discrets aux premières écoutes mais qui se dévoilent au fur et à mesure comme cet orgue gothique au milieu de « The Great Achievement » ou la superbe et poignante intro de « The Black Veil » et sa guitare « pleurante » sur fond de vent spatial. Citons aussi les notes de piano et passages atmosphériques disséminés tout au long des sept compositions formant L’Adieu Aux Etoiles.

C’est sur le bruit d’un portail aspirant le vaisseau Ixion que se concluent les trente-huit minutes de musique qui composent cet Adieu Aux Etoiles de très belle tenue.

Espérons cependant que cela soit plus un au revoir qu’un adieu et que la suite arrive bientôt.

Liste des titres :

1. « Stellar Crown »
2. « Havoc »
3. « The Great Achievement »
4. « Progeny »
5. « The Black Veil »
6. « Pulsing Worlds »
7. « Farewell »

Note 8.5/10

Sorti le 1er octobre 2020 sur Finisterian Dead End

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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