Wildness – Ultimate Demise

Wildness sort tout droit des entrailles du hard rock mélodique des années 80. Le groupe évolue dans une ambiance ultra catchy et accrocheuse de cette ère musicale aujourd’hui lointaine. Formé en 2014, il présente son second album intitulé Ultimate Demise, illustré par un artwork représentatif de l’univers SF d’il y a 40 ans. La formation s’exprime dans le genre AOR et offre un aller simple vers le passé.

La première étape est la préparation, on met le bandana rouge, la veste bleue fluo, le jean moulant à trous, on grimpe sur le skate sans oublier d’insérer la cassette audio de Wildness dans le walkman et c’est parti ! Sauf que nous sommes en 2020 et que rien ne se passe comme prévu. Privé de toute cette fougue nostalgique, il ne nous reste plus qu’à foncer tête baissée dans l’univers proposé par le groupe. Ce qui semble de prime abord plutôt agréable grâce à quelques frasques chocs du guitariste et d’autres subtiles dosags de clavier. Erik Forsberg au chant, Pontus Skold et Adam Holdstrom aux guitares et Erik Modin à la batterie nous offrent une galette ultra typée.

Il s’avère que l’entrée en matière est percutante et accrocheuse à l’image de l’intro synthétisée et mélodique et du premier titre. En effet, il suffit d’un riff très heavy teinté de couleurs power metal pour apporter puissance et rythme : "Die Young" libère une énergie folle. Le point culminant de tout morceau arrive au solo, qu’il soit de guitare, électrique, basse ou même de batterie, il est censé exprimer et sublimer l’essence même du titre. Nous en avons l’exemple ici avec "Die Young" mais aussi  avec "Cold Words" et "Burning Down". Ces deux derniers titres explosent littéralement une fois le solo venu. Même doublés, ces solos de guitares électriques paraissent indispensables et procurent ce sentiment particulier de bien-être. Côté guitares nous sommes donc servis, qui plus est avec de puissantes intros telles "Renegades Of Love" qui est très rythmée. Les power chords présents sont efficaces, jusqu’au solo qui sublime là aussi un morceau déjà percutant. Le combo évolue à la limite d’un rock groovy choc à l’image de "Denial" qui colle parfaitement au thème.

Côté voix, Erik Forsberg assure le job sans vraiment s’essouffler et nous offre un morceau de choix avec "The Ultimate Demise" en guise de final. Ce titre conclut délicatement un album très énergique et met largement en valeur la voix, le tout accompagné de douces notes au piano. 

Cependant, il y a aussi quelques moins bons côtés à cet opus. Si l’énergie dégagée par le titre d’introduction et par "Die Young" est évidente, elle retombe assez vite à des niveaux moindres. Cela se ressent presque immédiatement avec "Nowhere Land". Mais aussi sur "Cold Words" qui tous deux n’offrent qu’un refrain somme toute assez banal et un rythme ultra basique. Et d’ailleurs, les refrains sont souvent assez pauvres et trop directs comme ceux de "Burning it Down" et "Renegades of Love".

L’inspiration manquante n’est comblée alors que par la virtuosité des solos de guitare. De plus, la voix semble trop fréquemment poussive et presque à la traine sur certains rythmes soutenus. Le titre "My Hideway" par exemple, qui est assez tranquille, n’est absolument pas mis en valeur par la voix, bien au contraire. Sur les parties vocales, Forsberg en fait trop et n’est là que pour masquer les faiblesses d’une composition trop commune. Pour rester dans la banalité, le groupe nous offre aussi "Falling into pieces" à la limite du supportable. L’idée d’une ballade en milieu d’album est souvent judicieux, elle permet de souffler et de reposer l’auditeur. Or, lorsque celle-ci n’apporte rien de plus que ce temps de pause il est beaucoup moins pertinent de la présenter au public. Ici, seul le solo procure un petit quelque chose. Enfin, si certains privilégient la qualité à la quantité avec seulement six ou sept morceaux sur l’album, Wildness offre ici onze titres et il semble que la qualité soit étirée et étalée au maximum. Ce qui est dommage pour "Bordeline" par exemple qui se perd en fin d’album. Ce titre mériterait une toute autre place, posé sur un rythme hard rock assez lent mais au groove indéniable, où le solo, très rock justement, apporte sa petite touche colorée. Et même la voix s’exprime correctement et ne parait pas surjouée comme évoqué précédemment.

C’est un album en demi-teinte que Wildness sort en cette fin d’année 2020. De bons morceaux percutants procurent de bonnes sensations et à l’inverse, un certain déséquilibre déçoit. Le gros plus de cet opus se trouve indéniablement dans l’ambiance générale qui s’en dégage mais aussi et surtout dans tous les solos présents. La voix quant à elle colle au genre mais en fait beaucoup trop. La balance penche finalement vers un sentiment de déception. Seule une poignée de titres se détachent du lot et méritent leur place dans le genre, pour les autres, on attendait bien mieux de la part du groupe.

Tracklist :

1 - Call Of The Wild 
2 - Die Young 
3 - Nowhere Land 
4 - Cold Words 
5 - Renegades Of Love 
6 - Falling Into Pieces
7 - Burning It Down
8 - My Hideaway
9 - Denial
10 - Borderline
11 - The Ultimate Demise

Sortie le 30/10/2020 chez AOR Heaven

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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