Havamal – The Shadow Chapter

Tout droit venu de Suède, Havamal a été formé en 2016 par ses deux guitaristes et a depuis sorti deux EP et un album long. Le quintette revient pour un second album, avec au programme le côté obscur des mythes nordiques, du melodeath, du viking metal et un peu de sympho.

Les EP et le premier album des Suédois, Tales From Yggdrasil, officiaient déjà dans un melodeath à forte tendance viking. Havamal reprend sa formule pour un second opus, mais la muscle un peu par rapport au disque précédent.

L’introduction instrumentale « The North Awakens » installe l’ambiance païenne dans laquelle veulent faire plonger les textes du groupe, à grand renfort de bruits de vents, de corne, d’imprécations psalmodiées et de percussions solennelles. Les claviers assez épiques, les chœurs et la mélodie entêtante entrainent du côté du metal symphonique, ce qui va se confirmer par la suite, quand la guitare rappelle qu’on est tout de même sur un album de metal.

Tous les éléments sont posés, et Havamal va les dérouler durant cinquante minutes au gré de ses neuf compositions. Le groupe reste sur son melodeath viking. Le chant (Björn Larsson) exclusivement crié joue sur la hauteur mais pas vraiment sur le niveau de saturation. Les guitares (Kjell Gilluisson et Lennie Spetze) passent de plans très saturés, notamment pour accompagner la profusion de blast beats (Andreas Herloggson), à des riffs presque clairs, en passant par des soli quasiment systématiques et souvent longs. L’ambiance et les mélodies apportent une vraie atmosphère viking, qui concorde avec les paroles, puisque le groupe a choisi d’aborder la mythologie nordique par son côté obscur, d’où le titre The Shadow Chapter : cet album est le chapitre qui explore les zones d’ombre de ces récits traditionnels. Plusieurs morceaux évoquent d’ailleurs clairement Amon Amarth, que ce soit « Fenris » ou « Kraken ».

Si les éléments extrêmes sont bien présents, c’est tout de même plutôt la partie mélo qui domine, de par les mélodies ultra accrocheuses, même sur les lignes de chant criés. « Nidhoggr » évoque presque ainsi du Alestorm de par son côté entrainant. Et surtout, les claviers (Spetze) sont omniprésents. Ils donnent d’ailleurs une nouvelle coloration à la musique des Scandinaves, avec un côté symphonique très marqué. Lequel est renforcé par des chœurs sur plusieurs morceaux (« Fenris », « Hel »).

En soi, Havamal n’invente rien mais c’est bien exécuté, et sans que ce soit remarquable techniquement, les musiciens rendent un travail plus que correct, l’ensemble est tout à fait efficace et plaisant à l’écoute. Épique est évidemment un adjectif extrêmement utilisé pour décrire ce genre de musique, mais le quintette s’y conforme parfaitement.

La façon qu’a le groupe de mélanger ses différents éléments peut parfois surprendre. Ainsi, les morceaux regorgent de ponts sur lesquels des claviers symphoniques au possible, parfois avec les chœurs, sont accompagnés de blast beats les plus enragés possibles. Le résultat est incongru, mais du coup retient l’attention.

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L’album souffre cependant de deux faiblesses principales. Les instruments ont parfois du mal à exister tous en même temps, et le mix peine à équilibrer l’ensemble. C’est surtout vrai pour les guitares et la basse qui semblent parfois inexistantes sur les passages (fréquents) où les claviers ont le lead du morceau. Inversement, les claviers disparaissent parfois, mais c’est beaucoup moins fréquent. Heureusement, les cordes ont tout de même bon nombre de moments de gloire, et se font souvent mieux entendre quand elles se font plus saturées.

L’autre problème est que le groupe a tendance à répéter la même formule d’un morceau à l’autre, et plusieurs ont du mal à se différencier. Le chant et la batterie manquent de variété, les claviers symphoniques laissent la place aux guitares souvent de la même façon, et les soli quasi systématiques surviennent presque toujours au même moment et bien qu’ils soient bon individuellement, finissent par se ressembler. Les morceaux qui réussissent à se démarquer sont donc soit ceux dont la mélodie est vraiment accrocheuse (« Nidhoggr » et « Jormungandr »), soit ceux qui arrivent à agencer les différents éléments différemment (« Empire of the Ashen Sun » et sa mélodie vaguement orientalisante, qui arrive à trouver l’équilibre entre les riffs saturés et des claviers symphoniques).

Avec The Shadow Chapter, Havamal délivre un bon album de viking metal, qui devrait séduire les adeptes du genre adeptes de chevauchées musicales épiques. Le groupe doit encore peaufiner sa musique pour parvenir à un résultat véritablement grandiose mais peut capitaliser sur des idées intéressantes.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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