Ken Parker, chanteur jamaïcain, est décédé samedi 22 février 2025 en Floride, après avoir été hospitalisé, suite à un accident de voiture.
Retour sur un artiste qui a su mêler le reggae et son amour de Jésus.

Au commencement était le père... De Ken Parker !
Ken Parker nait Kenneth L. Farquharson à Savannah-La-Mar, dans la paroisse de Westmoreland. il est baptisé dans l'église locale où son père était pasteur. Très jeune, il commence à chanter à l'église, le Jeune Ken se fait remarquer pour ses capacités vocales de contre-ténor (l'équivalence du soprano pour les femmes). le jeune artiste forcément du gospel, mais aussi du Rythm'n'Blues. Avec sa famille, Il déménage régulièrement avec son père prédicateur. Appelé «Fils du curé», il reçoit une éducation stricte, mais vit dans l'harmonie du Christ. Sa une maman « arrondit les angles » en cas de conflit avec son père.
En 1965, avec le groupe Blue Blenders qu'il forme , il sort plusieurs singles tels « Girl next Door », pour le label Rio. On peut aussi noter « Honeymoon By The Sea » pour Anderson. Ils enregistrent aussi plusieurs singles en compagnie du chanteur Derrick Morgan.
Ken Parker chez le père du reggae
Lors des fameuses éditions au Studio One, et par un souci de communication, Ken Parker se présente seul au studio. Lee Perry et Clement Dood sont sous le charme. Sa carrière solo est alors lancée. Plusieurs singles de hautes qualités sont à son actif pour Studio One, mais aussi pour Tabernacle records, branche du label de Coxsone spécialisé en gospel. « Across the Bridge », le classique « Peace in the valley » (repris aussi par Elvis Presley NDLR), « Let the god times rolls » ou encore « Telephone to Glory ».
Il signe même un album complet intitulé Keep Your Eyes On Jesus » pour Studio One/Tabernacle en 1968. Du early reggae gospel que l'on pourrait écouter en église tant les mélodies, mais aussi la voix de Ken Parker, parfois chantée, parfois prêchée et les chœurs prennent aux tripes. Il n'y a pas d'autres mots. 12 titres pour avoir la foi.
Les déceptions, oui la perte de la foi, non.
Après la période Studio One, Ken Parker collabore avec l'ennemi musical de Clement Dood, Duke Reid. Avec lui, il enregistre les classiques. « Jimmy Brown », « Help Me Make It Through the Night » et le magnifique « Kiss an Angel Good Morning ». il signe ensuite pour différents producteurs de l'île. On peut signaler la superbe reprise « Queen Majesty » pour Brad Osbourne.
Malheureusement il est très vite déçu par l''industrie musicale. Ken Parker s'éloigne alors des studio et part dans un premier temps à New York. Il s'envole ensuite pour l'Angleterre en 1973. Dans les années 70's, un album compilation sur le label Treasure Isle voit le jour avec « Here Comes Ken Parker ».
Il revient début des années 80's avec son propre label Pisces Records. Sur celui-ci, il enregistre plusieurs singles et albums de reggae Gospel. A touch of Inspiration, A Glint of Gold (compilation) ou Jesus On the main Line.
La Floride, pays du renouveau... Et de la fin.
Ken Parker part s'installer par la suite au soleil, en Floride. le chanteur continue de performer dans de nombreux festivals. Connaissant les rouages de la production, il travaille pour récupérer tous ces droits d'auteur perdus en début de carrière, ou d'en trouver une certaine compensation. Il reçoit même reçu des menaces d'un gros label de reggae concernant la sortie d'une compilation sans qu'il n'en ait donné d'autorisation. Mais il sait que chacun devra rendre des comptes lors du jugement dernier.
Un retour en fanfare
Dernièrement on a pu l'entendre sur l'album Fusion, partagé avec Earl 16. Les jeunes générations peuvent aussi le découvrir sur le One riddim Wold Traveller sorti en 2021 par Jah T Jr avec le titre « My Whole World », une reprise de son titre « My whole world is falling down » sorti en 1968 sur le label Bamboo. Il avait quelques projets en cours.
Ken Parker décède samedi 22 février 2025 des suites de ses blessures dans un accident de voiture. Il aurait fêté ses 77 ans le jour suivant. Le destin en a destiné autrement.
>Il est parti rejoindre le DJ Lizzy (décédé en 2024, le gros hommage ici) qui avait posé sur son « I can't Hide ».
Nos sincères condoléances à sa famille et à ses amis. RIP
Photo sur le mur de Dennis Alcapone avec son aimable autorisation.
Article à la mémoire de Ken Parker 23/02/1948 – 22/02/2025