Interview de Tomawok

Interview Tomawok, épisode 2. Quelques mois après nous avoir parlé de son dernier album, nous retrouvons le toaster angevin pour un nouvel entretien. Cette fois-ci, l'auteur de Road To Wisdom nous parle de ses différents déplacements dans le monde entier, de la Thaïlande au Mexique, en passant bien évidemment par la Jamaïque.

Bonjour Tomawok, ravi de pouvoir échanger à nouveau avec toi en interview. Road To Wisdom (la grosse chronique ici) est sorti le 13 mai. Quels ont été les retours du public ?

Je suis très content, il y a d'excellents retours. Qu'il s'agisse du contenu de l'album ou des différents clips qui sont sortis. Je reçois beaucoup de messages. Quant aux concerts, je me suis rendu compte que le public était présent en nombre et qu'il connaissait déjà bien les paroles des nouveaux morceaux. Il y a même des gens qui sont revenus vers ma musique avec ce dernier album. C'est super positif !

Tu as pu jouer avec ton groupe pendant la tournée ?

Oui, on a fait pas mal de dates avec le band, dont quelques beaux festivals. Et sinon, on a beaucoup joué en sound avec Ludo de Turbulent Sound.

Tu as joué au No Logo ?

Alors en fait, j'étais invité par Faygo au No Logo BZH. On a chanté le track qu'on a fait ensemble sur la grande scène. Je suis resté là-bas deux jours. Irie Ites était là aussi avec énormément d'artistes et ils me demandaient tout le temps de venir les rejoindre (rires). "Viens chanter à 21h ! Viens chanter à 23h" ! (rires). Du coup, j'ai pu faire des combinaisons avec Jamalski, George Palmer, Dapatch ou encore Joe Yorke.

Que du beau monde, en somme ! Notamment avec Jamalski, ça devait être génial ?

Oui, on s'est invités mutuellement sur nos shows respectifs. Ça faisait au moins 5 ou 6 ans qu'il n'était pas venu en France. Il a kiffé !

"en studio,  j'ai pu checker Horace Andy, Utan Green, Junior Cat, Reggie Stepper"

Parfait ! Abordons maintenant l'actualité brûlante. Tu reviens tout juste de Jamaïque. Comment s'est passé ton séjour ?

Alors j'ai commencé par aller deux jours à la plage (rires). Et en fait, là où j'étais au guest house, il y a un show deux fois par semaine et les mecs m'ont invité à y faire une petite apparition. Du coup, dès le lendemain de mon arrivée, j'ai chanté avec le Hurricane Band à Roots Bamboo à Negril.
Après, je suis allé à Orange Hill, un endroit mythique pour la ganja, où j'ai pu faire ma petite réserve. Puis, j'ai rendu visite à mon pote Pinto à Mandeville ; j'y suis resté trois ou quatre jours, j'ai ramassé les citrons et les oranges et j'ai donné à manger aux chèvres.

Et finalement, je suis parti à Kingston où j'avais rendez-vous avec Junior Cat. On a pris une bonne vibe ensemble en studio et il m'a recommandé à Utan Green qui m'a emmené à Rub A Dub Thursday, soirée animée par Peter Metro. On a regardé quelques artistes comme Jigsy King et Silver Cat qui ont tout déchiré. Puis, à la demande d'Utan Green, Peter Metro m'a fait monter sur scène pour chanter ; je ne sais plus quel était le riddim, mais il a pull up l'instru et il m'a même demandé de continuer à toaster car il ne s'attendait pas à un truc comme ça (rires). Bon, il faut dire que maintenant j'ai pas mal de lyrics en patois jamaïcain.

Le lendemain, j'étais de nouveau en studio où j'ai pu checker Horace Andy, Utan Green, Junior Cat, Reggie Stepper, etc. Et il se trouve que le studio en question est juste à côté de l'endroit où se déroule la Boom Box. Rebelote, comme la veille, Utan Green me recommande auprès des animateurs de la soirée et j'ai pu chanter pendant dix minutes.

Enfin, je suis retourné à Mandeville et de là j'ai pu aller au studio de I-Kong. Ça fait pas mal de temps qu'on est en relation sur les réseaux avec lui et son fils et on a le même tourneur pour nos concerts en Chine. J'ai enfin pu trouver le temps de passer les voir et il y a eu une super vibe avec toute la famille. Ils ont même le plus gros plan de citrouille que j'ai jamais vu de ma vie et qui monte même dans des arbres morts (rires). Hallucinant ! C'était vraiment une superbe rencontre !

Voir la prestation de Tomawok au Rub A Dub Thursday à partir de 4h08'45"

"après mon show à Boom Box, les gens disaient "bring back the french artist". Ça fait super plaisir"

Deux semaines de pure vibes ?

Exactement ! Partout, en mer, à la montagne, en studio, en ville.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la manière dont est organisée la Boom Box ?

C'est un show qui est en streaming. Plusieurs médias le diffusent et c'est très regardé à l'étranger. C'est très réputé en Jamaïque, puisque c'est l'une des deux grosses soirées rub-a-dub qui reste à Kingston. Il y a beaucoup de gens connectés, mais il y a aussi un gros public derrière les caméras. C'est à la fois un show live et stream.
C'était chan-mé. C'était la première fois que je faisais un show de la sorte. Il y avait plus de 700 personnes connectées pendant mon passage et quand je suis retourné au studio, les mecs m'ont dit "Frenchie, t'es en train de tout déchirer dans le chat" (rires) ! Les gens disaient "bring back the french artist". Ça fait super plaisir.

Tu as pu te rendre au Kingston Dub Club ?

Alors j'y suis déjà allé une fois, il y a sept ou huit ans, avec Irie Ites et Ludo de Turbulent Sound, mais je n'y suis jamais retourné. C'est en dehors de Kingston, il faut sortir de la ville et prendre un taxi. C'est situé dans les collines et la vue est mortelle. Mais je t'avoue qu'après Rub A Dub Thursday et la Boom Box, je n'ai rien fait. Je suis resté à l'hôtel pour chiller (rires) ! Je me suis reposé.

Voir le show de Tomawok à Boom Box à partir de 37'15"

"tu peux te dire que tous les six mois environ je suis prêt à retourner en Jamaïque"

As-tu déjà programmé ton prochain voyage en Jamaïque ?

Avec moi, tu peux te dire que tous les six mois environ je suis prêt à y retourner (rires). Surtout que là, j'ai beaucoup d'idées de prods, de feat., de dubplates avec Utan Green, Reggie Stepper, Baby Demus, etc.

Sinon, nous en parlions dans notre précédente interview, tu vas te rendre en Asie ?

En effet. Fin décembre, je serai en Thaïlande : Noël à Koh Samui et le jour de l'an à Koh-Lanta. Ensuite, j'irai à Koh-Mook, Koh-Phayam, bref que des petites îles. Il y aura également probablement une date à Bangkok, qui n'est pas encore calée, mais qui devrait se fixer prochainement. Sinon, on est aussi en train de voir pour le Vietnam et le Cambodge.

Tu vas pouvoir jouer au Goa Sunsplash, sachant que tu y as déjà participé par le passé ?

Pour l'instant, je ne sais pas, sachant qu'il a été décalé à février et la date exacte n'a pas encore été arrêtée. Mais effectivement j'y ai joué au moins trois ou quatre ans de suite. On était toute une clique avec Naâman, LMK, Supa Mana, Gringo et le selecta Rudy Roots ; on s'est fait des soirées entières où on était tous ensemble, tous les Français, devant le public indien.

"il y a beaucoup de rastas en Thaïlande et il y a pas mal d'artistes reggae, comme Job 2 Do"

Il y a un gros public reggae en Asie ou c'est juste en train d'émerger ?

Ça dépend des pays. Par exemple, aux Philippines, ils kiffent le reggae. Il y a des grosses soirées reggae toutes les semaines et elles sont remplies.

En Thaïlande, sur toutes les îles, tu trouves des reggae bars ; toute la journée, ils jouent du reggae et les gens peuvent acheter de la beuh auprès des militaires. Ce sont ces derniers qui ont le monopole de la vente de beuh dans le pays, car c'est interdit. Le public peut donc boire un verre, voir un concert reggae et fumer des spliffs ; les reggae bars, c'est donc un business qui marche très bien en Thaïlande. Je joue donc beaucoup dans ces endroits. Et il faut dire qu'il y a beaucoup de rastas en Thaïlande et il y a pas mal d'artistes reggae, comme Job 2 Do, par exemple. C'est le King of Reggae en Thaïlande, il a un morceau très connu, "Do-Ther-Tum (Doo Doo Doo)", et à chaque fois qu'il le chante, les Thaïlandais et les touristes sont dingues ! J'ai pu jouer deux fois avec lui, c'était vraiment cool !

Par contre, au Cambodge, il n'y pas de public reggae. A chaque fois que j'ai joué là-bas, c'était devant des Européens ou des Américains. Au Vietnam, c'est particulier : tu as un public pour le reggae, un autre pour le metal, puis pour la drum n'bass ou le flamenco, etc...

"le Mexique, c'est vraiment un endroit où il y a un gros public reggae"

C'est très cloisonné ?

Oui voilà. Ce sont des petites niches, mais il y a un public et des petites salles pour jouer. Ils ne vont pas venir au hasard s'il y a un étranger qui chante.

Du coup, en Asie, il suffit de passer une frontière et ça n'a rien à voir du tout concernant le public. C'est très culturel en fait. Tu vois, par exemple, en Inde, c'est avant tout les classes aisées qui écoutent du reggae, c'est un peu bizarre (rires). Mais c'est différent à Goa, car au début les Indiens venaient par curiosité, mais maintenant ils s'y rendent car ils kiffent. Il s'est vraiment créé une sorte de scène locale, mais qui n'existe pas si tu parcours juste 100 kilomètres dans les terres.

Et finalement, en Chine, il se passe la même chose qu'au Vietnam avec des petites niches. Perfect Giddimani, Anthony B ou encore I-Kong ont déjà joué là-bas ; il y a donc un public, mais qui est uniquement constitué de passionnés. Shaggy ou Sean Paul ont également fait des concerts en Chine.

On t'a également vu au Mexique. Et dans ce pays, les gens sont des reggae addicts ?

Oui, le Mexique, j'y suis allé juste avant la Jamaïque. C'est la deuxième fois que je m'y rendais et il y avait encore plus d'engouement que la première fois. J'ai fait deux dates à Mexico et une autre à Playa Del Carmen. Le Mexique, c'est vraiment un endroit où il y a un gros public reggae.

"il y a six mois, j'ai tourné le clip du track avec Chezidek, "Mi Kitchen", qui est sur l'album. Il sera dévoilé le 9 décembre"

Et on y retrouve la même ambiance qu'en Jamaïque avec des sound systems posés dans la rue ?

Oui, en effet. Ça me fait penser à la vibe qu'en trouvait en France il y a une vingtaine d'années, avec un public très curieux qui voulait découvrir des artistes et se procurer leurs vinyles. Et c'est un public très jeune, alors que maintenant en France, le public sound il a entre 40 et 50 ans (rires). D'autant plus que ce qu'ils kiffent actuellement c'est le dancehall années 80/90 qui est beaucoup plus ma came à moi. Ça fait bizarre d'arriver dans un endroit où ils écoutent ça à fond (rires).

Tu as d'autres projets en cours ?

Quand je suis allé en Jamaïque il y a six mois, j'ai tourné le clip du track avec Chezidek, "Mi Kitchen", qui est sur l'album. Il sera dévoilé le 9 décembre.
L'album est également sorti en vinyle dernièrement et vous pouvez le retrouver partout.

 

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