La grosse interview de Balik (Danakil) à Rouen

À l'occasion du passage de Danakil à Rouen le 28 février dernier, Balik nous a accordé une grosse interview pour parler de leur tournée à guichets fermés, de leur dernier album Demain Peut-être, de l’évolution de leur relation avec le public ainsi que des thèmes personnels et sociaux qui traversent leurs chansons. 

Balik © Laura Reboux
Balik © Laura Reboux

"C'était bien parce qu'on a été beaucoup sur les routes"

Lauraggaroots : Après quelques semaines de pause en janvier, vous reprenez votre tournée avec plusieurs dates à guichets fermés. Ce soir, tu joues au 106 à Rouen avec ton groupe. Comment vous vous sentez ?

Balik : On a fait un gros bloc de tournée jusqu'à décembre, et puis c'est deux mois de pause. C'était bien parce qu'on a été beaucoup sur les routes. Donc tous les week-ends pendant trois-quatre mois. Ça fait du bien de reconnecter un petit peu avec la famille, les enfants, le week-end et tout. C'est surtout ça qui rend la pause agréable. Et franchement, on est revenu, et c'est un peu comme le vélo, ça ne s'oublie pas. On est revenu après deux mois de pause dans cette tournée qui est assez incroyable.

"C'est un peu comme une idylle avec les gens, cette tournée"

C'est un peu comme une idylle avec les gens, cette tournée. On ne s'y attendait pas forcément, à ce que ce soit complet comme ça, quasiment tous les soirs. Du coup, y a un truc qui se créait, une espèce d'alchimie. Quand une salle est comble, elle est plus réactive. Il y a une émulsion collective qui se créait plus facilement, et c'est un peu ce qui se passe chaque soir. Sur un set plus reggae roots, que ce qu'on a eu à proposer ces dernières années.

"C'est un peu un retour aux dix premières années du groupe"

Plus entre guillemets, comme on nous le dit souvent et comme on le ressent aussi un peu, retour aux dix premières années du groupe. On jouait vraiment sur un tempo plus cool. Je ne sais pas, il y a un truc assez profond dans ces concerts, un truc assez puissant dans l'échange avec les gens et qu'on a retrouvé dès la rentrée la semaine dernière. Et je m'attends absolument à retrouver la même chose ce soir. C'est une date qui est cochée dans le calendrier depuis très longtemps. Qui est complète aussi à Rouen depuis des semaines. Voir des mois.

"C'est vraiment une ville très reggae"

Parce que je crois que Rouen, c'est vraiment une ville très reggae. Je crois que beaucoup de groupes de reggae français qui viennent ici jouer, ou peut-être même de reggae international, c'est souvent blindé ici. On ressent comme une vraie terre d'accueil du reggae. Le 106, on y a joué plein de fois, c'est une très belle SMAC, vraiment bien sonorisée, c'est vraiment un beau rendez-vous !

"C'était vraiment une démarche vis-à-vis du public"

Tu as enchaîné plusieurs showcases avant la sortie de l'album, Demain peut-être en septembre dernier. J'ai vu qu'encore récemment, tu avais fait un showcase avec une séance de dédicaces à la Fnac de Bordeaux. Puis tu vas enchaîner une grosse date au zénith de Paris le 22 mars prochain. Pourquoi avoir fait le choix des petites salles ?

La tournée showcase du pré-album, pré-tournée, c'était vraiment une démarche vis-à-vis du public de présentation d'album. L'album n'était pas sorti, ou alors je crois qu'il est sorti à ce moment-là. Le jour du premier ou du deuxième show. C'était vraiment une démarche de présentation de l'album et d'aller jouer dans des tout petits bars de 150 personnes, vraiment pour que les gens les plus intéressés viennent et puis créer ce petit événement.

"On jouait 40 minutes et on passait trois heures avec les gens dehors"

On savait qu'il y aurait un peu plus de personnes qui venaient que le nombre de la capacité possible. Et donc c'était aussi créer ce petit truc, cette petite émulsion encore une fois avant la sortie de l'album. On jouait 40 minutes et on passait trois heures avec les gens dehors. Donc il y avait ce truc un peu rencontre, même plus que la musique. C'était ça un petit peu l'idée, la démarche.

"Pour présenter l'album et rencontrer les premiers fans"

Après le showcase à la Fnac de Bordeaux la semaine dernière, c'était un peu autre chose, c'est à la demande de la Fnac. On est de Bordeaux, le label est de Bordeaux. Tout le monde est là-bas, donc c'était une facilité, un truc qu'on ne peut pas faire dans toutes les villes. On l'avait déjà fait il y a 10 ans. Un showcase à la fnac de Bordeaux. C'était un petit peu anecdotique. La pré-tournée acoustique dans des petits bars à Lille, à Toulouse, tout ça. C'était vraiment pour présenter l'album et rencontrer les premiers fans. C'était super cool, vraiment mortel !

"On a le Zénith de Paris qui se prépare le 22 mars"

Tu préfères faire des grosses scènes ou des petites salles intimistes ?

Pas vraiment, en fait sur cette tournée, les salles les plus petites, c'est 900. C'est déjà pour moi de belles audiences, quoi. Maintenant, la petite tournée dont on parlait, c'était vraiment des toutes petites salles, mais là, on n'était que trois sur scène. Donc je ne vais pas mettre ça dans le même truc. C'était une rencontre, comme je l'ai dit, plus qu'un concert. Après, pour faire un concert, là on a le Zénith de Paris qui se prépare le 22 mars. Ça va être notre plus grandes jauges en intérieur. Après vingt-trois, vingt-quatre ans de concerts. Parce que ça se remplit super bien, ça va être complet. Je crois qu'on a jamais fait autant de personnes au Zénith. Ça fait trois, quatre fois qu'on le fait, on n'a jamais eu autant de monde.

"Je n'ai pas de préférence"

Donc moi, j'aime bien ce côté grand événement, ce côté un peu extraordinaire du truc. Mais les SMAC c'est une super jauge entre 900 et 1500. Cette tournée qu'on fait, c'est vraiment une jauge parfaite, et puis c'est dans des belles salles, bien insonorisées. Donc non, je n'ai pas de préférence. J'aime ces événements-là, comme en festival aussi quand on se retrouve devant 20 000, parfois plus, 30 000 personnes. Quand c'est les Solidays ou la fête de l'Humanité. Ça peut être 40 000 personnes en extérieur. J'adore ça aussi, ce côté événements, le nombre de gens et tout. J'aime tout.

"On est nous-mêmes comme jamais sur scène"

Est-ce qu'après autant d'années de carrière, tu ressens toujours de l'appréhension à monter sur scène ? Et est-ce que tu prends toujours autant de plaisir ?

Appréhension, ce n'est pas le mot, parce que, tu sais, c'est comme quand tu es élève. Si tu vas au tableau et que tu connais ta récitation, tu n'es pas en stress de la réciter puisque tu la connais. Nous, on sait ce qu'on va jouer, on sait où on met les pieds. On n'a rien à vendre, entre guillemets. On est nous-mêmes comme jamais sur scène. Donc, pendant une heure et demie, on a qu'a être nous-mêmes et on sait que ce feeling-là, il marche avec les gens. Y a un truc qui passe, donc je n'ai pas ce stress ou d'appréhension.

"J'y vais avec plus de plaisir que jamais"

Et le plaisir, ouais, au contraire. Je crois que j'en ai jamais pris autant sur cette tournée, sincèrement. On a eu des pauses, on a eu le covid qui nous a tous flingués en tant qu'artistes, dans le public pareil. Y a eu un retour de COVID qui a été compliqué, avec beaucoup de gens qui se sont tendus, qui se sont dits des choses méchantes et tout. Des réseaux qui se sont enflammés et puis aujourd'hui, on retrouve une forme d'apaisement. On sent que tout ça est un peu derrière nous et puis, comme je l'ai dit, on a cette tournée qui est sold out et ça réchauffe le cœur. Du coup, j'y vais vraiment, je crois, avec plus de plaisir que jamais.

"Il est assez introspectif"

Ton dernier album, Demain peut-être est sorti en septembre dernier. Comment tu présenterais cet album ?

C'est un album, j'ai peur de me répéter, mais pour le décrire, je le décris, il est comme il est. Je trouve qu'il est assez introspectif. Comme je disais à l'image des concerts, il y a une espèce de retour à l'essence du groupe Danakil. De l'identité du groupe, plus reggae, plus organique. Tous les instruments sont joués, les batteries sont jouées. Il n'y a pas de programmation. Il y a une espèce de regard sur moi-même, sur nous-mêmes, et puis une espèce de focus sur les failles de l'homme. Les failles qu'on peut tous avoir et dans lesquelles l'humain se reconnaît. C'est une espèce de mise à nu par rapport à ça.

"L'expérience humaine se partage"

Je crois qu'on traverse tous en tant qu'humains un peu les mêmes choses dans la vie. Pas de la même façon exactement, mais l'expérience humaine se partage. On a tous des déceptions, des joies, des amours, des rencontres, des séparations. Je crois que dans cet album, on a mis tout ça un petit peu à découvert, à nu. À côté de ça, il y a quelques chansons plus sociétales, plus sur le coût de la vie avec "Marie-Antoinette". Sur le rapport à la démocratie, le rapport au vote avec la "Démocratie Balbutie". C'est un album où il y a pas mal de choses, mais où l'introspectif revient souvent.

"C'est un terme rempli de poésie"

Peux-tu me parler du titre de cet album? Pourquoi le choix de ce titre ?

Demain peut-être c'est le nom d'une chanson déjà. J'aime bien. On ne l'a pas systématiquement fait, mais j'aime bien que l'album porte le nom d'une chanson. Et puis parce que c'est un terme rempli de poésie, je trouve,  Demain peut-être. Qui parle d'avenir, mais d'incertitude aussi, donc d'espoir. C'est un terme qui parle du futur, mais en conditionnant le futur à ce qu'on fait au présent. C'est un peu comme ça que je le ressens. Demain peut-être, oui, ça ira, si aujourd'hui, on arrive un petit peu à conscientiser un certain nombre de choses.

"J'aime que chacun le prenne avec sa personnalité et sa vision du monde"

Et puis c'est un titre assez ouvert à l'imagination, comme en toute chose dans la musique. Je trouve que c'est intéressant de ne pas proposer une idée trop concrète. Sinon, moins de gens y accèdent. Il faut que l'idée reste appropriable par tout le monde. Demain peut-être, ça peut vouloir dire quelque chose de très négatif par quelqu'un ou de très positif par un autre ou de neutre par un troisième. Et du coup, j'aime que chacun le prenne avec sa personnalité et sa vision du monde.

"Il y a beaucoup de morceaux personnels"

Y a-t-il un morceau de l’album qui te touche particulièrement ou que tu considères comme le plus personnel ? Si oui, pourquoi celui-là en particulier ?

Comme je dis, il y a beaucoup de morceaux personnels, en fait. Donc je ne saurais pas dire lequel est le plus personnel. Même dans ceux qui n'ont pas l'air de l'être, il y a beaucoup de personnel. Je pense que je me suis ouvert à la thématique plus personnelle avec l'album solo que j'ai fait entre temps. J'ai fait un album qui s'appelle Parenthèse sous mon nom Balik pas Danakil. Là-dessus, j'étais tout seul, je n'engageais que moi. J'ai vraiment un album très personnel, je parle de mes enfants, de mes trucs et tout. Et ça m'a permis d'ouvrir une porte, ça se retrouve dans cet album. Dans la créativité lexicale de cet album thématique.

"À part les deux chansons plus engagées"

Si je prends, la tracklist, à part les deux chansons plus engagées dont je parlais, qui sont : "Marie-Antoinette" et la "Démocratie Balbutie". Si tu écoutes toutes les autres, à un moment donné revient l'idée de quelque chose que j'ai ressenti, vécu, regretté. Quelque chose qui m'a peiné ou quelque chose qui m'a poussé. Donc, franchement, c'est un album personnel, je trouve. L'album le plus personnel sorti sous le nom de Danakil. Le plus personnel à mon nom, c'est forcément lui.

"Ce sont des réflexions et des raisonnements que j'ai eus sur cette période"

Pourquoi tu as mis le morceau "Marie-Antoinette" et la "Démocratie Balbutie" sur cet album vu qu'il est beaucoup plus personnel ?

Je ne m'impose pas ce genre de ligne-là. C'est des réflexions et des raisonnements que j'ai eus sur cette période. On est sur un moment où c'est de plus en plus dur. Il n'y a plus de classe moyenne. Il y a les pauvres et les riches. Ça se ressent de plus en plus et on le vit aussi nous-mêmes ! Du coup, c'est un truc qui était là dans ma tête et j'ai eu envie d'en parler.

"C'est issu de mes différentes expériences"

Le rapport au vote, c'est issu de mes différentes expériences, de mon passage au Sénégal, de ce qui s'est passé à l'époque au Sénégal. Je l'ai souvent dit dans les interviews de cet album. C'est un morceau que j'ai commencé en pensant à la situation démocratique du Sénégal. Il y a eu un président qui s'est accroché au pouvoir, qui a tout fait pour discréditer son opposant qui, finalement, a perdu. Des émeutes, des morts à cause d'eux. À cause d'une espèce de combat de coqs de dirigeants entre un président sortant et un candidat dangereux pour le président sortant. Et puis un regard sur la France, sur l'Europe, sur la Russie. Sûr, qu'est-ce que la démocratie aujourd'hui d'un point de vue populaire. Je n'ai pas que passé une période introspective, il y avait mon introspection et puis il y avait aussi la vie autour de moi. Donc ça s'est retrouvé aussi dans l'album sans que je choisisse de me dire, je ne fais que ci ou ça sur le choix éditorial des chansons.

"J'aime beaucoup de musiques, pas que le reggae"

La chanson "Depuis le début" est une belle ballade pop, bien loin du reggae traditionnel. Qu’est-ce qui t'a poussé à explorer ce style différent ? Tu parles de l'amour dans ce morceau avec un mélange de tendresse et de regret. Qu'est-ce que cette chanson représente pour toi ?

Les musiques que j'écoutais à cette époque-là. À ce moment-là, j'écoutais pas mal de son comme ça et ça m'a inspiré. J'ai toujours aimé la soul, j'ai toujours aimé écouter Sam Cooke, Otis Redding. J'ai toujours aimé écouter ces artistes-là. Les premières chansons des Jackson Five, c'est beau quoi. Et du coup, je n'ai pas voulu le refaire, mais il y a une espèce de truc qui sort de là. Je suis musicien, j'aime beaucoup de musiques, pas que le reggae, j'ai fait un album de rap. Ça me fait du bien. Dans Danakil, on a souvent présenté un peu de hip-hop aussi, au moins dans l'arrangement. Je trouve ça cool !

"Ça se mariait avec ça"

Et puis ce thème-là, la façon dont les mots sont sortis, ce que ça disait, ça se mariait avec ça. J'ai fait une autre chanson très sentimentale, de rupture un peu sur un riddim très reggae, le morceau s'appelait "Apesanteur", mais celle-ci, c'était autre chose. Celle-ci, elle est venue comme ça, je la chantonnais comme ça, on l'a arrangée comme ça. C'est vraiment instinctif. Oui, c'est un truc que j'ai traversé. C'est un ressenti que j'ai mis là, parce que je me suis rendu compte aussi que ce que je traversais, on était très très nombreux à le vivre et je trouvais ça intéressant de le partager.

"Je ne sais pas pourquoi, dans la salle de bain, j'ai ça qui me vient"

Le morceau "Marie-Antoinette" évoque des tensions sociales. Que représente cette chanson pour toi, et pourquoi avoir choisi de faire référence à un personnage historique dans ce contexte ?

En vérité, je suis en vacances avec mes enfants, je ne sais pas pourquoi, dans la salle de bain, j'ai ça qui me vient. Je te jure, c'est vrai. Ça les fait marrer, ils sont derrière la porte, ils sont avec leurs cousins, on a trippé avec ça. On fait un apéro Oasis et on a rigolé avec ça. En général, le premier public, ce sont les enfants. Je me souviens leur expliquer qui est Marie-Antoinette, pourquoi je dis ça. Et puis je me suis dit que l'image est là et on va tisser autour de ça.

"Je suis assez instinctif dans les chansons, je n'ai pas trop de calcul"

Je suis assez instinctif dans les chansons, je n'ai pas trop de calcul, c'est venu comme ça. Je ne sais même pas pourquoi je me suis mis à chantonner ça. Peut-être que j'avais entendu un truc qui parlait de ça, je ne me rappelle plus. Du fait que la vie est de plus en chère et qu'il y a de plus en plus de difficultés. Peut-être que je sortais d'un envoyé spécial d'Elise Lucet spécial sur le coût de la vie. Je n'en sais rien. Je dis ça, c'est faux, hein.

"Ça marchait moins avec Louis XVI"

J'ai dit aux enfants, je vais la faire et cette semaine-là, j'ai fini cette chanson. Je leur ai chanté, je leur ai soumis. Elle s'est retrouvée sur l'album et c'est une des chansons qui marche le mieux de l'album. Incroyable. L'image est simple. Sauf que Marie-Antoinette, ce n'était pas sa faute, en fait. Dans les faits historiques, elle a subi un petit peu, mais bon, l'image parle. Et puis ça marchait moins avec Louis XVI, il y a la musicalité aussi qui fait que. Tu as vu, ils nous ont piqué l'emblème aux JO et c'est en milieu d'ouverture, comme quoi il n'y a pas que moi qui trouve que c'est emblématique.

"Ça semble être une bonne idée"

Est-ce qu'on aura la chance de voir cet album en déclinaison dub comme les derniers projets ?

Laissez-nous y réfléchir, mais ça semble être une bonne idée.

"On ne voyait pas du tout ça comme un morceau moteur"

Le titre Marley fête ses 17 ans cette année. Encore l'année dernière, il a été repris par un enfant dans l'émission VoiceKids. Est-ce que tu imaginais, quand tu as écrit ce morceau il y a 17 ans, qu'il passerait les époques et continuerait à toucher toutes les générations de la même manière que quand il est sorti ? Qu'est-ce que ça te fait de savoir que la jeune génération continue de reprendre tes titres ?

Oui, j'étais au courant, j'étais en lien avec lui bien avant que ça sorte. Pas du tout. Quand il est sorti, on l'a mis en onzième position sur l'album. On ne voyait pas du tout ça comme un morceau moteur. Parce qu'il n'y avait pas de refrain, c'était une longue tirade de cinq minutes. On ne l'a absolument pas vu venir, ce morceau. Et effectivement, aujourd'hui, c'est la colonne vertébrale du succès du groupe. Il a construit l'histoire du groupe.

"C'est un morceau qui a changé le destin du groupe"

Aujourd'hui, j'espère, je crois pouvoir dire que les gens viennent au concert pour autre chose. Mais que c'est ça qu'ils attendent en point d'orgue. Et que c'est très souvent par ce morceau-là qu'ils ont accédé au reste du répertoire. Donc, effectivement, c'est un morceau qui a changé le destin du groupe, et le mien. Le nôtre à tous. Et non, on ne l'avait pas vu venir du tout. Et c'est vrai que ce jeune, Tahys, je crois, qui était venu chanter ça, j'avais été en contact avec lui un an avant que ça ne sorte. Je l'avais rencontré. On s'est écrit des messages, le jour de la diffusion. C'est un petit jeune qui est plein de projets. Je ne sais pas exactement où il en est aujourd'hui. Mais en tout cas, c'était chouette.

"C'est un morceau intergénérationnel qui nous survivra"

Ce n'est pas spécialement une consécration pour nous, dans le registre dans lequel on évolue, d'être dans ces émissions. Mais il y a quand même un truc qui vient du populaire. Quand tu arrives là, c'est qu'il y a un truc populaire. Je me souviens de voir notamment, Kenji Chirac, qui chantait et qui disait que ça lui rappelait son enfance et qui chantait les paroles en entier. Et là, tu te rends compte qu'il est beaucoup plus jeune que nous et qu'il a eu ça aussi. Et c'était touchant, car c'est un autre monde que le nôtre, que le monde de la télé. Mais voilà, c'est vrai que c'est un morceau intergénérationnel qui nous survivra et c'est super cool d'y penser.

Un dernier mot pour les lecteurs de la Grosse Radio Reggae.

Je ne suis jamais très original dans ces moments-là. Mon mot de la fin, c'est souvent le même. On s'est fait avec les gens qui nous suivent, comme je viens de le dire dans les questions précédentes que tu m'as posées. On est un peu hors circuit. Grand média tout ça. Donc nous, on doit au média indépendant comme La Grosse Radio Reggae avec qui je fais des interviews depuis des années. Je n'ai pas de distinction dans les petits médias, les radios associatives, universitaires, qui ont toujours relayé nos morceaux et nos interviews. Et les gens qui viennent au concert sur cette tournée. Comme je l'ai dit, on ne s'attendait pas à avoir plus de monde. À être aujourd'hui, entre guillemets, au prisme du groupe, alors qu'on n'aurait pas pensé ça, jamais ! Ni en 2011, ni en 2015 ni en 2018.

"Donc, un grand merci"

Donc voilà, c'est juste des remerciements et on croise les doigts pour que la belle histoire continue. Mais beaucoup de remerciements aux gens qui nous soutiennent, qui nous écoutent. Et qui emmènent leurs enfants en concerts. Qui viennent avec leur petit frère ou leurs enfants. Parce que le public a vraiment rajeuni aujourd'hui, c'est incontestable, les gens sont plus jeunes aujourd'hui qu'il y a dix ans au concert de Danakil. On a gardé les anciens, mais ils viennent avec leurs petits, donc c'est hyper touchant. Il y a vraiment ce truc de famille qui se confirme avec le temps et c'est mortel, donc un grand merci.

Vous pouvez retrouver la chronique de l'album Demain Peut-être ainsi que le report du concert de Twan Tee et Danakil au 106 de Rouen.



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