Arverne Reggae Festival #7 – 30/05/2025 – Brassac les Mines – Jour 2

Au contraire d'hier, le Arverne Reggae Festival #7 démarre avec un band complet.

The Reggers

Joli jeu de mots entre Reggae et Gers, la région dont ils sont originaires, les 5 artistes de The Reggers,  attaquent sous un chapiteau, certes clairsemé, mais animé d'amateur de roots pour le Arverne Reggae Festival #7.

Après un « Eighteen » qui donne la couleur, Jules nous chante « I only tried » d’une voix qui vire du rock à la country avec un magnifique solo de guitare.« M'entendez-vous ? » est le seul titre en français du set. Il nous le demande régulièrement en chantant « Dieu est amour, un Paradis au loin, la Paix toujours ». Ce message devrait largement dépasser nos frontières pour un monde meilleur. Le riddim est lourd, prend même de la vitesse pour être quasiment au niveau d'un ska.

au Arverne Reggae Festival #7, on veut du roots !

Gros point d'orgue pour « Stranger » pour un rythme en one drop. L'organiste fait les chœurs tandis qu'il bascule en mode piano sur le reste de la chanson. Jules, le chanteur, nous confie : « On a tous besoin de dire pardon » avant d’entamer la bien nommée « Sorry ».
Let me be me » est une pure démonstration de l'histoire musicale jamaïcaine, avec parfois des accélérations basse/batterie pour arriver au ska, puis redescendre pour arriver au Early reggae.

Arverne Reggae Festival #7
The reggers - Live band !
Arverne Reggae Festival #7
Julesn chanteur charismatique du groupe The Reggers

Diverses influences

« Happiness » part uniquement en voix/guitare avant de partir sur un riddim avec un joli contretemps basse/batterie. Le public qui se fait un peu plus nombreux ressent qu'ils vivent pleinement leur musique. Comme le dit si bien le chanteur aux dreadlocks : « Un petit moment de joie dans une vie, ce n'est jamais de trop ».

Les deux titres suivants ont des influences multiples. Pour l'une, un peu  The Cure,  dans le synthé, pour l'autre du Rolling Stone. Jules nous parle ensuite du titre « Celle-ci, c’est quelque chose… on en a tous marre, une des dernières que j’ai écrites ». On le sent ému, touché. « No more War » est un hymne à la paix en contraste avec le riddim digne d'un chant de bataille. Un savant mélange de « War » et « No more trouble » de Bob Marley !

Un groupe montant au Arverne Reggae Festival #7

« I was in Mourning » est un titre plus posé alors que « I can say » va davantage au galop. « Politics » quant à lui, démarre sur un orgue entêtant. Le set se finit sur « Philia » qui démarre sur du ska. « Malgré la chaleur, vous êtes là. Merci ! » clame le chanteur. La batterie part alors façon fanfare militaire avec un roulement caisse clair et de grosse caisse.

The reggers, un groupe qui demande a été connu avec :

  • Jules au chant et à la guitare ;
  • Alain à la guitare lead ;
  • Archie à la basse ;
  • Niko aux claviers ;
  • Seb à la batterie (petit nouveau, son premier live).
The Reggers
Alain, la soixantaine, le guitar hero de The reggers
Arverne Reggae Festival #7, the Reggers
The Reggers, un groupe à surveiller !

Mad Professor

C'est une légende du dub, qui rentre ensuite en scène au Arverne Reggae Festival #7, le grand Mad Professor, 70 ans cette année ! Casquette, lunettes de soleil et T-shirt avec le label Ariwa Records. « Un puissant « Are you ready, ready to dub ? Only live remix ! » avant d'envoyer un « Psychologically Yours » du premier album  Dub me Crazy », suivi d'un « Defending dub ». Mad Professorr joue « Rebel Rock » avec le chant de Sandra Cross. le maître du son mixe ensuite « welcome to Jamrock » accéléré en mode jungle.

Il enchaîne avec des « Speed rock come back » et un « Badda da dem », mais les interrompt rapidement pour proclamer : « Le seul système valable est le sound system. » Mad Professor nous envoie un superbe et émouvant « True Born african » avec U-Roy et Sista Audrey, et un « Method to the madness » sur le « Kunta Kinté riddim ». En coulisses, on aperçoit DJ Rambla en train de se déhancher.

Arverne Reggae Festival #7
Arverne Reggae Festival #7
Neil Fraser aka Mad Professor

Au Arverne Reggae Festival #7, le dub est fou

Un « Tell me the almighty one » part en jungle. Neil Fraser reprend ensuite un dub de Sista Nancy » sur le « Bam Bam » pour ensuite basculer sur Chaka Demus & Pliers. Mad Professor chante alors sur le mélodica d'Augustus Pablo le titre « I love you so » de Jacob Miller, et un hommage à Max Romeo avec « Chase the devil ».

Un « pull up » sur « Deliverance Will Come » de Dennis Brown et un très réussi « Taken from African » d'U-Roy. Il nous demande ensuite si on en veut encore avec le Ariwa Posse. L'artiste nous pousse alors un « Can't stop us now » de The Viceroys avec un gros dub sur les voix du trio local.

C'est cadeau

Il clame que c’est un plaisir d’être avec nous ce soir et lance dans la foule un album vinyle qu’il a produit en collaboration avec le défunt Lee Perry. Des bras se lèvent pour récupérer au vol le petit Graal. Tel Marley, il dit « celui que Jah bénit, personne ne peut le blesser  » ! avant de balancer le « O Africa » d'Aisha, une habituée du label Ariwa.

« Vous en voulez encore » alors qu'il envoie coup sur coup 2 gros dubs dont un qui reprend le « Armagedeon Time » de Willi Williams.
Adrien, président du Arverne Reggae Festival, revient sur scène et demande un maximum de bruit pour une légende vivante qui vient tout droit de Londres.

Mad Professor
Mad Professor
Mad Professor - Ariwa Records

Brain Damage x Emikoota

Brain Damage attaque avec un morceau qu’il a produit en collaboration avec Big Youth sur l’album Beyond the Blue. Ce titre est une fusion remarquable du meilleur du dub et d’un DJ emblématique des années 70 ! S'en suit un dub de Groundation avec un gros jeu de lumière. Le show à la Brain Damage  est tout autant visuel qu'auditif. Il donne de sa personne et sait occuper la scène. Ensuite, Brain Damage nous offre une version repensée de la chanson « A New Star » des groupes Groundation et The Congos, tirée de l’album Hebron Gate. Il enchaine avec un titre de Groundation et de Don Carlos cette fois.

Emiko Ota sur scène

Il annonce « Je ne suis pas seul, le soir, j'ai une invitée ». Arrive alors Emiko Ota. On montre d'un cran dans un univers traditionnel nippon et de dub à la fois. Un jeu de lumière jaune stroboscopique Un néon rouge pour une voix passant d'une tonalité basse à soprano sur « Isogashi ». La guitare massive contraste avec la voix qui peut s’aventurer dans un style de fusion rock.

Le titre suivant a des consonances africaines tandis que Emiko Ota joue de la voix et des instruments, avec des cloches aux mains pour partir ensuite sur une musique et chant plus traditionnelles.

Arverne Reggae Festival #7
Brain Damage x Emiko Ota
Brain Damage x Emiko Ota

Du reggae dub aux influences rock et fusion au Arverne reggae Festival #7

Chaque morceau a une atmosphère très différente. Voici « Bakou » (du dernier album Oide Oide de Brain Dammage x Emiko Ota x Mad Professor. Emiko Ota démarre par un slam et continue avec une tonalité en voix basse, tandis qu'elle joue sur une caisse claire :

Au son agréable du bruit des vagues, les dormeurs s'éveillent dans la longue nuit lointaine.
Au Japon, les baku*, qui ont commencé à manger les rêves, sont les esprits gardiens du Nouvel An.

(* Le baku est un yokai, une créature du folklore japonais. Sa caractéristique est de dévorer les rêves et les cauchemars des personnes endormies, digne de notre Freddie Krueger avec ses 'griffes de la nuit ' NLDR)

Brain Damage nous annonce alors qu’on retrouvera Emiko Ota plus tard pour le Arverne Reggae Festival #7. Il nous envoie alors un classique de sa carrière suivi d'un morceau de son tout premier album. Martin Nathan, alias Brain Damage, donne tout : son corps qui balance d’avant en arrière, sa tête qui parfois frôle la console. Du dub exorcisé ! Le titre devient extrêmement lourd avec des basses profondes qui résonnent dans la poitrine des dubbers.

En français dans le texte

Retour sur scène de Emiko Ota pour un tour de chant dans les aigus. Brain Damage émet des échos sur sa voix de la chanteuse sur un rythme minimaliste, répétant quelques mesures, mais très efficace. Il utilise son antenne radio pour envoyer des ondes puissantes à travers tout le festival.

« Un morceau joué il y a 20 ans, c'est under the ground !», traduit du japonais cela pourrait donner :

Les gens qui se tortillent sous terre, accompagnés des fantômes du clan Heike*
dansent et chantent chaque nuit lors d'une grande fête.

(*les esprits vengeurs du clan Heike, est un célèbre conte de fantôme racontant la difficile traversée de Yoshitsune Morimoto vers le Shikoku NDLR). Le texte se marie à merveille avec la musique.

Un dernier titre où Emiko Ota repasse à la caisse claire. Superbe moment où Brain Damage a passé en revue sa carrière et son dernier album, à se procurer d’urgence !

Arverne Reggae Festival #7
Arverne Reggae Festival #7
Brain Damage x Emiko Ota : duo gagnant !

Hilight tribe

 

Le groupe Hilight Tribe achève cette seconde soirée. Ce groupe parisien fait de la Transe depuis 1999. Une dizaine d'albums à leur effectif, dont les superbes Translucid et Great Spirit. Djembés, congas, sitar, didgeridoo, guitare,  basse, batterie et, bien sûr, chants ont su ravir un chapiteau qui n'a jamais été aussi rempli.

L’avenir se situe à la jonction entre le dub et la transe. De nombreuses personnes se retrouvent dans ces deux univers qui ne sont pas si éloignés l’un de l’autre.

Arverne Reggae Festival #7, Hilight tribe
Hilight tribe
Arverne Regge Festival #7, Hilight tribe
Hilight tribe
le groupe francilien Hilight tribe

Arverne Reggae Festival #7 - Jour 1 c'est ici

Toutes photos avec les aimables autorisations de Morgan, Slim et Manon
Un grand merci à Emiko Ota pour les textes fournis.



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