Manudigital – L’itw Step Up

Manudigital a sorti Step Up en fin d'année 2023. Un album aux couleurs musicales diverses et variées et une multitude d’artistes des quatre coins du globe invités. La Grosse Radio a eu l’occasion de poser quelques questions à Manudigital pour en apprendre un peu plus sur ce projet. Une interview que l’on vous invite maintenant à découvrir. Bonne lecture à tous !!

Merci à X-Ray Production et Manudigital

Manudigital - Step Up disponible ici

et sur toutes les plateformes

Process de création des morceaux de Manudigital

Enchanté de t'avoir au téléphone. On va échanger sur ton nouvel album sorti le 17 novembre et intitulé Step Up. Se retrouve dedans beaucoup de collaborations et une bonne dizaine d’artistes. Un côté hybride entre reggae et électro qui te caractérise bien. Tu peux nous expliquer le processus de création de ces nombreuses tunes stp ?

Comme tu le sais, de mon côté, je m'occupe donc de la partie instrumentale. Je ne suis pas chanteur et je fais appel donc à des artistes chanteurs pour s'occuper de la partie vocale. Au niveau du process de création ça dépend. La plupart du temps, je commence toujours par faire une instru souvent inspirée par une petite mélodie que j'ai en tête. Ou encore une ligne de basse, même ça peut arriver que ce soit juste un groove de batterie, un rythme de batterie…

Le travail fait en amont

Pour ce projet, j'ai composé une centaine d'intrus avant de me décider à commencer à les envoyer. Sur cet album, je n’ai pas voulu coller à une direction artistique spéciale, car je ne me suis pas mis d’objectif. J’ai travaillé sur mes cents instrus pendant six mois où j’ai mélangé un peu tous les styles : Du reggae digital jusqu’au dancehall en passant par le Moombahton à des morceaux bien plus roots. Une fois que j’avais mes instrus, j’en ai sélectionné plusieurs et j’ai commencé à les envoyer à des artistes avec qui j’avais pour la plupart déjà collaboré ou d’autres avec qui je n’avais jamais collaboré comme Liam Bailey par exemple.

J’ai commencé à contacter les gars par Whatsapp. Je leur ai envoyé des instrus et proposé le projet. Ils ont choisi chacun leur instru ou moi de mon côté. J’avais déjà une idée de ce que je voulais qu'ils fassent, donc je les ai aussi drivés. Un peu des fois sur la dynamique générale du morceau. Chacun a enregistré de son côté. On a des artistes de Jamaïque, d’Angleterre, un petit peu de France, d’Inde.

Les instrus

Tes instrus, tu les retouches un peu ou pas après avoir reçu les Voices ?

Exactement. Selon l'énergie, selon comment tout ça se goupille. Des fois, je garde tout exactement au mot près et des fois, je casse tout pour tout refaire de zéro.

Il y a des morceaux qui peuvent totalement changer d'ambiance, genre des fois, tu envoies un morceau sur une instru électro à un artiste et en fin de compte, elle finit en instru un peu plus roots ?

Oui. C'est tout à fait ce qui s’est passé, par exemple sur le morceau numéro 4. “Quieren Mas” avec Alika et Blackout JA. A la base, je leur ai envoyé une sorte de dub stepper mineur et au final j’ai fini par faire un breakbeat. Le morceau part plus en reggae roots au début, de rocksteady et puis breakbeat sur les couplets de Blackout JA. Donc ça par exemple, oui j'ai complètement changé.

Le morceau éponyme de l'album avec Joseph Cotton et Bellyman. Au début c'était qu'une partie reggae/rocksteady.

Il envoie de l’énergie Bellyman sur “Step Up”.

Ouais tout à fait et c’est seulement après que j'ai fait cette partie là justement. Donc voilà cela dépend vraiment des morceaux. Le morceau avec Tracy De Sá aussi il est complètement différent de ce qu'on a fait. On l’a enregistré ensemble à Paris et en fait, le morceau était super cool mais mon instrumentale était trop chargée par rapport à ce qu’elle avait fait vocalement. Du coup j'ai décidé de partir sur une autre direction pour lui donner plus d'espace libre pour ses lyrics.

“Step Up” Manudigital feat Bellyman & Joseph Cotton

On va parler du titre éponyme. Comme je te disais, moi, Bellyman, il m'a pété dans les oreilles. Il apporte une énergie folle et Joseph Cotton contraste avec un registre plus reggae. Tu m’as dit que ce morceau n’avait pas cette couleur musicale au début. Est-ce que tu peux nous parler de ce titre et du clip stp ? Le clip est une fusion des Digital Sessions et des Carz Bars.

Exact. Alors donc pour ce morceau à la base, comme je te disais j'avais créé juste la partie reggae et j'avais pas du tout fait la partie électro. Il fait partie de la liste des morceaux que je voulais utiliser pour l'album mais il était trop reggae/rocksteady. Vu la tournure de toutes les instrus, il ne me paraissait pas vraiment opportun de mettre un morceau rocksteady qui sonne un petit peu année 70 dans l'album. Ça aurait été un peu comme un cheveu sur la soupe.

Manudigital (Digital Session) & Bellyman (Carz Bars)

Du coup je me suis dit : ‘Il faut que je fasse une partie électro, une partie pour breaker l'instru et pour que ça change complètement’. Et j'ai fait cette partie électro, un petit peu bête et méchante mais que j'aime bien. Là je me suis dit : ‘Ah mais mon pote Bellyman, ça pourrait être chanmé sur cette instru'. C'est un artiste anglais qui habite à Londres qui est très actif sur la scène drum&bass et il a fait un concept un peu comme les Digital Sessions.  Il a appelé ça les Carz Bars où il invite à chaque fois un ou plusieurs chanteurs. Ils s’enregistrent dans la voiture, ils font un freestyle filmé et enregistré audio.

Manudigital contacte Bellyman

Et en fait, quand je l'ai vu pour la première fois, c'est mortel ses vidéos ! Je lui ai envoyé un message et là je me suis aperçu sur Facebook, sur sa page artiste qu'il suivait une seule personne et c’est Manudigital. Là, j’ai halluciné. Donc, je l’appelle direct, je lui ai envoyé un message d’abord en lui disant :’Truc de ouf mec, mortel ton concept’. Il me dit : ‘Mais mec, tes digitals Sessions, c’est mortel. Je me suis inspiré de ça, ça tue’. Et de là, je lui dis que j’ai une instru à lui proposer. Ce n’est pas de la jungle ni de la drum&bass, c’est plus breakbeat avec une partie reggae. J’aimerais bien faire une sorte de multi-artistes.

Je lui envoie l’instru, il a tout de suite accroché. Il m’a renvoyé sa partie chantée genre 3-4 jours après.

Joseph Cotton

Une fois que j'ai eu ça, je me suis dit : ‘Je vais enregistrer, je vais proposer la partie reggae à Joseph Cotton pour faire un refrain bien fédérateur sur cette partie là'. Et donc, je l'ai envoyé à Joseph Cotton. Joseph il a bossé son truc et puis on s'est vu en studio sur Paris pour enregistrer sa partie du morceau. Une fois que j'ai eue, ben je l'ai mixé et je l'ai renvoyé à Bellyman. Il a adoré la partie de Cotton aussi et là, je me suis dit : ‘Ça serait bien qu'on fasse un clip de ça et qu'on fasse un mix entre les Digitals Sessions et les Carz Bars’.

Le clip de “Step Up” - Manudigital-Bellyman-Joseph Cotton

Du coup j'ai fait revenir Bellyman à Paris et j'ai appelé mon pote Steph de Jamafra qui s'est occupé de la réalisation du clip. On s'est retrouvé tous les trois dans un parking, dans ma bagnole, pour faire une sorte de Carz Bars/Digitals sessions et voilà. Histoire de mettre en image un petit peu nos 2 univers différents et introduire Joseph Cotton qui est déjà bien présent dans mon univers musical. Voilà le morceau est né comme ça et le clip aussi.

Manudigital & Liam Bailey

Du côté des artistes anglais. On parlait de Liam Bailey justement. Comment s'est faite la connexion avec cet artiste et est-ce que tu peux nous parler du morceau ?

Liam Bailey est un artiste que je surkiffe. Qui n’est pas très connu en France mais qui a une très très grosse carrière en Angleterre et même aux États-Unis. Parce que c'est un très très bon chanteur qui est sur plein de scènes différentes. Il est aussi bien à l'aise dans sur la scène soul, la scène soul New yorkaise, que sur la scène jungle, drum&bass, liquid drum&bass anglaise. Il a des gros hits de drum&bass qui culminent à plus de cent millions de vues sur Spotify. Et en fait, j'ai toujours adoré depuis longtemps un morceau qui s'appelle ‘Soon Come’ qu’il a fait avec un gros producteur de jungle. L'un des meilleurs producteurs de jungle anglaise qui s'appelle Shy FX.

La prise de contact Manudigital / Liam Bailey

Un jour dans mon studio en bossant les claviers, les pads, je me suis entraîné à bosser mes pads avec des petits sons d'orgue sur ce morceau. J'ai pensé : ‘Je vais en faire une petite vidéo et taguer Liam Bailey et Shy FX. Ça peut les faire rigoler de me voir bosser le matin sur leur son juste comme ça au réveil. Un café, un thé, allez hop, on travaille sur le son et tout'.

Donc j’ai fait la vidéo, une petite story insta et il m’a répondu direct en mode. ‘Yes mortel mec, ça déchire ton petit son et tes vidéos dans la rue, ça tue’. Et là, j’ai vite enchainé. ‘Je bosse sur mon album, ça ne te tente pas que l’on fasse un truc ensemble, j’ai une instru qui pourrait coller ? Encore une fois, c'est différent de ce que tu fais d'habitude. Là c’est un reggae digital qui est un peu pop sur les mélodies, qui est un petit peu mainstream on va dire, un peu grand public mais qui reste très digital dans les sonorités. Est-ce que ça te tente’ ?

Je lui ai envoyé le morceau et il a surkiffé, il m'a fait mortel ! Il m'a envoyé 40 pistes de voix 2 semaines après et là du coup j'ai fait le tri et j'ai mixé, j'ai édité. Je lui ai envoyé le morceau derrière, il a adoré. Donc voilà. Et après, je l'ai rencontré en physique fin août chez lui. Je suis allé chez lui et on a enregistré une petite vidéo, une digitale session qui va sortir en décembre.

Manudigital - Alborosie et Yami Bolo

On va continuer sur les collaborations. On retrouve Alborosie sur “Reggae Music and Love” en featuring avec Yami Bolo. Tu peux nous parler du morceau et du featuring. Tu as récemment joué aux côtés d’Albo sur scène.

Ouais carrément. Là, ce morceau, en fait j'avais fait instru et j'ai fait plein d'intrus dans ce style là que j'affectionne vraiment. On va dire le style Sly and Robbie, Black Uhuru, les années 80, l'album brutal. C'est vraiment un style de reggae que j'adore tu vois. Et du coup, j'ai fait plein de trucs comme ça qui n’était pas forcément pour mon album. Et j'avais fait plein d instrus sur un autre projet : Manudigital Meets Rastar All Stars avec le label jamaïcain Rasta Record où y avait beaucoup d'intrus dans cette veine là. Il me restait donc plein de maquettes dans ce style là.

“Reggae Music and Love”

En continuant sur mon album, je fouillais sur les instrus qui me restaient aussi et donc je suis tombé sur ce paquet là. Et je me suis dit : ‘Ah mais ça serait vraiment mortel d'envoyer ça à Yami Bolo'. Un artiste qui est jamaïcain mais qui vit à New York et que j'apprécie énormément. On avait déjà travaillé ensemble sur le projet de Rasta Record. Il avait déjà enregistré, c'était des voix qu'il avait enregistré 15 ans avant. Du coup on s’était contacté quand les morceaux étaient sortis et on a gardé le contact. Il avait apprécié le travail que j'avais fait sur ces morceaux.

Donc en ayant ces instrus là, j’en ai pris une. Celle-ci justement, celle du “Reggae Music and Love”, je lui ai envoyé, je lui ai dit : ‘Ecoute, je pense que ça pourrait être un super morceau, c'est exactement ton style. Toi tu sonnes super, le style entre guillemets ‘Waterhouse’ à la Black Uhuru avec ce genre de voix un peu Michael Rose, Junior Reeds, enfin voilà.

Yami Bolo

Il fait partie de la genèse du style ‘Waterhouse’.

Ouais et du coup, je lui dis : ‘Ecoute, je t'envoie un morceau pour mon album si ça te tente. Je lui envoie l instru, tout de suite, il kiffe parce que ça lui rappelle sa jeunesse, ça l'a rajeuni de 20 ans en écoutant ça. Donc il est allé au studio dans la semaine. Pareil boom, il m'a fait un super morceau avec un super refrain. Le refrain qui est sur le morceau actuellement et il a fait 3 couplets. Bim bam boom, il avait fait le morceau complètement. Donc moi, je reçois le morceau, je suis à fond, c'est trop bien, ça déchire !!! Et je laisse comme ça pendant 2 3 semaines le morceau au studio. Je le mixe un petit peu, je l’édite un petit peu, tout ça tranquille mais je n’avais pas encore eu l'idée de faire la collaboration avec Alborosie sur ce morceau.

Alborosie

Ce qui s'est passé, c'est que tout simplement en le laissant 3 semaines, un mois dans l'ordinateur et en bossant sur les autres morceaux. Là, je me suis dit : ‘Ah mais ça serait vraiment chouette qu'il y ait un gars comme Alborosie qui fasse un couplet’. Vu que c'est bien son style aussi à Alborosie. C’est très influencé dans ces albums, dans sa carrière en règle générale par les sons de Sly and Robbie, il y a un côté très Black Uhuru. Et là je me suis dit ça pourrait grave coller à son univers et en plus c'est vraiment super crédible parce qu’il y a Yami Bolo dessus qui ramène cette empreinte là et qui a vécu cette époque là. L'instru, elle tient la route, donc vas-y, je me lance, je lui envoie.

L'intervention d'Alborosie

Alborosie, en fait, on avait déjà collaboré ensemble sur un projet et on était déjà en contact. On conversait déjà un petit peu ensemble. Je lui ai envoyé l'intru avec la partie de Yami Bolo et au début, il m'a dit : ‘Mais il n’y a pas de place pour moi. Yami Bolo, il chante tout le temps !’ (Rires) Là je lui dis : ‘Ouais, mais justement, c'est le morceau complet mais si tu as envie de faire un featuring avec qu'on fasse un morceau pour mon album, je te fais l'espace que tu veux. Le premier couplet par exemple, une partie du 2e couplet et puis mettre  des petites réponses sur le refrain, on retire les réponses de Yami Bolo et c'est toi qui fais les réponses sur le refrain.’

Le mixe de Manudigital à Alborosie

Et du coup, ça s'est passé tout simplement comme ça. Il a accroché sur le morceau, il a enregistré dans son studio en Jamaïque, il m'a renvoyé les fichiers, hop. 3 jours après, je faisais le mixage, je lui ai renvoyé, il m’a validé le mixe. Vu qu’Alborosie c'est un multi-instrumentiste et un ingénieur du son aussi, j’avais un peu la pression du coup tu vois. Je lui ai dit : ‘Bon, ben, ça c'est mon mixe. J'espère que t'aimes bien ?’.

C’est clair que ça doit être un peu de pression. Il a de l’expérience le garçon et il est pointilleux.

Il est très pointilleux et il sait de quoi il parle mais tout de suite, il m’a dit : ‘C'est mortel, baisse un petit peu le son de guitare mais sinon c'est mortel, j'aime beaucoup !’ Et du coup, voilà on a fait ce morceau. Avec Alborosie, on a rebossé ensemble il n’y a pas longtemps grâce à, entre autres à ce morceau là, mais à une Toulouse Dub Club où justement on a fait un show Alborosie meets Manudigital. On se connaissait déjà, on avait déjà bossé ensemble et ce morceau, il a remis au goût du jour notre collaboration qui a donné naissance à cette date là.

Il y en aura d'autres du coup des dates

Des dates, il y en aura d'autres, on en discute. Il y en aura d'autres

Caporal Negus

Pour continuer sur des artistes avec lesquels on t'a vu beaucoup. On retrouve aussi Caporal Negus qui t’accompagne beaucoup ces derniers temps. Tu peux nous raconter “Dub and Bass” ?

Eh Ben Capo, ben justement Caporal Negus, c'est l'artiste qui m'accompagne en tournée depuis 2 ans maintenant. On bosse depuis pas mal de temps sur des morceaux pour faire un EP pour Caporal Negus dans différentes directions artistiques.

Ce morceau là “Dub and Bass”, il correspond bien à mon album. J'aime bien ce côté justement bass music que l’on peut retrouver dans l'album. Un mélange de reggae, de dub, de bass music et puis d'influence un petit peu extérieure. Donc j'aimais bien l'idée de ce track là. Capo en plus, c’était super simple. On se voit tous les week-ends, on s'est vu le week-end dernier, on se revoit ce week-end, on se voit le week-end prochain, on est tous les weekends ensemble sur les routes donc c'était naturel de faire un morceau ensemble. Elle apporte une petite fraicheur, un petit truc avec le fast style et d’avoir un artiste en français, ça fait plaisir.

Les thèmes des morceaux

En ce qui concerne les thèmes des morceaux, ce sont les artistes qui ont open-bar j'imagine ? Est-ce que cela t’arrive de les driver ?

Au niveau des thèmes à aborder sur les lyrics, en général, je leur fais carrément confiance. Après ça dépend, il y a des artistes que je peux driver un petit peu. Leur dire que j'avais une idée et échanger avec eux. J’aime bien l’idée de les laisser s'exprimer parce qu'ils ont plein de choses à dire. J'aime bien les laisser quand même aller vers là où l'instru les emmène et vers les sujets qu'ils aiment bien aborder. Mais ça peut parfois quand même d'arriver avec des idées de sujets, des mélodies ou même des idées de refrain qui va diriger déjà la direction artistique du morceau.

Les artistes pour la première fois à ses côtés

On a parlé des artistes avec lesquels tu avais déjà collaboré. D’autres comme Tracy de Sá, Liam Bailey, c’est la première fois que l’on te voit à leurs côtés. Comment ont-ils atterri sur ton projet ? On a compris que pour Liam Bailey, c’est un artiste que tu apprécies.

Ouais, en fait, je suis parti du principe que c’étaient des artistes que j'apprécie, que j'écoute. Ça s'est fait un peu comme ça ou même par exemple Afu-Ra sur le morceau “Don’t Stop”. Afu-Ra, un gros artiste rap américain que j'avais rencontré l’été d’avant en tournée. On jouait sur la même stage et du coup le feeling est bien passé il m'a dit : ‘Hé mec, ça serait mortel qu'on fasse un truc ensemble’. Et un an après, je suis revenu vers lui avec une instru en lui proposant pour mon album.

Ruffian Rugged

Et pareil pour le featuring Ruffian Rugged. Il m'avait fait jouer chez lui justement dans son pays et on n'avait jamais fait de morceau ensemble. C'était le bon moment, en plus il connait Afu-Ra. Voilà les artistes que je connaissais moins, avec lesquels je n’avais jamais collaboré en termes de release pour cet album là.

Million Stylez

Aussi comme Million Stylez par exemple. On n’avait jamais travaillé… Enfin, ce n’est pas vrai, j'avais travaillé sur une release à l'époque avec lui sur l'album de Lieutenant Stitchie. Mais on ne se connaissait pas tant que ça. Pareil, un promoteur m’a fait jouer dans son pays. On a joué ensemble sur scène, on a fait un bon show – Million Stylez meets Manudigital et ça s'était super bien passé. Le feeling super cool et donc on est resté en contact régulier. J’avais une instru dancehall et je lui ai envoyé.

Alo Wala

Alo Wala, je l'ai rencontré lors d'un show. Elle ne jouait pas. A Copenhague. Elle était venue en tant que public et on avait bien accroché. Elle m’avait dit à ce moment là : ‘Ah c'est mortel ce que tu fais’. et moi je ne la connaissais pas à l'époque. En rentrant à Paris, je suis allé voir et c’est une tuerie ce qu’elle fait cette nana. Je l’ai recontacté à ce moment-là et on a gardé le contact. Et puis pour l'album du coup, il y avait une instru un petit peu hybride, un peu chelou et je me suis dit que ça collerait. Vu qu'elle a une carrière très hybride, avec plein de styles différents, multi styles, ça pourrait lui parler. Donc voilà, en fait j'ai fait appel à des gens avec qui j'avais déjà des contacts ou avec lesquels on se croise sur la route, que j'apprécie artistiquement.

Jolly Joseph

Jolly Joseph sur “This World is a Hell”. Un titre tout léger, doux et pourtant un morceau dont le titre est en français, le monde est un enfer.

Hum, tout à fait ! Une sorte de décalage justement entre la musique assez calme, assez douce mais c'est ça aussi la force du reggae music. C'est de par des mélodies et des rythmes fédérateurs de parler aussi de sujets qui ne sont pas toujours très simples ou des sujets plus lourds ou des sujets enfin voilà plus lourds de sens. Ce morceau en fait partie justement et je trouve ça mortel. C'est bien que la musique puisse aussi porter des sujets de temps en temps… C'est bien que des fois ce soit juste l'idée de faire de la musique, faire la fête et tout ça. Et puis, c'est bien aussi parfois d'avoir des vrais topics et des vrais sujets et de défendre des idées.

Ghetto Priest

Yes carrément. En restant sur les titres à l’ambiance soft. Plusieurs membres du webzine adorent l'ambiance hypnotique de Rasta Corner. La vibe de Ghetto Priest n’y est pas pour rien ! Pareil tu peux nous en parler un petit peu de cette collab ?

Ghetto Priest, en fait, on se croise souvent en tournée. C'est un des chanteurs de Asian Dub Foundation. On est dans le même label de production, c'est un groupe mythique de la scène anglaise qui a une carrière de plus de 25 ou 30 ans je crois, un truc comme ça. Ça fait vraiment longtemps que ça existe et on s'est beaucoup croisé ces dernières années sur des concerts, des festivals, des salles. Toute la team, ce sont vraiment des gens que j'apprécie beaucoup,  vraiment de supers musiciens, de supers personnes. Enfin voilà, à chaque fois qu'on se croise, on est content de se recroiser, de se voir, ça fait vraiment plaisir. Ghetto Priest, je me suis dit : ‘Ah bah ça serait vraiment chouette d’arriver à faire un morceau avec lui. Il a une voix de ouf, il a une énergie de dingue’.

Une collaboration qui allait se faire

Et en fait, c'est lui qui m’a devancé. C’est lui qui m’a envoyé un morceau, un acapella avec une partie de synthé. Et il m’a dit : ‘Regarde, j'en suis là sur ce morceau là. Ça te dirait de produire le morceau ?’ Et donc, la partie vocale était déjà là, il n’y avait rien à faire tu vois. Je lui ai donné  une direction un peu plus reggae cloud, on va dire un peu cloudy comme ça lofy/cloudy.

J’ai bossé dessus pendant 2-3 jours et je lui ai renvoyé ça. Non je ne lui ai même pas envoyé, je lui ai fait écouter en direct quand on a fait une date ensemble à la Cigale. On fait un concert ensemble à la Cigale où je fais la première partie. J'avais prévu le truc, j'avais fini le morceau et du coup j'étais arrivé : ‘Priest, regarde, ça y est, j’ai terminé le morceau que tu m'as envoyé la semaine dernière. Ecoute le.’ Je lui ai fait écouter en direct et moi je suis train de le regarder et de voir comment il réagit.

Ce qu'a pensé Ghetto Priest du morceau

Il a adoré le track, il m'a dit : ‘Mais c'est mortel. Le côté avec les tambours jamaïcains vraiment foundation et puis le côté plus électronique des synthés, puis la batterie très aérée comme ça, avec une ligne de basse aérée et tout.’ Enfin voilà il a adoré aussi le concept. Du coup, on s'est quitté comme ça. Tous les deux en kiffant le morceau. Je n’avais pas encore l'idée de le mettre dans l'album à ce moment-là. C’est deux, trois mois après que je l'ai rappelé je lui dis : ‘Hey, ça ne te dirait pas qu’on le mette dans mon album. Je suis en train de bosser sur celui-ci, ça serait cool que tu en fasses partie. N'hésites pas à me dire.’ Et puis il m'a dit : ‘Ok c'est cool.’

Manudigital nous parle de l'artwork

Est-ce que tu vois autre chose Manudigital à rajouter sur Step Up

Je pense que l’on en a fait le tour. On a parlé de tous les morceaux presque, on a un petit peu tout dit. Je suis super content de l'artwork qui a été fait par Stéphane Buttigieg, un super designer à Paris. Voilà je suis content de la photo qui est bien réussie puisque sur la photo, on me voit là au milieu de circuits imprimés. Les circuits imprimés, en fait c'est l'intérieur d'une boîte à rythmes, un oberheim DX qui a marqué l'ère du reggae digital dans les années 80. On écoute énormément de riddim jamaïcain qui ont été produits sur cette boîte à rythmes. Notamment qui sont sortis sur le label de King Jammy avec des instrus comme le Punanny, le dub dance riddim ou même le Telephone Love de Grégory Isaacs.

Du coup, c'est un petit clin d'œil, les gens qui ne connaissent pas, ne peuvent pas se rendre compte que c'est l'intérieur de cette machine. Mais voilà, c'est un petit peu un clin d'œil de moi à l'intérieur de cette machine qui a révolutionné la musique jamaïcaine.

Ceux qui liront l'interview le seront

Voilà exactement. Ceux qui liront l'interview capteront le délire de la pochette. Ce n’est pas juste des circuits imprimés au hasard, c'était vraiment l'idée d'être une sorte de ‘Maman, j'ai rétréci Manudigital dans la boîte à rythme’.

Les projets de Manudigital à venir

Est-ce que tu travailles déjà sur des nouveaux projets ?

Je travaille sur une nouvelle série de Digital Sessions en Angleterre, à Londres que je vais sortir à partir de janvier jusqu'au mois de juin 2024. Tous les 15 jours, il y a une nouvelle vidéo qui va sortir. Donc moi avec mon petit clavier MT 40 dans les rues d’Angleterre. Avec tous les artistes mythiques et des artistes plus jeunes de la scène anglaise aussi bien reggae que drum&bass.

C'est un projet qui me tenait à cœur parce que je l'ai fait en Jamaïque mais la 2e Jamaïque en Europe, c'est quand même Londres et l'Angleterre avec toute cette culture jamaïcaine et cette communauté jamaïcaine. Des artistes qui ont eu un impact énorme aussi sur le reggae et qui ont toujours un impact. Je suis déjà en train de travailler sur mon prochain album et puis j'ai pas mal de projets à côté.

Les gens aiment ça aussi. Merci beaucoup. Je pense que l’on a fait un bon tour de Step  Up et de Manudigital.

Génial, c'est magnifique. Merci beaucoup. Porte-toi bien et prends soin de toi et merci encore pour tout.

Merci à toi aussi. Prends soin de toi également et à très vite.

Ciao bye bye

Merci Manudigital !!!!!

Step Up disponible sur toutes les plateformes

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