Junior Byles : l’auteur de Fade Away s’est éteint

Junior Byles, rien que son nom évoque le respect. C’est un rasta intègre qui a écrit des chansons intemporelles pour le reggae. L’auteur de« Fade Away », malheureusement, est décédé le 15 mai 2025 à l’âge de 77 ans. Retour sur un artiste mystique et mythique.

© Bruno Cresto - Photo de Février 2019 – Kingston, Jamaica pour l'anniversaire de Junior Byles

Junior Byles : de la naissance à l'ascension

Né sous le nom de Kenneth Byles en 1948 à Kingston, Junior Byles laisse une marque indélébile sur le reggae et le mouvement rastafari. Il pousse ses premiers cris dans le ghetto de Jonestown. Celui-là même qui vit grandir U-Roy, Gladstone Anderson, et Vin Gordon, ghetto entre celui de Deham Town et celui de Trenchtown.
Venant d’une famille très pieuse, il fait, comme la plupart des jeunes de son époque, ses premières prestations en chantant à l’église.

Junior Byles forme fin 1967 avec Dudley Earl et Louis Davis, le groupe vocal The Versatiles. Ils enregistrèrent leur première session pour une sortie sur le label Amalgamated de Joe Gibbs . les 3 chanteurs participent au Festival de la chanson jamaïcaine en 1968 avec « The Time Has Come ». Malheureusement, mais ne remportent pas le prix. Parmi les autres titres enregistrés sous l'oreille attentive de Lee Perry à cette époque, « Just Can't Win » et « Trust The Book ». Le groupe se sépare et se reforme pour une séparation définitive. Junior Byles veut  se consacrer intégralement à sa carrière solo.

De cette période transitoire, 1968/1974, Junior Byles sort les titres « Curly Locks », « Rasta No Pickpocket », « Place Called Africa », « Beat Down Babylon », « King Of Babylon », « Cutting Razor » et « Long Way »en compagnie de Lee Perry ou d'autres producteurs. Des titres qui rentrent au panthéon du Reggae

Junior Byles
© Bruno Cresto - Photo de Février 2019 – Kingston, Jamaica pour l'anniversaire de Junior Byles

Jah no Dead, le début des soucis de santé

L foi de Junior Byles envers Rastafari est quasi fusionnelle. 1975 sonne la disparition d'Haile Selassier 1er. Pour beaucoup de rastas, c'est se dire que Dieu est mort. Burning Spear chante au contraire « Jah No Dead », et Bob Marley « Jah Live ». Pour Junior Byles, c'est un coup de massue, une décompensation. Il tente même de mettre fin à ses jours. Il souffre de dépression profonde. En 1976, il fut admis à l’hôpital psychiatrique Bellevue de Kingston. C’est dans cet hôpital que meurt le tromboniste Don Drummond, le 6 mai 1969, dans des circonstances nébuleuses, lui aussi atteint de troubles mentaux.

Des hauts et des bas

À partir de ce moment-là, sa carrière sera ponctuée de hauts et de bas. Elle continuera lentement. Il fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique tout en sortant quelques bons titres. En 1986, l'album Rasta No Pickpocket voir le jour, produit par Niny the Observer. Certains titres sont déjà sortis sous l'air Lee Perryenne. Niney leur insuffle un ton nouveau avec The Roots Radics.

La déclinaison avant le départ pour Zion

Certains se rappelleront de la prestation de Junior Byles au Garance Festival en 2010. Il interprète juste trois chansons, « Fade Away », « Beat Dow Babylon » et « Curly Locks », avant de quitter la scène. Ls musiciens feront le reste du show. On le retrouvera le jour suivant errant dans les rues de Bagnols.

En 2019 un concert au bénéfice du chanteur a lieu lors de ses 71 ans en sa compagnie. Sur l'affiche « Celui qui ne recherche que la vanité disparaîtra » . Des paroles de sa fameuse chanson « fade Away ». À ce concert de grands noms : Earl 'Chinna' Smith, Fred Locks, Lloyd Parkes, wiss, Halp Pint, Bongo Herman, etc.

En 2020, Bounty Killer sonne la sonnette d'alarme sur l'état de santé de Junior Byles, en compagnie de sa fille Christine Byles. Il remet lui-même un chèque au nom de la Fondation Bounty. Celui qui est appelé aussi Poor People's Governor (Gouverneur des pauvres) est un fervent défenseurs des Elders du reggae.

Junior Byles, un bel hommage de son vivant

En 2023, Earl 'Chinna' Smith, son ami et guitariste, produit album hommage à Junior Byles. Inner Circle, Freddie McGregor, Mika Rose, Delphine, Marlon Bow, Donovan Joseph, Tappa Zuckie et bien d'autres, feront de magnifiques reprises.

Sad news

Le Jamaica Gleaner et le Jamaica Observer annoncent la mort de Junior Byles le jeudi 15 mai 2025, à l'hôpital public de Kingston. Selon un de ses soeurs, lechanteur  est admis 2 jours plus tôt pour des problèmes sanguins. Sa santé a très vite déclinée avant qu'il nes'éteigne.  Nos pensées vont à Christine, sa fille, qui a pris soin de lui pendant de nombreuses années, à toute sa famille ainsi qu’aux fans de reggae à travers le monde. Il est parti rejoindre son Créateur.

Ses titres qui restent à la postérité : « Chant Down Babylon », « Run run », « A place call Africa » et les sublimes « Curly Locks » et « Face Away » repris dans de nombreux sound system.

Junior Byles
 © Olivier Albot - Photo du 25/04/1983 – Kingston, Jamaica - Olivier Albot/Junior Byles

Junior Byles, la petite anecdote

Sur une note plus légère, la petite anecdote que m'a racontée Olivier à propos de la photo :

Junior Byles vendait ses 45 tours dans la rue. Sur la photo il s'agit du single « can you feel it » en blank.
La photo est certainement prise sur Orange Street, peut être devant la boutique de Prince Buster. 

Des morceaux d'histoires qui restent dans la mémoire de chacun ou qui sont partagés. RIP

article en hommage à Junior Byles
17/04/1948 – 15/05/2025

Photos avec les aimables autorisations de Bruno Cresto et Olivier Albot.



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