Clinton Fearon – La Puce à  l’Oreille Riom – 01.11.2016

Danakil le vendredi, Clinton  Fearon le mardi, les jours se suivent et apportent leur lot de reggae musique dans différents registres. C'est donc à la Puce à l'Oreille de Riom qu'est donné le rendez-vous pour cette belle soirée. Pas tout à fait le même public même si l'on retrouve quelques têtes communes aux deux soirées.

La surprise de voir Fab 'Onirik Tatoo' (le tatoueur aux doigts d'or) et Matt, anciens membres du groupe de métal issoirien Skoff (auquel appartenait aussi Tof, maintenant batteur de Sezomorn).

Petit bar dès l'entrée pour une salle plus intimiste que la Coopérative de Mai. L'ambiance parfaite  pour du roots quoique la 1ère partie s'annonce vivace avec
 

S.I.S. VIBRATIONS


En mode sound system, avec Selecta Z  aux platines et Thomas au micro. La grosse radio vous en avait parlé il y a quelques temps, artiste à surveiller de près et le son s'annonce lourd, très lourd dès l'intro avec un "télézophrene" sur le "heather water riddim" qui démontre tout la palette de voix du chanteur.

Thomas nous dit toute la fierté qu'il a d'être en première partie d'une légende du reggae roots et nous assure qu'il va donner le meilleur de lui même et c'est donc en toute logique qu'on prend la route du "bon chemin" sur le "mighty riddim".

S.I.S. Vibrations, concert 2016, Cercle2feu, root's Trip

Les lyrics sont du style 'roots & reality', même si certains se veulent plus dance hall et il nous assène le terrible "soldat", suivi de "Changeons le monde" sur le "lions  riddim". Riddim qui continue de tourner, il demande alors au selecta de ralentir le tempo pour nous présenter le morceau suivant en exclusivité "m'évader" qui sortira sur le nouvel album de 2017. Un morceau hypnotique, qui emmène loin, le pull up nous sort du moment pour repartir de plus belle avec une belle réverbe sur la voix.

S.I.S. Vibrations demande alors si le public est présent, qu'en ce moment nous vivons des moments difficiles et que c'est compliqué pour tout le mode, mais la musique est universelle et elle rapproche les gens pour nous jouer "Musique sans frontière". S'il a la chemise de bûcheron, ce n'est pas des arbres qu'il abat, mais bien des paroles qui claquent.

S.I.S. Vibrations, concert 2016, Cercle2feu, root's Trip

Le titre suivant "Chacun son style" est l'occasion de faire un max de bruit, pour Selecta Z qui envoie un très lourd "nuff vibes riddim" où les basses résonnent. S.I.S Vibrations demande alors de reprendre en choeur "reggae music" avant de lancer "vous êtes wicked la Puce !".

Annonce solennelle pour "Prendre le temps"» sur le "atk riddim" et qui figure sur l'album genealogiquement roots pour nous annoncer que nous allons être filmé par l'équipe Root’s trip pour un live clip. La salle reprend "oui je voudrais prendre le temps", le tempo s'accélère pour être quasi dancehall et c'est bien le but de la manœuvre, on danse, on lève les bras en l'air. On a hâte de voir le résultat de ce titre en vidéo. S.I.S. Vibrations remercie alors La Puce à l'Oreille et Cercle2Feu.

S.I.S. Vibrations, concert 2016, Cercle2feu, root's Trip

Le titre suivant "Rub-a-dubplate" sur le "alan ulises riddim" est l'occasion d'un nouveau pull up, S.I.S. Vibrations connaissant bien les codes du sound system quand il sent que la foule est réceptive et demande encore plus.

"Message universel" sur le "fyah riddim" est l'occasion d'une dédicace à l'équipe de Root's trip, caravane du reggae qui offre vidéos, photos, interviews fait par des passionnés pour des passionnés et demande à la salle "je voulais savoir si vous étiez avec moi et si la vibration est bonne". La salle se soulève alors d'une seule voix et frappe des mains. Et il s’agit bien de message universel au-delà des frontières puisque les riddims makers viennent de France, en passant par l’Ukraine et le Mexique.

Sur "Quitter la ville" qui utilise le même riddim que rub-a-dubplate, il nous explique que cette chanson a été écrite dans un temps de pression et remercie la foule de lui donner la force. Forcément  on reprend en choeur et il nous prend à témoin car il trouve que cela chante plus fort du côté gauche que du côté droit. Cela amène une mini compétition de cris tandis que le riddim assène des basses puissantes, la foule danse, 'Miss bassie', une habituée est comme en transe pendant ce morceau.

S.I.S. Vibrations, concert 2016, Cercle2feu, root's Trip

Le set se termine par un "No limit", qui a toute l'allure d'un tube apparu sur la summer mixtape et en vidéo cet été. Thomas demande alors à Selecta Z de monter encore le son après un pull up rapide, la salle prend des allures de dancehall, ça jump, ça transpire. D'ailleurs, il nous le dit "la puce ne dormira pas" avant de partir dans un fast-style fort bien maitrisé. Le pari est tenu pour SIS vibrations, il a su faire vibrer et vu son âge, on ne peut que conseiller de jeter une oreille sur ces prochaines tunes et attendons avec impatience son prochain album.

Un petit rafraichissement sous un son feutré roots comme on aime, prendre le temps de vivre et retour vers la scène pour voir un grand parmi les grands.


CLINTON FEARON
& The Boogie Brown band


Le Boogie Brown Band se met alors en place, suivi par un Clinton Fearon qui a l’air très en forme et nous envoie un magistral "This train is leaving" tiré de son dernier album "this morning". Nous joue un très beau solo de flûte traversière, le band nous prolongeant alors le morceau en dub, le synthé nous sortant la sirène du train sous le sourire amusé de Clinton Fearon à tous ses musiciens, on sent tout de suite le professionnalisme doublé du plaisir de jouer.

Avec "Doctor Say", le rythme est carré, soutenu, sous un riff d’orgue méga puissant. Clinton Fearon nous annonce alors le prochain titre  figurant sur le nouvel album (les deux premiers en faisaient partie aussi NDLR) avec l’un des tubes de l’opus, "this morning ". Par un magnifique solo de sax, le synthé lui répondant en écho avant que le groupe entier envoie un de ces dubwise dont il a le secret. La basse résonne, la batterie est martelée, les guitares crient, la salle apprécie ce son unique.

Clinton Fearon, concert 2016, Cercle2feu, This morning

Petit réglage technique de la guitare de Clinton qui doit retendre les cordes, c’est aussi cela le direct et leçon rapide d’accordage, il nous  remercie de notre patience et envoie le bien nommé "waiting" où le synthé démarre de façon piano bar accompagné de la guitare du chanteur pour une très belle déclaration d’amour. Et cette voix qui monte dans les aigus, comment ne pas craquer.

Démarrage du sax pour un titre qui devrait passer à postérité dans les classiques, le conscient " no justice" dont les paroles rentrent bien dans la tête "There’s no justice at all oh I say, no justice at all, I want to know why officer crown didn’t get indicted and charged for his action Why tell I why oh why oh why hey". Là encore le Boogie Brown Band fait durer le morceau dans un dub encore plus puissant que le précédent, nous sommes vraiment dans une dimension dub où il n’existe aucune limite et où le temps n’a plus cours.

Clinton Fearon, concert 2016, Cercle2feu, This morning

Le morceau suivant "Talk" donne lieu a une flûte enchantée montant vers les cieux pour une leçon musicale, le morceau parlant de ligne de basse, celle-ci se fait violence et on se rend compte à quel point la voix de Clinton Fearon n’a rien perdu, l’émotion qui s'en dégage est toujours intact.

Suit le très réussi "Speak your minds"  (toujours du dernier album) où il nous demande d’être "toujours positif". Le morceau nous transporte dans la jamaïque des années 70, celle de l’âge d’or du reggae, un petit tour de dub pour une réponse batterie/basse de toute qualité avant que le saxophoniste ne vienne donner le coup de grâce avec un solo et un petit pas de danse façon ska.

Clinton Fearon, concert 2016, Cercle2feu, This morning

Dès les 1ères notes, on sent la tuerie. Une classic tune de Gladiators, "Marvel not", Daed le saxophoniste joue tantôt du mélodica, tantôt de l’harmonica, tantôt du tambourin. La magie opère toujours sur des morceaux tels que celui-ci, toute personne de la salle joue les chœurs et y va de son "children", " freedom"  avant que Clinton joue la note tout la haut sur la partie "Many brothers are going the wrong way, the wrong way Many sisters are going the wrong way But I'm praying continually that they realize they are going the wrong way".

Difficile de redescendre de son nuage après cela, pourquoi ne pas y voir un arc en ciel avec le titre suivant "Follow the rainbow" où la encore le mélodica est du plus bel effet. Clinton nous offre même une partie du morceau accapela, avant que le groupe ne reprenne le pouvoir du son pour une très belle fin avant que n’arrive un autre classique du maitre, à savoir "poorman, richman". Clinton a lâché la guitare pour ce morceau introduit par un solo cuivre qui démontre toute la force de ce genre d’instrument dans reggae music. Alors, en maitre de cérémonie, celui-ci sait exciter la foule qui reprend en chœur "don’t cry my brotha, dont’cry my sista" la foule s’agite claque des mains et la tension ne peut redescendre quand arrive LA chanson "chatty chatty mouth". Mais faut il vraiment vraiment la présenter ? La puce à l’oreille reprend la chanson et fait les chœurs fort réussis car il faut aller chercher la note sur  "know your culture". Là encore un moment riche en émotions, on sent la réelle communion entre tout ce beau monde : chanteur, musiciens et les personnes ayant répondu présentes à cet évènement. Petite mise en scène de sortie d’artiste avec le rappel obligatoire.

Clinton Fearon, concert 2016, Cercle2feu, This morning

Nous avons droit alors à un très beau "love light" suivi de "on the other side" qui démarre par un solo guitare avant la présentation de tous les musiciens : Daed au sax, Mark à la guitare, Alex au synthé, Masa à la basse, chacun envoyant un solo pour aller jouer vers les notes hautes en fin de parcours (avec une petite saturation sur la basse) et enfin Greg à la batterie et quand le saxophoniste annonce alors le nom de Clinton Fearon, la foule crie à l’unisson avant qu’il ne nous fasse un petit jam guitare, la foule reprenant alors "nanana" en chœur.

Le set se termine sur un superbe "Come by yah" au rythme quasi ska avec un Clinton Fearon resplendissant qui nous offre un pas de danse.

Clinton Fearon, concert 2016, Cercle2feu, This morning

Une soirée très réussie où l’on a pu voir les yeux pétillants de Kaya (et la tension redescendue) pour sa première organisation de concert aux côtés de Carole qui m’annonce un peu plus de 200 personnes pour cette soirée qui compte parmi celle où j’ai pris le plus de plaisir en terme de vibrations et de partage. Des dates comme celle-ci, on en redemande encore et encore.

Remerciements / Dédicaces

Un grand merci à Christine et Caro d'avoir pu rendre ce rêve possible.
Merci à toute la team de Cercle2Feu et La Puce à l'Oreille.

Encore merci à Christine 'Kaya', binôme incontournable pour avoir immortalisé ces moments.
À l'équipe Root's trip, à Alex de Reggae on the road, à Ced'I (tu as eu là un joli cadeau d'anniversaire).

à mon frère Yvan et les cousins Vince et Seb pour les bières et le moment.
Aux activistes reggae présents dans la salle, Ludo (Ludo Reggae), Saïd (Reggae Sunsplash) et Yacine (KFB et Arverne Festival)
À 'Miss Bassie' :  "continue de danser sur les bonnes vibes et de prendre la vie du bon côté".
Aux artistes pour leur bonne humeur et leur partage.

Une spéciale dédicace pour mon pote Salah (Jodonnes city – Issoire) parti beaucoup trop tôt et qui m'a fait connaître Clinton Fearon via l'album proverbial reggae des Gladiators en 1987. RIP

(c) toutes photos droits réservés - Christine 'Kaya' pour La Grosse Radio et pour Chris Photos.
Albums complets S.I.S. Vibrations et Clinton Fearon & The Boogie Brown Band

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