Arverne Reggae Festival #2 – 29 et 30.04.2017

SAMEDI 29 AVRIL

S O U N D   S Y S T E M

Brassac, ville des mineurs de charbon  et des amoureux de Peynet qui reçoit le Arverne Reggae festival 2ème édition (la 1ère étant basée à Lempdes s/Alagnon à 6 km), de la magie plein les yeux et les oreilles.

On longe le petit chemin qui mène au camping, tout proche de l’Allier, rivière à saumons que ne détesterait pas un Monsieur Lézard, le son des basses se fait déjà entendre au loin alors qu’il n’est que 19 heures, le chapiteau a pris place sur le parcours santé pour une musique qui donne envie de  chalouper, sautiller, voir jumper, du vrai cardio à l’état brut.

Au dehors des stands qui fleurent bon la culture rasta/reggae Elijah, Ced’n’Co, Sweet’n’Spicy (il devait y avoir aussi Royal Tings mais qui a dû déclaré forfait, casse d’une courroie pour le camion alors qu’il était en chemin) cotoient des stands où il fait bon jardiner, ou manger le terroir avec 'Cuisine et Saveurs du Monde' mais aussi des produits bio avec 'la Bouche à l’Endroit', des menus indiens et un tchaï qui réchauffe bien avec 'Full Naam Party'.
 

KING LION ROOTS
 

Le King Lion Roots Sound system est déjà dans la place. Aux platines, Léo, accompagné de son compère Robert Riddim  (tous 2 sont respectivement percussionniste et bassiste au sein du Wicked Band) nous ont préparé une très belle sélection, parfois les basses sont en saturation mais le public jusqu’alors clairsemé, commence à venir danser devant les enceintes géantes.

Des titres comme Errol Bellot avec "roots man", Earl Daley, "reggae sound", Tappa Zuckie "Mpla dub", Joseph Cotton (qu’on allait entendre en live & direct un plus tard dans la soirée) sur "Mr music man", Prince Jamo sur "Holy Mount Zion" et  "A chapter of horns/dub", dub invaders sur "dub train", Deezi D sur "zion Gate", kenny knotts "need some love version", "hight element rastafari children" mix, Winston Fergus avec "jah is wonderful", Little Kirk "brud dem dub", Murray Man avec "victim", Duddle & Earl 16 sur "sign of the time" avec un dub drum’n’Bass qui secoue bien la foule.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Les Sistas ne sont pas en reste avec le titre de Joy Mack sur "Empress Mene version", la délicieuse Empress Sativa sur "rock it inna dance", Sista Bethsabee  "Better Life" ou encore celle qui fut découverte en son temps par Bob Marley, Nadine Sutherland sur "inna mi blood".

Autour de King Lion Roots gravitaient les DJ/MC Dawjah et Lord Fyah qui invitent  la foule à bouger avec des injections "are you ready" "quelque soit ta couleur, quelque soit ta culture" avant qu’ils n‘envoient quelques titres dont ils ont le secret et qui savent mettre les foules en mouvement dans l’excitation. Pour les accompagner, deux artistes qui font partie de la famille KLR, Aretha Marie-Jah, londonienne et Stamina-Li, martiniquais vivant en Angleterre. Tous deux sont habillés tels des prince et princesse d’Ethiopie, costumes dessinés par Aretha elle-même puisqu’en plus d’être chanteuse elle est aussi styliste/créatrice de vêtements.  Elle nous envoie des titres puissants tels "rasta chanters" et le très bon "freedom fighters" ou Stamina-Li lui donne la réplique devant une foule conquise qui balance les bras en l’air. Aretha, Stamina-li sont alors rejoints par Dawjah et Lord Fyah pour des improvisations sous l’œil avisé du selecta du King Lion Roots, de la photo de Louis, fondateur du Mansa Keita Sound System (parti trop tôt. RIP)  et du stand Irie ites.

 

Dusty Wata & Ras Divarius


Sur la scène principale s’installe le selecta du Irie Ites Sound system. Il scande quand je dis " Dusty" vous dites "Wata" Arrive alors l’artiste sur scène, gros tam sur la tête qui peut faire penser à Alborosie dans son apparence et une voix chaude et puissante pour nous asséner les titres "wake up call" "dedication" "skank n powa" et "runnin'". Sur "red alert" il nous annonce que même "si c’est l’alerte rouge avec tout ce qui  passe, on va passer un bon moment et fumer tous ces fachos", le public est unanime pour ce genre de message.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Aux côtés de Dusty Wata pour lui donner la réplique ou pour envoyer ses propres sons se trouve Ras Divarius aux doigts de fée, qui va chercher les notes de son violon. Instrument que l’on retrouve rarement en reggae, on peut se rappeler de certaines tunes de Linton Kwesi Johnson et il faut bien reconnaître que le mariage est étonnant pour ne pas dire détonnant. Il nous assène un très volant "U-Mancipation", nous joue même une exclu pour Brassac nommée  "Dancing Hall" (qui est le titre provisoire), "Gypsy Dub", "Outta Space & Aerial".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

On sent que les deux compères se connaissent très bien dans ce moment de partage osmotique. Ras Divarius nous dit "merci de laisser la musique vivante », quoi de meilleur de l’écouter en live dans un moment d’unité". Tandis que Dusty Wata nous demande "un max de bruit pour le grand Lord Bitum, que reggae music se bat contre Babylon, il y a du monde ou quoi ?" avant que n’arrive


LORD BITUM


Grand gaillard, casquette sur la tête qui demande toutes les mains en l’air et interroge savoir "si la température monte doucement pour nous" dans un son qui se veut très rough avant d’attaquer "reggae Music", d’une voix douce mais qui démontre qu’il en a dans le coffre.

La température monde d’un cran avec "fond babylon" sur une ligne de basse proche du "revolution" riddim avant qu’il ne demande si "les gens sont irie" et que Manu n’envoie les premières notes du morceau suivant avec un pull up pour revenir sur "je ne lâcherai pas l’affaire" d’une voix très mélodieuse sur le "datta" riddim et quand il lâche "pour elle je décrocherai les étoiles" et que l’on regarde le toit du chapiteau, on y est vraiment dans les étoiles, à mille lieues de la réalité tant le moment est bon.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

"Pour Good vibes" il nous rétorque si "les gens ont envie de jumper ce soir", la foule démontre alors qu’elle est sensible au son avant que la voix de Lord Bitum soit dubbée et que le morceau parte en drum’n’bass.

"On continue ou pas ? Si vous dites –non- je suis dans la merde". Les premières notes sonnent très 80’s s’en suit un pull up et "êtes vous prêt à winer, à bouger le fessier, vous semblez fatigués". En vrai entraineur, il sait réveiller les massives avec ce très réussi "donne-moi".

S’en suit un petit délire où il dit "que pour mettre tout le monde dans sa poche il faut chanter  du vladisas boy ou du partenaire particulier", joignant le chant à la parole pour des morceaux qui ont fleurés bon le Top 50, suppliant "vous n’aimez pas non plus ? " avant de revenir dans son répertoire pour la grande joie de tout le monde sur "pas pour rire" suivi de "faut wyner" , un petit souci technique il demande "pourquoi on est dans le noir et on va allumer un grand feu de joie dans le chapiteau" avant que la lumière ne revienne. En featuring avec Puppah Nadem, ils nous jouent des vétérans du raggamuffin stylee avec "police" de Tonton David, Daddy Yod et son "delbor" ou encore "Aiguisé comme une lame" de Raggasonic & NTM. Lord Bitum pour ceux qui s’en souviennent était l’une des voix du groupe K2R Riddim.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Pour "j’appelle", cela sonne comme une balade dans un élan de fraternité car comme il dit, "par les temps qui courent, on doit être solidaires, fraternels" et demande à ce qu’on allume les briquets. Les meetings politiques n’ont qu’à bien se tenir quand on entend ce genre de chanson.

S’en suivront "Big up", "mash up" un free style avant qu’il ne termine son show par un "la la la" sur le "Screw Dem" riddim qui transcende la foule. La musique montant ou descendant en fonction de la réponse du public, cela saute, cela transpire, on n’a même pas envie que cela s’arrête.
 

Manu / Irie Ites Sound System / Puppa Nadem

Manu le selecta nous livre alors quelques specials sur des "bam bam" riddim, "could you be love" riddim et une ganja tune avec Sizzla sur "smoke the marijuana" posé sur le "jerusalem" riddim avant de lancer un big up à tous les bénévoles du festival et demande à ce que l’on foute le bordel pour la sono et les lumières avant d’envoyer un morceau de Glen Washington.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Puppah Nadem entre alors dans la danse, pur produit sound system avec lui c’est freestyle, il joue avec le public et ses paroles fusent comme des torpilles, il nous joue "Kwality sound" (ou la foule rétorque au "où çà ?", "dans les sound system". Il veut prendre la température de la salle et la fait se séparer en deux, gauche et droite, faisant gagner un coté puis l’autre pour nous faire au final tous gagner  car "en ces temps temps" de divisions, comme il dit "nous devons être tous unis". Manu demande un max de bruit pour une tune de plus, le très bon "ghetto Youth" avant que Lord Bitum ne revienne sur scène pour un beatbox auquel répond Puppa Nadem.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017
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SOLO BANTON


Manu envoie  alors "Solo" pour que l'auditoir réponde "Banton", "Solo /Banton", la foule reprend tout excitée à l’idée de voir arriver un artiste de cette trempe. Il arrive sur scène avec un blazer militaire laissant entrevoir un t-shirt Marley avant d’entamer un pray accapela et que Manu n’envoie le son.

Solo Banton entonne alors un "reggae defender" très punchy, le son de la basse est rude, pénétrant chaque partie de nos corps tandis que la foule reprend en cœur « reggae » et le calme ne peut revenir sur le terrible "badda da dem".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

S’en suivent "Music addict" et "me no know" sur le "bababoom" riddim. Il monte parfois dans les aigus mais tiens toujours la note et finit par tomber le blouson tant il fait chaud sous ce chapiteau bien rempli.
Il a une forte énergie et jumpe dans tous les sens, tout le monde suit avant qu’il ne démarre un titre sous le "love punnay bad" riddim cher à Shabba Ranks ! Du pur Sound System. Manu déchaîné aux consoles s’en donnant à cœur joie.

Il attaque ensuite un "Kingdom rise" de très bonne facture sur un riddim qui se veut martial pour finir a capella.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Quand il finit le morceau suivant, il demande "si nous en voulons plus" avant d’envoyer un chant dubplate champion sound à la gloire du  Irie Ites crew. Le show se finit dans un pur mix de près de 8 minutes où il envoie du lourd, du très lourd. Nous sommes dans la cour des grands.

Manu demande alors un max de delbor pour Monsieur Solo Banton avant qu’il ne laisse la place à un autre grand soundman. A savoir :

JOSEPH COTTON
 

Qui arrive tranquillement sur le "redemption song" riddim dans un costume rouge très flamboyant. L’élégance dans le chant. Lui aussi a grandi dans la cour des Sound Systems et c’est son univers, il ne tient pas beaucoup en place. Il attaque par le très efficace "wicked running ", sa voix est de roc.

S’en suivent les très bons "true life" et "Dance street " sur le "hot milk" riddim. Il se rapproche alors sur les enceintes basses pour être au plus prêt du public qui hurle d’excitation avant qu’il n’entonne un "rivers of babylon" des Melodians du plus bel effet.

Devant l’œil de l’agent de sécurité, il descend alors dans la foule qui se met à danser autour de lui. Il nous jouera alors ses classiques "Bring back your love" et "reggae music" sur le "general" riddim.

Il est tellement à l’aise dans son set qu’il ne remonte pas sur scène, il prend son bain de foule. Chantant sur les riddims classiques mais ô combien efficace dans ce cas là, le "ring the alarm", le "bam bam", le  "punnany" ou encore le "sleng teng".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, solo banton, Bitum, Joseph Cotton, festival 2017

Il ne peut continuer à chanter sans nous faire du Marley et nous donne deux puissantes chansons, "one love" et "rastaman vibration" que tout le chapiteau ne pourra s’empêcher à reprendre dans une très belle communion.

Pour finir le set, car on sent un Joseph Cotton très en forme qui pourrait continuer jusqu’au bout de la nuit, un  Irie Ites all stars où Manu donne le tempo à Joseph Cotton, Lord Bitum, Solo Banton, Puppa Dadem, Dawjah  et Stamina Li.

Le chapiteau se vide alors tout doucement dans une nuit  fraîche de par la température mais chaude par les émotions.
 


DIMANCHE 30 AVRIL
L I V E   &   D I R E C T

Si Brassac est réputé pour son marché dominical, le festival n’est pas en reste et a proposé son petit marché ; aux stands de la veille sont venus se greffer la boulangerie Peronne de Vergongheon (qui a aussi fourni le petit dej des artistes, musiciens, etc…), Savoness et ses savons bio, Avenir Santé, Marco Polo, Louriginal, Gaïa cuir, Koala Dread, la miellerie Charlotte, Fantasion et Askan Utd.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

L’association ‘le petit Roger’ s’est occupée elle aussi du service petit déjeuner artiste, et a fourni jeux en bois pour que petits et grands puissent tester leur agilité et a laissé les jeunes artistes s’adonner au tag tout en composant un magnifique Marley.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Tout cela sous le gros son du sound  Dub Traveller qui va sortir pour cette année un album ethno world dub avec aussi avec High Grade Steppaz qui envoie de la bonne grosse basse, et au micro, S.I.S. Vibrations (devenu depuis peu Smad.)

Les concerts démarreront bien à l’heure dite, et heureusement car le ciel gris de l’après-midi a laissé place à de la pluie. La soirée, elle s’annonce ensoleillée de par l’ambiance et démarre par un artiste local.
 

DAWJAH & THE WICKED BAND


Une très belle intro du wicked band suivie de l’arrivée de Dawjah, tam sur la tête et très belle chemise aux couleurs tout aussi chatoyantes que la voix pour nous envoyer  brûler l’or qui parle de choses matérielles alors que l’amour, les sentiments  n’ont pas de prix.

"Ital weed", même s’il parle de la plante guérisseuse des nations connait une version véner avec une improvisation sur la fin bien sentie des membres du groupe.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

"Fayah" s’en suit avec un pull up et un solo guitare quasi rock, avant que le morceau ne soit axé sur la base Batterie/basse/percu où Dawjah demande au public de lever les mains en l’air dans l’unité alors que le tempo n’accélère pour se faire dancehall puis pour  revenir à un reggae plus roots.

Sur un 2 temps de la batterie et un joli solo de Léo, le percussionniste, nous avons droit à un très beau signs, Lord Fyah, aux claviers faisant aussi les chœurs. Dawjah lache alors "vous n’êtes pas chaud dans la place là", avant que le public ne rétorque par des cris. Nino, le fils de Dawjah, monte alors sur scène et ne la quittera qu’à la fin du show de son père. Image délirante, on sent l’habitué qui marche sur scène, on reverrait presque l’image d’un Ziggy sur les concerts de son père. Une petite vedette.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Dawjah big up alors "la Commune de Brassac les Mines, les Jeunes de l’association Mine de Rien" avant  de sortir que "c’était improbable qu’il y aie un festival dans le trou du c.. du monde en Auvergne." Quoi qu’on en dise, c’est une belle réussite". Il big up aussi "Georges Dub à la sono et toute l'organisation."

Sur le titre suivant, un solo de guitare contrebalance un riff d’orgue très puissant avant que le titre ne parte en dub. Sur  "War" ils parlent des enfants soldats qui se transforment en véritables vampires.

Il nous dit ensuite qu’ "il va prendre le temps de vivre qu’il est libre de ses choix, de ses pensées" avant de balancer "éclate toi wicked band" pour un morceau qui démarre alors tel un skieur de descente pour le très réussi "vivre".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Il nous explique que "parmi toutes les guerres, il y en a une sur l’emploi, sur le travail intérimaire" et attaque alors "galère" et nous envoie un pull up pour que le morceau reprenne de plus belle tout en faisant participer la foule.

Petit moment politique sur ce que sont les élections en ce moment, "se rappeler de 2002 et faire un choix épineux voter pour, voter contre, mais toujours garder son rôle dans le respect mutuel" et une "dédicace à Théo" avant d’attaquer « police » qui se verra entrecoupé avec un bel hommage à Matthew McAnuff avec un "be careful" très réussi bel effet. Il nous demande alors d’essayer un truc et de reprendre "police" à chaque fin de phrase du célèbre titre d’Anthony B. avant de nous demander "si nous n’avons pas de maison et si on veut rester encore avec lui", toujours sous l’œil amusé du petit Nino.

Dawjah connait ses racines, ses valeurs et arrive alors Aretha Marie-Jah pour un duo sur des titres de Marley, "Burnin’ lootin’", "exodus" tout en invoquant le ciel. Sautant sur "iron zion lion" ou "Jammin", Ras Divarius arrive alors avec son violon pour nous donner une version magistrale de "Trenchtown rock" qui se prolonge sur un "wadada" auquel participent Thomso, Stamina Li, Dusty Wata, Aretha  et la petite de Dawjah dans ses bras avant qu’il ne lance "ce qu’on a besoin c’est plus de love, merci à Brassac les Mines on vous aime". Un final qui envoie haut, très haut dans les nuages.

Les entre-scènes seront assurées sur la droite par King Lion Roots Sound System avec  Léo à la sélection pour des titres de qualité comme  Ketty Roots "to the end" , little Kirk "ghetto people broke" ou encore Johnny Clarke "poor Marcus".
 

COLOCKS


Tres belle intro avec des zicos aguerris, Romain à la batterie, Mato à la basse, le maître Kubix à la guitare, Fayce aux Claviers, Nicodrum aux percussions, Manusax aux cuivres, et les choristes Cless Shine et Dominique Larose toutes aussi charmantes que leur voix.

Voix puissante, Greg arrive alors pour nous demander "s’il y a quelqu’un à Brassac qui aime sweet reggae music", la foule répond alors d’une seule voix sur un "oui" avant que ne démarre "ma drogue mon diez " et que nous ayons droit à une très beau solo sax.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Un solo guitare de Kubix avec effet via une pédale wahwah pour "toujours plus". le morceau suivant démarre par un rythme nyahbinghi par Nicodrum. Greg nous demande alors de "lever les mains contre le FN, de nous manifester, Brassac êtes-vous prêts à vous battre contre ce parti ?" "Président people" plus que jamais d’actualité, les chœurs reprenant "résidant sur un trône, président tiens ton rôle" avec un effet dub dans les voix et des cuivres proches de celles d’un groupe comme Aswad lors du carnaval de Notthing Hill.

Il nous dit qu’ "il n’aime pas les beaux parleurs, ceux qui disent de la merde" et attaque "cette fois on rale" de par ses gestes, sa façon de chanter, on sent qu’il vit vraiment ses chansons, qu’elles sont le prolongement d’expériences passées. Un artiste vrai. Le riff d’orgue vient en renfort de ce morceau très puissant.

Il demande ensuite un "max de bruit pour les organisateurs, qu’il ne veut pas de la flamme au pouvoir, que son cœur s’emballe" sur "au rythme des tambours" suivi de "comment garder mon calme". "Voulez-vous foutre le bordel à Brassac ou quoi ?", il n’en faut pas plus pour que la foule s’enflamme (sans vilain jeu de mot).

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Kubix nous envoie un solo dément de guitare  sur  "I’m crying". Viens ensuite "il rêve", chanté initialement en feat avec Touré Kounda, petit dub sur le sax, le titre est tout aussi intense que l’original, et les choristes lui donnent une nouvelle dimension. Sur "What about your judgement", Kubix nous gratifie d’une guitare jazzy.

Pour la suivante, Greg nous dit "je suis sûr que vous allez envoyer de l’énergie sur celle-là"  "l’art de la parole", très beau titre, est un véritable ascenseur émotionnel : cuivre digne des Skatalites, Greg sautille sur scène avant qu’il ne présente tout le groupe où chacun y va de son solo. Il remercie aussi son ingénieur du son Fabwize.

Démarrage rocksteady pour "elle me dit" le tempo varie passant du ska au reggae, un pull up. Les percussions se font alors plus présentes pour rejouer sur les temps basses/ batteries, la foule saute dans tout le chapiteau.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Le groupe sort alors de la scène avant un retour attendu entre cris et applaudissements de la foule pour jouer le magnifique "hors des sentiers battus" où Greg nous raconte qu’il s’agit de son histoire, de celle du temps où il chantait avec sa guitare dans le métro. Le morceau, intense finit avec un écho sur la voix du chanteur qui lui donne une autre dimension.

Une ligne de basse reconnaissable entre mille, c’est le "revolution" riddim pour "génération H". le chanteur demande alors "d’avoir tous les mains en l’air pour les cultivateurs" avant qu’il ne jumpe, suivi de la foule.

Le set se termine sur un terrible "qu’on se le dise" avec des cuivres façon Studio One, Il envoie un big up aux organisateurs et nous dit que "Brassac est vraiment chéman". Tout comme son concert. Il a monté la température dans le chapiteau.

Le son du KLR retentit tandis que sur scène les instruments se changent pour accueillir une légende du reggae roots

CEDRIC MYTON

Le 149 band qui accompagne des grands noms du reggae UK, jamaïcain et français envoie une intro qui annonce du très lourd à venir. Arrive alors en sautillant, puis en sautant partout le mythique Cedric Myton des Congos sur un "open the gate" magistral, il met tout de suite dans l’ambiance et on peut le surnommer véritablement ‘the voice’ tant sa palette vocale se veut large. S’il est connu pour son falsetto, il reprend les octaves basse-ténor et baryton de ses compères du groupe comme d’un claquement de doigt et ce, sans effort apparent.

Avec "Children", la batterie galope pour avoir des envolées, Cedric nous congratule d’un petit pas de danse, interrompu par des "rastafari !". Il nous dit "si tu regardes à l’intérieur de toi-même, tu vois Dieu", suivi d’un "more love".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Sur "Ten Million chariot", il est en ébullition, c’est un véritable show man qui quitte veste et écharpe, le solo guitare qui l’accompagne nous envoie directement à Kingston.

Pour "national Heroes", il nous dit que "nous sommes l’église de Dieu, que notre corps est notre église et qu’il faut sauver le peuple de l’esclavage" suivi d’un pull up pour prolonger le morceau qui se veut mystique de par les paroles prononcées par Cedric Myton. Le sax et le clavier nous jouent des cuivres dignes de la période de l'âge d'or du reggae avant de partir en dubwise et de  se faire plus fluide dans la base rythmique.

Il nous présente et nous demande "une ovation pour le 149 Band" et nous dit "quand le gouvernement nous presse comme des citrons, nous n’avons que la musique pour survivre" avant d’entamer "la Le bella".

Pour le morceau suivant, il nous dit qu’ "il faut tomber toutes les barrières", il chante dans les graves, "revolution" avant de partir en falsetto et nous demande de reprendre en chœur, ce mot, cher à Che Guevara, "revolution",  tombe la chemise pour rester en t-shirt vert, or et rouge avec dans le dos les paroles de "3 littles birds" de Bob Marley.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Sur "old time", la guitare se veut plus présente. S’en suit une version acoustique, façon inna di yard du très beau "Youthman". Un pull up pour reprendre d’une façon plus reggae roots, il monte très haut dans le chant suivi par le clavier sur les mêmes notes, le sax envoie alors un solo jazzy tandis que Cedric embrasse tout le monde en ouvrant grand ses bras.

Il remercie ensuite le public français car comme il dit, "cela fait très longtemps que vous aimez particulièrement the Congos". Basse et batterie se mettent alors en branle sur un dub, "Cock Mouth" a une nouvelle version. Il proclame " vous êtes formidables, c’est un plaisir de vous délivrer un message d’amour".

Il démarra a capella "Bank of the river" avant que le 149 band ne vienne l’embarquer sur son bateau. Pour le morceau suivant, le sax se veut presque sensuel sur "son of phero" soutenu par des cloches percussions.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Il nous présente alors le titre suivant qui sera présent sur le prochain album et qui devrait sortir en septembre 2017 "in a dream". il nous demande d‘ "ouvrir ensuite grand nos oreilles pour nous délivrer de cet esclave mental" pour "rebelion" qui sera suivi par "overdose".

Un classique prendra la suite, "Thief in a vineyard" avec cette voix qui transporte à mille lieues, une voix qui va haut, la voie lactée à portée de main et des oreilles. Tel un prédicateur, il nous signale qu’ "amour et sexe sont la meilleure des drogues, que c’est le fondement des familles". Avant de remercier à nouveau le Band, mais aussi tous les organisateurs de ce festival.

S’en suivent "Yoyo" et "swinging bridge" avant qu’il ne sorte de scène. Non il ne peut partir comme cela. Le public l’appelle, le réclame, il revient alors sur scène pour nous jouer SON hit, le superbe "Fisherman", qui est une prouesse vocale, la ligne de basse étant très prédominante sur les autres instruments et fait partie des classiques. Il jette sa casquette et nous délivre une version qui avoisine les dix minutes mais terriblement efficace avant de finir en dub et le dernier message de la soirée " gardez cet amour qui en vous et délivrez le partout, c’est la plus belle des choses sur Terre".

Non seulement on veut bien le croire mais on voudrait que cette nuit soit figée dans le temps tant elle est riche émotionnellement. A noter aussi la performance du 149 Band qui, arrivé le dimanche après-midi n'a pas répété avec Cedric Myton, et a fourni un jeu magistral. C'est cela la communion musicale.

Côté sound system, Missah, Weedo et Tyiab sont venus donner de la voix et nous jouent "rub a style", "en sound system" sur le terrible "punnany" riddim, "T’en veux de la bonne", une ganja tune très drum’n’bass,  "on fume de la weed" et le nouveau titre de Weedo "mais t’étais où ? " Avec eux ,c’est raggamuffin style. S’il y a des personnes fatiguées c’est comme l’effet café en intraveineuse, de vraies piles qui ’donnent la patate’.
 

MONSIEUR LEZARD

Heure avancée de la nuit et dernier artiste mais quel artiste, celui qui se fait appeler Monsieur Lezard arrive alors tout azimut sur scène après une intro bien ragga du Backitive Band avec  Cyrille à la batterie, Boodz au clavier, David à la basse, Phil à la guitare et Lionel aux percussions/choeurs  et nous envoie un très beau "saltimbanque".

Il nous demande alors "si à 2h du mat, nous sommes encore chaud bouillants" et veut qu’on hurle "bouillant" à chaque fois qu’il demande "si nous sommes chauds". Il a envie de jouer avec le public et viens régulièrement sur les caissons placés devant la scène pour être au plus près du public et que chacun puisse le prendre en photo, en vidéo pour chanter "Illégal".

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Il nous explique pour le morceau suivant qu’il vient du sound system, il demande "s’il y a beaucoup de fumeurs de ganja dans la salle", cela crie, les fumées se font plus opaques et il descend prendre un bain de foule pour envoyer "Shanty town" et ne  remontera que pour "la vie ne tient qu’à un fil" avec un très beau solo guitare, et le percussionniste faisant les chœurs dans la partie haute de la portée.

Le morceau suivant est dancehall, batterie sèche, pull up, comme il dit "on ne parle pas de meuf avec de gros nibards hein" car le dancehall peut avoir aussi ce côté slackness mais nous donne "bfmtv", titre reality qui parle des infos en continu qui conditionnent et qui font qu’on ne voit pas forcément ce qui se passe tout prêt de nous.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

Arrive alors ce qui peut être considéré comme un des (le plus ?) grands riddims français, le "Black Marianne" avec le superbe "un seul Dieu" qu’il chante à l’original avec Little Francky, titre qu’il prolonge avec le même riddim sur "foutage de gueule".

Il nous présente le prochain titre qui venait de son album acoustique "saisons" sur une très belle version. On sent le plaisir qu’il prend à faire cette chanson, tout en big up " tous les organisateurs du festival, à la foule et tout particulièrement les femmes qui sont dans la dance". Il fait reprendre "j’aime toutes les saisons", l’alchimie opère forcément.

Il nous demande si nous connaissons le Renaud des années 70/80 avec son "deuxième génération" et son Slimane, 15 ans, rebellle. Il a imaginé sur son propre  "2ème génération", que Slimane a maintenant 50 ans, il est marié, travaille et à 3 enfants qui sont dans le conflit générationnel comme il l’était à 15 ans. Le solo guitare reprend la suite du solo synthé.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

A ccapela, piano puis reste du groupe pour "demain" il demande que "tout le monde lève le bras et de faire un max de bordel pour le groupe".

Sur "raggamuffin", il fait un special big up à  Missah & Weedo qui viennent de ‘cette école’ et demande "ceux qui connaissent Ninjaman ou Shabba Ranks", quelques doigts timides se lèvent. Il dédicace le prochain morceau aux fumeurs et même s’il dit avoir arrêté la fumette depuis près de 2 ans, quand il voit la police pour contrôle à un rond point, il se sent "coupable" comme l’explique son titre.

Morceau dancehall pour le titre de son nouvel album "comme un chien dans un jeu de quilles" avec un pull up pressenti. Pour le titre "reggae music" il demande si ""on est chaud" et le "bouillant" revient d’une seule voix dans la salle.

Sortie de scène puis retour pour "Zion" qui nous envoie dans un hâvre de paix avant qu’il ne présente ses musiciens. Des vraies machines à riddim qui nous offrent chacun un solo déjanté.

Le concert se termine sur un enchainement de "si faire de la musique" et "mon pays est malade" avec "un « ni » « ni » pour ce qui se met en place pour les élections". Missah, Weedo, Tyab, Dusty Wata, et Ras Divarius reviennent alors sur scène pour prolonger cette fin en véritable feu d’artifice où tous se filment ou se prennent en photo pendant que l’autre chante. Monsieur Lezard remercie alors une dernière fois le Arverne Reggae Festival.

Cedric Myton, Colocks, Mr Lezard, Dawjah, festival 2017

KLR reprend alors son rythme de croisière, au micro on annonce du Sound jusqu’au bout de la nuit pour les plus vaillants.

Une très belle réussite pour la 2ème edition de ce festival qui a accueilli quelques 1500 festivaliers et qui aurait pu faire beaucoup plus si la répression ambiante en a fait reculer certains pour venir. On lui souhaite longue vie. La Grosse Radio sera là l’année prochaine pour l’édition 3, soyez en certains.

Dédicace / Remerciements :

A Pierpoljak qui aurait dû faire partie de cette édition. Le destin en a décidé autrement. Reviens nous vite. "Free Peka" !

Aux 50 bénévoles de l’Association Jeunes Mines de Rien avec à leur tête Léa et Adrien qui ont œuvré pour nous donner une édition de très belle qualité. De vraies fourmis qui font vivre le bassin Minier.

A Cédric et Christine 'Kaya' Pinto (mon binôme photo lors des autres concerts), véritable colonne vertébrale de ce festival qui n’ont pas compté leurs heures et leur énergie. "Merci à toi Christine d’avoir fait de mon rêve une ré alité, la connaissance de Monsieur Myton".

A Fredo, mon binôme photo sur cet évènement, et membre de LGR et à ma fille Manon qui a eu sa 1ère expérience photo artistes.

A tous les artistes, musiciens, managers, pour leur bonne humeur et pour le partage des vibrations. Il y a eu de très belles rencontres.
A la sécu, à Black Hole aux lumières, Moov Event à la régie son, et à l'ogre étoilé pour le magnifique chapiteau.

A l’équipe de Root’s Trip.
A ma famille qui m’a accompagné sur ce week-end et à Karen, "toi aussi ton rêve s’est réalisé".

Merci à la municipalité de Brassac-les-Mines et à tous les partenaires de ce festival.
Merci au public d’avoir répondu présent malgré le temps incertain.

Photos Fredo et Manon - droits réservés
photo personnelle J.Cotton : C.Pinto
photo personnelle King Lion Roots : Sanka Fayah Mada

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