Sonith – Le temps fait son affaire

Quand ma voisine m’a appelé pour me dire qu’une colonie de cigognes s’était installée dans le champ juste à côté, je me suis dis que vraiment la nature était merveilleuse. Voir gambader ces échassiers derrière l’arrière train de génisses en mal d’amour qui ont dû les envier un instant de posséder des ailes pour aller où elles veulent, était assez sympathique. Mais bon si on imaginait des vaches avec des ailes et des cigognes avec quatre pattes ça n’aurait pas le même charme.

Tout cela pour vous dire que quand le téléphone a sonné pour m’inviter à ce petit moment de plaisir visuel, j’étais en train d’écouter l’album de Sonith. Ce dernier est un artiste du Rhône  qui n’en est pas à son premier coup d’essai. Après de multiples projets de groupes,  il a décidé de mettre à profit tout ce que sa carrière musicale lui a apporté pour se lancer dans un challenge personnel.  Les onze titres proposés reflètent donc ses inspirations et ses expériences passées.

Le temps fait son affaire est un album au charme fou,  empreint à la fois d’une certaine nostalgie mais également d’un regard posé et conscient sur la vie. Sonith à travers ces 11 titres, produits sous le label 3P Production oscille entre l’envie de faire le point sur ce qu’il a vécu et se raconter avec des mots simples.

Ne vous attendez pas à retrouver un style unique car toute la force de l’album réside là. Sonith sait varier les styles,  sans perdre le fil. Si vous aimez l’esprit voyage de Daniel Fernandez, les ambiances de Jamait, l’énergie de Babylon Circus, les intros de Thirld World et de Bob Marley, la trompette de Miles, l’afrobeat de Kuti, et bien vous trouverez votre compte dans cet opus que nous propose Sonith.

La force de l’album réside donc dans la qualité musicale et vocale : des lignes de basse imparables sur lesquelles nos oreilles s’appuient sur pas mal de morceaux , des trompettes cristallines, des guitares qui pompent du tonnerre, des cuivres ronds, une batterie métronomique, des chœurs précis et aériens, un djembe bien tendu. Bien sûr la voix de Sonith est également belle et juste ou tout simplement juste belle.

Les morceaux s’enchaînent sans faire fi d’une quelconque ligne tracée. D’ailleurs, la générosité de Sonith est de nous offrir d’entrée un bonus. C’est en fait le titre éponyme de l’album, ''le temps fait son affaire'' , orchestré d’une manière différente, avec entre autre une intro que n’aurait pas renié Alexandre Lagoya.

Les morceaux sont le plus souvent en français et parfois en anglais et même dans une langue sur "Maimbo" que mon inculture linguistique ne m’a pas permis de distinguer (je pencherai pour du Portugais).

Pour faire un tour rapide des titres, vous pourrez rencontrer une intro planante sur "crazy" avec un son bien seventies. La ligne de basse de "crying" nous plonge dans un morceau bien roots.  "Music" est dans la même veine.
Un peu plus de lumière s’ouvre avec "Future". Dans le style, on pourra relier "Le temps fait son affaire" et "la bulle d’air" avec des guitares à l’esprit manouche assez prononcé. ''Dans mon quartier" et "les p'tits plaisirs" ont une tendance un peu plus chaloupée. "Maimbo" est très africano-brésilien avec une énergie communicative.

Mon cœur a failli s’arrêter en écoutant le sublime "Under the stars" qui est d’une simplicicité et d’une efficacité émotionnelle très puissante.

Sonith nous offre donc là un petit bijou à sa manière. Même si les textes ne nous transportent pas de la même manière sur tous les morceaux,  l'écrin instrumental dans lequel ils sont enveloppés suffit à passer un très bon moment. Cet album transpire une vraie sincérité.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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