Briganterview – Brigante Records au No Logo

Une interview au No Logo, ça relève un peu du parcours du combattant. Après celles, quelque peu mouvementées, avec Bass Trooperz (voir ici) ou avec Bisou et Rakoon (à venir très prochainement), nous sommes allés à la rencontre des Brigante peu après le show de Biga*Ranx (le gros report ici) vers 2h30 du matin.

Une bonne partie du crew tourangeau (Biga*Ranx, Damé composé de la chanteuse Belkis FDB et du beatmaker Lil Slow, Prendy, Pauline Diamond, Sanka, Atili, Rama...) a bien accepté de répondre à nos questions dans une atmosphère, disons...plutôt décontractée.

Nous sommes particulièrement revenus sur le projet tout frais des Damé, sur le dernier album de Green Cross, Mic Alchemist (la grosse chronique ici), ainsi que sur le festival de Biga*Ranx, le Liquid Dub.

Bonjour à tous, merci de nous recevoir au nom de La Grosse Radio. Quelques réactions après le show ?

Biga*Ranx : Superbe show ! Que de l'amour en ping-pong entre la scène et le public. Tout ce qu'on attendait et tout ce qu'on voulait transmettre. BIG UP à tous !

Damé, c'était votre deuxième date après le Liquid Dub. Pas trop d'appréhension de jouer devant un public de plus de 10 000 personnes ?

Belkis FDB : Un peu, forcément. Mais on a quand même bien kiffé !

Lil Slow : On était content de pouvoir faire ça avec toute la famille. On était accompagné par tous ceux avec qui on travaille. Faire une deuxième date sur un événement aussi gros, c'est quand même une chance de ouf !

Biga*Ranx, as-tu fais des choix spécifiques pour représenter Brigante Records sur scène ?

Biga*Ranx : J'avais surtout envie de mettre en avant le projet Damé. Je leur ai demandé et ils ont accepté immédiatement, de la même manière que Prendy et Big Red.

Prendy : En effet, j'ai tout de suite répondu à l'appel. Il y a quelques temps, j'avais joué à La Rodia de Besançon et on m'a dit qu'on m'inviterait peut-être à jouer ici. En tout cas, pas de déception, c'était un énorme kif de pouvoir jouer devant 14 000 personnes avec un rendu incroyable.

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Lil Slow, comment procèdes-tu sur scène ? Tu fais un live machine ?

Lil Slow : En effet. Je gère toutes les pistes, mais également le flow de Belkis FDB. On veut quand même conserver ce côté planant, c'est pour cela que je me concentre avant tout sur sa voix. Mais je peux également agir sur les pistes en fonction de ce qui se passe sur le morceau à un moment donné. Cependant, le gros du travail c'est sur la voix.

Damé, revenons maintenant sur votre projet. Pouvez-vous nous parler plus précisément du clip "Slowdown" tourné à Barcelone ?

Lil Slow : C'est une assez longue histoire, puisqu'à la base, on avait quand même pas mal d'idées différentes. Et il faut dire qu'on a eu une grosse galère car notre voiture est partie à la fourrière à Barcelone et on a dû se démener pour trouver rapidement un nouveau thème, sachant qu'il ne nous restait plus qu'une nuit de tournage. C'est Kévin Froly, le réalisateur du clip, qui a pris la décision finale : on est donc parti dans Barcelone, on a marché pendant des heures pour filmer plein de détails qui nous faisaient kiffer dans la ville.

Et concernant l'esthétique, y a t-il une signification particulière ?

Lil Slow : Pas vraiment. C'est juste notre propre vision de notre voyage dans la ville, de la soirée qu'on a pu passer là-bas.

Vous avez sorti récemment deux covers : "Female Energy" de Willow Smith et "Jardin d'Hiver" d'Henri Salvador. Ce sont des titres que vous vouliez adapter à votre atmosphère ?

Belkis FDB : Tout à fait, d'autant plus que "Jardin d'Hiver" est notre premier morceau en français. D'habitude, je ne suis pas très fan de chanter en français, il faut que le texte déchire et qu'il soit magnifique afin que je puisse pleinement l'assumer et le reprendre. Je ne regrette pas du tout, après je ne sais pas si j'en referai d'autres (rires). Mais quand il s'agit de monuments de la chanson française comme celui-ci, on espère avoir respecté le travail. Après, c'est vrai qu'on a proposé quelque chose de complètement différent, on a donc essayé de faire au mieux.

Pourra-t-on retrouver un feat. avec Biga*Ranx sur vos prochaines productions ?

Biga*Ranx : Carrément, j'espère ! J'ai grave envie ! On a déjà fait quelques petites choses ensemble. Donc, sur mon prochain album ou le leur, ce serait vraiment cool qu'il y ait une collab'.

Alors justement, pouvez-vous nous parler de ce prochain projet ?

Lil Slow : En effet, on a un album en cours. Quatorze titres qu'on aime bien sont déjà maquettés. Et là, on continue à enregistrer à se concentrer sur les lyrics.

Et musicalement parlant, ce sera dans la lignée de Bye Bye ou y aura t-il une évolution ?

Belkis FDB  : On va dire oui et non (rires). Certaines ressembleront à Bye Bye, mais on va quand même évoluer, ne serait-ce que parce qu'il y aura plus de titres, vu que c'est un album. On va proposer un peu de hip-hop par exemple, ou même des refrains entraînants.

Lil Slow : C'est ça, des flows un peu plus rapides.

Belkis FDB : En fait, ce sera toujours aussi planant mais avec un aspect plus entraînant, plus dansant.

Vous allez bientôt être programmés dans un autre festival emblématique, le Riddim Collision, et qui plus est, dans votre ville à Lyon...

Lil Slow : A la maison ! Ça fait nous fait grave plaisir ! C'est notre première date chez nous. Ça faisait longtemps que j'entendais parler de ce festival et voir qu'ils nous accueillent aujourd'hui, on est content. Forcément !

Belkis FDB : Ça se passera à La Marquise, un endroit dans lequel je suis allée plusieurs fois pour voir d'autres artistes. Et pour le Riddim Collision, on sera de l'autre côté, c'est vraiment cool !

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Le Riddim Collision a été créé à l'origine par Jarring Effects. Est-ce un label qui a pu vous marquer ?

Lil Slow : J'ai eu ma grosse période où j'écoutais des artistes de Jarring Effects, mais à la vérité ça fait longtemps que je ne m'y suis pas intéressé. C'est peut-être justement l'occasion d'aller rejeter une oreille attentive à leurs productions.

Et pour la création de Brigante Records, même si musicalement vous faites quelque chose de différent, ça a pu être un label qui a pu vous influencer, notamment pour l'éclectisme et votre tendance à éclater les styles ?

Biga*Ranx : Une influence, non. On n'a pas pensé à ça quand on a formé le collectif, mais on respecte à fond leur travail. BIG UP !!
Mais c'est vrai qu'on a un certain style et une façon de faire bien à nous. On a pris notre temps pour construire notre chapelle, mais on va commencer à balancer pas mal de choses à partir de la fin de l'année et en 2019.

Le principal intéressé n'est pas là ce soir, mais pouvez-nous parler de l'album de Green Cross ?

Sanka : C'est le dernier album sorti chez Brigante Records. J'ai beaucoup travaillé dessus, en ce qui concerne les lyrics, l'enregistrement ou le mixage. Green Cross, c'est notre re-fré ; à l'époque, lui, Biga*Ranx et moi-même, on se faisait des sessions à ronger des faces B de 45 tours. C'est de cette manière qu'on a débuté et c'est donc un projet qu'on a cœur de porter et qui est bien influencé hip-hop.

Alors justement, il contraste avec vos prods qui sont d'ordinaire plus planantes, plus vapor...

Biga*Ranx : En effet, mais c'est avant tout le style de Green Cross qui a conservé un côté très rub-a-dub 80's et deejay.

Sanka : Et avec une influence hip-hop.

Biga*Ranx : Tout à fait, c'est lié à notre culture skate, notre skate vibe, notre street vibe (rires). On en consomme beaucoup du hip-hop et Green Cross avait envie que ça se ressente sur son album. Mais il y aussi un aspect très dub, notamment dû au fait qu'il travaille beaucoup avec Legal Shot ou Ackboo ; on le retrouve énormément dans les dub corners. Son album est un bon mix des deux genres. Il faut aussi saluer Olo d'OnDubGround.

Sanka : C'est vrai, beaucoup d'instrus sortent de son antre.

Comment s'est passé le Liquid Dub, festival que tu as organisé Biga*Ranx ?

Biga*Ranx : C'était magique ! On est tous d'accord pour dire que le temps s'est arrêté là-bas. C'était une expérience de malade et à revivre, d'autant plus qu'on a monté le festival en seulement trois mois. Il y a forcément eu quelques erreurs, mais elles étaient minimes par rapport au bonheur qu'on a pu tirer du Liquid Dub.
Ça a permis de rassembler plein de gens, notamment les employés de la mairie de Saint-Jouvent qui sont d'une autre génération et d'une autre culture. Tout le monde était réuni pour mener à bien ce projet, l'électricien du coin ou des gens qui n'avaient jamais participé à l'organisation d'un festival.
On était vraiment tous ensemble, les artistes, les bénévoles, les techniciens, etc...

Pauline Diamond : Et du coup personne ne savait vraiment qui était qui. J'étais également la responsable des loges et lorsqu'un technicien m'a vue monter sur scène il a pensé que j'avais pété un câble ! (rires)

Biga*Ranx : On doit aussi mentionner Don Camilo qui a animé le contest de skate.

Sanka : Et les bénévoles qui ont magnifiquement fait leur taf et qui ont donné de l'amour.

Biga*Ranx : Les bénéloves ! Laissons justement parler Simon, notre bénélove d'honneur.

Simon : Merci à toute l'équipe d'avoir organisé le festival. Si je suis là aujourd'hui, c'est grâce au Liquid Dub. Comme ils le disaient plus haut, il n'y avait pas de distinction entre les bénévoles et les artistes et on a fini par bien sympathiser. Tout le monde était potes, c'était une grande famille.

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Quels sont vos projets à venir ?

Rama : KSD va sortir son prochain EP au mois d'octobre ; Atili et Damé ont chacun un single qui devrait bientôt arriver également.
Lil Slow va aussi défendre son projet solo avec un EP en octobre. On va faire un package avec des t-shirts, des cassettes, etc.

Sanka : Donc procure-toi un lecteur-cassettes !

Rama : Rachètes-en même deux ou trois, puisque nous, on en a cassé cinq ! (rires) Va à Emmaüs !

Un dernier mot ?

Tous : BIG UP La Grosse Radio !!!

BIG UP à vous aussi Brigante Records ! Merci de nous avoir accordé cette interview !!

Crédit photos : Live-i-Pix

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