Interview de Babou – activiste du reggae

Interview #1 clip #1 mois

Depuis le début de l'année, il balance tous les mois une nouvelle vidéo. Avec des featurings comme Joseph Cotton, I-Fi et bien d'autres collaborations surprenantes et de grande qualité sur des riddims qu'il compose lui-même dans son home studio.

Il était temps pour nous de joindre Babou, claviériste de métier mais aussi hyper-activiste dans le milieu du reggae et d'en savoir un peu plus sur lui et ses projets. On l'a donc contacté par téléphone et on a échangé pendant une heure avec lui. 

LGR : Bonjour Babou, on te contacte pour échanger avec toi et en savoir un peu plus sur toi, ton projet : 1 mois – 1 clip pour lequel on a déjà découvert 4 clips où tu te charges des instrus et tu fais appel à un chanteur pour poser dessus. Merci de prendre le temps de nous répondre.

Babou : Merci à vous, c’est surtout sympa de votre part. En gros, j’ai un très bon pote Papalocks que je connais de longue date,  ça fait un bail qu'il me disait qu’il fallait qu’il me mette en contact avec Pierro. On a donc échangé la semaine dernière et tout est allé super vite donc c’est surtout moi qui vous remercie pour ma première chronique, ma première interview en tant qu’artiste solo. Je suis très content, c’est vraiment Up à vous les gars, c’est vraiment cool.

LGR : Enchanté et heureux de faire ta première interview. Peux-tu te présenter un peu plus stp, ton parcours, toi en fait ?

Babou : Je commence la musique aux alentours de 10-12 ans, j’achète ma première guitare. Enfin, on m’offre ma première guitare, à l’époque je faisais du rock comme beaucoup d’ailleurs, j’adorais !!! Et un jour, je découvre le reggae, la rythmique contestataire et engagée me fait ( mais en l’espace de 2 ou 3 mois de temps)  me poser 40000 questions sur mon univers musical et ce que j’ai envie de faire et là je commence à skanker avec ma guitare, à faire des cocottes, etc…. Et je me rends compte en fait que je kiffe à mort quoi. Tout a démarré de là.
 

Babou à  la guitare


Puis vient l’achat de mon premier clavier parce que je commence à me dire…A l’époque, j’écoutais beaucoup Raggasonic et j’adorer ce côté un petit peu décalé dans les instrus, ce côté digital, je ne connaissais pas du tout, je ne connaissais que le roots et là je me suis dit qu’il fallait que je m’achète mon premier clavier. Et là, je commence à m’éclater de ouf et bon an mal an en bougeant dans le sud, en Espagne et tout ça. Je rencontre pas mal de gens notamment un gars qui était DJ dans des clubs en Espagne et qui lui faisait de l’électro. On a commencé à taffer ensemble. Lui, il produisait dans une espèce de home studio vraiment basique mais il avait un logiciel séquenceur, c’est là que j’ai fait mes premières armes et très rapidement, je me suis pris au jeu, je me suis acheté ce qu’il fallait, je me suis formé tout seul, j’ai acheté une batterie électronique, je me suis reconstitué mon petit studio qui n’a jamais cessé jusqu’à aujourd’hui de grandir. Et à partir, selon moi du moment où j’ai atteint une certaine maturité musicale, j’ai voulu rentrer à Paris pour me mettre sérieusement dans la boucle musicale.
 

Babou au clavier


Mon oncle est ingé son, du coup, j’ai pas mal bossé avec lui, donc, il m’a formé à l’ingénierie du son et quand je suis rentré à Paris, j’ai passé une VAE où j’ai passé mon BTS d’ingénieur du son en production musicale en studio avec un cursus à côté de compositeur-arrangeur. J’ai terminé cette formation en 2014 et depuis je continue à bosser sur tout ce que j’avais entrepris avant, mais avec des connaissances et une maturité qui font que ça sonne tout de suite beaucoup plus pro, beaucoup plus carré, en gros, c’est là d’où je viens.

Ce qui faut comprendre, pour la petite histoire, depuis que je suis tout petit, je sais que c’est un métier sur scène qu'il faut que je fasse, c’est ça que j’ai envie de faire, c’est là que je me sens bien. Ma vie, je la construis dans un univers de grande fête, de rêves et de bonne ambiance. Donc j’ai commencé petit, j’étais dans le cirque, je devais rentrer en école de cirque pour finalement lâcher l’affaire puisque ce n’est plus ce dont j’avais envie et que j’ai découvert au même moment tout ce qui est magie et prestidigitation. Donc je suis rentré à Paris dans l’académie de magie, c’était là-dedans que je me voyais, mais tout ça j’étais gamin et vers 10-12 ans, première guitare, premier bal dans la musique et là je me rends compte et je me dis qu’avec la musique je peux m’exprimer carrément plus et très vite j’ai l’idée de tout faire en musique.

LGR : En fait, tu es un hyperactif du reggae.

Babou : J’ai un mentor dans ma vie musicale qui a toujours été Alborosie. Alborosie, pour la petite histoire, c’est le gars qui m’a permis de commencer à écrire mes premiers textes quand j’avais 13-14 ans, je me rappelle, je chantais par-dessus lui, j’essayais d’écrire des textes en m’inspirant de lui, il a été une énorme source d’inspiration pour moi et j’ai très vite découvert que ce gars-là, il était multi-instrumentiste, chanteur, compositeur, ingénieur du son et je me suis dit en fait que c’est ça que je veux faire.

LGR : Et donc là depuis le début de l’année, tu t’es lancé dans un nouveau projet ?

Babou : Mon idée de base…. Parce que le projet que j’ai lancé, c’est un projet que je réfléchis vraiment depuis une petite dizaine d’années où je me dis que j’aimerais bien produire des instrus roots comme à l’ancienne. C’est-à-dire, maximum analogique avec des vrais instruments, pas de machine, pas d’édition, de recalage, etc… Tu vois ? Je voulais vraiment faire du son comme au yard, il y a 30 ans où même encore aujourd’hui mais encore avec ce grain d’époque. C’est comme cela que je taffe et c’est comme ça que je veux mettre en avant avec ce projet.

Je produis des instrus, c’est du One-shot, c’est enregistré en studio, c’est des vrais instruments, bon après j’exploite de tout. Notamment pour les drums, il y a des drums qui sont acoustiques, il y a des drums qui sont des drums machines, j’essaye de tout exploiter mais en gardant ce côté très très roots, acoustique, musicale. Je viens vraiment du côté roots du reggae et je suis resté bloqué dans le reggae des années 60-70 aux années 90-2000, au départ du revival, new roots. Un peu comme Alborosie pouvait le faire sur son album Escape From Babylone.

LGR : Pour le moment 4 clips de sortis?

Babou : L’idée, c’est un clip par mois tous les mois avec un chanteur différent à chaque fois histoire de mêler et des potes qui sont pas forcément connus voir inconnus à d’autres têtes notamment Joseph Cotton qui est déjà sortie, ça a été une superbe connexion.

LGR : Il est lourd Joseph Cotton, il envoie le mec.

Babou : C’était top, c’était un super moment, une belle collaboration et d’ailleurs on est toujours en contact avec Joseph.

 

 Babou & friends #3 - Babou meets Joseph Cotton - " Jungle Queen "


LGR : Tu n’as fait appel qu’a des potes à toi ou des artistes que tu as rencontrés au fil de ta carrière ?

Babou : Pour le moment, le seul artiste qui m’a été présenté, c’est Joseph Cotton. Parce que I-Fi, c’est un MC que je connais depuis pas mal de temps maintenant. Ça fait quelques années que l’on se croisent en sound system, des soirées, je l’ai encore croisé samedi en soirée et en fait c’est I-Fi  qui m’a mis en relation avec Cotton, qui lui a parlé de moi et du projet parce que la première vidéo clip que j’ai sortie, c’était avec I-Fi sur le " Fish’n Draw Riddim " et en gros Cotton, il a tout de suite été chaud et emballé. Je lui ai envoyé 2-3 riddims et il a sélectionné le riddim sur lequel il a posé. Il a kiffé le riddim, c’était mais… C’était un grand grand moment.

En plus, pour ce clip là, d’habitue j’enregistre tout moi-même mais là ces voix ont les a enregistrées dans un big studio à Paname qui s’appelle le Dig Studio. C’était assez cool de passer une petite après-midi là-bas avec Cotton en cabine sur mon riddim qui tourne dans un gros studio professionnel, ça fait chaud au cœur. C’était extraordinaire de voir ce grand Cotton que j’écoute depuis que je suis gamin et me dire qu’il était en train de poser sur un de mes sons. Ce riddim là me donne vraiment une force , ça me touche au cul vraiment, tu vois et j’adore ce mec, j’adore ce gars.

 

Babou & Friends #1 - Babou meets I-Fi - " Fish'n Draw "


LGR : Une autre collaboration plus roots cette fois avec François.

Babou : Alors François, c’est un pote de très longue date. C’est notamment le chanteur d’un des premiers bands de reggae avec lequel on tournait quand je suis rentré à Paname. Un groupe de reggae de potes, d’ailleurs, nous sommes toujours plus ou moins encore en contact, on se retrouve quasiment tous les vendredi soir pour jammer. C’est un petit bonhomme qui n’est pas spécialement dans la musique, ni qui veut devenir musicien professionnel mais c’est quelqu’un qui est très musicien dans sa manière d’être.
Avec lui, on s’était toujours dit que l’on mettrait quelque chose en boite et du coup, là c’est fait. Sur une compo un peu jazzy et ça a été un super moment. Et c’était aussi l’idée de mêler mon univers musical mais aussi mon univers de potes et de ne pas arriver qu’avec des chanteurs connus. Pour moi, c’était une évidence et il y aura d’autres clips avec des très très bon potes qui ne sont pas spécialement connus mais qui sont des tranches de vie, des tranches de moment qui sont un peu plus personnels mais que j’avais envie de montrer aux gens.

 

Babou & friends #2 - Babou meets François - " Three Likkle Children "


LGR : J’ai vu que tu avais fait un voyage en Argentine, tu y est allé pour le projet ?

Babou : Je suis parti tout le mois de février en Argentine. Alors ce n’était pas spécialement que musical comme voyage, c’était un voyage et pour moi et pour la musique, histoire de me retrouver avec moi-même, j’aime beaucoup voyager. C’est quelque chose pour moi qui est très important dans la vie. Tu vois beaucoup et peut en apprendre beaucoup en restant là où tu vis mais dans ma conception de la vie, j’ai toujours beaucoup plus appris en sortant de ma zone de confort et en prenant un peu des risques et c’est vrai que là-bas, j’ai rencontré plein de belles personnes. J’ai pu faire écouter ma musique à l’autre bout du monde et avoir des retours dans des endroits où je ne connais pas l’avis des gens sur le reggae et il y a eu énormément de positif, des grosses rencontres musicales. Je suis parti là-bas avec un petit camescope, je vous en dis pas plus pour le moment mais il y aura quelque chose qui arrivera suite à ce voyage.

LGR : Et pourquoi l’Argentine ?

Babou : Je serais tenté de te dire que j’ai toujours été attiré par les pays non occidentaux parce que j’ai un peu de mal, même si je vis dans un pays complétement occidental, j’ai un peu de mal dans ces pays où finalement tu retrouves un peu le même mode de vie que chez toi alors que là-bas, tu es dans une autre ambiance, tu es bercé dans un autre délire. L’Argentine, gros pays musical, il y a de la musique partout comme au Brésil, en Jamaïque, ça joue partout dehors à toute heure du jour et de la nuit, tout le monde danse, tout le monde chante. Un voyage bien trop court, c’était bien cool, un super moment de vie.
 

Babou en Argentine


LGR : Autre chose à rajouter dont on n’aurait pas abordé le sujet ?

Babou : Oui, là je prépare aussi. Je commence à réfléchir à une formule de release party pour début 2020 pour clôturer ce projet avec le maximum des artistes qui auront posés sur les riddims.
Je réfléchis à une formule, c’est encore flou encore pour moi.

LGR : Thomas Broussard vient de faire sa release party un peu dans le même principe.

Babou : Oui, j’y étais aussi.

La vidéo du mois d'avril à été dévoilée depuis maintenant trois semaines et c'est presque une évidence de retrouver Natanja poser sur un riddim de Babou.

 

Babou & Friends #4 - Babou meets Natanja " Take It Easy " 

Merci à toi Babou de nous avoir permis de te connaitre un peu mieux, un big respect pour tout ton travail. Up à toi !!!!
 

Pour visiter sa chaine You Tube – cliquez ici
Pour se rendre sur sa page Facebook, c’est par ici

 

Restez connectés, on vous reparle de Babou très vite.

Merci à Babou pour les photos

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