Entretien avec Ofee

Au mois de Juin dernier nous avons chroniqué pour vous Living In The Now, le dernier album de la chanteuse Ofee sorti en Novembre 2018. La grosse chronique ici.
Suite à l’engouement suscité par cette dernière, La Grosse Radio Reggae a donc décidé de partir à la rencontre de cette artiste inclassable et insolite.

Entretien avec l’ONVI Ofee.

Bonjour Ofee. Merci de nous accorder un peu de ton précieux temps. Peux tu commencer par te présenter à nos lecteurs?

Moi c’est Ofee. Je suis auteure, compositrice, interprète et beatmaker. Je suis originaire du centre de la France.

Comment as tu découvert le monde du reggae music, et comment as tu mis un pied dedans?

J’avais 7 ou 8 ans et je faisais de la danse (modern jazz). Ma prof nous faisait danser sur une chanson qui me rendait dingue tellement je l’adorais. Je lui ai donc demandé le titre, et c’était “Shine” de Aswad.
Quelques années après, mon grand frère (big up à lui d’ailleurs), m’a fait découvrir Steel Pulse, The Gladiators, Peter Tosh, Horace Andy, Max Romeo, etc… Et c’est grâce à lui que j’ai pu voir tout ce beau monde en concert.

Tu as démarré ta carrière en solo?

Oui en solo. Après, quand je suis partie en Angleterre, j’avais un groupe qui s’appelait Mad Dog Collective, qui existe toujours d’ailleurs. Un mélange punk rock, reggae, ragga. J’assume. C’est çà que j’adore, allier tous les styles.

Justement, comment penses-tu que le public ressente tout ce que tu véhicules à travers ta voix notamment?

C’est une très bonne question. Sur certaines chansons les gens me disent “Waouh tu m’as mis des frissons” ou “tu m’as ému avec ta voix et l’émotion qui s’en dégage”. Je pense qu’il est important de leurs transmettre les émotions qui ressortent de chaque chanson, qu’elle soit triste ou joyeuse.

Qu’est-ce que c’est l’OVNI Ofee sur scène? Un raz de marée ou une mer calme?

Ofee sur scène, je dirais que c’est plus la tempête que le calme. Après, il y a des chansons plus posées, mais j’essaie toujours d’être juste dans mes concerts et de transporter les gens dans mon univers.

A contrario, comment considères-tu ta musique?

Comme un médicament. Je la définirais comme un énorme message, que ce soit dans les instrus ou dans les textes. C’est très important pour moi d’avoir un réel message à faire passer. Que les gens se retrouvent aussi à travers mes textes.
Par exemple, "Léa" est un titre qui ne devait pas sortir. Mais l’été dernier, quand je l’ai joué en pleine saison, deux dames sont venues me voir et m’ont reproché le fait que ce titre ne figure pas sur l’EP. Je leur ai promis que l’album sortirait en fin d’année et que ce titre y figurerait. Je te parle de cette chanson car après l’avoir jouée, ces dames en question étaient émues et touchées. C’est une track qui parle beaucoup.

Oui c’est vrai, surtout qu’il est en français. Tes textes en Anglais ont été inspirés par ton séjour là bas?

J’ai commencé par écrire en anglais. Mon premier texte était “Babylon ID" (ID en anglais c’est la carte d’identité). Par la suite, j’ai poursuivi là bas. J’adore cette langue. Elle me permet d’exprimer des sentiments différents de ceux que je véhicule en français.
Mais oui effectivement, beaucoup de titres en anglais ont été écrits là bas. “They Ask Me” est très récente et a été écrite en France. Même en France j’ai des textes qui m’arrivent en anglais. L’inspiration choisit la langue et moi j’exécute.

Restons sur ta voix. Tu as un registre musical large et une palette vocale ample. Dis nous en plus sur tes influences?

J’ai été bercé par Toto, Supertramp, The Cure, par mon père, quant à mon frère, il m’a fait découvrir le punk, le métal, le reggae, la jungle et le drum & bass que j’affectionne particulièrement. Je me suis imprégnée de tous ces courants musicaux que j’adore et qui font partie de mon shaker.
Je dis souvent que Ofee c’est un melting pot ou un shaker. Tu mets un peu de dub, un peu de roots, un peu de punk, de rock, tu secoues bien tout çà et tout apparaît comme par magie. Je prends aussi soin de ma voix, chose que je ne faisais pas avant.

Peux-tu à présent évoquer pour nous le projet Ytrium?

Mon frère, DJ Hotic, mixait. Plus je le regardais mixer et plus j’avais envie de tester. Un jour, avec un ami, on s’est acheté chacun une platine, on se les partageait et je me suis mise au mix hip hop. Dès que j’ai pu acheter la deuxième, je me suis mise au scratch. J’avais qu’une idée en tête: mixer du gros hip hop et scratcher par dessus.
Après cela, j’ai demandé à mon frère si çà ne le dérangeait pas que je scratche par dessus ses mix qui me rendaient complètement dingue. Il m’impressionne complètement. Et c’est de là qu’est né le projet Ytrium. Au début je mix hip hop avant qu’il vienne me rejoindre sur scène pour envoyer du gros drum & bass.

Revenons à ton album. Que peux-tu nous dire sur sa conception?

Je l’ai enregistré avec mon ingé son Fabrice Lombardi aka Bush. C’est lui qui a réalisé toutes les prises de sons, le mixage et le mastering. La pochette recto verso est l’oeuvre de Mr Jérôme Nogier à qui j’ai fait appel pour ses deux clichés. J’aime travailler avec lui.
La conception de l’album a pris du temps car je voulais peaufiner certaines choses. Le titre “Get Up & Get It” n’avait pas vraiment d’intro et encore moins de fin. Les idées me sont venues juste avant l’enregistrement. Tous les solos de guitare sont majoritairement de l’impro. Je l’ai fait comme çà venait, au feeling.

Qu’est-ce qui rend cet album si différent du premier?

Beaucoup de choses. Je me suis livrée énormément sur les textes et les arrangements de guitare. Par rapport à l’EP, cet album est très différent, beaucoup plus posé. J’ai voulu revenir au côté roots du début, tout en privilégiant le côté acoustique guitare et voix. J’ai aussi voulu mettre en avant la guitare, chose que je n’avais pas vraiment fait pour l’EP qui est un peu plus reggae dub.
Je parle beaucoup plus de ma vie, je m’extériorise davantage. Je dirais que c’est l’album de la maturité.

Les ladies se font rares dans le monde du reggae, encore plus en France. Comment te positionnes-tu en tant que femme dans un milieu essentiellement masculin?

J’essaie de rester moi-même en essayant d’être le plus juste possible. Etre naturelle tout en restant sincère. De manière générale, je dirais que la force de caractère est primordiale. J’ai toujours essayé de rester comme je suis dans la vie de tous les jours, intègre et juste.

L’interview touche bientôt à sa fin. Quels sont tes projets à venir? Concerts, clip en préparation?

Des concerts oui à venir. Je serais le 14 Aôut à la Franqui Leucate (11), et le 17 au Festi’Zas à Nizas (34) avec Bisou et Winston Dub Project. Pendant ce temps, je continue à travailler ma musique et de nouvelles compos sont donc en cours.
Un clip est également en préparation, mais je n’en dis pas plus pour le moment….. Stay Tuned!!!

Merci beaucoup Ofee d’avoir répondu à nos questions avec gentillesse et simplicité. Un dernier mot pour La Grosse Radio Reggae?

Merci encore et toujours pour l’exposition et le soutien que vous offrez aux artistes.
I love you guys. You rocks!!!

Ofee - Living In The Now

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