Georges Dub – Alongside sessions Part 2

La Grosse Radio est là pour vous faire découvrir de nouveaux horizons, car comme le chante Brahim  sur "Classic" « Dans la plus petite ville du plus petit pays du plus petit continent, qui ne connaît pas Bob Marley the Best ? » cela a donné lieu à des vocations dans nos contrées lointaines. En Auvergne, on compte Paiaka, Smad, Dub Shepherds, Granjah Orchestra, Dawjah, Thomso et tant d’autres. Il y a deux ans sortait le très intéressant Alongside sessions Part One par Georges Dub du côté du Puy en Velay. Cette année il nous propose Alongside sessions Part Two.

Acharné de travail il a produit dans un premier temps les bases des riddims avant de les proposer aux chanteurs qu’il a ensuite réarrangés une fois les voix enregistrées pour les adapter à la structure des chansons. Il joue tous les instruments hormis le trombone qui a été joué par Hélène Faure et la trompette par Alban Sarron.

8 titres dont 4 dub et il a invité du beau monde pour cet album.

Georges Dub, alongside session, reggae 2020, Prince Alla, Earl zero, Thomso

A commencer par le légendaire Prince Alla qui a écrit le classique "Heaven Is My Roof" dans la fin des années 1970. On le retrouve ici avec le titre "Live forever more" où la voix est toujours intensément chaude, tout comme les cuivres qui donnent de l’intensité à ce morceau très rasta avec des paroles que l’on dirait tout droit sorti de l’Ancien Testament tel un Job des temps modernes.

"Ils peuvent me briser les os
ils peuvent blesser ma chair
mais ils ne peuvent pas briser mon esprit
(…) mais aucune personne ne peut prendre mon âme
alors Jah Jah dit que je vivrai."

Autre invité de marque, le local Thomso qui n’habite pas très loin du producteur. Un reggae africain avec une voix très Afrique de l’Ouest, entrainante qui est sur le point de sortir un nouvel album après son très réussi Capital il y a déjà 5 ans.

Chant alterné en wolof et dans la langue d’un Emile Zola qui en son temps avait sorti le fameux « j’accuse » et qui n’aurait certainement pas renié "Le pouvoir" si décrié par Thomso. Les chœurs sont très Abyssinians et le thème de la chanson et la façon d’aborder le chant seront un temps fort à n’en pas douter lors d’un concert où tout le monde pourra reprendre à l’unisson ce « pouvoir est devenu obsolète ».

 

C’est un autre grand artiste jamaïcain qui  est venu sur cet album et non des moindres, le grand Earl Zero, le créateur de la chanson "None Shall Escape the Judgement", popularisée par Johnny Clarke qui sur un puissant stepper nous chante un "The wise One" très inspiré. Il faut reconnaître qu’à 67 ans il n’a rien perdu de sa voix et sa vision rastafari avec une inspiration directe du 1er commandement de Dieu :
 

 

"C'est mon père qui nous apprend à aimer
il a dit aimer vous les uns les autres comme je t'avais aimé
et tu dois vivre dans l'amour et l'unité."

Les cuivres sont magistraux et le dub qui s’en suit fera secouer la poussière à plus d’un dub traveller lors de ses soirées qui sentent  bons la grosse basse, la sueur et les effluves d’une herbe salvatrice.

"Quand on aime, on ne compte pas" comme le dit un vieil adage de chez nous et Prince Alla revient pour le non moins puissant living fear où parfois la voix du chanteur ressemble à celle de Norman Grant (Twinkle Borthers) pour un vrai titre sufferer ou le constat sur l’humanité, se veut à la fois alarmant (vivre dans la peur) mais aussi réconfortant, car Dieu voit tout et juge tout, à chacun d’être dans le droit chemin et s’y tenir même si comme il le dit :
 

"Tu leur donnes des yeux mais ils ne voient jamais
tu leur donnes des oreilles mais on n'entend jamais
de nos jours, nous vivons dans la peur
(…) mais Jah est là"


Les 4 morceaux sont tous suivis d’une version dub où Georges Dub en digne descendant des maitres dub jamaïcains et UK, utilise beaucoup de delay , de reverb qu’il passe dans des filtres résonnants ainsi qu’un high pass filtre et un phaser.

Il a utilisé la console soundcraft 200b 24 pistes où ont été produits les riddims de l'album mais il a finalisé celui-ci dans son nouveau studio où il a troqué son ancienne console par une Soundtracks Méga stage.

Prince Alla a enregistré en Jamaïque par le biais de Matt Williams qui fait beaucoup de sessions dubplate et d'enregistrement avec de nombreux chanteurs jamaïcains, Earl Zero a, quant à lui enregistré en Californie où il réside et Thomso est venu enregistrer directement au studio ainsi que les cuivres.

Georges Dub, alongside session, reggae 2020, Prince Alla, Earl zero, Thomso

L’artwork est, comme le volume 1 signé Clémence Dubois et les photos de la pochette sont de Georges Dub,  de son ancien ancien studio où la chatte Miou aimait se reposer sur la console.

Georges Dub nous régale une fois de plus de son savoir-faire, c’est comme si la Jamaïque s’invitait une nouvelle fois en Auvergne, quoiqu’on s’en rapproche quand on sait que Xamayca en arawak (les premiers habitants de l’ile NDLR) signifie terre du bois et de l’eau ».

Laissez-vous transporter par cette rivière de basses éclatantes !

Sortie le 27 juillet 2020
Georges Dub
Alongside sessions Part 2
Georges Records

Disponible en Vinyl sur bandcamp, difymusic et chez de nombreux disquaires spécialisés reggae/dub en France, en Angleterre et ailleurs
et sur bandcamp pour le digital

TrackList :
1 Live forever more feat. Prince Alla
2 Dub forever more
3 Le pouvoir feat. Thomso
4 Le pouvoir dub
5 The wise One feat. Earl Zero
6 The wise Dub
7 Living in fear feat. Prince Alla
8 Living in dub

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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